Arthur de La Borderie

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Arthur de La Borderie
Illustration.
Fonctions
Député français
8 février 18717 mars 1876
(5 ans et 28 jours)
Élection 2 juillet 1871
Circonscription Ille-et-Vilaine
Groupe politique Union des droites
Conseiller général d'Ille-et-Vilaine
18641871
(7 ans)
Circonscription Canton de Vitré-Est
Prédécesseur Auguste Victor Oudart
Successeur Yvan Hay des Nétumières
Biographie
Date de naissance 5 octobre 1827
Lieu de naissance Vitré
Date de décès 17 février 1901 (à 73 ans)
Lieu de décès Vitré

Arthur Le Moyne de La Borderie (5 octobre 1827 à Vitré - 17 février 1901 à Vitré) est un historien français.

Considéré comme le père de l'historiographie bretonne, il a été aussi un homme politique, conseiller général, puis député d'Ille-et-Vilaine (circonscription de Vitré).

Biographie

La Borderie est une terre située dans la commune d'Étrelles. Louis-Arthur Le Moyne de La Borderie est né le 5 octobre 1827 du mariage de François Jean Mathurin Le Moyne, issu d'une famille de riche bourgeoisie foncière de Vitré (la branche des Le Moyne de La Borderie, du nom d'une métairie qui existe toujours, a accumulé biens et terres pendant trois siècles, sans se soucier d'acquérir la noblesse) et de Suzanne Jeanne Pauline Hévin, fille de Julien Pierre Marie Hévin. Il a un frère aîné, Valdec, dit Waldeck (1823-1903), futur maire de Vitré et président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine.

En 1858, il se marie à Marie-Philomène de La Bigne de Villeneuve, nièce de son confrère et de son ami M. Paul de la Bigne.

L'historien

Après des études de droit à l'université de Rennes, il entre à l’École des chartes. Il en sort premier en 1852 avec une thèse intitulée De la paroisse rurale en Bretagne au IXe siècle. Du prince de paroisse, machtyern ou princeps plebis et travaille de 1853 à 1859 aux Archives départementales de Nantes. Membre fondateur de la Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, dont il est le président de 1863 à 1890, ses travaux innombrables sur le passé lointain de la Bretagne le feront saluer comme historien de la Nation bretonne.

Monarchiste catholique, il met au jour et étudie de très nombreux documents anciens du Moyen Âge et des époques suivantes, mais semble le plus souvent vouloir gommer systématiquement l'influence franque et française sur les institutions bretonnes, ce qui lui vaut le surnom de « Lavisse breton ». Ses études sur l'hagiographie bretonne sont en « réalité le corpus d'Albert Le Grand revu et corrigé, mis au point par un chartiste qui tient Lobineau pour un modèle de critique historique ». Sans le savoir, il crée une version de l'Histoire de Bretagne qui sera utilisée par le mouvement breton qui éclot vers la fin de sa vie.

Il anime la recherche dans beaucoup de domaines et suscite par son influence et son exemple de nombreuses vocations. Il est le directeur de la revue historique Revue de Bretagne et de Vendée (publiée de 1857 à 1900) qu'il a fondée à l'âge de 30 ans.

L'homme politique

Il est élu conseiller général d’Ille-et-Vilaine de 1864 à 1871 puis, la même année, député de Vitré, jusqu'en 1876. À ce titre, il est le rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire rédigé en 1872 et publié en 1874 sur les actes du gouvernement de la défense nationale, en particulier sur le camp de Conlie où une cinquantaine de milliers de soldats bretons furent retenus et abandonnés dans des conditions inhumaines en 1871.

Il siège à droite comme catholique et monarchiste, ne manquant jamais l'occasion de critiquer les principes républicains. C'est pourquoi, en 1875, il vote contre l'amendement Wallon qui confirme la forme républicaine des institutions, mais ne prend pas part au vote sur les lois constitutionnelles qui s'ensuit.

Se présentant avec l'étiquette centre droit orléaniste, il se retire après le premier tour de scrutin en 1876, se sentant désavoué avec 46,02% des suffrages dans la circonscription de Vitré. Son concurrent légitimiste Olivier Le Gonidec de Traissan (30% au premier tour) est élu au ballotage contre un républicain (Léon-Adrien de Montluc).

Rennes - hôtel de La Borderie (rue Saint-Louis).

En 1873, il reconstitue l'Association bretonne qui avait été dissoute par le gouvernement de Napoléon III en 1859 comme politiquement suspecte.


Publications

Une grande partie de sa bibliothèque se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque de Rennes Métropole.

Notes et références

  1. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, Bibliothèque de Rennes Métropole, Arthur de La Borderie, 1827-1901, Rennes, 2001
  2. Acte de naissance, numéro 187, cote 10 NUM 35360 290, Archives d'Ille-et-Vilaine
  3. Charles Joret, « Notice sur la vie et les travaux de M. de la Borderie », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 63, no 1,‎ 1902, p. 178.
  4. Charles Joret, « Notice sur la vie et les travaux de M. de la Borderie », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 63, no 1,‎ 1902, p. 182.
  5. Ch. Joret, « Notice sur la vie et les travaux de M. de la Borderie », Bibliothèque de l'école des chartes, 1902, volume 63, numéro 63, p. 177-219
  6. Arthur de La Borderie, « De la paroisse rurale en Bretagne au IXe siècle. Du prince de paroisse, machtyern ou princeps plebis. », sur ThENC@, thèses de l'Ecole des chartes accessibles en ligne (consulté le 31 mai 2022)
  7. Charles Joret, « Notice sur la vie et les travaux de M. de la Borderie », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 63, no 1,‎ 1902, p. 181.
  8. bulletins lire en ligne sur Gallica
  9. Joël Cornette, Histoire de la Bretagne et des Bretons : Des Lumières au XXIe siècle, Seuil, 2008, p. 294
  10. Noël-Yves Tonnerre, Chroniqueurs et historiens de la Bretagne : du Moyen Âge au milieu du XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 57.
  11. lire en ligne sur Gallica
  12. Le camp de Conlie et l'armée de Bretagne sur www.archive.org

Voir aussi

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes