Game Boy

Game Boy
Fabricant Nintendo
Nom de code Dot Matrix Game
Type Console portable
Génération Quatrième
Date de sortie

JAP : 21 avril 1989
AN : 31 juillet 1989
EUR : 28 septembre 1990
BRA : 14 avril 1991

Fin de production

AN : 1999
EUR : 2000
BRA : 23 janvier 2003
JAP : 23 mars 2003

Système d'exploitation -
Processeur Sharp LR35902
Média Cartouche Game Boy
JPN Nintendo Power
Unités vendues

Chiffres combinés avec la Game Boy Color :

INT : 118,69 millions
AN : 44,06 millions
EUR : 42,16 millions
JAP : 32,47 millions

Jeu le plus vendu Tetris (35 millions)

La (ou le) Game Boy (ゲームボーイ, Gēmu Bōi) est une console portable de jeu vidéo 8-bits de quatrième génération développée et fabriquée par Nintendo. Mise en vente au Japon le 21 avril 1989, puis en Amérique du Nord en juillet 1989, et enfin en Europe le 28 septembre 1990, elle est la première console portable de la gamme des Game Boy. Elle fut conçue par Gunpei Yokoi et Nintendo Research & Development 1 — la même équipe ayant conçu la série des Game & Watch ainsi que de nombreux jeux à succès sur Nintendo Entertainment System.

Malgré la sortie de consoles portables techniquement plus avancées, la Game Boy connaît un franc succès. Les modèles Game Boy et Game Boy Color totalisent 118,6 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Dès sa sortie aux États-Unis, plus d'un million d'exemplaires sont vendus en quelques semaines. La production de la console portable s'est achevée en 2003.

Historique

Divers modèles de Game Boy (de la Game Boy jusqu'à la Game Boy Micro, hors Game Boy Light).

Gunpei Yokoi, employé de Nintendo, accompagné des membres de la division Nintendo Research & Development 1, dont Satoru Okada, conçoit une console de jeux vidéo portable dont la puissance est quasiment comparable à celle de la NES (Famicom au Japon), mais dont l'écran est monochrome afin de permettre un prix de vente bas et une consommation de piles réduite. Ce choix fut souvent décrié mais personne ne revint sur cette décision car elle provenait d'une expérience de Gunpei Yokoi :

« En réalité, Yokoi tire le bilan d'une expérience qu'il a lui-même faite quelques mois auparavant. dans sa biographie, il explique avoir un jour reçu du président un téléviseur portatif. Tout excité, l'ingénieur fait alors l'acquisition immédiate d'un jeu de piles pour regarder la retransmission en direct d'un match de base-ball. Sauf que l'écran s'éteint avant même la fin de la rencontre ! Le rétroéclairage imposé sur tous les écrans couleur de l'époque est tellement énergivore qu'il a vidé six piles LR6 en moins de deux heures. »

— Florent Gorges, L'histoire de Nintendo, volume 4 : L'incroyable histoire de la Game Boy

La Game Boy sort en France le 28 septembre 1990 dans un paquetage comprenant la console, un câble de liaison pour jouer à deux, des écouteurs stéréos, quatre piles R6, pour pouvoir jouer immédiatement, et le jeu Tetris, le tout pour 590 francs (environ 90 euros en conversion simple, ou 150 euros actualisés en 2022). Les jeux vendus séparément sont, au moment du lancement, généralement au prix de 195 francs (environ 30 euros, ou 50 euros actualisés en 2022). Il se vend 1,4 million de Game Boy la première année en France, un record à l'époque. L'incroyable succès de cette console tient en toute une série de jeux commercialisés tout au long du cycle de vie de la console. Et en premier lieu, le célèbre Tetris, créé par le soviétique Alekseï Pajitnov (malgré le grand succès du jeu auprès des utilisateurs, la presse spécialisée a critiqué ce choix en qualifiant le jeu de "dépassé"). Vendu avec la console, ce jeu connaît de nouveau un immense succès (après avoir été commercialisé sur micro-ordinateurs, bornes d'arcade et PC). Il se vend à plus de 30 millions d'exemplaires. À partir de 1996 sort la série de jeux vidéo Pokémon, franchise créée par Satoshi Tajiri, dont le succès phénoménal, avec 31,37 millions de jeux vendus, relance les ventes de la portable de Nintendo, qui atteint alors la quatrième place parmi les consoles les plus vendues de l'histoire, avec 119 millions d'exemplaires vendus, derrière la PlayStation 2 de Sony, la Nintendo DS et la Nintendo Switch.

