Sidney Bechet

Sidney Bechet Description de cette image, également commentée ci-après Sidney Bechet et son saxophone soprano au club de jazz Jimmy Ryan's de la 52e Rue de Manhattan à New York, en 1947, avec Freddie Moore (de) et Lloma Phillips.Informations générales
Naissance 14 mai 1897
La Nouvelle-Orléans
(Louisiane, États-Unis)
Décès 14 mai 1959 (à 62 ans)
Garches (France)
Activité principale Musicien de jazz
Genre musical Jazz, dixieland, jazz Nouvelle-Orléans, hot jazz
Instruments Clarinette, saxophone soprano
Années actives 1908 à 1959
Labels Okeh Records, Blue Note Records, Disques Vogue, Riverside Records, RCA Records, His Master's Voice, Joker, Jazz Crusade

Sidney Bechet, né le 14 mai 1897 à La Nouvelle-Orléans et mort le 14 mai 1959 à Garches (en France), est un clarinettiste, saxophoniste et compositeur américain emblématique de jazz Nouvelle-Orléans (compositeur entre autres de Petite Fleur…).

Biographie

Passeport vers 1921.

Musicien cosmopolite dès sa jeunesse, Sidney Bechet est à l'origine de la première critique de jazz un peu sérieuse. En 1919, il est le clarinettiste soliste du Southern Syncopated Orchestra (en) dirigé par le compositeur Will Marion Cook, qui refusait d'utiliser le mot « jazz » mais tenait beaucoup à avoir Bechet en vedette. Le chef d'orchestre suisse Ernest Ansermet, qui eut plusieurs fois l'occasion d'écouter cette formation à Londres, écrivait à propos de Bechet : « (Il) ne peut rien dire de son art, sauf qu'il suit sa propre voie… et c'est peut-être la route sur laquelle le monde entier swinguera dans l'avenir. »

À Londres en 1922.

Prodige musical, né au sein d'une famille créole de la classe moyenne de Louisiane (dont le nom s'orthographiait « Béchet » autrefois), il a étudié la musique avec Louis dit « Papa » Tio et Lorenzo Tio (fils) à La Nouvelle-Orléans. Il se joint, après la fermeture du district de Storyville en 1917, à l'exode vers Chicago et y travaille avec deux célèbres exilés, le trompettiste Freddie Keppard et le pianiste Tony Jackson. Puis il accompagne Cook à Londres, où il découvre le saxophone soprano, instrument plus dominant que la clarinette et avec lequel il peut aisément produire son vibrato qui est son signe distinctif. En juin 1924, Sidney Bechet rejoint le groupe de Duke Ellington et commence la deuxième tournée en Nouvelle-Angleterre avec eux. Moins de trois mois plus tard Duke le renvoie après qu’il ne s'est pas présenté à trois concerts.

Dans les années 1940.

Expulsé du Royaume-Uni pour cause de bagarre dans un hôtel, Bechet retourne aux États-Unis et s'installe à New York, où le pianiste Clarence Williams veut à tout prix le faire enregistrer, en particulier aux côtés de Louis Armstrong. C'est ainsi qu'a lieu une première rencontre entre ces géants du jazz. Cependant, de nouveaux problèmes le ramènent en Europe, où il passe quatre ans au sein de la Revue nègre, créée à Paris, avec Joséphine Baker pour vedette. Pendant qu'Armstrong réalise ses enregistrements classiques, son principal rival comme soliste de jazz est en tournée en Europe et en URSS. Mais Sidney Bechet a un fort caractère et, en 1928, une bagarre éclate entre lui et le banjoïste Mike McKendrick sur qui il tire au pistolet. L'algarade fait trois blessés et le drame est évité, mais Sidney Bechet se retrouve onze mois en prison à Fresnes, près de Paris. À sa sortie, malgré le témoignage de Louis Aragon en sa faveur, Sidney Bechet est expulsé de France. Il se rend alors à Berlin, où il a un engagement au cinéma-dancing-palace du Haus Vaterland (en).

En 1938, Bechet participe, au sein des New Orleans Feetwarmers, au fameux concert From Spirituals to Swing organisé par John Hammond au Carnegie Hall de Manhattan à New York, aux côtés de Benny Goodman, Count Basie ou Big Joe Turner.

En 1954.

Après un retour triomphal au Festival de jazz de Paris en 1949, il décide de s'établir en France, à Paris (au Théâtre du Vieux-Colombier) et sur la Côte d'Azur (hauts lieux mondiaux du jazz) où il compose entre autres Promenade aux Champs Élysées et Si tu vois ma mère. Bechet y devient une super vedette américaine hexagonale, avec ses partenaires jazzmen français Claude Luter et André Réwéliotty. Son thème Petite Fleur est un succès mondial, même si lui-même était probablement plus fier des partitions de ballets telles que La nuit est une sorcière qu'il compose pour le danseur et chorégraphe Pierre Lacotte.

À Amsterdam en 1956.

En 1951, lors d'une tournée à Alger il retrouve Elisabeth Ziegler (1907-1995), qu'il avait rencontrée à Paris en 1928. Il l'épouse lors d'une cérémonie en grande pompe surmédiatisée, le 17 août 1951 à Antibes, avec la jet set de la Côte d'Azur et Mistinguett pour témoin. Il compose l'année suivante son tube Dans les rues d'Antibes, en souvenir de cet événement festif. En 1952, il a une liaison avec Jacqueline Peraldi (1932-2011) de laquelle naît son fils unique Daniel Bechet le 3 avril 1954,.

