Jacques Pierre Brissot

Brissot de Warville
Illustration.
Jacques Pierre Brissot,
peinture de Fouquet, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1792.
Fonctions
Député d'Eure-et-Loir
5 septembre 179231 octobre 1793
(1 an, 1 mois et 26 jours)
Législature Convention nationale
Groupe politique Girondins
Successeur Claude Julien Maras
Député de la Seine
13 septembre 179120 septembre 1792
(1 an et 7 jours)
Législature Assemblée nationale législative
Groupe politique Gauche
Biographie
Nom de naissance Jacques Pierre Brissot
Date de naissance 15 janvier 1754
Lieu de naissance Chartres (Généralité d'Orléans)
Date de décès 31 octobre 1793 (à 39 ans)
Lieu de décès Paris
Nature du décès Guillotiné
Sépulture Catacombes de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française

Jacques Pierre Brissot ou Brissot de Warville, né le 15 janvier 1754 à Chartres et mort guillotiné le 31 octobre 1793 à Paris, est un journaliste et homme politique français, considéré comme un des chefs de file de la faction des girondins pendant la Révolution française.

Venu à Paris en 1774 comme juriste (de rang modeste), il s'engage dans une intense activité de polygraphe, fréquentant des personnalités littéraires du règne de Louis XVI (Voltaire, d'Alembert, par exemple). Enfermé à la Bastille en 1784, il entre ensuite dans l'entourage du duc Philippe d'Orléans, futur Philippe-Égalité, et fonde la Société des amis des Noirs en 1788.

En 1789, il ne réussit pas à se faire élire député aux États généraux, mais joue un rôle au sein de la municipalité de Paris à partir de juillet 1789 et participe aux travaux de l'Assemblée nationale constituante. En septembre 1791, il est élu député de la Seine à l'Assemblée législative où il apparaît comme le chef de file des « brissotins », d'orientation républicaine. Il joue un rôle notable dans le déclenchement de la guerre au roi de Bohême et de Hongrie (avril 1792).

Après la chute de Louis XVI le 10 août 1792, il est élu député de l'Eure-et-Loir à la Convention et est un des leaders des girondins, groupe désormais relativement modéré et en butte à l'hostilité des montagnards (Robespierre, Danton, Marat) et surtout de la commune de Paris issue de l'insurrection, qui représente les sans-culottes parisiens (Hébert, le « Père Duchesne »). Ce conflit, marqué par le procès de Louis XVI, dont le verdict de mort immédiate (20 janvier 1793) constitue une victoire des montagnards, aboutit le 30 mai à une journée insurrectionnelle anti-girondine, puis à une deuxième le 2 juin.

La Convention vote alors l'arrestation de la plupart des députés girondins, dont Brissot. Arrêté après avoir tenté de fuir en province, il est condamné à mort le 30 octobre lors du premier grand procès marquant la période de la Terreur.

Biographie

Famille

Parents

Jacques Pierre Brissot est le fils de Guillaume Brissot (mort le 24 décembre 1779), qui exerce à Chartres, principale ville de la Beauce, le métier de « maître-traiteur et cuisinier » à la suite de son propre père, Jacques Brissot (époux de Geneviève Vabois). Il est qualifié par les actes notariés de « maître-cuisinier ».

Sa mère est Marie-Louise Legrand (morte le 24 juillet 1800 à Chartres). Mariés le 23 février 1740, dans la paroisse Saint-André, ils ont eu au total seize enfants, dont seulement sept atteignent l'âge adulte. Jacques Pierre est leur treizième enfant et le quatrième parmi les survivants.

La famille réside dans une maison située au n° 16 rue de la Grande-Boucherie (paroisse Saint-Saturnin, dans l'église de laquelle il est baptisé le jour de sa naissance), aujourd'hui rue du Cygne.

Fratrie

Jacques-Pierre Brissot a trois aînés :

Il a trois cadets :

Jeunesse et formation

Premières années

Vers la fin du règne de Louis XV (1710-1774), Chartres compte 3 000 feux, c'est-à-dire un peu plus de 10 000 habitants.

Il est d'abord mis en nourrice dans une famille campagnarde, où il est médiocrement traité. De constitution faible, sa santé se dégrade, aussi sa mère décide de s'en occuper elle-même. Dans ses Mémoires, Brissot évoque ses premières années : « J'ai été élevé cruellement », dira-t-il communément. Plus tard, évoquant son enfance, il dira qu'il n'avait jamais connu la tendresse d'un père, et les années n'améliorèrent pas la situation. Sa mère, douce et avisée, faisait tout pour essayer de tempérer la rudesse de cette éducation.

Préparation au collège

Guillaume Brissot ne veut pas que ses fils aillent au collège alors que lui-même ne sait que lire et écrire ; il pense qu'ils le « mépriseraient » s'ils faisaient des études secondaires. Mais son épouse lui fait entendre raison et, après avoir été dans une petite école créée par les filles d'un tourneur, Jacques-Pierre est confié, ainsi que son frère aîné, à son oncle Pierre Brissot, curé d'Écublé. Là, il découvre les charmes de la campagne et acquiert un goût pour la vie rurale qu'il gardera toute sa vie.

Pour commencer l'étude du latin, Brissot est placé chez un maître de pension à Chartres. Il évoquera avec horreur les longues journées d'études des déclinaisons et conjugaisons, tâche particulièrement ardue pour des enfants de sept à huit ans. Malgré cela, il va pouvoir ensuite entrer au collège.

Années de collège (1762-1769)

Il commence le collège en 1762, à huit ans, et s'y distingue en remportant les plus grands succès. Il lit jour et nuit pour mieux apprendre. Il reconnait aussi tout ce qu'il doit à l'abbé Comusle, qui lui a donné accès à sa bibliothèque et le dirige dans ses études latines. Au départ, il est mis en demi-pension chez le principal du collège, François Berthinot, un homme dur qui corrige sévèrement les élèves pour des fautes bénignes. Jacques-Pierre ressent le fouet avec indignation et un sentiment d'injustice. Il a dû s'en plaindre à sa mère qui le retire des mains de ce « despote barbare ». Il collectionne les prix pendant les sept années que durent ses études, fait l'admiration de ses professeurs et de ses condisciples. Toutefois, il regrettera l'éducation provinciale qui fait de lui une « machine à plagiat », victime d'une formation livresque sans véritable maître. . Il est alors très pieux, selon la tradition familiale. Un de ses condisciplesNicolas-François Guillard, futur poète, se moque souvent de lui pour sa ferveur religieuse. C'est en rhétorique (première) que la fréquentation d’un camarade et certaines lectures l'éloignent de la religion. Il devient peu à peu un adepte de Voltaire, de Diderot et de Rousseau, au désespoir de sa famille qui veut le voir « porter le petit collet ». La Profession de foi du vicaire savoyard lui semble être un nouvel évangile.

L'histoire de Charles Ier d'Angleterre et de Cromwell le frappe beaucoup et le conduit à la haine du despotisme. « J'ai détesté les rois de bonne heure. » Comme il a le même âge que Louis XVI, il se demande pourquoi ce dernier est sur le trône alors que lui est le fils d'un traiteur.

Il quitte le collège après une année de philosophie sous la direction de l'abbé Thierry en 1768-1769.

Au cours de ses années de collège, il a trouvé des amis, Pierre-Charles Blot, un des animateurs de la Révolution à Lyon, Gaillard, Bridel, Vaugeois, Bouvet, Bouteroue, Sergent, l’abbé Chasles et surtout Jérôme Pétion, fils d'un procureur au présidial de Chartres, maire de Paris en 1792.

Apprentissage de juriste à Chartres

Sans quartiers de noblesse, sans grande fortune, bien des voies sont fermées à la moyenne bourgeoisie de l'époque. Sa sœur lui suggère d'entrer dans une carrière ecclésiastique, mais il n'en est pas question pour un hommes des Lumières, qui a perdu la foi et ne veut pas être « sciemment un charlatan ». Il opte pour le droit et, comme il faut « traverser le labyrinthe de la chicane », entre chez un procureur important de Chartres, Louis-Henri Horeau.

Là, il se lie d'amitié avec le fils de son patron, Michel-Claude, qui se passionne pour les sciences et lui ouvre sa bibliothèque. Brissot se lance dans l'étude de la physique, de l'italien et de l'anglais, étant attiré depuis longtemps par l'histoire et le système de gouvernement de ce pays qui a rompu très tôt avec l'absolutisme royal. Il se distrait donc des travaux fastidieux de la chicane en se précipitant dans les études les plus variées. Il écrit alors sa première brochure, Rome démasquée ou Observations sur le droit canonique, imprimée par la suite.

Il se découvre un goût pour l’érudition, en particulier pour la linguistique. Aussi songe-t-il un moment, malgré son athéisme, à se faire bénédictin, ordre dont la congrégation de Saint-Maur se consacre à l'édition et à l'étude des textes anciens. Il en est dissuadé par son ami le moine philosophe dom Mulet.

En 1774, il décide d'allonger et « d'angliciser » son nom, se faisant appeler « Brissot de Warville », nom qui évoque le village d'Ouarville, situé à environ 25 km de Chartres, où il a été mis en nourrice et ou sa famille possède des terres. De son côté, son frère se fait appeler « Brissot de Thivars », localité située à huit kilomètres de Chartres.

Départ pour Paris (1774)

Poursuite de sa carrière de juriste

Au bout de quatre ans dans l'étude Horeau, Brissot décide de partir à Paris continuer sa carrière juridique, devenant premier clerc du procureur au Parlement de Paris, Nolleau. Après six mois de travail non rémunéré, il doit toucher un traitement de 400 livres.

Il arrive dans la capitale le 20 mai 1774, alors que Louis XVI, âgé comme lui de 20 ans, vient de monter sur le trône. Nolleau, qui est un homme cultivé et féru de philosophie et de littérature, accueille aussi le jeune Robespierre.

En rupture avec sa riche famille, Brissot vit d’expédients littéraires, vend sa plume et son talent, déborde de projets, multiplie les écrits.

En 1780, il se fait recevoir avocat à Reims. Il écrit dans ses mémoires : « Je songeai (…) à me faire recevoir avocat. Il fallait prendre des degrés dans la faculté de droit, et, comme ce n’était qu’une vaine formalité, je préférai la voie la plus prompte, celle de les acheter à Reims. Le voyage que je fis dans cette ville me convainquit de l’avilissement de son université, et du mépris que méritaient tous ces établissements qui étaient moins une école qu’un marché de titres. On y vendait tout, et les degrés, et les thèses et les arguments. Je rougis pour les docteurs qui m’interrogeaient ; ils me parurent jouer ou me faire jouer une mascarade dont le comique était encore relevé par les sujets de leurs interrogations, car ils me questionnèrent ou feignirent de me questionner très sérieusement sur la question de savoir si les eunuques pouvaient se marier ». Et il ajoute « avoir payé six cents livres pour cette pantalonnade. ».

En fait, il se consacre de plus en plus à l'écriture et prend contact avec des personnalités du monde intellectuel.

Entrée dans le monde des lettres

En février 1778, il souhaite rencontrer Voltaire, âgé de 83 ans, qui vient pour la dernière fois à Paris (il meurt le 30 mai suivant). Trop timide, Brissot n'ose pas entrer chez ce philosophe admiré par l'Europe entière et qui a fréquenté plusieurs monarques. C'est alors que sort de chez le vieil homme une très belle femme d'une trentaine d'années : Madame du Barry (1743-1793), dernière favorite de Louis XV, en disgrâce à la cour de Louis XVI ; elle est devenue comtesse par mariage, mais est d'origine roturière. Revenant sur ses pas, la comtesse présente le jeune Brissot à Voltaire. Le futur révolutionnaire reconnaîtra avoir été charmé par cette femme à la réputation exagérément sulfureuse.

Il travaille alors sur un ouvrage, Théorie des lois criminelles, dont il a déjà conçu le plan. Peu après sa visite, il en envoie la préface à Voltaire, qui le remercie avec par une lettre encourageante et flatteuse : « Votre ouvrage sera digne de la philosophie et de la législation ; il pourra contribuer au bonheur des hommes, s’il est écrit avec l’énergie qui caractérise l'exorde ».

D’Alembert (1717-1783), auquel le jeune écrivain s'est aussi présenté, a été moins bienveillant ; Brissot a en revanche été touché de celui de Linguet (1736-1794) et se voue tout entier au créateur des Annales politiques. Linguet lui donne des conseils et le charge de quelques articles pour le Mercure ; mais une intrigue lui fit enlever ce journal.

Brissot, qui s’obstine dans une carrière que son père désapprouve, est obligé, en 1778-1779, d’aller rédiger le Courrier de l'Europe de Samuel Swinton, feuille anglaise dont on publie une traduction à Boulogne-sur-Mer et qui soutient les insurgés américains. Il y rencontre Charles Théveneau de Morande, avec lequel il a de très mauvais rapports. Brissot doit bientôt subir un censeur, qui réduit son travail à la simple traduction du journal de Londres ; il quitte donc cet emploi. De retour à Paris, il se livre à l’étude des sciences physiques et s’occupe de chimie avec Fourcroy et Marat.

Il emporte deux prix à l’Académie de Châlons. En 1781, il remporte le second prix de cette académie, sur le sujet : « Lorsque la société ayant accusé un de ses membres par l'organe du ministère public succombe dans cette accusation, quels seraient les moyens les plus praticables et les moins dispendieux de procurer au citoyen reconnu innocent le dédommagement qui lui est dû de droit naturel » .

Il travaille sur un Traité de la vérité et publie sa Théorie des lois criminelles, au sujet de laquelle Servan lui écrit : « Vous avez réalisé l’un de mes vœux les plus anciens, là réunion de tous les ouvrages qui ont traité des lois criminelles. Crions, monsieur, crions, tout un siècle ! Peut-être à la fin un roi dira : Je crois qu’ils me parlent ; peut-être il réformera. » Brissot disait, à ce sujet, que Servan avait raison, excepté sur un point : « C’est le peuple qui a entendu, et qui a réformé. »

Si les premiers ouvrages de Brissot lui valent l’amitié de quelques-uns des jurisconsultes et des littérateurs les plus célèbres, il n'en tire rien sur le plan financier, les libraires ne lui versant aucune rémunération. Il se met alors à écrire des pamphlets sur L’Inégalité sociale et une Bibliothèque philosophique du législateur (1782-1786, 10 volumes), dans la lignée de Rousseau (1712-1778).

