Maladie de Minamata

Maladie de Minamata Description de cette image, également commentée ci-après Musée consacré à la maladie de Minamata Données clés
Causes Méthylmercure

Traitement
Spécialité Médecine d'urgence
Classification et ressources externes
CIM-10 T56.1 (T56.1)
CIM-9 985.0
DiseasesDB 001651
MedlinePlus 001651

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La maladie de Minamata est une forme d'intoxication au mercure qui a touché durant des décennies des milliers d'habitants des pourtours de la baie de Minamata, au Japon. Les symptômes et syndromes subis par ces malades se caractérisent par des troubles physiques et neurologiques graves et permanents induits par l'intoxication in utero aux composés de mercure (monométhylmercure principalement). C'est un des exemples les plus souvent cités pour évoquer les « maladies industrielles ». En 2012, le ministre de l'Environnement japonais Gōshi Hosono a fait des excuses publiques auprès des malades et de leurs descendants au nom de l’État japonais.

Origine et découverte de la maladie de Minamata

Cénotaphe, édifié en mémoire des morts et malades intoxiqué par le méthylmercure de l'usine Chisso de Minamata.

En 1907, le fondateur de la compagnie Chisso, Jun Noguchi, installe une usine pétrochimique à Minamata, au sud-ouest du Japon proche de la baie de Minamata. La main-d'œuvre est principalement locale mais les cadres dirigeants sortent des plus hautes universités japonaises.

L'usine utilise de l'oxyde de mercure comme catalyseur pour la synthèse de l'acétaldéhyde CH3CHO. À partir de 1932, cette usine rejette de nombreux résidus de métaux lourds dans la mer dont des composés mercuriels.

Vingt ans plus tard, les premiers symptômes apparaissent (de nombreux problèmes liés au système nerveux, par exemple la perte de motricité) et la première description de la maladie remonte à 1949. À cette époque, on considère l'entreprise Chisso comme un exemple de réussite économique : c'est une des rares entreprises qui ont su continuer à fonctionner durant la guerre.

À la suite notamment de la consommation de poisson, on compta près de 900 décès de 1949 à 1965. La firme a par ailleurs reconnu 2 200 malades officiels mais a payé près de 10 000 personnes atteintes pour qu'elles arrêtent les poursuites judiciaires (l'équivalent de 22 000 dollars chacun). Des mères ne présentant aucun symptôme ont donné naissance à des enfants gravement atteints (malformations congénitales plus ou moins lourdes, handicaps divers ou multiples, enfants mort-nés…).

En 1959, le docteur Hajime Hosokawa, employé de la firme Chisso, acquit la certitude, à la suite d'expériences qu'il mena sur plusieurs centaines de chats, que les phénomènes observés étaient liés à la pollution par le mercure. On avait, en effet, remarqué que les chats du port devenaient fous jusqu'à se jeter dans la mer pour s'y noyer. Cette observation permit de faire le lien avec la population la plus touchée : les familles de pêcheurs. Les poissons tenaient une part importante dans l'alimentation de ces deux groupes. Les dirigeants de la Compagnie, qui avaient déjà fait jouer le sentiment de la reconnaissance due, le giri, pour museler la population, tentèrent par tous les moyens de discréditer leur chercheur, le faisant passer pour un dangereux gauchiste, puis émettant l'idée, pour le disqualifier, que la maladie était due à un moustique.

Les déversements de mercure continuèrent jusqu'en 1966 où un procédé de synthèse plus économique (et accessoirement moins polluant) fut mis en place. Durant toute cette période (1932-1966), environ 400 tonnes de mercure furent rejetées dans la baie.

À partir de 1977, les boues contaminées furent traitées et stockées.

En 1993, le mariage du prince héritier Naruhito avec la petite-fille de Yutaka Egashira, président de Chisso à l'époque des faits, provoqua une indignation passagère au Japon.

Il fallut attendre 1996 pour que l'État propose un compromis pour indemniser l'ensemble des victimes.

En 2009, 53 ans après le début officiel de la maladie (mai 1956), plus de 13 000 malades ont été reconnus par l'entreprise et l'État :

Cependant près de 25 000 sont encore en attente d'une décision :

Par-delà ce décompte, il reste difficile de savoir exactement combien de personnes ont été touchées.

Il existe, à long terme, une augmentation sensible du nombre de leucémies.

Activités humaines pouvant poser des problèmes d'intoxication au mercure

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Un problème à grande échelle

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Au total, chaque année, 4 500 tonnes de mercure sont relâchées par l'homme du fait de son activité industrielle et agricole.

Conséquences à l'échelle internationale

Une pollution étendue

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La concentration a augmenté jusque dans les régions éloignées de toutes pollutions, comme le Groenland. Transportés par les airs, la neige et par les courants marins, les métaux lourds, dont le mercure, gagnent tous les continents du globe et touchent tous les écosystèmes et toutes les chaînes alimentaires.

Convention de Minamata

Le désastre que représente cette pollution a fortement influencé l'écologisme.

Sur le plan de l'action internationale, une Convention de Minamata fut préparée à partir de 2009 par l'ONU dans le but de limiter les rejets humains de mercure dans l'environnement.

Références dans la fiction

La maladie de Minamata est évoquée :

Voir aussi

Articles connexes

Sources

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Bibliographie

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Notes et références

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  2. « Catastrophe de la baie de Minamata », sur Futura (consulté le 25 septembre 2021)
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  12. Vassallo Laurent, « L’adoption de la convention de Minamata, ou la longue marche vers un instrument international juridiquement contraignant sur le mercure », Revue juridique de l’environnement, 2013/2 (Volume 38),‎ 2013 (lire en ligne)
  13. Stéphane Foucart, « Le mystère de la baie empoisonnée de Minamata », sur Le Monde.fr, 21 juillet 2016 (ISSN 1950-6244, consulté le 21 juillet 2016).
  14. Minamata Suicide Cats sur YouTube