Malgré une qualité graphique minimaliste, la Game Boy a su s'imposer grâce à de nombreux atouts : petite taille (notamment par rapport à la Game Gear ou à la Lynx), prix bas, grande autonomie et catalogue de jeux aussi riche que varié. Le succès de la machine conduira Nintendo à utiliser la marque Game Boy pour plusieurs de ses successeurs, dont la Game Boy Color, en 1998, et la Game Boy Advance, en 2001. Fondées sur les mêmes principes de simplicité et de faible consommation, ces deux consoles sont compatibles avec les jeux de la Game Boy originale.

Des consoles de récupération sont notamment recyclées pour fabriquer des électrocardiographes à destination de Madagascar dans la lutte contre le paludisme : la cartouche de jeu avec cette nouvelle fonctionnalité engendre un coût de fabrication de seulement 30 euros. Elle est également utilisée par certaines personnes pour faire de la musique électronique ou encore comme interface pour certaines machines à coudre.

Description

La Game Boy possède quatre boutons — « A », « B », « SELECT » et « START », ainsi qu'une croix directionnelle, tout comme la Nintendo Entertainment System. Un bouton « on/off » (marche-arrêt), accompagné par une troisième position « Light » sur les Game Boy Light, ainsi qu'une fente pour insérer les cartouches, sont situés sur le haut de la console portable. Nintendo recommande aux utilisateurs de laisser insérée leur cartouche afin d'éviter que la saleté ne pénètre dans la console.

Bien qu'elle soit dotée d'un écran monochrome de 23 040 pixels, la Game Boy est légèrement plus puissante qu'une Nintendo Entertainment System (NES). La Game Boy a un processeur graphique très puissant pour l'époque. Le processeur graphique de la NES est moins récent que celui de la Game Boy (la NES est commercialisée dès 1983) qui est un Zilog Z80 (produit à partir de juillet 1976) qui gère la 8-Bit (commercialisée en 1983). La puissance de calcul sonore est la même que la NES. Les bruitages sont similaires à la NES mais peu de jeux utilisent la totalité de la puissance de calcul sonore de la console contrairement à la NES. La Game Boy est considérée comme mauvaise au niveau sonore (ce qui n'a pas altéré son succès mondial), à l'exception de quelques jeux comme Super Mario Land, The Legend of Zelda: Link's Awakening.

La Game Boy connaît plusieurs variations de prix, dont une hausse liée à son succès. En mars 1992, le prix du pack contenant la console et le jeu Tetris passe officiellement de 590 F à 690 F. Il se vend ensuite 499 F à partir de décembre 1992, et la console sans jeu passe sous la barre des 300 F à l'automne 1993.

Caractéristiques

Modèle transparent de la série Game Boy Play It Loud! (également appelée Game Boy Bros. dans certaines régions, allusion aux premiers jeux de la série Super Mario).

Accessoires

Une Game Boy Pocket.

Évolutions

Game Boy Pocket

En 1995, alors que Nintendo et Gunpei Yokoi essuient l'échec du Virtual Boy, une version relookée de la Game Boy est en préparation. Car la firme, qui vient de connaître l'un de ses plus gros échecs, voit également chuter ses ventes de Game Boy alors qu'elle n'en avait pas préparé la succession, ayant tout misé sur son Virtual Boy. En attendant de trouver une idée, Nintendo lance donc la Game Boy Pocket le 21 juillet 1996 au Japon (et quelques mois plus tard en Occident). Cette console diffère très peu de la Game Boy, sauf sa taille réduite de 30 %. L'écran a été très légèrement agrandi et a perdu son aspect verdâtre. L'autonomie est passée à 10 heures pour 2 piles LR03 (contre 4 LR6 pour la Game Boy originale). Les premiers modèles de Game Boy Pocket étaient dépourvus de voyant indiquant le niveau de batterie de la console.

À l’origine, il était prévu d’y ajouter une dragonne, décision prise à l’unanimité par la R&D1 afin de s’adapter à la mode et de rendre la console encore plus facile à utiliser. Toutefois, cet ajout fut annulé car selon Takehiro Izushi « les enfants risquaient plutôt de faire tournicoter en l’air leur Game Boy avec la dragonne ! ».

Game Boy Light

Une Game Boy Light dorée.

Commercialisé le 14 avril 1998 au Japon et seulement là-bas, il apporte à la Game Boy Pocket ce qui lui manquait le plus : une bonne lisibilité, grâce à un rétro-éclairage de bonne facture avec lequel il devient possible de jouer dans le noir. Le traditionnel interrupteur « on-off » (marche-arrêt) est doté d'une troisième position, la fameuse position « Light », qui permet d'activer ou couper le rétro-éclairage sans redémarrer la console ; l'autonomie des 2 piles LR06 variant de 12 heures lumière allumée, jusqu'à 20 h lumière éteinte. Pour le reste cette console diffère très peu du Game Boy Pocket, sauf une taille légèrement plus élevée. Il y eut des éditions spéciales, beaucoup plus rares que les versions Silver et Gold : Pokémon Center Tokyo, Astro Boy, Toys R'Us… La Game Boy Light a été rapidement éclipsée par la Game Boy Color, qui fut annoncée seulement six semaines avant la sortie de la Game Boy Light. Non pas que ce fût un échec mais Nintendo lui-même voulait contrecarrer les plans d'une concurrence de plus en plus agressive.

Successeurs

Game Boy Color

Article détaillé : Game Boy Color.

Commercialisée le 23 novembre 1998 en Europe, la Game Boy Color (couramment référencée par GBC) propose un écran couleur pour une forme légèrement plus grande que la Game Boy Pocket, et double la cadence du processeur et sa quantité de mémoire pour atteindre les 8 MHz et 32 ko. Toutes les cartouches de jeux Game Boy sont lues. Les couleurs à utiliser sont sélectionnables, ce qui a permis de raviver la commercialisation de la gamme existante des jeux Game Boy, et ainsi de proposer sensiblement plus de titres que ses concurrents directs. Technologiquement, cette console a été comparée à la NES des années 1980.

Game Boy Advance

Article détaillé : Game Boy Advance.

En juin 2001, Nintendo sort une mise à jour de sa console portable. La Game Boy Advance, possède un processeur ARM 32 bits cadencé à 16,8 MHz, couplé avec un processeur Z80 permettant de supporter les cartouches de jeux des premières Game Boy. C'est techniquement une console équivalente à la Super Nintendo, ce qui permet des portages améliorés de jeux anciens comme Super Mario Bros. 2 et de nouveaux titres comme Mario Kart: Super Circuit, F-Zero: Maximum Velocity et Kuru Kuru Kururin.

La version SP de la Game Boy Advance, lancée en mars 2003, propose un encombrement réduit avec la possibilité de la replier en deux, un éclairage intégré et une batterie rechargeable, tout le reste demeurant identique. C'est la dernière Game Boy à permettre la rétro compatibilité avec les cartouches de jeux Game Boy et Game Boy Color.

La Game Boy Micro est une dernière version de la Game Boy Advance. Annoncée à l'E3 2005, elle est sortie en septembre 2005 en Amérique du Nord et au Japon, et le 4 novembre 2005 en Europe. Cette console portable est incompatible avec les jeux Game Boy et Game Boy Color. La Game Boy Micro a un poids de 80 grammes et une taille de 10 cm de long sur 5 cm de large et moins de 2 cm d'épaisseur. Sa façade est amovible et personnalisable. Sa principale qualité réside dans son petit écran fin et avec une assez bonne luminosité. La console joue aussi sur l'aspect rétrogaming avec sa façade Famicom très appréciée au Japon.

