Giovanni Antonio Scopoli

Giovanni Antonio ScopoliGiovanni Antonio ScopoliBiographie
Naissance 3 juin 1723
Cavalese
Décès 8 mai 1788 (à 64 ans)
Pavie
Formation Université d'Innsbruck
Activités Botaniste, arachnologue, lépidoptériste, mycologue, géologue, professeur d'université, biologiste, ornithologue, ptéridologue, médecin, chimiste, zoologiste, naturaliste
Autres informations
A travaillé pour Université de Pavie
Membre de Académie des sciences de Turin (1783)
Abréviation en botanique Scop.
Abréviation en zoologie Scopoli
Plaque commémorative

Giovanni Antonio Scopoli (ou Johannes Antonius Scopoli sous sa forme latinisée), né le 3 juin 1723 à Cavalese dans le Trentin-Haut-Adige et mort le 8 mai 1788 à Pavie, est un médecin, entomologiste et naturaliste autrichien de culture italienne, né dans la partie italophone du Tyrol.

Biographie

Scopoli, fils d'un avocat, est né à Cavalese dans le Val di Fiemme au Tyrol, mais comme beaucoup d'habitants de cette région, il était bilingue italien-allemand, et apprit par la suite le latin, le français, l'anglais, le slovène, le russe et le hongrois. Il fait ses études élémentaires dans une école privée, puis ses études intermédiaires à Trente, enfin il étudie au Gymnasium de Hall. Après des études de médecine à Innsbruck et l’obtention de son diplôme en 1743, il exerce la médecine à Cavalese, à Trente et enfin à Venise. En 1749, il épouse Albina de Miorini, la fille de Carlo Antonio, un notable de Cavalese. Puis, durant deux ans, il séjourne en Styrie, à Graz et Seckau, dans la suite de Leopoldo Ernesto Firmian (1708-1783), évêque de Passau et cardinal à partir de 1772.

Il obtient à Vienne un diplôme de médecine universelle lui permettant d'exercer n'importe où dans l'Empire des Habsbourg. Il consacre beaucoup de temps à étudier la faune et la flore du Tyrol. Scopoli constitue un grand herbier et une vaste collection d'insectes. Il finit par s'installer à Idrija, un petit village de la Carniole comme médecin et enseignant en chimie métallurgique auprès de la compagnie minière. Il y passe seize ans, malgré sa relation tendue avec le directeur qui lui reproche de passer trop de temps à étudier les plantes et les insectes. Il perd sa femme et sa fille dans l'incendie de sa maison. En 1758, il se repose à Laibach auprès de Catherine de Frankenfeldt.

Gravure sur cuivre extraite de Deliciæ Floræ et Faunæ Insubricæ (1786).

Il publie, en 1760, une flore de la région (Flora carniolica) et en 1763, une faune entomologique, Entomologia carniolica où il décrit notamment un insecte, la Zygaena carniolica.

En 1761, il publie De Hydroargyro Idriensi Tentamina un ouvrage sur les symptômes de l’intoxication mercurielle chez les mineurs de mercure, tiré de ses observations sur les mineurs d’Idria. En 1767, il est appelé par le gouvernement impérial à venir enseigner la minéralogie et la métallurgie à l’académie de Schemnitz (Banská Štiavnica en Slovaquie actuelle). Il occupe cette fonction jusqu’en 1776. En dehors de son œuvre de naturaliste, il reste connu dans le domaine de la toxicologie industrielle pour ses observations sur le mercure.

Il refuse, pour des raisons patriotiques, la chaire de minéralogie de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg et en 1777, il obtient la chaire d'histoire naturelle de l’Université de Pavie, alors possession autrichienne, où il enseigne la chimie et la botanique, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort. Il travaille notamment aux côtés de Lazzaro Spallanzani (1729-1799). Les relations entre les deux hommes sont très difficiles et émaillées d’incidents variés. Ainsi, Spallanzani et Scopoli s’opposent dès la venue du premier à Pavie, notamment parce que Scopoli est linnéen et que Spallanzani rejette ce système. Ce dernier fait paraître deux opuscules anonymes en 1788 où il se moque d’une erreur commise par Scopoli dans Deliciae Florae et Faunae Insubricae et le surnomme povero physis intestinalis (pauvre ver intestinal). Scopoli s’associe avec Giovanni Serafino Volta (1764-1842), conservateur du muséum de Pavie, Antonio Scarpa (1747-1832), anatomiste et Gregorio Fontana (1735¬1803), mathématicien, pour accuser Spallanzani d’avoir volé des spécimens d’histoire naturelle du muséum universitaire. Une commission finit par le blanchir.

Il perd sa seconde femme et épouse, en troisièmes noces, Caroline von Feyenau, issue d’une des plus grandes familles nobles de Hongrie.

Il fait paraître, entre 1769 et 1772, Anni Historico-Naturales, en cinq volumes et qui comprend une importante partie ornithologique. Il y décrit de nombreuses espèces nouvelles de son cabinet de curiosités mais aussi du muséum du Comte Francesco Annibale Della Torne et de la ménagerie impériale.

Il perd en 1787, l’usage de l’œil droit, peut-être à la suite de l'utilisation intensive du microscope. Peu de temps après, Scopoli meurt d'un accident vasculaire cérébral. Son dernier travail fut Deliciae Flora et Fauna Insubricae (1786-88), qui mentionne le nom scientifique des oiseaux et des mammifères décrits par Pierre Sonnerat dans le récit de ses voyages.

Il est l'auteur d’Introductio ad historiam naturalem, sistens genera lapidum, plantarum et animalium hactenus detecta, caracteribus essentialibus donata, in tribus divisa, subinde ad leges naturae (1777), un important livre d'initiation à l'histoire naturelle. Son dernier ouvrage est Deliciæ Floræ et Faunæ Insulicæ (en trois volumes) qui décrit de nombreuses espèces animales et végétales. Si dans la première édition de Flora carniolica, Scopoli adopte un système de dénomination basé sur plusieurs noms, la deuxième édition adoptera le système binominal linnéen. Il entretient une correspondance suivie avec Carl von Linné (1707-1778).

Scopoli est, semble-t-il, le premier à avoir eu l'idée de dédier des espèces nouvelles à des personnes. Il contribue considérablement à l'essor des sciences naturelles en Italie et à l'adoption de la nomenclature linnéenne. Bien qu'il ait perdu plusieurs fois sa bibliothèque et ses manuscrits (dans l'incendie de sa maison et lors d’un naufrage sur l’Inn, il est l'auteur de cinquante-sept publications.

Un alcaloïde provenant d’une plante et utilisé comme drogue, la scopolamine, a été découvert dans les variétés du genre Scopolia auquel on a donné son nom.

Principaux travaux

Quelques organismes nommés par Scopoli

Genres Espèces

Annexes

Sources

Notes

  1. Newton, Alfred 1881. Scopoli's ornithological papers. The Willoughby Society. Scanned version
  2. Scopoli prend pour un ver parasite l'un des vaisseaux sanguins de la trachée d'un oiseau.
  3. Mazzarello, Paolo 2004. Costantinopoli 1786: la congiura e la beffa. L'intrigo Spallanzani. Bollati Boringhieri
  4. Fausto Barbagli et Carlo Violani, Scopoli, Linnaeus and the wallcreeper Tichodroma muraria, Bulletin of The British Ornithologists' Club, 1997 (lire en ligne)

Liens externes

Liens en anglais

Scop. est l’abréviation botanique standard de Giovanni Antonio Scopoli.

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Scopoli est l’abréviation habituelle de Giovanni Antonio Scopoli en zoologie.

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