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Fives | |
![]() Logo de Fives | |
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Création | et |
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Fondateurs | Jean-François Cail, Charles Derosne, Basile Parent et Pierre Schaken |
Forme juridique | Société par actions simplifiée[1] |
Slogan | Industry can do it |
Siège social | Paris |
Direction | Frédéric Sanchez (président) |
Actionnaires | Management, Ardian, CDPQ, PSP |
Activité | Ingénierie industrielle |
Filiales | AddUp Fives Intralogistics S.P.A. (d) Fives Intralogistics Sas (d) Fives Conveying (d) Fives Pillard (d) Fives Filling & Sealing (d) Fives Syleps (d) Fives Landis (d) Fives Xcella (d) Fives Cinetic (d) Fives Celes (d) Fives DMS Fives Nordon Fives Cryo (d) Fives ECL Fives Machining (d) Fives Stein (d) Fives Maintenance (d) Fives North American Combustion France Sas (d) |
Effectif | 9 000 ()[2] |
SIREN | 542023841 |
Site web | www.fivesgroup.com www.fivesgroup.com/fr |
Chiffre d'affaires | ![]() 2,027 milliards d'€ (2022) |
Résultat net | ![]() 125 millions d'€ (2022) |
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Fives, anciennement la Compagnie de Fives-Lille, est un groupe d'ingénierie industrielle international implanté dans 24 pays et actif dans plusieurs secteurs parmi lesquels le ciment, l'acier, le verre, l'aluminium, l'aéronautique, l'automobile, la logistique et les machines-outils. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros et employait près de 9 000 personnes en 2023.
Parmi ses réalisations historiques, Fives-Lille a fabriqué certaines des premières locomotives à vapeur produites en France, des moteurs d'avions français pendant la Première Guerre mondiale, les ascenseurs de la tour Eiffel, la gare d'Orsay et le pont Alexandre-III.
L'histoire du groupe Fives prend racine dans celles des sociétés Cail et Fives-Lille créées au XIXe siècle[3].
Le chimiste Charles Derosne, l'un des premiers en France à fabriquer le sucre de betterave en le blanchissant à l'aide de noir animal, fonde en 1812[4] un atelier de chaudronnerie pour la fabrication d'appareils de distillation au 7 rue des Batailles (à l'emplacement de l'actuelle avenue d'Iéna) à Chaillot. Les appareils de la Société Ch. Derosne sont rapidement employés par les raffineurs de sucre dans le nord de la France et à l'étranger. Jean-François Cail entre dans l'entreprise de Derosne en 1824 comme apprenti. Une relation se crée entre les deux hommes et, le 4 mars 1836, il est associé de la nouvelle Société Ch. Derosne et Cail, qui rassemble une cinquantaine d'ouvriers. L'entreprise prend de l'ampleur et s'agrandit pour atteindre 20 000 m2, l'usine s'étendant jusqu'au quai Debilly[5].
La Société Ch. Derosne et Cail diversifie ses activités en s'engageant dans la construction de machines à vapeur pour locomotives, puis de locomotives et la fabrication de ponts métalliques. Le siège social de l'entreprise est situé au 46 quai Debilly[6]. En mars 1838 Schneider Frères et Cie passe commande de huit chaudières tubulaires pour ses locomotives destinées à la Compagnie du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon et à celle du Paris à Versailles par Saint-Cloud[7]. En 1844, la société ouvre un atelier à Denain[8]. En , la Compagnie des chemins de fer du Nord passe commande de huit locomotives de vitesse. Pour concrétiser ce premier marché, Derosne et Cail organise en six mois leurs ateliers, avec à Chaillot des ateliers d'outillage et de montage et à Denain et Grenelle des ateliers de forge, fonderie et chaudronnerie[9]. Ainsi jusqu'à 25 locomotives à la fois étaient montées à l'usine de Chaillot, à partir des éléments fabriqués à l'usine de Grenelle sur l'autre rive de la Seine ouverte en 1846, chaudières avec leurs tubes de laiton, roues avec leurs bandages et essieux. Après montage, elles étaient peintes et vernies à Chaillot puis transportées jusqu'à la ligne de ceinture sur des chariots de 16 à 18 tonnes tirés par des dizaines de chevaux. L'usine de Chaillot continuait en parallèle la fabrication de matériels sucriers, chaudières servant à l'évaporation et à la cuisson des jus, et construisait diverses machines pour les réseaux ferroviaires.
En 1846, à la mort de Charles Derosne, Jean-François Cail lui succède. L'entreprise qui avait acquis en 1846 la licence d'exploitation de l'ingénieur anglais Thomas Russel Crampton était en mesure de produire en 1848 quatre locomotives par semaine soit plus que les plus grands établissements anglais[10]. À la révolution de 1848, Jean-François Cail abandonne la direction de son entreprise et l'usine de Grenelle est choisie le pour expérimenter une forme d'autogestion ouvrière qui fut un échec. La production chuta de 68 locomotives en 1848 à 35 en 1849 et aucune ne fut livrée en 1850[9].
À la suite de ces difficultés économiques, la Société Ch. Derosne et Cail disparaît et est remplacée par la Société J.F Cail & Cie. Cette dernière reprend les actifs de la précédente. C'est alors la plus grande entreprise industrielle de Paris possédant une usine de montage de locomotives et un bureau d'études au siège dans le quartier de Chaillot et d'autres usines dans le quartier de Grenelle sur l'autre rive de la Seine, à Denain, Valenciennes, Douai et Bruxelles. L'usine de Chaillot, qui emploie près de 1 000 ouvriers, détruite par un incendie dans la nuit du 24 au , n'est pas reconstruite, son activité étant transférée aux ateliers de Grenelle[9].
En septembre 1861, la Société J.F Cail & Cie passe un accord de coopération avec la nouvelle Société Parent, Schaken, Caillet et Cie[11], devenant deux mois plus tard Participation JF Cail, Parent, Schaken, Houel et Caillet, Paris et Fives-Lille. Cet accord expire en .
En 1870, la Société J.F Cail est en liquidation. La Nouvelle Société J.F Cail la remplace[6]. Son fondateur Jean-François Cail meurt l'année suivante. La guerre de 1870, la concurrence de l'industrie allemande et le décès de Jean-François Cail viennent mettre en difficulté l'entreprise[3].
La Société J.F Cail & Cie disparaît en 1883[6], remplacée par la Société anonyme des Anciens Établissements Cail avec un capital de 20 000 francs[6]. Plusieurs banques participent alors à sa constitution : le Crédit lyonnaisn la Banque de Paris et des Pays-Bas et le Comptoir national d'escompte de Paris[12]. Le est constituée une nouvelle Société Anonyme des Anciens Établissements Cail, avec un capital réduit à 10 millions de francs réparti en 20 000 actions de 500 francs. Son siège social se trouve à Paris, 16 rue de Grenelle. Le personnel est de 600 ouvriers[13]. Elle fabrique des appareils frigorifiques et des torpilleurs, tout en maintenant l'activité liée au matériel ferroviaire, aux sucreries et à l'outillage lourd[3].
2 360 locomotives sont fabriquées les sociétés Cail entre 1845 et 1889, des ponts comme le pont d'Arcole, l'ascenseur du troisième étage de la tour Eiffel, le théâtre des Bouffes-du-Nord, la charpente métallique de la gare du Musée d'Orsay, etc.[12].
Les Anciens Établissements Cail sont remplacés par la Société française de constructions mécaniques (SFCM) en 1898, société anonyme au capital de 12 000 000 de francs constituée le [9]. Le siège social se trouve à Paris, 21 rue de Londres, puis 14 rue Cambacérès. La direction générale est elle au 28, rue de Lille à Douai et par la suite à Denain (Nord). L'entreprise est redressée par Louis Le Chatelier[3].
Les usines se situent à Denain et Douai dans le nord de la France et les fonderies à Albert dans le Somme. L'usine de Denain possède une superficie de 50 hectares et emploie 6 000 personnes. Dans l'entre-deux-guerres, une nouvelle organisation du travail est mise au point (approvisionnement, formation des ouvriers, contrôle des résultats). L'entreprise continue de se diversifier en fabriquant des laminoirs et du matériel sidérurgique[3].
La société Parent, Schaken, Caillet et Cie, spécialisée dans la construction de voies de chemin de fer et locomotives, est fondée le 6 octobre 1861 par Basile Parent et Pierre Schaken[14]. Les ateliers se trouvent à Fives (Lille) sur un terrain de 10 hectares et à Givors dans le Rhône. En 1854, Basile Parent et Pierre Schaken obtiennent un premier contrat de durée six ans de la part de la Compagnie du chemin de fer du Grand Central et louent les ateliers d'Oullins[15].
