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Paul GardeNaissance |
18 décembre 1926 Avignon |
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Décès |
27 juillet 2021 (à 94 ans) Aix-en-Provence |
Nom de naissance | Paul Élie Gustave César Garde |
Nationalité | française |
Activités | Linguiste, traducteur, professeur d'université, slaviste |
A travaillé pour | Université de Provence Aix-Marseille-I (1964-1989) |
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Paul Garde, né 18 décembre 1926 à Avignon et mort le 27 juillet 2021, à Aix-en-Provence, est un éminent linguiste et universitaire du monde slave ayant contribué à former toute une génération de spécialistes de la langue russe. Professeur émérite de l'université de Provence, lors des guerres de Yougoslavie, il s'était engagé pour dénoncer les purifications ethniques alors en œuvre dans l'ancienne Yougoslavie. Dans ce but, il se présenta en vain aux élections européennes de 1994 sur la liste « L'Europe commence à Sarajevo » menée par Bernard-Henry Lévy et Léon Schwartzenberg.
Paul Garde est l’auteur d'un nombre important de monographies, recueils d’articles et ouvrages de synthèses sur les langues, cultures et histoires des divers peuples de l’espace slave du sud et les Balkans.
Sa Grammaire russe met à la disposition d’un public large les outils théoriques qu'il a développés dans ses travaux spécialisés consacrés à la langue russe : théorie de l'accent de mot (cf. infra), règles d'insertion du yod, analyse morphologique du mot, système casuel. S'ajoutent des théories originales de la subordination, dont le point de départ se trouve dans sa thèse de 1963. Par ailleurs, c’est aux traductions et présentations de Paul Garde que l’on doit la redécouverte, en dehors du cercle des russisants, des textes du poète russe du XIXe siècle Fiodor Tiouttchev.
Ses travaux les plus connus en linguistique générale portent sur ce qu’on appelle couramment l’« accent tonique ». Ses descriptions des propriétés accentuelles des morphèmes slaves (diachronie et synchronie) et de leur combinatoire au sein du mot débouchent sur une « grammaire des accents » qui a renouvelé l’étude de cette question particulièrement complexe en russe et en serbo-croate. Elle autorise en outre une mise en perspective des systèmes accentuels et tonaux des autres langues, dont les linéaments sont exposés dans L’Accent (1968).
Plusieurs articles rédigés dans le courant des années 80 sont un développement original des théories de Lucien Tesnière, articulant syntaxe et sémantique.
Le livre Vie et mort de la Yougoslavie (Fayard, 1992), apportant son soutien à la Croatie et à la Bosnie au plus fort des conflits yougoslaves, est considéré comme un ouvrage de référence non seulement pour les observateurs, mais aussi pour les acteurs de ces événements (Paul Garde a été cité comme témoin-expert au Tribunal pénal international de La Haye). Cet ouvrage a été l’objet d’une contestation, De l’imprécision à la falsification : Analyses de Vie et mort de la Yougoslavie de Paul Garde, à laquelle Paul garde a répondu.
Son Discours balkanique, paru plus récemment (Fayard, 2004) est la première entreprise de mise en perspective systématique des vocables qui sont au cœur des affrontements déchirant l’espace ex-yougoslave et que peinent à traduire leurs analogues français : « nation », « État », « ethnie », « serbe », « croate », « musulmans » (et « Musulmans »), etc.