Président Société asiatique | |
---|---|
1928-1935 | |
Émile SenartPaul Pelliot | |
Président Société des études juives | |
1914 | |
Président Société de linguistique de Paris | |
1893 | |
Philippe BergerAlexandre Bibesco |
Naissance |
28 mars 1863 4e arrondissement de Paris |
---|---|
Décès |
30 octobre 1935 (à 72 ans) 5e arrondissement de Paris |
Nationalité | française |
Formation |
Lycée Charlemagne École pratique des hautes études |
Activités | Linguiste, professeur, indianiste |
A travaillé pour |
Collège de France (1894-1935) École pratique des hautes études |
---|---|
Membre de |
Académie américaine des arts et des sciences Académie des sciences d'outre-mer Académie des sciences de Russie Société asiatique |
Distinctions |
Officier de la Légion d'honneur Docteur honoris causa de l'université de Calcutta |
Archives conservées par | Archives nationales (AB/XIX/3360-AB/XIX/3366) |
Sylvain Lévi, né le 28 mars 1863 à Paris et mort le 30 octobre 1935 à Paris, est un indologue français, professeur au Collège de France, membre d'honneur de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Le sinologue Paul Pelliot (1878-1945) fut l'un de ses élèves. Il fit partie des premiers à s'intéresser à la langue tokharienne des Tokhariens (peuple indo-européen implanté dans le bassin du Tarim dès le VIIe siècle av. J.-C. dans le Xinjiang, à l'ouest de la Chine). Il rapprocha celle-ci du sanskrit et contribua à son déchiffrement.
Sylvain Lévi est né le 28 mars 1863 à Paris. Son père, Louis Philippe, était casquettier, rue des Blancs-Manteaux. Il entre en classe de 6e au lycée Charlemagne en octobre 1873.
En 1883, il passe l'agrégation de lettres puis à la rentrée 1883-1884, il est élève de l'indianiste Abel Bergaigne au cours de langue sanskrite de la IVe section de l'École pratique des hautes études (EPHE), où il est allocataire. C'est à cette époque qu'il est le précepteur des enfants du grand rabbin Zadoc Kahn.
En 1886, il devient maître de conférences pour la langue sanskrite à la IVe section de l’EPHE, puis pour les religions de l’Inde à la Ve section de l’EPHE. Quatre ans plus tard, il obtient un doctorat d’État ès Lettres dont la thèse principale est le théâtre indien. En 1894, il est élu professeur titulaire de la chaire de langue et littérature sanskrite du Collège de France.
Il participe à sa première mission d’une année en Inde, au Népal et au Japon en 1897 ; il revient par la Russie via la Sibérie. Il adresse l'année suivante une lettre publique à la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen en faveur du capitaine Dreyfus. Il entre par la suite au comité central de l’Alliance israélite universelle (AIU) à Paris.
Pré-aryen et pré-dravidien dans l’Inde, Journal asiatique, tome 203, 1923. Cliquer pour développer.Peu avant la Première Guerre mondiale, en 1913, il part pour Saint-Pétersbourg afin d'y étudier les manuscrits tokhariens. Une fois la guerre terminée, il intègre le Comité français d’études sionistes puis participe à différentes missions en Égypte, Syrie et Palestine puis enfin aux États-Unis. À la conférence de la paix de Versailles en 1919, il représente l’Alliance israélite universelle et siège dans la commission des affaires de Palestine.
L'année suivante, il est d'ailleurs élu président de l’Alliance israélite universelle, succédant ainsi à Narcisse Leven. En 1921, il effectue une seconde mission de longue durée en Inde, au Népal et en Extrême-Orient (Indochine, Japon, Chine) puis revient par la Mandchourie et la Russie soviétique en 1923. La même année, en 1921, il rédige un rapport mitigé, teinté à la fois d'estime et de prudence, sur la thèse de doctorat de René Guénon consacrée à une Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, qui sera en revanche finalement refusée par le doyen de la Sorbonne puis publiée comme le premier grand ouvrage du métaphysicien.
Quatre ans plus tard, en 1927, il séjourne au Japon où vient de s’ouvrir, à son initiative, la Maison franco-japonaise. Il en est le premier directeur. Sylvain Lévi participe à la création de l’Institut de civilisation indienne attaché à la faculté des lettres de l’université de Paris.
Après son troisième séjour au Népal en 1929, il est élu président de la Société asiatique. Après l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en 1933, il prononce une allocution au palais du Trocadéro, où il proteste au nom de la France contre les persécutions antisémites.
L'année suivante, en 1934, il devient vice-président de l’Institut d’études japonaises à Paris. Il meurt un an plus tard à Paris lors d’une réunion de l’Alliance israélite universelle.
JA = Journal Asiatique,