5e arrtRue Mouffetard | |||
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Situation | |||
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Arrondissement | 5e | ||
Quartier | Saint-Victor Jardin-des-Plantes Val-de-Grâce Sorbonne |
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Début | Rue Thouin | ||
Fin | Rue Censier Rue Édouard-Quénu rue Pascal rue de Bazeilles |
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Morphologie | |||
Longueur | 650 m | ||
Largeur | 7 m | ||
Historique | |||
Création | IVe siècle | ||
Ancien nom | Rue Saint-Marcel rue Saint-Marceau |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 6524 | ||
DGI | 6581 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
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La rue Mouffetard, familièrement nommée « la Mouffe », est une voie du 5e arrondissement de Paris.
Il s'agit d'une des rues les plus anciennes de Paris, qui remonterait probablement à l'époque du Bas-Empire et daterait du IIIe siècle ou au IVe siècle. Très pittoresque, c'est l'un des axes du Quartier latin les plus fréquentés en raison de ses nombreux restaurants. Longue de 650 mètres, elle descend en pente douce de la montagne Sainte-Geneviève vers l'église Saint-Médard et l'ancien pont sur la Bièvre recouverte au XIXe siècle. C'est la rue principale du faubourg Saint-Médard.
Elle tient son nom de l'ancien lieu-dit Mont-Cétard (issu de Mons Cetarius ou Cetardus) qu'elle traversait au XIIIe siècle alors qu'elle n'était qu'un chemin, devenu par corruption « Mouffetard ». On lui a donné aussi, en divers temps, les noms de rue Saint-Marcel, rue du Faubourg Saint-Marceau, et rue de la Vieille Ville Saint-Marcel.
L'historien Édouard Fournier suggère dans un ouvrage publié en 1860 que le nom vienne du latin « mephïtis », en français « mouffette », ce dernier signifiant alors « exhalaison pestilentielle » ou « odeur insoutenable », qui par déformation aurait donné « Mouffetard ». Il indique, pour soutenir cette hypothèse, que sur la rive droite se trouvait également un mont constitué de boues appelé « la butte Bonne-Nouvelle », et qu'elle possédait elle aussi un chemin appelé « Mouffetard » (devenu depuis la rue de Cléry).
Elle est citée sous le nom de « Grand rue de Moustar » dans un manuscrit de 1636. La partie comprise entre la rue Croulebarbe et la barrière d'Italie s'appelait au XVIIIe siècle « rue Gautier-Renaud », du nom d'un propriétaire qui y demeurait.
Fréquentée par les étudiants des écoles et universités alentour, elle est familièrement nommée « la Mouffe », voire « Mont-fétard ».
La rue Mouffetard fait partie d'une voie qui aurait été créée sous le Bas-Empire pour relier directement le pont de l'île de la Cité (actuel Petit-Pont) à la nécropole qui se développait à l'emplacement du futur faubourg Saint-Marcel. Cette voie correspondait également au tracé de l'actuelle rue Descartes et aboutissait au gué sur la Bièvre près de l'actuelle église Saint-Médard où l'on rejoignait la voie de Lutèce à Lyon.
La création de cette voie correspond à l'abandon progressif de la cité gallo-romaine de la rive gauche à partir du milieu du IIIe siècle jusqu'à la fin du IVe siècle pour une occupation limitée aux 10 hectares de l'île de la Cité. À cette époque, l'île est fortifiée pour faire face aux incursions germaniques. Ce rempart est construit en utilisant les pierres des monuments de la rive gauche. Cette voie qui contourne par l'est la cité abandonnée est privilégiée par rapport à celle dont le tracé correspond en partie à celui de l'actuelle rue Lhomond reliant le forum à l'angle des rues Saint-Jacques et Soufflot au gué sur la Bièvre.
La voie subit des modifications de son tracé au XIIIe siècle sur une butte, le mont Cetard. Le petit cimetière derrière l'église Saint-Médard (emplacement de la rue de Candolle), au bas de la rue Mouffetard, fut le théâtre au XVIIIe siècle du curieux épisode des convulsionnaires de Saint-Médard. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la rue Mouffetard traversait la Bièvre près de l'église Saint-Médard par le pont aux Tripes ainsi nommé par le passage des bouchers parisiens qui abattaient les animaux au bord de la rivière au Moyen Âge. La rue remontait ensuite au sud jusqu'à la barrière d'Italie (devenue la place d'Italie). Elle avait alors une longueur de plus de 1 500 mètres et faisait partie de l'ancien 12e arrondissement. Les travaux d'Haussmann l'ont amputée de sa partie la plus au sud pour construire la rue de Bazeilles et l'avenue des Gobelins.
Un projet de piétonnisation et de végétalisation de la rue a été adopté à la suite d'un référendum local en avril 2023.
La rue Mouffetard est réputée pour son animation et la densité de ses petits commerces en tous genres. Le haut de la rue Mouffetard, jusqu'à la place de la Contrescarpe et le début de sa descente vers Saint-Médard, est essentiellement composé de commerces de bouche, cafés-restaurants, brasseries, services de restauration rapide et bars se succédant. De nuit, c'est la partie la plus touristique et active.
Le bas de la rue Mouffetard, qui commence au croisement avec la rue Jean-Calvin, est occupé par un marché quotidien de primeurs et par des commerces de proximité traditionnels destinés aux habitants du quartier : boucheries, poissonneries, fromagers, boulangeries, maraîchers, cavistes, traiteurs, épiciers, quincaillers, ainsi que quelques bars et cafés de quartier. Elle accueille également un cinéma de quartier de deux salles nommé L'Épée de bois et classé art et essai.
Le 29 octobre 1763, le marquis de Sade fut arrêté dans sa garçonnière rue Mouffetard en compagnie de prostituées.
Victor Hugo, Les Misérables, Tome 2Dans Les Misérables, Tome 2, Victor Hugo décrit la fuite du personnage Jean Valjean dans les rues tortueuses avoisinant la rue Mouffetard à cette époque :
« Jean Valjean décrivit plusieurs labyrinthes variés dans le quartier Mouffetard, déjà endormi comme s’il avait encore la discipline du moyen âge et le joug du couvre-feu . »
Georges Duhamel, Confessions de minuitGeorges Duhamel, dans Confession de minuit (1920), premier volume de Vie et aventures de Salavin, fait faire ainsi la description par son héros, Louis Salavin, de la rue Mouffetard à proximité de laquelle il habite :
« Comme une veine de nourriture coulant au plus gras de la cité, la rue Mouffetard descend du nord au sud, à travers une région hirsute, congestionnée, tumultueuse.
Amarré à la montagne Sainte-Geneviève, le pays Mouffetard forme un récif escarpé, réfractaire, contre lequel viennent se briser les grandes vagues du Paris nouveau. J'aime la rue Mouffetard. Elle ressemble à mille choses étonnantes et diverses : elle ressemble à une fourmilière dans laquelle on a mis le pied ; elle ressemble à ces torrents dont le grondement procure l'oubli. Elle est incrustée dans la ville comme un parasite plantureux. Elle ne méprise pas le reste du globe : elle l'ignore. Elle est copieuse et vautrée, comme une truie.
Le pays Mouffetard a ses coutumes propres et des lois qui n'ont plus ni sens ni vigueur au-delà du fleuve Monge. L'étranger qui, venu du centre, se fourvoie dans la rue Blainville ou place de la Contrescarpe est, à certaines heures, aspiré comme un fétu par le maelström mouffetardien. Et, tout de suite, la cataracte l'entraîne.
La rue Mouffetard semble dévouée à une gloutonnerie farouche. Elle transporte sur des dos, sur des têtes, au bout d'une multitude de bras, maintes choses nourrissantes aux parfums puissants. Tout le monde vend, tout le monde achète. D'infimes trafiquants promènent leurs fonds de commerce dans le creux de leurs mains : trois têtes d'ail, ou une salade, ou un pinceau de thym. Quand ils ont troqué cette marchandise contre un gros sol, ils disparaissent, leur journée finie.
Sur les rives du torrent s'accumulent les montagnes de viandes crues, d'herbes, de volailles blanches, de courges obèses. Le flot ronge ces richesses et les emporte au long de la journée. Elles renaissent avec l'aurore. »
Léon Daudet, Paris vécu. Rive gaucheDans la deuxième série de ses souvenirs parisiens, qui concerne la rive gauche et qui a paru en 1930, Léon Daudet fait de la rue Mouffetard une description qui suggère qu'au début du XXe siècle, la voie est toujours fidèle à son nom :
« La rue Mouffetard, qui va de la place de la Contrescarpe et de la rue Lacépède à l'avenue des Gobelins, est, au point de vue de la crasse, de la sordidité, de la puanteur, et aussi de l'ancienneté, du relief et de la couleur, une des plus remarquables de Paris. Là voisinent, coagulés dans une sorte de magma, des chiffonniers, des revendeurs, des filles, des maquereaux, des tire-laine, des êtres sans âge, sans sexe, non sans fumet, couverts de haillons d'une couleur ramenée au vert et au jaune, des chiens de tout poil et des rats de toute sorte. C'est un grouillement localisé, une sorte de survivance villonienne. »
— Léon Daudet, Paris vécu. Rive gauche, Gallimard, 1930, pp. 50-51.
Pierre Gripari, Contes de la rue BrocaPierre Gripari dans « La sorcière de la rue Mouffetard » de ses Contes de la rue Broca (1967) y fait apparaître une sorcière qui veut manger une petite fille avec de la sauce tomate afin de devenir plus jolie.
En 2018, Patrick Bruel sort une chanson intitulée Rue Mouffetard. Elle est écrite par Vianney et fait référence au frère de Patrick Bruel, qui habite dans cette rue.
La rue Mouffetard est particulièrement présente dans :
Signalons un reportage réalisé par Étienne Lalou et diffusé sur la RTF le 8 janvier 1959