Raymond du Temple

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Raymond du Temple
Présentation
Naissance ?
Décès fin 1403 à début 1404
Mouvement Architecture gothique
Activités Sergent d'armes de Charles V, Maçon juré de Notre-Dame de Paris
Œuvre
Réalisations Château du Louvre, château de Vincennes, hôtel Saint-Pol

Raymond du Temple , né et actif au XIVe siècle, mort à la fin de 1403 ou au début de 1404, est un architecte français. Il a été architecte du roi Charles V durant le règne de ce dernier. Il était également sergent d'armes, corps de gentilshommes institué par Philippe Auguste pour la garde personnelle du roi et maçon juré de Notre-Dame de Paris.

Biographie

Débuts

Raymond du Temple apparaît dans le registre capitulaire de la cathédrale de Paris à la date du 28 juin 1359 : il est associé à Jean le Bouteiller, neveu de Jean Ravy, qui finit la clôture du chœur. Il lui succède comme maître d'œuvre de la cathédrale de Paris le 17 juillet 1363.

En 1362, il est désigné comme « maçon » du duc de Normandie qui devient le roi Charles V en avril 1364.

Maître des œuvres de maçonnerie du roi

Le roi en fait son maître des œuvres de maçonnerie dans la prévôté de Paris le 22 avril 1364.

Raymond Du Temple a alors participé à tous les projets ambitieux de ce roi bâtisseur pour lequel Christine de Pisan a pour la première fois en français utilisé le mot « architecteur » :

Proche de Charles V, ce dernier lui a donné le titre de sergent d'armes du roi.

La mort du roi Charles V n'a pas interrompu sa carrière. Il a continué son office de maître des œuvres du roi pour Charles VI. En 1383, il est désigné sous le titre de « maître des œuvres du roi ». Charles VI peut aussi le désigner comme son « maître des œuvres » ou « maître de nos œuvres de maçonnerie ». Raymond Du Temple se désigne comme « maître maçon du roi ». En 1388, dans un acte du parlement de Paris, il est désigné comme « maistre maçon des œuvres du roy par tout son royaume ». Il est le seul avoir eu un tel titre.

Le maître d'œuvre du roi avait une activité très importante nécessitant des déplacements assez éloignés pour l'époque. Par exemple, en 1396, les historiens ont noté :

En 1395, il installe le tombeau de Bertrand Du Guesclin à l'abbatiale de Saint-Denis.

Maître d'œuvre particulier

Sa renommée l'a fait appeler par des seigneurs de l'entourage du roi :

Évolution du métier de maître d'œuvre du roi

Il n'y a pas de texte datant du règne de Charles V sur les fonctions que devaient remplir les maîtres d'œuvre du roi. Cependant il existe une ordonnance rédigée par Philippe de Valois pour les années 1349-1350 précisant ces fonctions :

Après que le Dauphiné est rattaché au fils aîné du roi de France, un document de la Chambre des comptes du Dauphiné précise les fonctions du maître des œuvres qui a dû reprendre un texte équivalent parisien. Ce texte prévoit que le maître d'œuvre :

Raymond Du Temple a assez rapidement vu sa position renforcée. En 1375, il siégea au Conseil du roi qui s'était réuni pour discuter des travaux à faire sur les fortifications de Mantes après qu'il les eut inspectées. À cette réunion participait Mouton de Blainville, maréchal de France, Nicolas Braque, trésorier du roi et Jean Le Mercier, trésorier des guerres. Les travaux ont été réalisés sous la direction de Jean Auxtabours, maître des œuvres de maçonnerie du bailliage de Mantes.

Les maîtres des œuvres du roi étaient payés 4 sous parisis par jour, soit 74 livres 8 sous par an. C'est un salaire assez faible quand on le compare à celui d'un officier de la Chambre des comptes qui recevait 400 livres parisis par an. En plus de ces appointements, Raymond Du Temple a reçu des gratifications de la part du roi et des princes ou particuliers qui utilisaient ses services.

Le suivi de la carrière de Raymond Du Temple pendant quarante ans montre l'évolution de la fonction de maître d'œuvre du roi qui se dégage progressivement de la participation à l'exécution des ouvrages à une fonction de conception, de suivi et de contrôle qui s'apparente au métier d'architecte. On sait que cette modification du travail de maître d'œuvre lui permettant d'intervenir sur plusieurs chantiers réalisés en même temps n'a été possible que par la production de plans qui devaient suivre les maçons. Aucun document de la main de Raymond du Temple n'est parvenu, sauf la mention dans un texte du XVIe siècle de deux feuillets et du devis des travaux de l'hôtel de Bohême commandé par Louis d'Orléans à Raymond Du Temple.
Progressivement, se sont mis en place une division entre le concepteur d'un ouvrage et le maçon, maître des œuvres, qui assure la direction des travaux.

Participant aux conseils du roi traitant des fortifications du royaume après la reprise des combats avec l'Angleterre, il a participé à l'évolution de la conception de ces ouvrages leur permettant de répondre au développement de l'artillerie dans l'attaque des remparts. Bien que les textes manquent pour pouvoir lui en attribuer la paternité, il a très probablement participé à la conception du Martelet et de la Tour Neuve du château de Loches, de la tour de l'Horloge du château de Chinon, ou de la Bastille à Paris, et des châteaux élevés ou transformés à partir de 1392 par Louis d'Orléans pour protéger son comté de Valois face aux ambitions des ducs de Bourgogne : Pierrefonds, La Ferté-Milon, Coucy, Villers-Cotterêts.

Dans l'architecture civile, il a fait évoluer la conception des châteaux pour les rendre plus confortables en créant galeries, antichambres, chambres, garde-robes, chambres de parade, cabinet, retrait. Dans la Grande Vis du château du Louvre, il fait de cet ouvrage utilitaire par lequel tout visiteur doit passer un monument à la gloire de la famille royale et de la monarchie capétienne.

Réalisations

Montargis

Paris

Château de Saint-Germain-en-Laye

Sully-sur-Loire

Vincennes

Château royal du Vivier en Brie

Tour du gouverneur qui servira ensuite de modèle pour les tours d'enceinte du château de Vincennes, et la courtine de la tour du gouverneur ainsi que la courtine de la sainte chapelle

Tour Charles V et sa courtine

Deuxième enceinte du château et les communs

Raymond Du Temple et sa famille

L'épouse de Raymond Du Temple s'appelait à Gilette. Ils ont eu deux fils connus : Charles Du Temple, l'aîné, et Jehan Du Temple.
Ensemble, ils possédaient plusieurs maisons. Ils habitaient en 1386 une maison à l'enseigne de « l'Écu de France » devant le parvis de la cathédrale, peut-être une propriété du chapitre de la cathédrale et mise à la disposition de son maître d'œuvre. Jehan l'occupa après la mort de ses parents.
Par ailleurs Raymond Du Temple possédait deux carrières de pierre dans le quartier Saint-Médard et fournissait le marché parisien, mais il les a revendues dès 1381.

Charles Du Temple est mentionné dans l'ordonnance de l'Hôtel du roi de 1389 comme un notaire secrétaire du roi.
Le cadet Jehan a pris la succession de son père à sa demande comme maître des œuvres du roi par décision du roi Charles VI datée du 18 avril 1402, mais le roi précisa que Raymond Du Temple « le exerce toujours tant comme il vivra, toutefoiz qu'il lui plaira, et ledit maistre Jehan, son filz, avecques luy ». Jehan Du Temple fut nommé maître des œuvres de maçonnerie du roi le 11 mai 1402 et prêta serment le 31 juillet 1402. Cependant la carrière de Jehan n'a pas été aussi exceptionnelle que celle de son père, car il est remplacé par Henri Bricet, le octobre 1414.

Des rapports confiants, voire d'amitié, ont lié le roi et son architecte; ainsi, Charles V était le parrain du fils aîné de Raymond du Temple, Charles, qui devait entrer au service du roi et lui versa, durant ses études à Orléans, une pension de 200 francs or en 1377.

Le milieu artistique et technique

Les différents chantiers qu'il mena pour le roi, en particulier le chantier du Louvre, Grande Vis et la chapelle royale à partir de 1365, ont amené Raymond Du Temple à rencontrer plusieurs personnages qui ont eu une carrière artistique :

Il eut aussi une longue complicité avec Jehan Amyot, payeur des œuvres du roi pendant quarante ans.

Notes et références

  1. Musée du Louvre : Travaux de Raymond Du Temple
  2. Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au VIe siècle, vol. 5, Paris, B. Bance, 1861 (lire en ligne), p. 300-308
  3. Bernard Nabonne, Les grandes heures de Saint-Germain-en-Laye, SFELT, Paris, 1950, p. 17.
  4. Henri-Paul Eydoux : Les monuments méconnus. Paris et Île-de-France, Librairie Académique Perrin, 1975, p.  68

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes