Adposition

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En linguistique, une adposition est une catégorie grammaticale de mots-outils immédiatement associés à un élément subordonné appelé complément ou régime et qui en indiquent la relation syntaxique et sémantique avec les autres éléments de la phrase. L'adposition est donc un type de subordonnant.

On distingue différents types d'adpositions selon la place qu'elles occupent :

Dans la majorité des langues prédominent soit les prépositions (ce qui est le cas du français) soit les postpositions. De ce fait, l'emploi de ces termes spécifiques est plus courant en pratique que celui du terme générique « adposition ».

Types d'adposition

Préposition

On parle de préposition lorsque l'adposition se place avant son complément.

Les prépositions sont le type d'adposition dominant dans la grande majorité des langues d'Europe, du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, d'Afrique centrale et australe, d'Asie du Sud-Est et d'Océanie, et dans les langues amérindiennes du Nord-Ouest Pacifique et de Mésoamérique.

Postposition

On parle de postposition lorsque l'adposition se place après son complément.

Les postpositions sont rares dans les langues d'Europe, à l'exception du finnois, de l'estonien, des langues sames, du hongrois et du basque, qui n'appartiennent pas à la famille des langues indo-européennes. Elles sont le type d'adposition dominant dans les langues du Caucase, de Sibérie, d'Asie centrale, du Sud et de l'Est, de Nouvelle-Guinée, et dans la majorité des langues aborigènes d'Australie et des langues amérindiennes (sauf celles du Nord-Ouest Pacifique et de Mésoamérique). Bon nombre de langues d'Afrique de l'Ouest également utilisent en priorité des postpositions.

Ambipositions

Dans certaines langues, il existe des adpositions capables de fonctionner aussi bien comme prépositions que comme postpositions, soit que leur place soit réellement indifférente et au choix du locuteur, soit qu'elle soit réglée par des considérations syntaxiques ou sémantiques. On parle parfois d'ambipositions pour décrire cette configuration.

En latin, par exemple, cum est généralement une préposition, mais s'emploie comme postposition après un pronom personnel (auquel elle s'amalgame) : comparer cum fratre meo « avec mon frère » et mecum « avec moi ».

En français, durant est une ambiposition : on peut dire aussi bien durant deux heures que deux heures durant, sans différence fondamentale de sens. En revanche, l'interprétation de l'ambiposition après dépend de sa position :

En allemand, quelques ambipositions régissent un cas grammatical différent de leur complément selon qu'elles le suivent ou le précèdent. Par exemple, entlang « le long de » :

Circumposition

On parle de circumposition lorsque l'adposition est composée de deux éléments situés de part et d'autre de leur complément. Exemples en kurde kurmandji :

En français la circumposition existe pour plusieurs formes composées utilisant la particule « ne » (ou élidée « n' » en préposition) mais la circumposition ne s'applique pas nécessairement à tous les modes, selon le terme postposé auquel la particule est liée :

Inposition

L'inposition est un type rare d'adposition qui s'intercale au sein d'un groupe nominal.

Par exemple, en timbisha, les inpositions se placent entre le nom et les expansions qui le suivent, et gouvernent la mise au cas régime (objective case) des éléments du groupe nominal. Exemple :

ohipim ma natii’iwantü-nna tiyaitaiha satü
rhume (RÉGIME) de mauvais-RÉGIME est mort ça
« Il est mort d'un mauvais rhume. »

On trouve également en latin quelques cas d'inposition, comme dans magna cum voce, « à haute voix », « d'une voix forte ».

Interposition

Ludo Melis a proposé le terme d'interposition pour décrire l'adposition apparaissant dans des expressions à redoublement, telles que mot à mot, coup sur coup, page après page, etc.

Typologie des langues par type préférentiel d'adposition

La grande majorité des langues utilisent de façon prédominante un seul des types d'adpositions définis ci-dessus. La répartition géographique de ces préférences fait apparaître de très nets effets d'aire linguistique : dans de vastes régions, les langues ont tendance à utiliser le même type d'adposition, qu'elles aient ou non un lien historique de parenté. On observe ainsi une préférence pour :

Il existe par ailleurs une corrélation marquée entre le type préférentiel d'adposition et l'ordre le plus courant de l'objet et du verbe :

Cela reflète une tendance à la cohérence dans l'ordre syntaxique des noyaux de syntagme (verbe, préposition) et de leurs compléments :

Morphologie des adpositions

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Adpositions simples

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Locutions adpositionnelles

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Formation de nouvelles adpositions

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Variabilité morphologique des adpositions

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Comme l'adverbe, la conjonction et l'interjection, les différents types d'adposition sont le plus souvent des mots morphologiquement invariables. Toutefois, dans certaines langues, les adpositions possèdent une flexion selon la personne (grammaire). C'est notamment le cas des prépositions des langues celtiques insulaires où l'on parle alors de préposition conjuguée.

Éléments syntaxiques mis en relation par l'adposition

Élément syntaxique subordonné

Une adposition introduit le plus typiquement un groupe nominal appelé régime ou plus rarement complément de l'adposition. Toutefois, il arrive que le régime soit d'une autre nature grammaticale :

L'élément subordonné introduit par une adposition, pris dans son ensemble (c'est-à-dire l'adposition accompagnée de son régime), est fréquemment qualifié de syntagme adpositionnel (ou plus couramment, selon les cas : prépositionnel, postpositionnel, etc.). Longtemps, le statut exact de ce type de constituant a été débattu (par les linguistes générativistes en particulier). Pour les uns (Charles J. Fillmore par exemple), une adposition ne saurait être le noyau d'un syntagme, pour d'autres (tels que Ray Jackendoff), elle en est bien l'élément-tête.

Fonctions grammaticales du syntagme adpositionnel

Les syntagmes adpositionnels peuvent occuper des fonctions syntaxiques très diverses :

Certaines adpositions peuvent prendre des emplois spécifiques d'introduction où la sémantique disparaît. Par exemple, en français :

Certains linguistes refusent de leur donner alors le statut de préposition : on parlera alors de complémenteur.

Adpositions et cas

Dans les langues à déclinaison où les constituants nominaux varient selon leur cas, l'adposition détermine souvent la forme casuelle du constituant nominal avec lequel elle se combinent.

Ainsi, en allemand, certaines prépositions se construisent exclusivement avec l'accusatif (bis, durch, für, gegen, je, ohne, um…), d'autres avec le datif (aus, bei, mit, nach, seit, von, zu…) et d'autres avec le génitif, toutefois souvent remplacé par le datif dans la langue courante (aufgrund, dank, trotz, während, wegen…). Mais après les prépositions dites « spatiales » ou « mixtes » an, auf, hinter, in, neben, über, unter, vor, zwischen, il existe une opposition fonctionnelle entre l'accusatif, qui indique une direction, un changement de lieu (sens directif) et le datif, qui indique le lieu où l'on est (sens locatif). Exemple :

En hongrois, un groupe prépositionnel demande souvent un cas propre à chaque préposition : a házon (sur la maison, cas superessif).

Adpositions sans régime

Certaines adpositions sont susceptibles de s'employer seules, sans être accompagnées d'un régime : on dit alors qu'elles sont « orphelines » ou « employées absolument ». Elles deviennent alors adverbes. Exemples d'emploi absolu de prépositions en français : Je suis pour. Je suis contre. Il faut bien faire avec.

Attention, ne pas confondre avec les « particules adverbiales » de l'anglais, qui ne modifient pas un nom mais un verbe, et ne désignent donc plus du tout la même chose sur le plan grammatical. L'emploi du terme « postposition » rappelle alors seulement qu'à ces particules adverbiales correspondent très souvent des prépositions de sens lié. Mais les particules adverbiales seront accentuées, contrairement aux prépositions. On peut toutefois considérer que certains emplois (en nombre très restreint) correspondent à des emplois postpositionnels : « We deliver the world over » (avec un sens proche de « over the world »), « We danced the whole night through » (avec un sens proche de « through the whole night ») ou encore "let's get it over with" pour « let's get over with it ».

Sémantique de l'adposition

Les adpositions peuvent marquer de nombreuses nuances de sens :

Cependant, à l'instar des autres mots-outils, leur sémantique n'est pas toujours très nette. La préposition précise la fonction syntaxique et le sens du syntagme qu'elle introduit ; mais plusieurs fonctions différentes peuvent être associées à une même préposition, et à l'inverse, plusieurs prépositions sont parfois associées à une même fonction :

Que signifie par exemple : « Un plat à oreilles », et quel rôle exact joue la préposition « à » dans ce syntagme nominal ? Si nous entendons ce groupe comme dans « un plat à poisson » ou « un plat à asperges » (c'est-à-dire, un plat « pour » servir du poisson, ou « pour » servir des asperges…), il s'agira dans ce cas « d'un plat pour servir des oreilles (des oreilles de porc, par exemple…) ». Si au contraire nous entendons ce syntagme, comme dans « un plat à poignées » ou « un plat à couvercle » (c'est-à-dire, un plat « avec » des poignées, ou « avec » un couvercle…), il s'agira alors « d'un plat avec des poignées plates en forme d'oreilles ». On voit dans un tel exemple que la préposition « à » peut introduire une idée de destination (1re interprétation possible) ou une idée de description (2e interprétation possible).

D'autres fois au contraire, l'adposition précise la fonction et le sens du noyau dont dépend le syntagme :

Parler l'allemand. / Parler de l'allemand. Le verbe « parler » signifie « pratiquer une langue donnée » lorsqu'il est transitif direct, et « émettre un énoncé oral sur un sujet donné » lorsqu'il est transitif indirect (associé à la préposition « de »). Les outils sont sur la table. / Je compte sur toi pour les ranger. La première occurrence de la préposition « sur » affecte une indication de lieu au groupe nominal « la table ». La deuxième occurrence de cette même préposition affecte un sens spécifique au noyau (le verbe « compter »).

Beaucoup de sémanticiens distinguent entre adpositions pleines et adpositions incolores. Les adpositions pleines exprimeraient un rapport circonstanciel tandis que les adpositions incolores joueraient un rôle dans la grammaire (rection, syntaxe). Plus généralement, la classe des adpositions forme une catégorie hétérogène aussi bien d'un point de vue sémantique que syntaxique.

Les prépositions en français

Syntaxe

La préposition peut être suivie de mots de différentes natures :

Elle permet de construire de nombreux compléments :

Liste des principales prépositions

à après avant avec chez concernant contre dans de depuis
derrière dès devant durant en entre envers hormis hors jusque
malgré moyennant nonobstant outre sur parmi pendant pour près sans
sauf selon sous suivant par touchant vers via dehors
Moyen mnémotechnique

Adam Surchez part pour Anvers avec deux cents sous. (à, dans, sur, chez, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous).

Fréquences d'utilisation des prépositions en français

La base de données Lexique permet d'avoir une idée de la fréquence d'utilisation des prépositions en français littéraire moderne (textes littéraires parus après 1950) et en français courant (sous-titres de films).

Français littéraire Français courant
Préposition Fréq. Cumul Préposition Fréq. Cumul
de 42 % 42 % de 43 % 43 %
à 16 % 58 % à 16 % 59 %
pour 9 % 67 % en 7 % 66 %
en 7 % 74 % dans 7 % 73 %
dans 6 % 80 % pour 5 % 78 %
avec 4 % 85 % sur 4 % 83 %
sur 3 % 88 % avec 3 % 86 %
par 2 % 90 % par 3 % 89 %
sans 1 % 91 % sans 2 % 91 %

Ainsi neuf prépositions seulement représentent à elles seules plus de 90 % des occurrences de prépositions en français.

En outre, plus d'une préposition sur deux est l'une des prépositions principales « de » ou « à ».

La répartition des prépositions en français littéraire est assez semblable à celui du français courant. Toutefois que la préposition « pour », deux fois plus utilisée dans les textes littéraires que dans les dialogues filmés, y est plus utilisée que « en ».

Annexes

Notes et références

  1. (en) Matthew S. Dryer, chapitre 85 « Order of Adposition and Noun Phrase » dans Martin Haspelmath (dir.), Matthew S. Dryer (dir.), David Gil (dir.) et Bernard Comrie (dir.), The World Atlas of Language Structures Online, Munich, Max Planck Digital Library, 2011 (ISBN 978-3-9813099-1-1)
  2. bookrags.com
  3. Daniel Bresson, Grammaire d'usage de l'allemand contemporain, Paris, Hachette, 1988, (ISBN 978-2-01-146056-1) p. 132
  4. Dictionnaire Duden en ligne, entrée entlang
  5. Melis, Ludo. La préposition en français. Gap: Ophrys, 2003.
  6. (en) Matthew S. Dryer, chapitre 95 « Relationship between the Order of Object and Verb and the Order of Adposition and Noun Phrase » dans Martin Haspelmath (dir.), Matthew S. Dryer (dir.), David Gil (dir.) et Bernard Comrie (dir.), The World Atlas of Language Structures Online, Munich, Max Planck Digital Library, 2011 (ISBN 978-3-9813099-1-1)

Bibliographie

Articles connexes

Mots voisins sans lien de sens