Espionnage industriel

L'espionnage industriel ou espionnage économique est une pratique illégale dont l'objectif est la récupération de secrets industriels ou commerciaux. Contrairement à l'espionnage classique, l'espionnage industriel n'a pas pour objectif premier de porter atteinte à la sécurité nationale d'un pays. Il peut être effectué par un gouvernement comme par une entreprise privée, utilisant des sociétés tierces ou consultants indépendants afin de diminuer les risques d'être impliqués lors d'une éventuelle mise à jour.

Concept

L'espionnage industriel vise à entrer en possession des propriétés (physiques, intellectuelles, commerciales) d'une entreprise ou d'un État de manière illégale. La détention par des concurrents d'un secret industriel est à l'origine d'un avantage compétitif. Des entreprises peuvent faire appel à des cabinets spécialisés pour obtenir de telles informations stratégiques.

Espionnage numérique

Le taux d’espionnage augmente l’importance que les données numériques ont prise au fil des années, car elles peuvent créer des conflits via Internet et peuvent être responsables de plusieurs conflits. La maîtrise des données est un enjeu de sécurité tant pour les gouvernements (données stratégiques) que pour les populations (données personnelles). Sur la scène internationale, cette question retrouve également une autre dimension tout autant que la question du pouvoir, car plusieurs leviers peuvent être actionnés. Malgré sa diffusion rapide dans l’espace numérique, son expansion devient favorable pour les pays ennemis qui travaillent à couvert et provoque des dommages importants. Il en convient que pour effectuer ce genre d’espionnage, il y a plusieurs motifs dont politiques, économiques et stratégiques. Pour ce faire, les pays engagent soient des pirates informatiques ou des cybercriminels.

Plusieurs agences de renseignements utilisent l’espionnage numérique. Depuis le printemps 2021, le gouvernement américain a accusé la Chine et la Russie d’avoir ordonné des attaques informatiques contre leurs infrastructures ou des entreprises jugées critiques pour le fonctionnement de l’économie américaine. Les deux pays nient toute implication, alors il semblerait y avoir une nouvelle forme de guerre froide du numérique qui pourrait se mettre en place, dans laquelle des frontières cybernétiques, et non géographiques, sont en jeu.

Débats

Le concept d'espionnage industriel est parfois critiqué comme étant flou, ou ambigu. L'espionnage industriel recourt à des pratiques illégales (pots-de-vin, chantage, surveillance électronique, etc.). Cette forme d'espionnage diffère de l'intelligence économique qui fait appel à des moyens ouverts et légaux ou pouvant se trouver dans un vide ou flou juridique.

L'émergence du concept d'investigation dans le cadre de l'intelligence économique accroît l'ambiguïté à l’œuvre. La plupart des grandes entreprises admettent financer d'importants départements dédiés aux aspects légaux de l'« investigation » industrielle. À l'heure de l'économie de l'immatériel, la frontière entre espionnage industriel et investigation légale s'affaisse.

Exemples

Notes et références

  1. Amaël Cattaruzza, « Géopolitique des datacenters : puissance en stock », Geopolitique de...,‎ 2019, p. 75–81 (lire en ligne, consulté le 17 mai 2022)
  2. Alain McKenna, « Le Canada au cœur d’une guerre froide numérique », sur Le Devoir, 14 janvier 2022 (consulté le 17 mai 2022)
  3. Pierre Bélanger, « Vol de données et espionnage : comment la France peut retrouver sa souveraineté numérique », Atlantico,‎ 9 février 2014 (lire en ligne, consulté le 17 mai 2022).
  4. « Rapport sur l'existence d'un système d'interception mondial des communications privées et économiques (système d'interception ECHELON) - commission… », sur europa.eu (consulté le 19 avril 2023).
  5. Delattre Lucas, « Lopez, voleur de mémoires? », L'Express,‎ 19 août 1993 (lire en ligne, consulté le 15 septembre 2020).
  6. (en) « Chinese Army Unit Is Seen as Tied to Hacking Against U.S. », sur The New York Times, 19 février 2013 (consulté le 25 février 2013)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes