Transfert de technologie

Le transfert technologique est le processus désignant le transfert formel à l’industrie de découvertes résultant de la recherche universitaire ou privée dans le but de les commercialiser sous la forme de nouveaux produits et/ou services.

Lorsque le concepteur est un laboratoire de recherche, c'est une activité de valorisation de la recherche. Le transfert peut donner lieu à une transaction financière, et se matérialiser de différentes façons (achat de brevet, coopération, recrutement ou méthodes « hostiles »).

Les deux partenaires principaux sont généralement des organismes, sociétés commerciales ou organisations publiques. Mais l'on peut également considérer que ce sont deux domaines d'application distincts ; dans ce cas le transfert de technologie s'apparente à la transposition d'un concept, d'une idée, depuis son application typique vers un domaine comportant des similitudes, mais pour lequel cette mise en œuvre constitue une nouveauté.

Dans tous les cas la technologie constitue une innovation pour l'acquéreur, le propriétaire la maîtrisant déjà.

Pour des raisons normatives et politiques, ce sont encore souvent et uniquement les nouvelles technologies qui sont transférées. En effet, sachant que le transfert technologique s'est largement institutionnalisé pendant les années 1980-1990, il faut comprendre cette sphère d'activité dans le cadre des politiques d'innovation et du Manuel d'Oslo de l'OCDE permettant de mesurer cette dernière. Dans ce cadre, l'accent est fortement mis sur l'importance de la technologie et de l'entreprise comme unique moteur de l'économie et donc de la compétitivité.

On ne considère généralement pas que l'enseignement ou l'apprentissage d'un métier consiste en un transfert de technologie. On parle alors de formation professionnelle.

« La diffusion et le transfert des technologies est un pilier majeur qui soutient la raison d’être du système des brevets ». Cette citation tirée d'un texte de l'OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle), précise l'importance que revêt le lien entre brevets et transferts de technologie. Les expressions de licence de technologie, de licensing, de contrat de transfert, expriment les diverses formes que peut revêtir le transfert de technologie, plus spécialement dans le domaine des affaires, du commerce et de l'industrie marchande.

Si l'on prend en considération les significations du mot « technologie », il est très simplificateur de ne comprendre par transfert de technologie qu'accord commercial entre le propriétaire d'un brevet (ou de tout autre source de propriété de droit commercial) et un acquéreur de tout ou partie de ce brevet (ou de droits d'usage).

Le transfert de technologie depuis la recherche académique

Pour la recherche académique, le transfert de technologie est une opération qui consiste à

En général, une étape de recherche technologique est nécessaire avant d'exploiter la technologie en question.

Le transfert de technologie constitue une source de financement pour la recherche scientifique. Il constitue une partie de la valorisation de la recherche.

Le transfert de technologie dans l'industrie

Dans l'industrie, un transfert de technologie consiste à vendre, par contrat, à un acquéreur, les droits d'utilisation d'une technique, d'un procédé, d'un produit (bien marchand) dont on est propriétaire, ainsi que le savoir-faire nécessaire à sa production industrielle. Dans le cadre du commerce international, il fait partie du commerce de compensation.

Le propriétaire de la technologie reste donc propriétaire, et l'acquéreur est contractuellement limité à un marché (limites géographiques, type de clientèle, volumes, par exemple) et soumis à des contraintes de diffusion (l'acquéreur ne peut pas lui-même transférer la technologie).

L'acquéreur de la technologie est donc le plus souvent soumis à des contraintes de concurrence. Les produits concernés sont rarement des biens publics purs (voir l’article bien public, et les définitions de non-exclusion et non-rivalité).

On ne doit pas confondre un transfert de technologie avec une cession de licence (formule en usage, même si la terminologie et le droit varient suivant les nations). Le transfert de technologie comporte un volet important : la communication d'un savoir faire adapté au contexte de l'acquéreur.

Pour illustrer cette remarque, on pourra consulter les archives de documents de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), département des forêts, concernant le transfert de technologie. Il en ressort bien pourquoi les conditions de transfert sont différentes entre pays développés et pays en développement, de celles qui sont effectuées entre entreprises de pays développés. En effet des éléments non techniques sont à transférer avec la technologie (gestion, organisation), sous peine d'échec ou de retard important de mise en exploitation rentable.

