Quai de Bourbon
Le quai de Bourbon est une voie située le long de la Seine sur l'île Saint-Louis dans le 4e arrondissement de Paris.
Situation et accès
Le quai de Bourbon se situe à l'extrémité occidentale de l'île Saint-Louis. Il longe la Seine depuis l'extrémité nord de la rue des Deux-Ponts jusqu'à l'extrémité sud de la rue Jean-du-Bellay. Il comprend en grande partie des hôtels particuliers, pour la plupart classés, qui ont hébergé de nombreuses personnalités historiques, artistes ou politiques.
Le quai de Bourbon est desservi à proximité par la ligne 7 du métro à la station Pont Marie.
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Le quai de Bourbon vu de l'ouest.
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Le quai de Bourbon vu du nord-est.
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Vers la rue des Deux-Ponts.
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Quai de Bourbon : escalier menant aux berges de la Seine.
Origine du nom
La dénomination a pour origine la famille royale de Bourbon.
Historique
Le quai a été construit de 1614 à 1646 sous son nom actuel. Il fut rebaptisé « quai de la République » en 1792 sous la Révolution, puis « quai d'Alençon ». Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 lui rendit sa dénomination de « quai Bourbon ».
Par ordonnance en date du 9 décembre 1838, le quai de Bourbon est aligné :
«
Louis-Philippe, etc.,
Article 1 - Les alignements des rues
de Bretonvilliers,
de la Femme-sans-Tête,
Guillaume,
Saint-Louis-en-l'Île,
Poulletier,
Regrattier, des quais
d'Anjou,
de Béthune, de Bourbon et
d'Orléans, à Paris sont arrêtés ainsi qu'ils sont tracés sur les plans ci-annexés, suivant les procès-verbaux des points de repère transcrits sur les dits plans.
Donné au
palais des Tuileries le 9 décembre 1838. »
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Le quai comporte de nombreux bâtiments remarquables, en particulier ceux listés ci-après :
- no 1 : propriété construite en 1616, appartenant au procureur de la prison du Châtelet, Pierre Le Mercier, puis à ses descendants. Au rez-de-chaussée, se trouve un cabaret du XVIIe siècle, Au Franc Pinot, qui a gardé sa grille en fer forgé classée, décorée de pampres et d'une grappe de raisins dorés. Il fut fermé en 1716 par la police après la découverte de libelles et de pamphlets à l'encontre des mœurs du Régent, Philippe d'Orléans ;
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Immeuble du n°1.
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Devanture du cabaret Au Franc Pinot.
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Entrée du no 11.
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Plaque commémorative.
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Entrée de l'hôtel particulier.
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Plaque commémorative.
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Plaque commémorative.
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No 19 : entrée et façade.
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No 19 : plaque honorant la mémoire de Camille Claudel.
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Musiciens de rue italiens devant le 21, quai de Bourbon, Charles Nègre, vers 1854.
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No 29 : entrée.
- no 33 : la comédienne Jeanne Sully, sociétaire de la Comédie-Française et fille du tragédien Mounet-Sully, y habitait au 5e étage jusque dans les toutes dernières années de sa vie. Amie d'Émile Bernard à travers ses liens d'amitiés avec le poète Paul Fort, elle a posé à deux reprises pour le grand peintre dans son atelier voisin du 15 quai de Bourbon. Un des tableaux se trouve dans les collections de la Comédie-Française.
- no 41 :
- hôtel particulier de Nevers. Datant du XVIIe siècle, l'hôtel s'implante sur une grande parcelle où les différents corps de logis délimitent sur une cour d'honneur accessible par un passage cocher. Alignée sur les quais, la façade principale en pierre est composée régulièrement avec une ornementation qui se concentre principalement sur la porte cochère et le balcon de l'étage noble ;
- Philippe Soupault y demeura
- no 44 : Drieu La Rochelle y habita
- no 45 : immeuble conçu par l'architecte François Le Vau et construit pour lui-même, en 1660. Sur le côté droit, au premier étage, on aperçoit un bas-relief d’Hercule terrassant Nessus, ce qui donna comme nom à cet édifice : « la maison du Centaure ». Y résida Louise Faure-Favier, qui y recevait régulièrement Guillaume Apollinaire à partir de septembre 1912. Ce fut aussi la demeure parisienne des Bibesco de 1919 à 2004. Il a servi au tournage extérieur du film En cas de malheur avec Jean Gabin et Brigitte Bardot en 1958. Louis Aragon fait s'installer son personnage Aurélien de l'œuvre homonyme à ce numéro.
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Quai de Bourbon au niveau du no 51.
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Nos 51-53, quai de Bourbon en 1981.
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No 55.
Le quai et les Arts
Références
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 227.
- La rue de la Femme-sans-Tête est désormais la partie de la rue Le Regrattier située entre la rue Saint-Louis-en-l'Île et le quai de Bourbon.
- La rue Guillaume est devenue la rue Budé.
- Partie de cette rue actuelle située entre le quai d'Orléans et la rue Saint-Louis-en-l'Île.
- Notice no PA00086298, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Céline Cabourg et Vincent Monnier, « Roland Dumas : "Ce qui est droit, c'est emmerdant !" », nouvelobs.com, 1er décembre 2013.
- Selon d'autres sources (voir plus bas), c'est au 19 que Roland Dumas était installé.
- Notice no PA00086320, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Gilles Gaetner, Le Roman d’un séducteur. Les secrets de Roland Dumas, Éditions Jean-Claude Lattès, 1998.
- « Emile Bernard (1868-1941), Portrait de Jeanne Sully (1930), Fonds Comédie-Française. ».
- « Protections patrimoniales, 4e arrondissement, pluenligne.paris.fr.
- L. Faure-Favier, Souvenirs sur Guillaume Apollinaire, Grasset, 1945, p. 25.
- Julien Bisson et Estelle Lenartowciz, « Sur les traces des grands romans », Lire, mars 2017, p. 34-37.
Articles connexes
Liens externes