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Samādhi (समाधि en sanskrit devanāgarī)[1] est un terme utilisé dans la philosophie indienne et bouddhiste. Son usage généralisé a entraîné un important élargissement sémantique : ce substantif masculin signifie « union, totalité, accomplissement, achèvement, mise en ordre, concentration totale de l’esprit, contemplation, absorption, extase, enstase »[2].
En tant que concentration, le samādhi est associé à la pratique de méditation appelée samatha bhavana, le développement de la tranquillité. La concentration mentionnée ici est donc un état d'esprit particulier : il ne s'agit pas de la concentration ordinaire, utilisée pour effectuer des tâches intellectuelles.
Plusieurs niveaux de concentrations sont distingués :
La méditation vipassana développe également un type de samādhi appelé khanika samādhi (concentration momentanée), dirigée non pas vers un objet fixe comme avec samatha, mais sur des phénomènes changeants du corps et de l'esprit.
Ajahn Brahm récuse la traduction de samādhi par "concentration", car le samādhi n'est pas le résultat d'un effort : c'est une "tranquillité attentive" qui permet de soutenir la vigilance sur un unique objet[5].
À ce titre, le samādhi est le huitième membre du noble sentier octuple.
Cette double signification du mot samādhi a entraîné chez les premiers interprètes occidentaux du bouddhisme nombre d'incompréhensions : pour eux, la culmination du noble sentier octuple représentée par le samādhi était une "simple" concentration, ce qui rabaissait tant le but du bouddhisme, l'éveil, que la voie y menant, le noble sentier octuple.
Les traditions chinoise et japonaise du bouddhisme ont beaucoup insisté sur la notion de triple pratique du dhyâna qui est éveil (chan en chinois et zen en japonais):
Ultimement, dans le bouddhisme, le samādhi est non-demeure et absence de tout point d'appui. De là, ce qui est non attachement est samādhi. Ce n'est donc ni se détourner délibérément des pensées et des images ni chercher à y demeurer, ni encore chercher à se concentrer sur un seul point ou objet. Cependant, les différentes formes de concentration visant à pacifier progressivement l'esprit peuvent être des moyens utiles menant au samādhii ultime.
Celui-ci est renoncement à toute production de la conscience et jusqu'au renoncement à l'idée même de renoncer. Cette non demeure est à concevoir comme non production de déterminé. Sans aucun souvenir, sans aucune attache, c'est la condition propice pour que la conscience propre (skandha) fonctionne en harmonie avec la conscience unitaire (dharmadhatu). Comme le mentionne Huineng dans le Sūtra de l’Estrade : « Il suffit que samādhi soit là pour que prajnâ soit là et vice versa... ». Les trois aspects de la triple pratique du dhyana fonctionnent comme un tout organique dont on ne peut isoler un élément ; c'est pour des raisons pédagogiques que cette distinction a été introduite.
Dans la tradition zen, zazen est le prototype de l'union du sila, du samādhi et du prajñā. En effet, il combine l'absence d'action egotique (sila), l'absence de production délibérée de pensée et d'opinion personnelle (samādhi) et l'absence d'appropriation d'un point de vue particulier (prajñā). Aussi zazen y est-il considéré comme équivalent au dhyana, mais sans que le dhyana se limite à la sphère du zazen.
Le mot samādhi, dans l'hindouisme a les significations suivantes :
En Inde, ce que l’on appelle samādhi représente des paliers de réalisation, chacun d’eux étant un samādhi particulier. Patañjali, dans les Yoga Sūtra (IIe s. av. J.C. ?), distingue tout d’abord deux grandes subdivisions de samādhi :
Le terme Saṃprajñāta ( संप्रज्ञात en sanskrit devanāgarī) associé au terme samādhi signifie : contemplation avec conscience, avec activité de la pensée.
saṃprajñāta-samādhi, que l’on désigne aussi sous le nom de sabîja[6] samādhi, est caractérisé par l'activité mentale vṛttis encore active ; la notion d’égo est encore présente. L’état supérieur du saṃprajñāta est désigné par le terme de vivekakhyāti ou prasamkhyāna samādhi, discrimination entre le Soi et le non-Soi, aboutissant à l’asaṃprajñāta samādhi détaillé dans le paragraphe suivant.
Le terme asaṃprajñāta (असंप्रज्ञात en sanskrit devanāgarī) associé au terme samādhi signifie : état de pure conscience sans activité de la pensée, sans support.
Asaṃprajñāta-samādhi se nomme aussi nirbīja[7] samādhi[8].
Lorsque le nirvicāra-samādhi débouche sur la paix du Soi, on l’appelle ānanda-samādhi (contemplation en béatitude) (ānanda = "béatitude, félicité").
L'école Vedānta a utilisé pour son système philosophique des éléments de l'école Sāṃkhya et a classé les différents paliers de samādhi en trois catégories (guṇa), tamas, rajas et sattva :