Les organismes intervenant dans les transferts de technologie

Au Canada

En France

Elles sont constituées d'associations à but non lucratif, et de cabinets de conseils pouvant proposer les compétences de consultants, tant sur le plan de l'analyse financière, de l'industrialisation que sur la connaissance des procédés mis en œuvre dans le domaine concerné par le transfert de technologie.

En Belgique

En Espagne

Les méthodes douces de transfert de technologie

La coopération bénévole

Un transfert de technologie en coopération bénévole n'est pas forcément réussi. Un certain nombre de conditions sont requises.

La diffusion des connaissances

La diffusion des connaissances, parfois nommée diffusion et transfert de connaissances, est une discipline pratiquée par les centres de recherche :

Cette diffusion se fait de manière fermée ou ouverte ;

Dans tous les cas, lors de transferts de technologies faits d'un pays vers un autre et de langue différente, et en particulier lorsque le transfert a lieu vers des communautés isolées, immigrées ou autochtones, des difficultés de traduction peuvent se poser, faute de système de référence ou culturel commun. Et la population cible peut en outre être illettrée ou ne pas parler la langue officielle du pays, et le contexte colonial ou post-colonial peut être source d’ambiguïtés supplémentaires. Les traducteurs peuvent dans ces cas parfois s'appuyer sur des métaphores, des quasi-équivalences ou sur des exemples pratiques réalisés (in situ ou ex-situ avec la population-cible).

La traduction de sources d'information est souvent nécessaire à la veille technologique et aux transferts de technologies.

La veille technologique

La veille technologique permet de surveiller l'évolution des connaissances, du savoir-faire, de la faisabilité et des inventions dans un domaine et ses environnements de développement. En résumé, suivre et noter l'état de l'art d'une technologie.

La veille technologique n'est pas un transfert de technologie. Elle peut :

Autres méthodes de transfert de technologie

Le siphonnage technologique

Le « siphonnage technologique » est une des dernières méthodes pratiquées dans le domaine du transfert de technologie. Elle consiste :

Si l'expression a une connotation de siphonnage de réservoirs d'automobiles, elle est parfois employée sciemment pour attirer l'attention, médiatiser la création de structures de valorisation de la recherche, dont l'honnête fonctionnement ne consiste pas à « pomper » les idées de laboratoires universitaires avant qu'elles ne soient brevetées, mais à promouvoir leur application industrielle.

Le recrutement de chercheurs

Une des méthodes employées par l'industrie pour accéder aux innovations des laboratoires est d'embaucher des chercheurs, notamment à l'issue de leur thèse, ou de cofinancer un travail de thèse.

Transfert partiel de technologie

La licence de production accordée à l'acquéreur exclut certaines technologies. Ces dispositions peuvent être prises pour diverses raisons dont la principale est généralement la protection du secret d'un savoir-faire. Le coût du transfert de certaines technologies peut aussi être un argument. Exemple :

Notes et références

  1. Association of University Technology Managers, 2004 cité dans Conseil de la science et de la technologie du Québec, Chaînes de valorisation de résultats de la recherche universitaire recelant un potentiel d’utilisation par une entreprise ou par un autre milieu, 2006, p. 7
  2. David Melviez, La valorisation: une étude de cas internationale (Thèse/mémoire), Université de Montréal, 2008, 105 p. (OCLC 647915025), p. 31-33
  3. Le singulier signifie sans doute que diffusion et transfert ne font qu'un (comme dans le texte en anglais)
  4. « Concession de licences et transfert de technologie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur wipo.int
  5. « Unasylva - No. 122 - Le transfert de technologie », sur fao.org (consulté le 10 juillet 2019)
  6. (en) « National Research Council Canada », sur nrc.canada.ca, 1er avril 2019 (consulté le 10 juillet 2019)
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  13. « Les transferts technologiques à l'INO », sur ino.ca
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  26. « POLARISATION ET INTERNATIONALISATION DES ACTIVITÉS D'INNOVATION... »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) , sur regionetdeveloppement.u-3mrs.fr
  27. « les chantiers construisant les Scorpènes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur meretmarine.com

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes