Jean-Pierre Camus

Jean-Pierre Camus
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Portrait de Jean-Pierre Camus, 1643, par Philippe de Champaigne (musée des Beaux-Arts de Gand).
Biographie
Naissance 3 novembre 1584
Paris
Ordination sacerdotale 1608
Décès 26 avril 1652 (à 67 ans)
Paris
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale 30 août 1609
Administrateur de l'évêché d'Arras
165126 avril 1652
Évêque de Belley
25 mai 16091629
Autres fonctions
Fonction religieuse
Abbé de Notre-Dame d'Aunay
Fonction laïque
Écrivain: roman, nouvelle, essai
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean-Pierre Camus est un théologien et écrivain français né, à l'en croire, le jour de la mort de Charles Borromée, c'est-à-dire le 3 ou le 4 novembre 1584, à Paris et mort le 25 avril 1652 dans la même ville.

Biographie

Jean-Pierre Camus est le fils aîné de Jean Camus de Saint-Bonnet et de Marie des Contes, parents de vingt enfants, dont seize atteignent l'âge adulte et sept embrassent une carrière ecclésiastique; il est le petit-neveu de Geoffroy Camus de Pontcarré.

Né à Paris le 3 ou le 4 novembre 1584, selon ses dires, qui se réfèrent à la date du décès de Charles Borromée, il est baptisé le 5. Élevé une partie de son enfance dans un château normand sur les bords de la Seine, et peut-être un temps page du roi, Jean-Pierre entreprend en 1600 des études juridiques à Paris, obtenant en 1602 une licence en droit canonique, puis un doctorat en droit civil à Orléans. Avocat au Parlement de Paris jusqu'en 1606, il éprouve à cette époque une passion pour une jeune femme qu'il appelle « Saincte », peut-être l'une de ses cousines,.

En 1608, après une brève expérience monastique chez les Chartreux, il est ordonné prêtre par François d'Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux, puis, la même année, promu par Henri IV, évêque de Belley. N'ayant pas encore l'âge canonique, une dispense papale est demandée, et il reçoit la consécration épiscopale des mains de son maître spirituel et ami François de Sales, le 30 août 1609. Il remplit ces fonctions avec dignité et compétence, même si la sincériété de sa vocation a suscité des controverses parmi ses contemporains, en particulier chez les Jansénistes. Se dépensant sans compter, il dirige sa cousine Louise de Marillac, se lie d'amitié avec « le pauvre prêtre » Claude Bernard, correspond avec Angélique Arnauld, fonde trois monastères, dont un des Capucins en 1620 et un de la Visitation en 1622.

Il se montre par ailleurs assez critique, dans ses écrits, à l'égard des moines. En 1626, il estime dans Pétronille qu'ils n'ont pas l'exclusivité de la dévotion claustrale et qu'ils ne sont exempts ni de faiblesses ni de blâme. De même, dans Le Voyageur incogneu (1630), il réaffirme qu'ils ne peuvent « prétendre au monopole de la dévotion ». En 1631, son Directeur spirituel désintéressé suscite également une vive polémique et conduit Jeanne de Chantal à lui écrire pour lui demander de ne plus attaquer les Capucins.

Ne se voyant pas soutenu par Richelieu, il se démet de son évêché en faveur de Jean de Passelaigue en 1629, après avoir dirigé son diocèse pendant vingt ans et été député du clergé aux États généraux de 1614, et se retire en l'Abbaye Notre-Dame d'Aunay, près de Caen dont il est commendataire. Peu après, l'archevêque de Rouen, François de Harlay, qui est malade, le nomme vicaire général de son diocèse.

En 1647, il est impliqué, en tant que coadjuteur de l'archevêque, dans l'affaire du frère Saint-Ange, de son vrai nom Jacques Forton. Blaise Pascal et deux jeunes amis (le mathématicien Adrien Auzout et le futur chanoine Raoul Hallé de Monflaines) — ainsi que le théologien Le Cornier de Sainte-Hélène — reprochent à cet ancien capucin, qui a obtenu de Rome des lettres l'autorisant à reprendre la vie de prêtre séculier et du Roi des lettres l'autorisant à recevoir dignités et bénéfices ecclésiastique, de chercher à se faire octroyer, avec la protection du procureur général, son hôte, la cure de Crosvilles. Ils mettent également en avant des ouvrages de philosophie et des conférences parisiennes hétérodoxes. L'archevêque et son coadjuteur obtiennent finalement de Saint-Ange deux déclarations condamnant les affirmations que ses adversaires lui attribuent, et il peut prendre possession de sa cure,.

En 1649, il quitte Rouen et se retire à l'hospice des Incurables, à Paris, où il passe ses jours en jeûnes, pénitences et prières, tout en venant en aide aux pauvres. C'est ainsi qu'il réserve la plus grande part de sa pension à aider ses compagnons.

En juillet 1651, Louis XIV le nomme administrateur du diocèse d'Arras. Toutefois, les bulles le confirmant dans ses nouvelles fonctions tardent à venir, et il meurt aux Incurables le 25 avril 1652.

Œuvres

Page de titre du livre de Jean-Pierre Camus, Moiens de réunir les Protestants à l'Église romaine, édité en 1703 chez Guillaume Vandive et Louis Coignart (le chiffre MDCIII de cette édition est erroné et doit se lire MDCCIII).

Camus écrivit plus de deux cents volumes, trente-cinq romans entre 1620 et 1630, vingt et une nouvelles de 1630 à 1644, quatre recueils de prône de 1629 à 1652. Camus convenait lui-même d’un certain manque de jugement. « Un jour, son ami François de Sales se plaignait de son peu de mémoire. "Vous n’avez pas à vous plaindre de votre partage, répondit M. de Belley, puisque vous avez la très bonne part, qui est le jugement. Plût à Dieu que je pusse vous donner de ma mémoire, qui m’afflige souvent de sa facilité, et que j’eusse un peu de votre jugement ; car de celui-ci je vous assure que je suis fort court !" À quoi saint François de Sales répondit : « En vérité, je connais maintenant que vous y allez tout à la bonne foi. Je n’ai jamais trouvé qu’un homme avec vous qui m’ait dit qu'il n'avait guère de jugement, car c’est une pièce de laquelle ceux qui en manquent davantage pensent en être mieux fournis." »

Romans pieux

Écrits contre les moines

Théologie

Éditions récentes

Source partielle

Notes et références

  1. Jean-Pierre Camus, Divertissement historique, présentation de Constant Venesoen, Gunter Narr Verlag, 2002, 233 pages, p. 10-14, (ISBN 3823355449).
  2. Sur les ascendants de Jean Pierre Camus, voir Charles Urbain, « Généalogie de J-P. Camus, évêque de Belley », Revue d'Histoire littéraire de la France, 1917, p. 467-482.
  3. Albert Garreau, Jean-Pierre Camus, parisien: évêque de Belley, 3 novembre 1584-26 avril 1652, 1968, 324 pages, p. 14.
  4. Henri Gaston Gouhier, Blaise Pascal: commentaires, Vrin, 1984, 408 pages, p. 106 (ISBN 2711603261).
  5. M. Depéry, résumant dans sa notice introductive à Jean-Pierre Camus, L'Esprit du bien-heureux François de Sales, Paris, 1840, p. xxviii, le chapitre du livre intitulé "De la mémoire et du jugement", p. 71-72.« L'Esprit du bien-heureux François de Sales », sur Google Livres

Annexes

Bibliographie

Liens internes

Liens externes