Un an après son installation, l'usine de Fives compte déjà 1000 ouvriers. Quatre ans plus tard, en 1865, le site abrite 95 forges, 500 machines-outils, 1 500 salariés et peut produire jusqu'à 80 locomotives par an. Il est le premier constructeur français de matériels ferroviaires[16].
Dès 1861, les deux sociétés Cail et Fives-Lille forment une coentreprise : la « participation Cail, Parent, Schaken, Houel, Caillet, à Paris et Fives-Lille »[17],[11]. Cette coopération conduit à la réalisations de locomotives, ponts, viaducs, charpentes métalliques[18].
Le 13 décembre 1865, la société devient la société à responsabilité limitée Compagnie de Fives-Lille. Son capital est de 6 millions de francs et son siège social se trouve à Paris, 64 rue Caumartin[19]. Une partie de la production des roues et essieux de wagon a lieu à Givors dans le Rhône[20]. Le 5 novembre 1868, l'entreprise est transformée en la société anonyme « Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques et entreprises »[19],[21],[22]. En 1868, la Compagnie Fives-Lille, dans l'usine de Givors augmente sa capacité de production et produit des charpentes métalliques, des ponts en fer.
Quand la participation prend fin en 1870, la société Fives-Lille ajoute à ses activités la construction de matériel de sucrerie, secteur qui avait été réservé à Jean-François Cail et Charles Derosne[3].
En 1877, la société Fives-Lille a de nombreuses agences à l'étranger : en Russie, en Autriche, en Italie, en Espagne et Portugal, en Egypte, aux Antilles, à Maurice, à Bourbon, à Java et au Brésil[17]. La société subit la crise économique qui s'installe en France après le krach de la bourse de Paris en 1882. Le secteur des constructions mécaniques et métalliques est en effet très impacté avec une importante baisse de la demande en matériel ferroviaire. Fives-Lille se lance alors dans la construction de lignes ferroviaires complètes dans des régions du monde non dotées du ferroviaire. Elle y acquiert une renommée grâce à ses ouvrages d'art d'une grande technicité[23].
Dès la fin du XIXe siècle, Fives-Lille promeut le développement de l'expertise en machines à vapeur et en ingénierie à Lille ; elle soutient l'école des ouvriers chauffeurs mécaniciens et contribue à la formation des élèves-ingénieurs de l'Institut industriel du Nord, devenu aujourd'hui École centrale de Lille.
En , les nouveaux ateliers de Fives-Lille peuvent mettre en chantier 80 locomotives par an. Ils produisent les machines du Transsibérien. Ils fournissent en même temps l'artillerie lourde des cuirassés Léon Gambetta et Jules Ferry[24].
De 1861 à 1905 sortent des ateliers de Fives plus de 2000 ponts de chemin de fer, une centaine de ponts routiers, des gares de chemins de fer, plus de 2000 locomotives. Elle tient sa renommée internationale à quelques ouvrages emblématiques : une ligne du métro parisien, les ascenseurs hydrauliques de la tour Eiffel, la gare d'Orsay, le pont Alexandre-III. À l'international, elle a notamment réalisée deux ponts sur le Nil en Égypte, des machines à vapeur en Guyane, des usines sucrières en Australie et est intervenue également en Espagne, en Hongrie, en Roumanie ou au Brésil[16].
L'industrie d'armement occupe pendant les guerres l'usine de Lille. Elle emploie, en 1914, environ 1 000 ouvriers qui rejoignent l'usine de Givors avant l'occupation de la ville par les troupes allemandes. L'usine se développe et à la fin de 1918, le site de Givors emploie plus de 8 000 ouvriers. Dans l'entre-deux-guerres, la firme enclenche les démarches de diversification afin de retrouver une rentabilité[23]. En 1933, la Compagnie de Fives-Lille diversifie son activité dans le domaine de la cimenterie en absorbant les Établissements Dalbouze et Brachet[3].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'usine de Lille est réquisitionnée par l'occupant allemand[25]. Elle va devenir une cible stratégique pour les alliés[26] , en raison de sa production de matériel ferroviaire utilisé par les Allemands. L'usine va faire l'objet d'un spectaculaire attentat en , agencé par le capitaine Michel, nom dans la résistance de Michel Trotobas, et sera paralysée pendant deux mois[27].
En 1950, lors de la grève des dockers de 1949-1950, ses locomotives partant vers la Guerre d'Indochine sont bloquées sur le Port de Dunkerque[28].
Ébauchée dès le début du XXe siècle, la fusion entre Fives-Lille et Cail intervient finalement en 1958[29]. La nouvelle société Fives-Lille Cail se distingue à l'international, le groupe devenant l'un des leaders mondiaux pour la construction de cimenteries[3]. La fusion des deux entités avait souvent été envisagée : les deux entreprises œuvrent sur des créneaux proches, les usines sont géographiquement proches, les relations existent depuis longtemps. Elle est présentée aux conseils d'administration des sociétés comme une opportunité et une nécessité en raison de la création du marché commun européen : pour affronter la concurrence induite par la création de ce marché, il faut former des entités plus puissantes pouvant diminuer les prix, par gains de productivité, mise en commun des capacités (bureaux d'études, production,...), améliorer les délais, moderniser les installations en se dotant de moyens plus importants[30]. Un des objectifs majeurs consiste à gagner de nouveaux marchés à l'étranger, celui-ci représentant déjà environ la moitié des clients du nouveau groupe. Cette fusion a été possible grâce à une entente entre la Banque de Paris et des Pays-Bas à laquelle est liée Fives-Lille, le Crédit lyonnais et la Banque de l'Union parisienne auxquels est liée Cail[31].
En 1958, Fives-Lille-Cail obtient la médaille d'or à l'exposition universelle de Bruxelles de 1958[30]. Fives-Lille-Cail crée en 1959 une filiale paritaire, Fives-Penhoët, avec les Chantiers de l'Atlantique. Il absorbe plusieurs sociétés dont Applevage en 1963[32], Maison Breguet (sucrerie) et sa filiale la Société de constructions électriques Breguet-Sautter-Harlé (construction mécaniques et électriques) en 1966[33]. En 1964, Jacques Joly prend la direction de Fives-Lille-Cail. Il transforme le groupe désorganisé et déficitaire en un « ensemble cohérent et bénéficiaire ». Les activités de Fives-Lille-Cail sont regroupées en grands secteurs d'équipements industriels : sidérurgie, mécanique, cimenterie et matériel de manutention. D'autres activités sont cédées, le nombre des employés du groupe diminuant ainsi de plus de 60 %[34].
Autour de Fives-Lille-Cail se forme en 1968 une holding nommée la Compagnie industrielle et financière Fives-Lille-Cail. Elle possède en 1970 cinq usines employant six mille personnes et ses activités sont la construction de sucreries, de cimenteries, celle d'appareils lourds de manutention et de levage, la production d'équipements pour usines sidérurgiques. Elle possède une usine sidérurgique à Denain. La construction de turbines a été cédée, en mai 1969, à la Compagnie électromécanique. Le principal actionnaire connu de Fives-Lille-Cail est la Banque de Paris et des Pays-Bas (11,26 %)[35].
En 1970, la Compagnie industrielle et financière Fives-Lille-Cail et la Société française des constructions Babcock et Wilcox, fondée en 1906, fusionnent, cette dernière étant dissoute et ses actifs apportés à la première qui devient la Compagnie industrielle et financière Babcock-Fives[36],[37]. La société fusionnée, première entreprise française de grosse mécanique[38], contrôle ainsi deux entreprises industrielles Fives-Lille-Cail (grosse mécanique) et Babcock-Atlantique (grosse chaudronnerie), qui restent autonomes[34]. Elles sont toutefois déjà associées depuis 1967 pour la construction de chaudières et d'échangeurs nucléaires[39]. Babcock-Atlantique est présent dans le domaine de la thermique, de l'énergie nucléaire, du froid industriel et de la mécanique lourde. Cette société dispose de cinq usines employant 4750 personnes[35]. En 1973, Fives-Lille-Cail fusionne finalement avec le chaudiériste Babcock-Atlantique, en difficultés, pour donner naissance à la société Fives-Cail-Babcock (FCB), la propulsant au premier rang de la mécanique lourde française[40].
Fives-Cail-Babcock opte pour une stratégie de croissance externe pour se positionner sur les marchés européens et mondiaux. FCB se diversifie aux industries agroalimentaires, du ciment, de la cellulose et du sucre, dont il est en capacité de fournir des installations complètes. Les entreprises rachetées sont la Société Venot-Pic en 1975, spécialisée dans les mines, Henri Lardet en 1977, spécialisé dans les générateurs à tubes d'eau, Pierre Guérin en 1978, appareils pour l'agroalimentaire, Cartier en 1979, matériels de laiterie et fromagerie, Caillard en 1981, levage, Syprim SA en 1983, manutention des charges isolées, Struthers Wells en 1986, ingénierie pétrochimie et la Société d'Exploitation d'Usines Métallurgiques (SEUM) en 1987, chaudronnerie-chaudières[40].
La société holding Babcock-Fives reprend en 1980 l'appellation historique de Compagnie de Fives-Lille. Sous la direction de Raymond Fauvart, PDG depuis 1981, Fives-Lille tente de reprendre Creusot-Loire en 1984 contre l'avis d'une partie de son conseil d'administration — une opération qui échouera — et se lance dans la distribution grand public avec Nasa Electronique[41], acquis fin 1983. Cette aventure se solde par un échec avec la liquidation de la société trois ans plus tard[42] et la condamnation de Fives-Lille en 1991 à verser 400 millions de francs au titre de comblement de passif[43]. En février 1987, la Compagnie de Fives-Lille rachète Stein Heurtey, leader mondial des fours industriels et des équipements thermiques. Son dirigeant, André Launois, devient deux mois plus tard PDG de Fives-Lille[41].
Entre 1987 et 1996, le groupe abandonne peu à peu ses activités de fabrication et se concentre sur l'ingénierie[44]. Les effectifs passent de 7200 salariés en 1975 à 3 000 en 1985. La direction quitte le siège social de la rue Montalivet à Paris, proche de l'Élysée, et s'installe à Montreuil, en banlieue parisienne. L'usine de Denain est vendue en 1987, ainsi que la filiale Babcock en 1989 — Fives-Cail-Babcock étant renommé simplement FCB — et le site de Givors en 1990[45]. Au début des années 1990, les activités des filiales de Fives-Lille sont les équipements mécaniques lourds pour sucreries et cimenteries avec FCB, le matériel thermique avec Stein-Heurtey, la tuyauterie industrielle avec Nordon et la combustion avec Pillard[46]. En 1995, le carnet de commandes du groupe croit et retrouve un niveau élevé. Après dix années de baisse d'activité dans l'industrie sucrière, FCB décroche avec SucDen un contrat de 400 millions de francs en Russie[47]. Le groupe se déleste de sociétés périphériques en difficultés et veut consolider ses points forts. Ainsi il se sépare en 1996 de la société de manutention portuaire Caillard[47], de l'activité de tunnelier de FCB, ou encore de la filiale brésilienne de chaudronnerie Nordon Industrias Metalurgicas (NIM)[48].
Dirigée depuis 1994 par Jean-Pierre Capron, ex-PDG de Renault V.I.[49], le groupe acquiert en 1997 l'entreprise Cinetic Industries (système intégré de manutention) et se développe dans le secteur de l'automobile avec le rachat d'autres entreprises plus petites spécialisées dans les domaines des lignes automatisées d'assemblage, des systèmes de lavage de pièces en cours d'usinage et des machines de rectification de pièces de moteurs. Alors que 65 % du chiffre d'affaires est encore réalisés en France, Fives-Lille se lance dans un développement international avec l'ouverture d'un bureau en Chine et le rachat de la division automation, aux États-Unis, du conglomérat Ingersoll Rand[50],[51]. La fermeture en 2001 de l'usine historique de FCB dans le quartier de Fives à Lille marque le point final de la fin de ses activités de fabrication[16].
En 2001, la Compagnie de Fives-Lille est vendue par son actionnaire principal Paribas au fonds suédois Industri Kapital et quitte la cotation de la bourse[52]. Dans les années 2000, sous la houlette de Frédéric Sanchez, entré dans le groupe en 1990, nommé directeur général en 1997 puis président en 2002, le groupe met en œuvre une stratégie de recentrage et se réoriente dans des procédés innovants (machines de haute précision, process technologies, automatisation etc.). Le groupe acquiert Landis, renforçant sa branche automobile, puis les systèmes de tri de Sandvik, lui permettant de développer une offre innovante dans le domaine logistique. Le groupe industriel devient une société d'ingénierie mondiale aux activités diverses, misant sur la recherche et l'innovation. Fives-Lille conserve des activités dans l'industrie lourde avec des cimenteries au Qatar ou encore des aciéries en Chine. À partir de 2006, Fives installe pour le sidérurgiste Baosteel deux lignes de galvanisation destinées au marché automobile chinois, puis en conçoit également pour Shougang Jingtang, industriel chinois de l'acier. Fives robotise les lignes d'assemblage de Chrysler, GM ou PSA. Le groupe dispose alors de plus de 80 filiales dans 30 pays, doublant son chiffre d'affaires en dix ans, réalisé à 70 % hors d'Europe[53].
En 2004, Barclays PE reprend Fives-Lille à Industri Kapital pour 320 millions d'euros[54]. En 2006, Charterhouse acquiert la majorité du groupe Fives-Lille, Barclays PE conservant 6 % tandis que le management grimpe à 40 % du capital[55]. En 2007, le groupe adopte une nouvelle identité de marque : « Fives-Lille » devient « Fives », un dénominateur ajouté aux noms de l'ensemble des filiales du groupe. En 2009, le groupe acquiert North American Combustion, l'un des leaders mondiaux des systèmes de combustion et des brûleurs haute température. Fin 2010, l'américain Bronx International et sa filiale britannique Bronx Taylor-Wilson intègrent le groupe Fives qui renforce ses activités dans la métallurgie avec un groupe leader dans les équipements de finition et la production de tubes en acier et en métaux non ferreux[45]. En 2016, Fives crée AddUp, une coentreprise avec Michelin, spécialisée dans la fabrication additive[56].
Fives est présent dans 19 secteurs d'activité regroupés en 6 domaines : énergie (21 %) ; ciment (19 %) ; automobile (19 %) ; métal (16 %) ; aéronautique (14 %) et l'industrie. En 2017, 30 % de l'activité est réalisé en Amérique, 30 % en Europe, 22 % en Asie-Océanie et 18 % en Afrique-Moyen-Orient. 42 % du chiffre d'affaires se fait dans les pays émergents[53].
Fives a organisé ses activités sous trois grands domaines :
Les activités transverses du groupe sont :
Les lieux de production de la Compagnie de Fives-Lille étaient Fives, Denain dans le Nord et Givors dans le Rhône. En 1958, ils emploient plus de 6 000 salariés[44]. La nouvelle entité, leader de la mécanique lourde en France, travaille dans différents secteurs : la construction de matériels ferroviaires, la sucrerie, la cimenterie, les ponts et charpentes métalliques, etc[44].
Le siège social du groupe est situé à Paris[44]. En 2019, le groupe emploie 8 500 salariés dans une trentaine de pays dont 4 000 en France, dont un gros tiers dans le département du Nord, où se trouve l'entreprise Fives ECL (Ronchin), le centre de recherches de l'entité ciment à Noyelles-lès-Seclin, le bureau d'études à Villeneuve-d'Ascq[44]. Le groupe se développe sur le marché mondial des équipements industriels, le chiffres d'affaires multiplié par six entre 2000 et 2019 est presque entièrement réalisé à l'international[44].
Les données financières suivantes sont indiquées en millions d'euros.
Années | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 729 | 702 | 877 | 914 | 1 025 | 1 137 | 1 352 | 1 283 | 1 049 | 1 268 | 1 508 | 1 626 | 1 561 | 1 718 | 1 779 | 1 896 | 1 951 | 1 999 | 1 610 | 1 724 | 2 027 | 2 395 |
Résultat net | 18,9 | 19,5 | 28,2 | 21,6 | 24,4 | 32,9 | 35,2 | 25,9 | 43,0 | 41,0 | 52,3 | 44,6 | 75,4 | 55,6 | 4,0 | 1,9 | -19,9 | -22,6 | -74,8 | 17,5 | 9,8 | -2,2 |
Ardian est actionnaire minoritaire du groupe depuis 2012[61]. En 2018, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et le fonds de pension canadien PSP Investments (en) rejoignent le capital de Fives, aux côtés d'Ardian et du management de Fives, valorisant le groupe à près d'1,5 milliard d'euros[62].
Les effectifs de Fives se répartissaient en 2023 comme ceci : 49 % en France, 15 % dans le reste de l'Europe, 22 % en Amérique et 14 % en Asie, Afrique et Océanie[63].
Années | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d'employés | 3 621 | 3 725 | 3 954 | 4 582 | 4 544 | 4 986 | 5 679 | 5 514 | 5 639 | 6 108 | 6 521 | 7 825 | 7 745 | 8 298 | 8 365 | 8 666 | 8 658 | 8 427 | 8 047 | 8 175 | 8 562 | 8 914 |
En tant que constructeur de matériel ferroviaire, Fives a livré pour :
Dans le cadre de sa stratégie marketing, le groupe Fives sponsorise le voilier Imoca Fives-Lantana Environnement.
Le skipper Louis Duc participe aux courses océaniques en solitaire ou en double, comme la Route du Rhum, la Transat Jaques-Vabre et le Vendée Globe[66],[67].