Tony Judt

Tony Judtune illustration sous licence libre serait bienvenueBiographie
Naissance 2 janvier 1948
Londres
Décès 6 août 2010 (à 62 ans)
New York
Nationalité britannique
Formation Université de Cambridge
King's College
Emanuel School (en)
Activités Historien, essayiste, enseignant, professeur, chercheur
Autres informations
A travaillé pour Université de New York
Université de Virginie
Membre de Académie américaine des arts et des sciences
British Academy
Distinctions
Œuvres principales
Reappraisals: Reflections on the Forgotten Twentieth Century (d)

Tony Judt (2 janvier 1948 à Londres - 6 août 2010 à New York) est un historien, écrivain et professeur britannique. Spécialiste de l'Europe et directeur de l'Erich Maria Remarque Institute de l'Université de New York (directeur dès 1995), il contribue fréquemment à la New York Review of Books.

Biographie

Né en 1948, Tony Robert Judt est élevé dans l'East End de Londres par une mère, Stella Sophie Dudakoff (Londres, 1921), dont les parents (Jeannette Greenberg et Solomon Dudakoff) ont émigré de Russie et un père belge, Joseph Isaac Judt (apatride, né à Anvers, en 1907, de Ida Avigail et Enoch Yudt), qui descend d'une lignée de rabbins lituaniens.

Judt suit les cours de l'Emanuel School (en), obtient un Bachelor of Arts (BA) en 1969 puis un PhD d'histoire de l'Université de Cambridge en 1972.

Comme beaucoup de parents juifs de l'après guerre vivant en Europe, sa mère et son père ne sont pas pratiquants, mais ils l'envoient néanmoins à l'école d'hébreu et le baignent dans la culture yiddish de ses grands-parents. Poussé par ses parents, Judt s'intéresse à la politique israélienne dès l'âge de 15 ans. Il participe à la promotion de l'immigration des juifs britanniques vers Israël, sous la direction de Zvi et Maya Dubinski, en faisant des séjours en kibboutz (1963, 1966, 1967). En 1966, ayant obtenu une entrée anticipée au King's College, il prend une année sabbatique et part travailler au kibboutz Machanaim. Lorsque Nasser expulse les troupes des Nations unies du Sinaï en 1967 et qu'Israël mobilise en préparation de la guerre, comme beaucoup de juifs européens, il se porte volontaire pour remplacer les membres du kibboutz qui ont été mobilisés, puis pour aider l'armée israélienne pendant la Guerre des Six jours. Pendant et après la Guerre des Six Jours, il travaille comme chauffeur et traducteur pour l'armée israélienne.

Mais après cette guerre, la conviction sioniste de Judt s'émousse. « J'y suis allé avec l'idéal de fonder une société socialiste et un pays communautaire par le travail » déclare Judt. Le problème, il commence à le croire, est que cette vision est « remarquablement inconsciente du peuple qui fut chassé du pays et souffre dans des camps de réfugiés afin de rendre possible cet idéal. »

Judt reste jusqu'à fin 2003 un contributeur régulier de The New Republic, un magazine modéré pro-israélien. Cependant son article du 23 octobre dans la New York Review of Books en faveur d'un État bi-national en Palestine, lui vaut d'être chassé des colonnes de The New Republic et condamné par son éditeur, Leon Wieseltier (en), et d'autres commentateurs pro-israéliens. Il est alors l'objet d'une campagne le présentant comme antisémite. L'Anti-Defamation League intervient auprès du consulat polonais à New York afin de faire annuler une conférence qu'il devait donner en Pologne.

En septembre 2008, lui est diagnostiquée une sclérose latérale amyotrophique. À partir d'octobre 2009, il est paralysé en dessous du cou, Il meurt le 6 août 2010 des complications de sa maladie.

Publications

en anglais

en français

Distinctions

Références

  1. Aude Lancelin, « La mort de l'historien Tony Judt », sur nouvelobs.com, 9 août 2010 (consulté le 9 août 2010).
  2. (en) « Embattled Academic Tony Judt Defends Call for Binational State », The Forward (consulté le 19 mai 2007)
  3. Mariano Aguirre, « Israël, l’antisémitisme et l’ex-président James Carter », sur Le Monde diplomatique, 1er septembre 2007
  4. (en) « 'A bunch of dead muscles, thinking' », The Guardian, 9 janvier 2010.
  5. "Tony Judt, historien et écrivain. La maladie, ce cauchemar, Le Monde,16 janvier 2010. Traduit de l'anglais par Gilles Berton
  6. (en) Tony Judt: A Public Intellectual Remembered, Michael Elliott, Time, 7 août 2010
  7. Blog de Jean Quatremer

Annexes

Articles connexes

Liens externes