Travail du bois

Sculptures sur bois de grues cendrées

Le bois est un matériau naturel, vivant et d'une grande longévité s'il est correctement entretenu. Il en existe de nombreuses essences et de nombreux usages.

Les hommes de la préhistoire s'en sont toujours servi pour des armes (épieux), pour des outils dont nous n'avons aucune trace et pour alimenter leurs foyers. À la fin du Paléolithique, la présence de pointes de flèche témoigne des arcs mais il faut attendre la sédentarisation, au Néolithique, pour mieux connaître les innombrables outils et ustensiles que les gisements immergés ont conservés. Ces sites sont rares et les techniques de fouilles doivent être particulièrement fines et délicates pour recueillir les objets en bois, toujours très fragiles. Ce fut le cas à Charavines, Isère, où une grande variété de pièces témoigne de l'artisanat du bois par des hommes ingénieux et habiles

Les métiers

De nombreux métiers comme les fabricants de carrosse, les charrons ou les sabotiers ont disparu, avec l'apparition de nouveaux matériaux.

Voici une liste des métiers actuels, en relation avec le bois :

Techniques

Les gestes de base du travail du bois sont la découpe, le perçage, les finitions (ponçage, traitements), et les assemblages (mécaniques ou chimiques).

Le bois d'œuvre doit d'abord être abattu, puis débité (ébranchage, tronçonnage, écorçage, mise en planches). Les planches brutes sont ensuite séchées puis corroyées de façon à être rendues stables, propres et planes aux dimensions requises; la suite dépendra de l'application donc du corps de métier.

Les bois destinés à être mis en œuvre répondent à certaines conditions (résistance, conservation, protection). Pour des raisons de résistance et de conservation, les arbres sont abattus en automne et en hiver car, lors de ces périodes, l'arbre est « au repos », c'est-à-dire que la sève circule très lentement. Les bois sont dits alors « hors sève » et moins sujets aux fermentations et aux attaques des insectes. Il est aussi recommandé de couper le bois à la lune descendante, au moment où la sève est concentrée dans les racines ; ceci doit augmenter encore l'effet « hors sève ».

Abattus, ils sont ébranchés et sont alors appelés des grumes. La grume est débitée en tronçons, on la distingue en deux ou plusieurs parties : la bille de pied (partie basse) et les surbilles (parties où ont poussé les branches).

Sur la coupe transversale, on peut observer (en allant de l'extérieur à l'intérieur de la grume) :

Classements des bois

Selon l'usage que l'on veut en faire, les bois sont classés d'après différents critères. Les classements donnés ici sont inspirés des normes architecturales françaises, mais on trouvera beaucoup de similitudes dans les pays voisins.

Classement catégoriel (selon l'essence)

On distingue :

Dans chaque catégorie, on séparera les bois feuillus et les bois résineux.

La densité du bois rentre également dans ce classement :

Cette liste doit être relativisée, car elle dépend de la variété exacte de l'arbre et même de la parcelle sur laquelle il a été abattu.

Densité = Masse volumique du produit (ici le bois)

L'unité de la masse volumique est exprimée selon les applications en kg/dm³ ou t/m³ mais l'unité légale est kg/dm³.

On note ainsi à titre de comparaison les densités du plomb (11,4 kg/dm³), de l'acier (7,8 kg/dm³), du béton armé (2,5 kg/dm³). On considère les bois durs (chêne, doussié) pour une densité comprise entre 0,75 à 0,90 kg/dm³, et normaux (sapin, acajou) quand elle est comprise entre 0,55 à 0,65 kg/dm³. Certains bois (l'ébène, le bois de fer) ont une densité supérieure ou égale à 1.

Classement d'aspect

Ce classement se fait en fonction des imperfections du bois :

Classement mécanique ou structurel

Il s'attache principalement à la résistance du bois, par exemple la capacité de résistance mécanique à la flexion.

Propriétés mécaniques

Ces données sont surtout valables pour la charpente, la menuiserie et l'ébénisterie.

Taux d'humidité Article connexe : Humidité du bois.

Le taux d'humidité du bois détermine aussi son utilisation :

Détermination du taux d'humidité :

Valeur du taux (H%) = / Po * 100

Avec Po : Poids de matières sèches

Durabilité

Les feuillus ont généralement une meilleure résistance que les résineux.

On prend aussi en compte la notion de durabilité des bois selon l'usage que l'on veut en faire.

Outillage

L'électricité a révolutionné les outillages utilisés par les artisans du bois.

Outils de mesure

L'outil de mesure le plus utilisé par un charpentier est un mètre ruban, par un menuisier un mètre ruban et un réglet (30 à 50 cm), par un ébéniste un réglet et un petit réglet (15 à 20 cm). Ils utilisent aussi le pied à coulisse. Le compas est également très utilisé pour les rapports de cotes. Le trusquin est employé pour tracer des parallèles ou reporter des cotes.

Scies

Ciseaux, bédanes et rabots

Autres

Finitions

Le ponçage

Le ponçage du bois se fait à l'aide de papier abrasif silex ou corindon dont il existe plusieurs tailles de grains. Chaque taille de grains est définie par un chiffre correspondant au nombre de grains par cm². Plus le grain du papier est fin, plus le chiffre inscrit au dos de la feuille de papier à poncer est grand :

Il existe des papiers à grain encore plus fin. Ils sont utilisés pour les matières composites ou les métaux (par ex. en carrosserie).

Le choix de la taille du grain du papier à poncer se fait en fonction du degré de finition que l'on veut obtenir (aspect granuleux, lisse, très lisse). Lorsque du papier à grain extra fin comme du 1500 ou du 2000 est utilisé, ce n'est que pour le ponçage final du bois dont la densité est égale ou supérieure à 1 tel que le bois d'ébène, le buis, le bois de fer ...

Chimiques

En règle générale, le bois est poreux. Pour le stabiliser et améliorer ses propriétés mécaniques ou esthétiques, on applique des finitions sous forme de produits chimiques, telles que des anti-fongiques, anti-parasitiques, des saturateurs, des huiles, des bouche-pores, des lasures, des laques, des vernis, des teintures.

Finition à l'huile

Huile d'abrasin : huile provenant d'arbres des régions orientales et servant principalement à fabriquer des finis pour le bois.

Certaines caractéristiques intéressantes :

Le vernis

Dans la section de l'huile d'abrasin, la formule suivante donne aussi un fini plus dur et plus soyeux. La formule est la suivante : une partie de vernis pour trois parties d'huile d'abrasin. Il faut poncer entre chaque couche et trois couches sont nécessaires.

Hygiène et conditions de travail

Les personnes travaillant le bois sont exposées à de nombreux risques d'accidents ou de maladies.

Risques d'accidents

Liés entre autres à l'utilisation de machines, dont certaines particulièrement dangereuses.

Risques de maladies

Les nombreuses manutentions de charges lourdes que l'on trouve dans toute la filière bois peuvent provoquer des troubles musculo-squelettiques.

Le travail du bois proprement dit est souvent à l'origine d'un environnement bruyant, susceptible de provoquer des surdités.

Il expose aussi à de nombreux agents allergisants (cutanés ou respiratoires) ainsi qu'à des cancérogènes (parmi lesquels figurent en première place les poussières de bois).


La suppression ou la diminution de ces risques passe par la réduction du bruit des machines (de préférence par un traitement à la source), la réduction des empoussièrements par captage des poussières à l'émission et la suppression des agents cancérogènes lorsque cela est possible.

Notes et références

  1. Manutentions dans la transformation du bois.Page éditoriale INRS
  2. Fiche d'aide au repérage de cancérogène. Métiers du bois. Document INRS
  3. Seconde transformation du bois. Guide de ventilation n°12 Document INRS

Bibliographie

Liens internes

Liens externes