Les années 1783-1789

L'expérience londonienne (1783-1784)

Tout en participant à Paris aux spéculations boursières sous Louis XVI, il imagine d’aller établir à Londres une sorte de Lycée ou de Musée, pour servir de point de réunion à tous les savants de l’Europe, un foyer d’où se répandraient les connaissances enfermées dans chaque nation, souvent inconnues chez les autres. Ce projet séduit plusieurs personnes, et d’Alembert cherche à y intéresser ses amis.

Après un voyage en Suisse, nécessité par la publication de ses ouvrages et le désir de se donner des correspondants, Brissot part pour l’Angleterre. Mais il ne reçoit pas les appuis espérés. Après y avoir publié le Journal du Lycée de Londres, qui comporte des notices pleines d’intérêt sur la littérature anglaise, il est emprisonné pour dettes à Londres à la suite de démêlés avec Swinton et forcé de renoncer à son projet.

Séjour à la Bastille (1784)

Quelques jours après son retour en France, en 1784, il est arrêté et enfermé à la Bastille, ayant été dénoncé comme auteur des Passe-temps d’Antoinette, pamphlet contre la reine Marie-Antoinette, qui en réalité a été écrit par le marquis de Pellepore. Si Brissot n’est pas l’auteur de ce libelle contre la reine, le pamphlet Le Diable dans un bénitier semble avoir bénéficié de sa collaboration. Il reste quatre mois enfermé, et est libéré à la suite de l'intervention de Félicité de Genlis et du duc d’Orléans, qui ont fait reconnaître son innocence.

Entrée dans l'entourage du duc d'Orléans (1784-1788)

Sorti de la Bastille, Brissot va demeurer chez Étienne Clavière, avec qui il s’est lié d'amitié pendant son voyage en Suisse. Ils composent ensemble plusieurs ouvrages sur les finances, qui paraissent sous le nom de Mirabeau. En effet, Mirabeau vit alors dans leur intimité, et se prépare, comme eux, aux grands combats de la Révolution.

À cette époque le marquis Ducrest, frère de Félicité de Genlis, est chargé de la gestion de la fortune du duc d’Orléans. Il songe à s’entourer d’hommes instruits et de publicistes, dont les conseils et les écrits puissent servir ses projets de réforme. Brissot, dont l'épouse est lectrice de Mlle Adélaïde, se laisse séduire par les projets de Ducrest : il accepte une place à la chancellerie du Palais-Royal. Là il s’aperçoit combien il peut compter sur les principes et le caractère d’hommes qu’il voyait conspirer au milieu des orgies du palais, et parler de réformes et de liberté dans les boudoirs, avec des filles.

À la suite d’un complot qui éclate au Parlement, organisé par la chancellerie d’Orléans, le prince est exilé et une lettre de cachet est lancée contre Brissot. Prévenu à temps, il se réfugie à Londres. Pendant ce nouveau séjour en Angleterre, Brissot est présenté à la Société de l’abolition de la traite des Noirs.

Fondation de la société des Amis des Noirs (1788) et voyage aux États-Unis

À son retour à Paris, il établit une société semblable appelée Société des amis des Noirs, qui commence ses travaux au mois de février 1788. Parmi les membres signataires du procès-verbal de la première séance, on remarque Clavières et Mirabeau. Il faut les considérer, avec Brissot, comme les fondateurs de cette société, qui exercera une si grande influence sur le sort des colonies ; la Fayette, Bergasse, la Rochefoucauld, Lacépède, Volney, Tracy, Lavoisier, Pastoret, Pétion, Sieyes, et plus tard l’abbé Grégoire, seront au nombre de ses membres les plus actifs et les plus dévoués. À cette époque il est aussi, tout comme Nicolas Bergasse ou le Marquis de Lafayette, un partisan de la théorie du magnétisme animal émise par le médecin allemand Franz Anton Mesmer. Il rejettera plus tard le magnétisme animal comme pratique contre-révolutionnaire.

Devenu secrétaire de Louis-Philippe d’Orléans il se charge, en 1788, d’aller, au nom de la Société des amis des Noirs, étudier aux États-Unis les moyens d’émanciper les populations que l’on veut rendre libres et dignes de la liberté. Il est accompagné par le financier genevois Étienne Clavière et débarque à Boston après 51 jours de mer, muni de deux lettres d'introduction, l'un du Général Lafayette destinée à George Washington, l'autre d'Armand Marc de Montmorin Saint-Hérem, Ministre des Affaires étrangères, à Éléonor François Élie de Moustier, ministre plénipotentiaire de la France aux États-Unis. Il y passe quatre mois avant de se rendre ensuite aux Pays-Bas autrichiens où il assiste à la révolution brabançonne.

La Révolution française

Portrait de Brissot par François Bonneville, Paris, musée Carnavalet, vers 1790. De la convocation des États généraux à l'Assemblée constituante (1788-juillet 1789)

À son retour des États-Unis d'Amérique, Brissot « se jeta avec l'impétuosité d'un homme qui avait concouru à la préparer par ses écrits », selon les Mémoires de Madame RolandEn février 1788, il est parmi les fondateurs de la Société des amis des Noirs qui milite alors pour l'égalité des Hommes de couleur libres avec les blancs, l’abolition immédiate de la traite des Noirs et la suppression progressive de l’esclavage colonial. Lors de la réunion des États généraux de 1789, il publie beaucoup d’écrits, qui fixent, dès lors, l’attention sur lui. Quelque temps avant la prise de la Bastille, il crée un journal républicain, le Patriote français, qui connait un grand succès. C'est dans ce journal qu'il qualifie d'« enragés », les baptisant ainsi, les égalitaires émettant le cœur des revendications populaires.

J. P. Brissot, député à la II.me législature et défenseur des hommes de couleur,
estampe gravée par Marie-Anne Croisier, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1791-1793.

Il ne lui manque que quelques voix pour être député suppléant aux États généraux avec ses amis Siéyès et Pétion. Les États généraux, réunis le 5 mai 1789 à Versailles, deviennent l'Assemblée nationale constituante le 9 juillet. Les événements du 14 juillet renforcent considérablement le pouvoir des réformateurs.

Période de l'Assemblée constituante (juillet 1789-septembre 1791)

Il devient membre de la première municipalité de Paris et du comité des recherches de la ville de Paris. Bien que non membre de l’Assemblée nationale, on l’appelle, comme publiciste, au sein de son comité de constitution. Malgré la vive opposition de la cour et du parti modéré, Brissot est porté à l’Assemblée nationale par les électeurs de Paris.

En novembre 1790, il dénonce, dans une lettre ouverte, les équivoques de Barnave qui, membre du comité des colonies, agit discrètement, contrairement à ses engagements, pour le maintien de la domination coloniale à Saint-Domingue. Cette dénonciation se propage dans les clubs révolutionnaires au printemps 1791, après l'annonce à Paris de l'assassinat du mulâtre Vincent Ogé.

Après la fuite de Louis XVI en juin 1791, il rédige au champ de Mars la pétition pour la déchéance du roi (17 juillet 1791) et demande la proclamation de la république, en s’opposant à sa vieille connaissance, le royaliste Théveneau de Morande, dont il devient définitivement l’ennemi.

Période de l'Assemblée législative (septembre 1791-septembre 1792)

Élu à l’Assemblée législative le 18 septembre 1791, après onze ballottages, il se montre comme l’un des plus acharnés à défendre la déclaration de guerre aux puissances de l’Europe et à cette fin, il déploie une rhétorique agressive et belliciste, tant à l'Assemblée législative qu'aux jacobins.

Il s’oppose là-dessus à Maximilien de Robespierre et à plusieurs futurs montagnards ou sans-culottes tels que Danton, Marat, Billaud-Varennes, Camille Desmoulins, Anthoine, Hébert, Doppet, Santerre convaincus du danger pour la Révolution de lui ôter sa vocation pacifique inscrite dans la constitution de 1791 .

Le 24 mars 1792, il réussit à faire voter un décret législatif pour l'égalité des droits des hommes de couleur libres et des blancs. C'est le seul point qui l'accorde encore à Robespierre. Alors qu'en février 1792 dans Jacques-Pierre Brissot démasqué Camille Desmoulins attaque sa politique coloniale en laquelle il voit un facteur de division du camp révolutionnaire, Robespierre, au contraire, rend hommage à ce combat le 31 mai 1792 dans Le défenseur de la Constitution similaire à celui qu'il menait à l'assemblée constituante.

En février 1791 dans une brochure consacrée à la traite des Noirs Brissot avait repris et transformé une formule de Mirabeau « bières flottantes » prononcée par le célèbre tribun l'année précédente au Club des jacobins (mars 1790) en "longues bières". Robespierre reprit cette expression en avril 1793 dans son projet de réglementation de la propriété. C'est aussi qu'entre temps, le 11 août 1792, l'assemblée législative a fait supprimer les primes accordées jusque là aux négriers depuis 1784, mesure réclamée depuis sa naissance par la Société des Amis des Noirs. A tort où à raison Brissot en a conclu dans le Patriote français du 24 novembre 1792 que "la traite appartenait au passé . A son tour le 24 avril 1793 Robespierre considérait prendre acte de la fin de la traite comme une nouvelle réalité.

Période de la Convention girondine (septembre 1792-mai 1793)

Réélu à la Convention (1792) par le département d’Eure-et-Loir, il est alors regardé comme le puissant chef de file de ce parti « brissotin », bientôt « girondin », qui combat les excès des montagnards, mais dont la force va s’évanouir avec la royauté qu’il a renversée, et sur les débris de laquelle il voulait établir un ordre des choses nouveau. Il combat sans cesse l’anarchie. Voulant mettre en procès le ministre Delessart, il est attaqué dans le Journal de Paris par François de Pange.

Le 31 mai 1793, estampe de Jean-Joseph-François Tassaert.Le 31 mai 1793, estampe de Jean-Joseph-François Tassaert, 1800-1805. Brissot et 21 autres conventionnels « girondins » devant le Tribunal révolutionnaire.
Estampe anonyme, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1793.

Il flétrit de toute son indignation les septembriseurs, et s’élève avec tant d’énergie contre la condamnation à mort du roi, qu’il regarde comme impolitique, qu’en entendant son arrêt Louis XVI s’écrie : « Je croyais que M. Brissot m’avait sauvé ! » Brissot cependant, convaincu de l’inutilité de ses efforts, a voté la mort, mais avec la condition expresse que le jugement ne soit exécuté qu’après avoir été ratifié par le peuple. Ce vote ne sert qu’à exaspérer les montagnards, sans sauver le roi ni même retarder sa mort.

Brissot, qui comprend tout ce que la France républicaine doit montrer d’audace devant l’Europe monarchique, et qui n’est pas assez inhabile pour croire qu’on la laissera paisiblement organiser ses forces, fait encore déclarer la guerre à l’Angleterre et à la Hollande, dernier acte politique par lequel il se signale. Sans cesse attaqué par les montagnards, tour à tour accusé de royalisme et de fédéralisme, il s’attire la haine de Robespierre et tombe, avec tous ses amis, le 31 mai.

Période de la Convention montagnarde (2 juin 1793-27 juillet 1794)

Brissot fait partie des vingt-neuf députés décrétés d'arrestation à leur domicile à l'issue de la journée du 2 juin. Il se soustrait à la garde de ses gendarmes mais est arrêté à Moulins le 10 juin, muni de faux papiers suisses. Il est reconduit à Paris et incarcéré à la prison de l'Abbaye, où il rédige ses mémoires. Décrété d'accusation devant le tribunal révolutionnaire le 3 octobre 1793, il est condamné à mort le 30, ainsi que vingt-et-un de ses collègues, et guillotiné le lendemain; leur corps etaient inhumé au Chapelle expiatoireCimetière de la Madeleine.

Postérité

Jacques Pierre Brissot, croquis dessiné par Georges-François-Marie Gabriel, Paris, musée Carnavalet, fin du XVIIIe siècle. Jacques Pierre Brissot,
gravure de N.F. Maviez d'après une œuvre de François Bonneville, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, fin du XVIIIe siècle.

Brissot est l’un des écrivains qui ont exercé le plus d’influence sur la marche de la Révolution française, ou qui, du moins, ont le plus accéléré son mouvement. Ses premiers ouvrages sur la législation, ses nombreuses brochures, ses discours à l’Assemblée législative et à la Convention attestent son dévouement aux grands principes de la Révolution française. Moraliste de l’école de Jean-Jacques Rousseau, il a toutes les vertus qu’il prêche dans ses écrits. Enthousiaste des mœurs américaines longtemps avant d’avoir visité l’Amérique, c’était un véritable quaker. Son désintéressement et son austère simplicité étaient faits pour honorer cette république qu’il se glorifiait d’avoir aidé à fonder.

Controverse sur l'origine de l'ajout patronymique « de Warville »

Jacques Pierre Brissot se fait rapidement appeler Brissot de Warville, il signe déjà de ce nom lors de l'inventaire établi après le décès de son père en 1780, alors qu'il est étudiant en droit.

Il est parfois indiqué que Jacques Pierre Brissot ajouta à son patronyme "de Warville", forme anglicisée de "Ouarville" parce qu'il a été placé en nourrice dans une famille demeurant au hameau d'Ouarville, commune de Lèves (Eure-et-Loir).

Or, dans ses Mémoires, Jacques Pierre Brissot écrit : « Né le second de mes frères, je portais, pour être distingué d'eux, suivant l'usage de la Beauce, le nom d'un village où j'avais été mis en nourrice et où mon père possédait quelques terres. Ce village s'appelait Ouarville, et Ouarville fut le nom sous lequel j'ai été constamment connu dans mon pays ; ainsi mon troisième frère fut appelé Thivars. »

La famille Brissot possédait bien des terres sur la commune d'Ouarville (située à 29 kilomètres de Chartres) : le 10 août 1802, suivant acte reçu par Me Vincent Chevard, notaire à Chartres, la famille Brissot, dont la veuve de Jacques Pierre Brissot, tutrice de ses trois enfants, se partage 27 hectares de terres situées à Ouarville et le 5 février 1814, suivant acte reçu par Maître Peluche, notaire à Chartres, Anacharsis Brissot de Warville (1791-1860), fils de Jacques Pierre Brissot, vendit à Louis François Chauveau, 6,78 hectares de terres situées à Ouarville dont il avait hérité, par représentation de son père, de sa grand-mère Marie Louise Legrand veuve de Guillaume Brissot.

Mariage et descendance

Madame Brissot, née Dupont

Marie Catherine Félicité Françoise Dupont

Le 17 septembre 1782, il épouse à Paris, paroisse Saint-Sulpice, Marie Catherine Félicité Françoise Dupont, née le 18 décembre 1759 à Boulogne-sur-Mer, paroisse Saint-Nicolas, qui a été aide-préceptrice, sous les ordres de Madame de Genlis, des enfants du duc d'Orléans, le futur « Philippe-Égalité » et traductrice d’œuvres anglaises, notamment d’Oliver Goldsmith et de Robert Dodsley.

Après la mort de son époux, elle demeure à Paris, section des Thermes, rue et maison de Sorbonne (1800), puis rue de Condé, Faubourg Saint-Germain n°15 (1802), puis 8 rue Wertingen, cour abbatiale (1814) (aujourd'hui rue de Furstemberg), où elle meurt le 12 janvier 1818. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

Enfants

Le couple a trois enfants :

Par son fils Anacharsis, Jacques Pierre Brissot est le grand-père du peintre Félix Brissot de Warville (1818-1892).

Principaux écrits

Ses Mémoires et son Testament politique (4 vol.) ont été publiés en 1829-1832 par son fils avec François Mongin de Montrol :

Bibliographie

Études historiques

Littérature

Sources

Notes et références

Notes

  1. Celui-ci avait deux oncles : Nicolas Bonnet, en 1792 évêque constitutionnel de Chartres, et Claude Bonnet, peintre à Paris. Contrat de mariage de Jacques Bonnet, homme veuf avec enfant, marchand mercier épicier, demeurant à Chartres, rue et près la porte Châtelet, paroisse Sainte Foy, fils de Sieur Jean Bonnet, laboureur, demeurant au Mesnil, paroisse de Mittainvilliers et de Suzanne Foucault, et de Marie Louise Adélaïde Brissot, fille mineure de Sieur Guillaume Brissot, bourgeois, et de demoiselle Marie Louise Legrand, reçu par Maître Marchand, notaire à Chartres, le 24 octobre 1779. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E8 658
  2. « Je les dus à un amour prodigieux du travail qui me dévorait » écrit-il dans ses Mémoires
  3. Il a Jérôme Pétion de Villeneuve (1756-1794) pour parrain.
  4. Descendance aux États-Unis, notamment par la famille Brandreth.

Références

  1. p. 11.
  2. p. 15.
  3. p. 12.
  4. p.  14.
  5. p. 16.
  6. p. 17.
  7. p. 18.
  8. p. 19.
  9. p. 20.
  10. p. 22.
  11. p. 23.
  12. p. 132.
Autres sources
  1. Coue Marie Françoise, comme sa marraine et tante Marie Françoise Brissot. Elle est ainsi appelée Marie Françoise dans le contrat de mariage de sa sœur Adélaïde avec Jacques Bonnet, reçu par Maître Marchand, notaire à Chartres, le 24 octobre 1779. Et dans le codicille en date du 26 mars 1779 de son testament authentique reçu par Maître Chevard, notaire à Chartres, le 14 décembre 1777, il nomme Marie Françoise Brissot "sa fille aînée", exécuteur testamentaire. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E8 654
  2. Acte d'inventaire notarié à Chartres du 27 mai 1789.
  3. Société archéologique d'Eure-et-Loir, procès-verbaux, tome X, 1901, page 122.
  4. Partage entre les héritiers Brissot, acte reçu par Maître Vincent Chevard, notaire à Chartres, le 22 thermidor an 10, cote 2 E 8 707 (Archives départementales d'Eure-et-Loir).
  5. Jean-Clément Martin, Nouvelle histoire de la Révolution française, Paris, Perrin, 2012, p. 73. Notamment : pas d'accès direct à des fonctions d'officier d'infanterie ou de cavalerie. En revanche, un roturier peut devenir officier du génie (Lazare Carnot par exemple)
  6. Mémoires de Brissot, Paris, Ladvocat, 1830, p. 82
  7. Mémoires de Brissot, Paris, Ladvocat, 1830, p. 160
  8. tome 1, page 193
  9. Aux yeux de qui ?
  10. Publié en 1780.
  11. Ibid. p. 258-261.
  12. Voltaire, 13 avril 1778
  13. Annonces, affiches et avis divers du pays chartrain, n°2 du 10 octobre 1781, Médiathèque de Chartres, cote SA 5155.
  14. Collection remarquable commencée à Paris, finie à Londres, imprimée à Neufchâtel.
  15. Simon Burrows, « The Innocence of Jacques-Pierre Brissot. »,The Historical Journal, 4, 2003, 843–71.
  16. Cousin (non germain) de Louis XVI. Futur Philippe-Égalité et père du futur roi Louis-Philippe.
  17. Une des plus grandes fortunes privées du royaume.
  18. Article de Maurice Jusselin, archiviste honoraire d'Eure-et-Loir, intitulé "Beaucerons en Amérique", du 5 janvier 1951, publié dans les Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, tome XVIII, 1947-1951.
  19. Mémoires de Madame Roland, Mercure de France, p. 190 (ISBN 2-7152-2485-0)
  20. Frank Attar, Aux armes citoyens. Naissance et fonctions du bellicisme révolutionnaire, collection l’Univers historique, Seuil, 2010.
  21. Thomas Lalevée, « National Pride and Republican grandezza: Brissot’s New Language for International Politics in the French Revolution », French History and Civilisation (Vol. 6), 2015, pp. 66-82.
  22. Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat dans la Révolution entre 1791 à 1794 », 119e Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques, Amiens, 26-30 octobre 1994, et 121è, Nice, 26-31 octobre 1996, La Révolution française : la guerre et la frontière, p. 387-397.
  23. Jean-Daniel Piquet, « Les problèmes coloniaux dans les clivages de la vie politique française (1791-1794) » in L’Arbre à Palabres, no 1, décembre 1994/janvier/février 1995, dans« numéro spécial 1794-1994, Bicentenaire du 16 Pluviôse an II », 16 p., p. 10-11 ; Œuvres de Maximilien Robespierre, tome IV, p. 84 ; Jean-Daniel Piquet, L'Emancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795) Paris, Karthala, 2002, p. 155. « Colonies : Robespierre et la loi du 4 avril 1792 », Bulletin des Amis de Robespierre 17 février 2022.
  24. J. P. Brissot, Lettre à M. Gouy d'Arcy, défenseur de la traite et de l'esclavage des Noirs
  25. Marcel Dorigny « Les Bières flottantes des négriers, un discours non prononcé par Mirabeau pour l'abolition de la traite des nègres novembre 1789-mars 1790 », Saint-Étienne, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 1999.
  26. Jean-Daniel Piquet, « Mise au point sur Robespierre et les bières flottantes », L’Incorruptible. Bulletin des Amis de Robespierre, no 78- 4ème trimestre 2011, 10 p.-p. 5-6.
  27. Yves Benot, La révolution française et la fin des colonies, Paris, La Découverte, 1987 p. 93 ; Jean-Daniel Piquet, « 11 août 1792 : l’abrogation des primes négrières », Bulletin des Amis de Robespierre , 30 mars 2022.
  28. Mémoires de Brissot, Préface p. XXI.
  29. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 66, séance du 12 juin 1793, p. 449.
  30. Op. cit., séance du 17 juin 1793, p. 596.
  31. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793, p. 520.
  32. Sanson Memoirs Vol II p. 70
  33. Sur la vision de Brissot sur les Quakers, voir Q. Laurent, Jacques Pierre Brissot (...), p. 47-48.
  34. Inventaire reçu par Maître Vincent Chevard, notaire à Chartres, en date au commencement du 5 avril 1780. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E8 659
  35. Jacques-Pierre Brissot de Warville et Perroud, Claude Marie, J.-P. Brissot : Memoires (1754-1793), 1784, 478 p. (lire en ligne), p. 49.
  36. Acte de partage reçu par Maître Vincent Chevard, notaire à Chartres, le 22 thermidor an 10.
  37. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2 E 10 598.
  38. Acte de partage reçu par Maître Vincent Chevard, notaire à Chartres, le 2 septembre 1800.
  39. Société archéologique d'Eure-et-Loir, procès-verbaux, tome XIV, 1936, séance du 1er mars 1934, article de l'abbé Boudet, page 465.
  40. Archives départementales d'Eure-et-Loir, acte de ventes reçu par Maître Chevard, notaire à Chartres, le 21 fructidor an 8, cote 2 E 8 701.
  41. Archives départementales d'Eure-et-Loir, acte de partage reçu par Maître Vincent Chevard, notaire à Chartres, le 22 thermidor an 10, cote 2 E 8 707
  42. Société archéologique d'Eure-et-Loir, procès-verbaux, tome XIV, 1936, , séance du 1er mars 1934, article de l'abbé Boudet, page 466
  43. Feuille d'annonces du département d'Eure-et-Loir n°49 du 3 décembre 1818, archives départementales d'Eure-et-Loir, cote PER 3 1818.
  44. Ibid., p. 42.

Voir aussi

Articles connexes

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