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Fauteuil 3 de l'Académie française | |
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Roger Caillois, né le à Reims et mort le au Kremlin-Bicêtre, est un écrivain, sociologue et critique littéraire français, traducteur de Borges.
Roger Caillois fait toutes ses études secondaires à Reims[1], habitant pendant sa jeunesse au 75 de la rue Hincmar, en face de la maison de Roger Gilbert-Lecomte. Il ne tarde pas à entrer en contact avec les membres de la revue Le Grand Jeu, soumettant ses premiers textes à Roger Gilbert-Lecomte et à René Daumal.
Venu à Paris en 1929 pour y préparer le concours de l'École normale supérieure (ENS), il suit une classe d'hypokhâgne, puis de khâgne, au lycée Louis-le-Grand ; il est reçu à l'ENS de la rue d'Ulm en 1933, où il prépare l'agrégation de grammaire, qu'il obtient en 1936[2].
Durant cette période, il entre en contact avec André Breton, à la suite de sa réponse à une enquête sur la littérature. Il prend part aux activités du groupe, se liant d'amitié avec notamment Salvador Dalí, Paul Éluard, Max Ernst.
Caillois rompt avec le surréalisme en 1935 en publiant sa lettre ouverte à André Breton, pour se rapprocher d'anciens surréalistes comme Tzara et Aragon autour de la revue Inquisitions. La revue entend mener une étude scientifique et rigoureuse des phénomènes humains, en se plaçant sous le signe d'un nouveau rationalisme inspiré par Gaston Bachelard. Au surréalisme succède donc le « surrationalisme ». En 1937, Caillois critique la Naturphilosophie et l'usage abusif que les romantiques allemands ont fait selon lui des données scientifiques disponibles en 1800. Il prend parti pour Fichte en qui il voit un défenseur de la raison systématique contre les excès de l'intuition et de la mysticité. Caillois craint que les poètes de son temps ne reproduisent la même attitude et s'emparent de la physique quantique et de la théorie de la relativité pour construire des analogies pseudo-scientifiques. Il écrit qu'« il est temps de recourir à la dictature de la rigueur »[3].
Il publie un article sur Dionysos dans la revue Acéphale de Georges Bataille et collabore à La Nouvelle Revue française à partir de 1935. Cofondateur, avec Bataille et Michel Leiris, du Collège de sociologie, Caillois fait, en 1938, la rencontre de la femme de lettres, éditrice et mécène argentine Victoria Ocampo, qui l'invite à séjourner chez elle, en Argentine, durant la Seconde Guerre mondiale. S'engageant pour la France libre, il rallie le comité français libre local[4], dirige, pendant ces années-là, l'Institut français de Buenos Aires et lance la revue Les Lettres françaises[5], à laquelle il travaille aidé de son épouse, Yvette[6], venue le rejoindre en Argentine en 1940.
Caillois divorce de son épouse Yvette[7] peu de temps après leur retour de Buenos Aires, en 1945.
De retour en France, il anime chez Gallimard la collection « La Croix du Sud », spécialisée dans la littérature sud-américaine, traduit et publie les nouvelles fantastiques de Jorge Luis Borges qui, malgré des tensions entre eux, le reconnaîtra à plusieurs reprises comme son « inventeur ». On retrouve également dans cette collection les écrits de Pablo Neruda ou de Miguel Ángel Asturias. Il est également membre du conseil d'administration du centre culturel international de Royaumont.
Caillois est nommé haut fonctionnaire à l'Unesco dès 1948, où il occupe la direction de la division des lettres, puis du développement culturel. Il dirige la revue Diogène, indépendante mais subventionnée par l'UNESCO.
En 1955, il publie dans La Nouvelle Revue française un article intitulé « Illusions à rebours »[8], dans lequel il expose ses réticences à la lecture de Race et Histoire de Claude Lévi-Strauss. Ce dernier lui répond dans l'article « Diogène couché », paru dans le numéro de mars des Temps modernes[9]. Cet article est également cité par Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme, et sert de base à une critique violente des positions de Caillois : « J'allais oublier la haine, le mensonge, la suffisance. J'allais oublier Roger Caillois »[10]. Césaire voit dans sa défense de la « supériorité dans tous les domaines de l'Occident »[10] le signe que « jamais l'Occident, dans le temps même où il se gargarise le plus du mot, n'a été plus éloigné de pouvoir assumer les exigences d'un humanisme vrai, de pouvoir vivre l'humanisme vrai – l'humanisme à la mesure du monde »[10].
En 1957, Caillois épouse en secondes noces Alena Vichrova (de nationalité slovaque, ex-Tchécoslovaquie), rencontrée à l'Unesco et mère d'un garçon, Jan, qu'il élèvera.
En 1971, il est élu à l'Académie française, dont il sera membre pendant 7 ans, au fauteuil 3, succédant ainsi à Jérôme Carcopino (et précédant Marguerite Yourcenar).
En 1977, il collabore avec Bernard Mandeville dans le cadre d'un ouvrage collectif sur le peintre[11].
Roger Caillois meurt en 1978 ; il repose au cimetière du Montparnasse (division 26, grand cimetière) où sa sépulture, « dalle rose et gris de grès d'Auvergne dominée par une stèle où est emprisonnée une ammonite fossile géante », est une œuvre de Nicolas Carrega[12] ; sa seconde épouse est à ses côtés depuis son décès en 1984.
Octavio Paz lui rend hommage dans un article du Monde au lendemain de sa mort[13].
Marguerite Yourcenar lui consacre un essai[14], son discours du récipiendaire à l'Académie Française[15], dédié à « L’homme qui aimait les pierres »[16].
Un prix Roger-Caillois est créé en son honneur.
En 1988, une partie des 2 000 minéraux de la collection de Roger Caillois est transférée par dation au Muséum national d'histoire naturelle[17] ; elle est exposée à la galerie de minéralogie.
Sur le plan des recherches sociologiques, Roger Caillois s'est d'abord fait connaître par un essai d'anthropologie et de sociologie intitulé L'Homme et le Sacré dans lequel il développe une théorie de la fête.
En disciple de Marcel Mauss, il contribue à la fondation du Collège de sociologie avec Michel Leiris et Georges Bataille. Dans son ouvrage suivant Le Mythe et l'Homme paru chez Gallimard en 1938, il poursuit son analyse du mythe de la fête de façon plus systématique. Dans ce dernier livre, il propose une rationalisation, une analyse du système rationnel du mythe et de sa signification. Dans un de ses derniers ouvrages sociologiques, Les jeux et les hommes, il tente de construire une épistémologie visant à saisir la structure rationnelle des rêves et de l'imaginaire en général.
Caillois s'est, entre autres choses, interrogé sur la sympathie qui paraît régner entre les formes complexes du monde minéral et les figures de l'imaginaire humain. En 1966 paraît Pierres, où il fait l'éloge, dans un style d'une grande densité poétique, des minéraux. L'Écriture des pierres et Le Fleuve Alphée explorent également cette relation.
Une partie des œuvres de Roger Caillois a été rééditée dans la collection « Quarto » de Gallimard par Dominique Rabourdin : Œuvres, Paris, Gallimard, « Quarto », 2008, 1204 p.