Séance de dédicace à Amsterdam en 1956.

À la fin de sa vie, en 1956, il entame une grande tournée en Belgique. Le 28 août 1955 déjà, avec l'orchestre d'André Réwéliotty, il avait donné un concert suivi d'un bal à « La Nuit d'or » à la plaine de Nimy à Mons. Albert Langue, jazzman de Mons et initiateur du Festival mondial des musiques militaires de Mons, l'accompagne dans ses concerts, à la trompette. Sidney Bechet lui demande s'il n'a pas en mémoire une musique locale qu'il pourrait jouer en Belgique pour faire plaisir à son public et personnaliser la tournée belge. Albert Langue lui joue alors au piano Le Doudou, musique emblème de la Ducasse de Mons qu'il adapte avec son style jazz Nouvelle-Orléans. C'est un tel succès qu'il l'enregistre avec la maison de Disques Vogue. Ce disque est une des meilleures ventes de 1956 et permit au Doudou d'être connu partout dans le monde.

Il meurt d'un cancer du poumon, en 1959, le jour de son soixante-deuxième anniversaire. Sa dernière épouse, Elisabeth, meurt en 1995. Leur sépulture commune se trouve au cimetière de Garches (Hauts-de-Seine), avec sur la pierre tombale une épitaphe signée de Duke Ellington :

Sépulture de Sidney Bechet avec une épitaphe de Duke Ellington, au cimetière de Garches (Hauts-de-Seine).

« Bechet to me was the very epitome of jazz… Everything he played in his whole life was completely original. I honestly think he was the most unique man ever to be in this music. Duke Ellington

(Bechet était pour moi l'incarnation même du jazz… Tout ce qu'il a joué dans toute sa vie était complètement original. Je pense honnêtement qu'il était l'homme le plus unique de l'histoire de cette musique) »

Jacques Souplet et Jean Hebey fondent le festival de jazz d’Antibes Juan-les-Pins (haut lieu mondial du jazz) en son hommage en 1960,, l'année suivante de sa disparition, avec un buste dédié à son souvenir.

Quelques titres

Parmi ses plus célèbres nombreux enregistrements, compositions, reprises et adaptations, figurent le trio Blues in Thirds, avec Earl Hines et Baby Dodds, Blue Horizon, Out of The Gallion avec Mezz Mezzrow...

Discographie

Maison de Sidney Bechet à Londres Plaque commémorative à Londres Sidney Bechet (1954).

Filmographie

Bibliographie

Hommages artistiques

Chanson et musique

A Amsterdam en 1956.

Peinture

Buste de Sidney Bechet à Antibes par le sculpteur Abel Chrétien.

Sculpture

Autres hommages

Notes et références

  1. (en) Charles E. Kinzer, « The Tios of New Orleans and Their Pedagogical Influence on the Early Jazz Clarinet Style », 'æBlack Music Research Journal, p. 219-302"
  2. Alex Dutilh, « Jazz au Trésor : From Spirituals to Swing, Carnegie Hall 1938-39 », sur France Musique, 18 février 2019 (consulté le 17 février 2020)
  3. « Souvenirs : pourquoi klaxonner pour les mariages ? », sur ficanas.blog.lemonde.fr, 6 octobre 2014 (consulté le 27 octobre 2018)
  4. « Biographie de Sidney Bechet », sur jean-christian-michel.com (consulté le 27 octobre 2018)
  5. « Fiche Sidney Bechet », sur medarus.org, 24 février 2014 (consulté le 27 octobre 2018)
  6. « Biographie de Sidney Bechet », sur sidney-bechet-productions.com (consulté le 27 octobre 2018)
  7. « Ces célébrités mortes le jour de leur anniversaire », sur Le Dauphiné libéré, 24 avril 2019
  8. « Dans les rues d'Antibes, par Francis Marmande », sur www.lemonde.fr.
  9. « Comment profiter gratuitement de la musique de Jazz à Juan à Antibes Juan-Les-Pins ? », sur www.francebleu.fr.
  10. « Inauguration de la statue de Sidney Bechet à Antibes », sur www.ina.fr.
  11. « Summertime Sidney Bechet Blue Note Quintet », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le 30 novembre 2017)
  12. « Playlist Bechet Alone 18/04/1941 », sur Deezer (consulté le 29 août 2020).
  13. « Sidney Bechet en Suisse / in Switzerland », sur Shop | United Music Foundation (consulté le 28 août 2016)
  14. « Inauguration de la statue de Sidney Bechet à Antibes » , sur ina.fr, Festival de jazz d'Antibes Juan-les-Pins, 1er juin 1961 (consulté le 28 avril 2017).
  15. http://archives.nicematin.com/article/loisirs/antibes-sidney-bechet-une-petite-fleur-dans-la-pinede.27159.html
  16. « Une rue Sidney-Bechet à Nancy, orchestre Cocorico » , sur ina.fr, Lorraine soir, 13 octobre 1975 (consulté le 28 avril 2017).
  17. « Planetary Names: Crater, craters: Bechet on Mercury », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le 14 juin 2020)

Voir aussi

Liens externes