Notes et références

  1. (ja) « 解体新書。初代GBをバラしてみる。 », nintendods.exblog.jp,‎ 29 septembre 2004 (consulté le 2 août 2014).
  2. (en) « Dedicated Video Game Sales Units », sur Nintendo Japan.
  3. « Computer game Tetris celebrates 25 years », sur Daily Telegraph, 6 juin 2009.
  4. Dans le mode d'emploi de cet appareil, ainsi que sur le site Web de son fabricant, le terme Game Boy est masculin. Cependant, dans l'usage, en France, il est souvent féminin, sans doute parce que la majorité des noms de consoles sont féminins. Pour les Québécois le terme est masculin.
  5. (en) Dave Beuscher, « allgame : Game Boy – Overview », AllGame (consulté le 11 septembre 2008) : « A team headed by Gumpei Yokoi designed the Game Boy. Yokoi had previously designed hand held games for Nintendo with the cartridge based Game and Watch system, introduced in 1980. His staff, called Research and Development (R and D) team #1, had designed the successful NES games Metroid and Kid Icarus. What Yokoi's team did was create a hybrid of the NES and the Game and Watch systems. ».
  6. (en) « AtariAge – Lynx History », AtariAge (consulté le 23 août 2010) : « Released in 1989, the Lynx offered multi-player functionality, 3D graphic capabilities, reversible controls, and a backlit color LCD screen. ».
  7. (en) Kent 2001, p. 416. "According to the Time magazine, the one million Game Boys sent to the United States in 1989 met only half the demand for the product. That allotment sold out in a matter of weeks and its black and white (except for Konami/Factor 5 games and SeaQuest DSV, was shown in color like the Game Gear version."
  8. (en) « Consolidated Sales Transition by Region » , sur Nintendo, 27 janvier 2007 (consulté le 14 octobre 2012).
  9. Retro Game no 1 (Mook, 2005, p. 75).
  10. Gorges 2019.
  11. Ventes des jeux Game Boy avec en 2e des ventes. VG Chartz. Consulté le 9 mai 2009.
  12. « Concours jeux » (consulté le 2 mai 2009).
  13. (en) « Singer IZEK Gameboy Controlled Sewing Machine! », sur Pocketgaming.blogspot.com, 19 juillet 2007 (consulté le 17 octobre 2012).
  14. Manuel d'utilisation, p. 5. "(12).
  15. Manuel d'utilisation, pages. 3–4.
  16. Manuel d'utilisation, p. 10.
  17. (en) Les processeurs de la série Game Boy, sur meseec.ce.rit.edu.
  18. (ja) « Nintendo Japan Game Boy Light official homepage » (consulté le 3 novembre 2009).
  19. (en) Marc Jeff Frohwin, « Gameboy Internals (CPU Section) » (consulté le 3 juin 2011).
  20. (en) DP, « GameBoy CPU Manual » (consulté le 3 juin 2011).
  21. Données techniques nintendo.fr consulté 5 février 2016.
  22. Nintendo Game Boy obsolete-tears.com consulté 5 février 2016.
  23. (en) « Game Boy – 8bc Chiptune Wiki », 5 novembre 2008 (consulté le 26 mai 2011).
  24. (en) « Everything You Always Wanted To Know About GAMEBOY. (PanDocs) ».
  25. (en) « Game Boy Camera », sur Nintendo of America (version du 30 mai 1998 sur Internet Archive).
  26. (en) Barcode Battle, Nintendo Power no 56 p. 62.
  27. Gorges, Florent, 1979-...., L'histoire de Nintendo. Volume 4, 1989-1999, l'incroyable histoire de la Game Boy, vol. 4, Omaké books, dl 2019 (ISBN 978-2-919603-66-4 et 2-919603-66-3, OCLC 1100251639, lire en ligne).
  28. L'Histoire de Nintendo Volume 3, page 111 (Éditions Omaké Books, 2011).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes