Palais Jacques-Cœur

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Palais Jacques-Cœur
Image illustrative de l’article Palais Jacques-Cœur
Façade intérieure du Palais Jacques-Cœur et tour d'escalier principal avec ses allèges décorées. Cette façade sur cour est plus décorée que la façade sur rue, ce qui est inhabituel pour l'architecture urbaine de l'époque[1].
Nom local Hôtel Jacques-Cœur
Période ou style Gothique Flamboyant
Type hôtel particulier
Architecte Pierre Jobert et Jacquelin Collet, aidé à partir de 1447 par Guillot Trépan
Début construction 1443
Fin construction 1451
Propriétaire initial Jacques Cœur
Destination initiale Lieu d'habitat
Propriétaire actuel État français
Destination actuelle En restauration
Protection Logo monument historique Classé MH (1840)
Coordonnées 47° 05′ 05″ nord, 2° 23′ 39″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Berry
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Commune Bourges
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Palais Jacques-Cœur
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Palais Jacques-Cœur
Site web http://www.palais-jacques-coeur.fr/

Le palais Jacques-Cœur est un hôtel particulier du XVe siècle situé à Bourges, dans la région historique du Berry et le département français du Cher, en région Centre-Val de Loire.

Caractéristique de l'hôtel « à la française » qui existe depuis le Moyen Âge, il est considéré, de par l'élégance de son architecture, la richesse et la variété de sa décoration, comme l'un des plus somptueux édifices civils de style gothique flamboyant.

L'édifice fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[2].

Localisation

Le palais Jacques-Coeur est situé au centre de la ville de Bourges entre la ville haute et la ville basse sur un flanc de coteau au 10 bis rue Jacques-Coeur. En contrebas, la rue des Arènes longe l'ancienne enceinte gallo-romaine d'Avaricum, tandis que l'actuelle rue Jacques-Coeur préexistante à la construction en définit la limite supérieure et donne un accès facile au reste de la ville dont le palais royal (aujourd'hui disparu), les marchés et la cathédrale.

Historique

Le fief de la Chaussée

Fils d'un marchand né à Bourges vers 1400, Jacques Cœur connaît une ascension sociale fulgurante dans les années 1430. Après une période de faux monnayage et différents petits arrangements fiscaux, il est finalement à la tête d'un négoce prospère en Méditerranée qui conduit le roi Charles VII à l'anoblir en 1441.

Dans le fief, les sculpteurs multiplient les blasons des familles Cœur (coquilles de sable accompagnées de cœurs de gueules) et Léodepart (d'argent à trois bandes de sable, la première chargée d'une étoile d'or).

Désormais Grand Argentier du royaume de France et Maitre des monnaies, il devient l'homme le plus riche du royaume et cherche à asseoir son autorité tout en marquant sa réussite par l'édification d'une « Grand' Maison » dans sa ville natale de Bourges, par ailleurs cité royale.

C'est ainsi qu'en 1443, Jacques Cœur achète pour 1 200 écus d'or le fief de la Chaussée[3], terrain de 5 000 m2 qui appartenait à Jean Belin, chanoine de la Sainte-Chapelle de Bourges, et deux maisons voisines qui dominaient la ville sur une centaine de mètres[4].

La construction de l'hôtel de la Chaussée a coûté plus de 100 000 écus d'or[5] et semble avoir été terminée en 1453.

Disgrâce et confiscation

En 1451, Jacques Cœur tombe en disgrâce et finit emprisonné.

Charles VII, jaloux de cette première résidence de plaisance qui préfigure les hôtels particuliers qui fleuriront à la Renaissance, plus raffinée et confortable que son propre palais (aujourd'hui disparu), confisque la bâtisse et tout son mobilier.

Jacques Cœur n'y aurait séjourné que huit nuits au long de sa vie ; il s'évade et meurt dans l'île grecque de Chios en 1456.

Le palais L'Aubespine

Ne trouvant pas d'acquéreur, le roi rend finalement la maison aux fils de Jacques Cœur, Henri, Ravan et Geoffroy en 1457.

Geoffroy, dernier des fils, en hérite et le lègue finalement à son propre fils qui par revers de fortune à la suite de la perte de plusieurs bateaux le revend en 1501 à un notable local, Antoine Turpin. Ce dernier qui lui-même le cède en 1552 à Claude de L'Aubespine, secrétaire d'État aux finances[6].

Palais administratif et judiciaire

De mains en mains, la maison est finalement adjugée par décret judiciaire au ministre Jean-Baptiste Colbert le . Il rétrocède l'édifice à la municipalité de Bourges le et celle-ci y installe divers services administratifs et judiciaires[6] dont le palais de justice qui, associé au nom de Jacques Coeur, lui donne son nom actuel.

De la Révolution à Mérimée : la lente destruction évitée

Plan en perspective cavalière du palais en 1890 : il forme un quadrilatère irrégulier et se compose de quatre corps de logis entourant une cour centrale.

La Révolution occasionne la destruction de bas-reliefs divers et notamment celle de Charles VII en cavalier, qui occupait le dais du porche d'entrée depuis l'origine et qui était le premier exemple connu d'une statue équestre en tant que « motif central d'une façade d'édifice civil, qui sera repris plus tard dans d'autres demeures royales et seigneuriales[7] ».

L'installation de la cour d'appel et du tribunal de première instance en 1820 entraînèrent les plus graves destructions architecturales dans le bâtiment : l'intérieur fut remodelé au fur et à mesure des besoins d'espace, sans aucun respect pour les décorations existantes : ouverture de fenêtres, partage des galeries, division de la chapelle, destruction de sculptures et de cheminées, dont la cheminée monumentale[8] lors de la transformation de la salle des Festins en salle d'audience de la cour d'appel, etc.

Cependant, dès 1837, Prosper Mérimée signale ces modifications et classe le bâtiment monument historique en 1840.

En 1858, la ville décide de le revendre à l'État et au département. Une campagne de restauration partielle commence alors sous la direction de l'architecte des monuments historiques Auguste Bailly puis Paul Boeswillwald, se poursuivant jusqu'en 1885. Malgré une réfection importante des façades et une reconstitution ambitieuse de l'intérieur, cette restauration ne fut pas exempte d'erreurs, comme la suppression arbitraire de la toiture conique du donjon de la façade ouest par l'architecte Boeswillwald[9].

Les restaurations

En 1920, le département revend à son tour à l'État la partie qui lui appartenait, la cour d'appel et les tribunaux quittant le bâtiment. L'hôtel Jacques-Cœur continue à porter l'appellation de palais en référence à cette ancienne utilisation.

L'État se porte acquéreur de l'ensemble du bâtiment en 1923 et une restauration reposant sur des bases historiques sérieuses fut menée de 1927 à 1937 sous la direction des architectes Henri Huignard et Robert Gauchery. L'état actuel des bâtiments en est le résultat direct.

Le Palais est géré, animé et ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux.

En 1999 une campagne de nettoyage des façades précède la reprise de toutes les parties extérieures qui sont restaurées aux alentours des années 2010[12].

Description

La galerie haute du sud arbore une voûte de charpente lambrissée sur files d'arcs en accolade évoquant une coque de bateau renversée[13].
Les combles du logis présentent également une charpente en carène renversée[14].
Façade est extérieure avec son pavillon central percé d'une double porte centrale, l'entrée se faisant aujourd'hui par une porte de service à droite[15].
Fenêtre de la chapelle composée de quatre lancettes en arc en accolade et d'un tympan ajouré orné d'une fleur de lys soutenue par deux cœurs.

Le palais comprend des espaces privés (chambre des Galées, salle du Trésor) et des espaces publics parmi lesquels des pièces à fonction sociale (salle des Festins) et des pièces utilitaires (office avec passe-plats, salle de chauffe et cuisine, étuves, vestiaire), un donjon, trois cours, une chapelle, huit escaliers à vis hors œuvre, un pigeonnier sous les combles et une cour intérieure encadrée sur trois côtés par des galeries ouvertes à arcades en anse de panier[16].

Les bâtiments, serrés entre une rue dont l'alignement ne peut être modifié et l'enceinte gallo-romaine que Jacques Cœur se voit contraint de conserver, se déploient autour d'une cour intérieure. Ils s'élèvent, du moins pour le corps principal, sur trois étages, le premier séparé du rez-de-chaussée par un cordon en larmier, le dernier pris dans la toiture et éclairé par d'imposantes lucarnes. L'élévation obéit déjà à un quadrillage régulier, fondé sur un jeu marqué de verticales (baies superposées et sommées, sur les travées, par une arcade richement ornée) et d'horizontales[17].

La façade avant à l'ouest, qui donne sur la rue, est de style gothique flamboyant. Son premier étage se termine par une corniche, formée de choux frisés, et par une balustrade, où réapparaît l'ordinaire motif emprunté au nom même de Jacques Cœur, les cœurs et les coquilles de ses armes doublement parlantes. Cette façade externe comporte une double porte centrale (porte piétonne étroite[18] et porte charretière à deux battants[19]) percée sous un pavillon rectangulaire et surmontée d'une statue équestre de Charles VII sous un dais, martelée à la Révolution en 1792. Cette statue est encadrée par deux fausses fenêtres dans lesquelles s'inscrivent deux personnages à mi-corps, accoudés comme pour regarder tous les mouvements de la rue. Tournés à l'origine vers Charles VII, ils représentent probablement Jacques Cœur et sa femme, Macée de Léodepart (une hypothèse minoritaire y voit une servante et d'un servant de Jacques Cœur)[20]. La façade extérieure donne sur une place où trône la statue en marbre de Jacques Cœur, commande d'État réalisée par Auguste Préault et donnée à la ville de Bourges en 1874 (manifestation de l'historicisme régional), le maire Eugène Brisson l'inaugurant le [21].

La façade arrière interne est bâtie sur le rempart gallo-romain de l'oppidum de Bourges, dont elle incorpore trois tours, avec leurs courtines, sur une centaine de mètres, suivant ainsi le tracé courbe de l'enceinte[4].

La chapelle se trouve au-dessus de l’entrée ; le tympan de la fenêtre de cette chapelle est orné d'une grande fleur de lys accostée de deux cœurs, un des signes d'hommage au roi[22].

Les galeries basses ouvertes sur la cour sont surmontées de galeries hautes chauffés par plusieurs cheminées monumentales. Dans la galerie sud (dite galerie des marchands ou galerie d'hiver), une cheminée appelée « Les jeux de la guerre », développe le thème de la défense d'un château assiégé ou d'une ville fortifiée. Le linteau en arc surbaissé est surmonté d'un manteau orné d'une courtine renforcée de six tours flanquantes et de créneaux percés de meurtrières, occupés par des défenseurs, majoritairement des combattants en armes[23]. Deux lucarnes du toit donnent à voir des aristocrates observant le siège). La seconde appelée « Les loisirs de la noblesse », a son manteau divisé en trois arcades aveugles dans lesquelles logent trois couples[24] et dont la frise est interrompue par les pinacles des arcs en accolade fleuronnée[25]. Cette galerie-promenoir a un caractère pratique (passage, salles de sociabilité) mais aussi symbolique, constituant comme pour les palais de la Renaissance italienne un moyen ostentatoire d'affirmation politique pour le commanditaire qui cherche à faire démonstration de sa richesse et de sa culture[26].

Deux salles de réception où se tenaient réunions, cérémonies et banquets occupent le cœur du logis occidental : la salle dite des Festins au rez-de-chaussée ; celle dite d'apparat au-dessus, a un plafond porté par trois grosses poutres. La salle des Festins possède une cheminée monumentale qui occupe toute la surface du mur sud, et dans un angle a été rétablie une tribune en pan coupé où prenaient place quatre à cinq musiciens qui accompagnaient les banquets. Son garde-corps représente un tapis figuré des emblèmes de Jacques Cœur (le cœur et la coquille) et de sa devise : « dire, faire, taire, de ma joie »[17]. À noter également la présence d'étuves à hypocauste[27],[28].

Certains adeptes d'ésotérisme ont cru voir en Jacques Cœur un initié en alchimie[30]. Son palais comporterait ainsi de nombreux symboles alchimiques, mais ces interprétations laissent les historiens dubitatifs[31].

Le palais Jacques-Cœur dans les arts et la culture

« J'aimais profondément cet édifice. Sa division entre deux mondes, d'un côté l'ancien, qui l'apparent à une demeure seigneuriale, de l'autre un air d'Italie et déjà des raffinements orientaux. Partout, des souvenirs de mes voyages, ces palmiers sculptés sur la porte, les naves dessinés sur les vitraux et ces figures en pierre de mon régisseur et notre plus ancienne servantes qui m'attendent, penchés à la fenêtre… »

— Jean-Christophe Rufin, Le Grand Cœur[32].

Galerie

Notes et références

  1. Décor de losanges quadrilobés, avec les trumeaux percés de niches peu profondes se terminant par des arcs en accolade fleuronnée.
  2. Notice no PA00096686, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Le nom de La Chaussée, terrain accolé au rempart de la ville, était celui de propriétaires antérieurs.
  4. a et b Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 24.
  5. Paul Gauchery, Albert Grossouvre, Robert Gauchery, Le Palais Jacques-Coeur, Desquand, , p. 11
  6. a et b Pierquin de Gembloux, Histoire monétaire et philologique du Berry, Ménagé, , p. 166.
  7. Jean Favière, L'hôtel de Jacques Cœur à Bourges, Caisse nationale des monuments historiques et Picard, , p. 73
  8. Cette cheminée don le manteau représente un château fort a été reconstituée dans ses grandes lignes grâce à des morceaux retrouvés dans les années 1930.
  9. Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 35.
  10. A-B : pavillon d'entrée percé par une portes charretière (A) et piétonne (B) ; B : poterne ; C : cour d'honneur. D : galerie nord ; E : galerie sud ; F : escalier à vis ; G : cour de service ; I : salle des festins et salle d'apparat haute ; K : cuisine et chambre des évêques ; K' : étuve et comptoir ; M : chambre des Galées
  11. Cette pièce a perdu son mobilier depuis sa transformation en salle d'audience en 1822. Il ne reste qu'une tapisserie flamande et depuis 1935 une reproduction en plâtre du gisant du duc Jean de Berry finalisée en 1920 par l'architecte vierzonnais Paul Gauchery. L'original en albâtre installé sur sa dalle de marbre noir, a été mutilé à la Révolution. Il se trouve aujourd'hui dans la crypte de la cathédrale de Bourges tandis que 29 de ses pleurants gardés intacts sont dispersés entre plusieurs musées et collections privées aux quatre coins du monde. Cf Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 6-7
  12. Bourges, palais Jacques-Cœur.
  13. Cette charpente en chêne est divisée en compartiments par des nervures qui retombent sur des culots ornés de bustes pittoresques.
  14. Cette voûte boisée serait l'œuvre du maître charpentier Jean de Blois. L'ensemble, à l'origine latté et lambrissé et doté de cheminées, « constituait de vastes pièces à usages divers : greniers, galetas, magasins. Certaines, cloisonnées par des pans de bois et dotées de cheminées, pouvaient servir de logements domestiques. On y remarque aussi un colombier, probablement plus récent, qui n'a jamais abrité de pigeons voyageurs, contrairement à la légende » voulant que Jacques Cœur y entretenait ses oiseaux afin de rester constamment en relation avec ses comptoirs commerciaux. Cf Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 11
  15. Le portail est surmonté de colonnettes prismatiques qui soutiennent un dais reposant sur des arcs polylobés et couronné d'une galerie de cœurs et de coquilles. Ce pavillon d'entrée est flanqué d'une tourelle octogonale aux arêtes décorées de crochets. La tourelle d'escalier est surmontée d'un campanile pointu qui renfermait une cloche fondue en 1450. À sa base, la balustrade de la porte est ornée de la devise du négociant A. VAILLANS RIENS. IN. POSSIBLE. R.G., « À vaillant cœur, rien d'impossible » suivi des initiales R.G. que l'architecte Paul Gauchery a proposé d'interpréter comme celles de Real Guerdon (« royale récompense » ou « protection royale »), hypothèse ingénieuse mais non prouvée. Cf Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 112
  16. Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, t. 6, A. Morel, , p. 280.
  17. a et b Alain Erlande-Brandenburg, Art Gothique, Citadelles & Mazenod, , p. 581.
  18. Cette porte est surmontée d'un tympan dominé par l'ange qui déploie ses ailes, tient un phylactère de sa main droite, un vase de sa main gauche duquel sort une tige feuillue couronnée de trois fleurs de lys, et effleure du pied un écu posé à terre et portant les armoiries de Jacques Cœur. Cet archange est placé entre deux orangers chargés de fruits inspirés des voyages de Jacques Cœur au Moyent-Orient où il a bâti sa fortune, le négociant parvenant développer à développer une flotte commerciale méditerranéenne en s'affranchissant des intermédiaires italiens dans les relations avec l'Orient. Cf Georges Bordonove, Jacques Cœur et son temps, Pygmalion, , p. 118
  19. Les vantaux restaurés portent, dans leur partie supérieure, des trèfles sculptés, et dans leur partie inférieure, de fausses fenêtres étroites semées de cœurs. Le vantail de droite comporte un guichet.
  20. La façade du Palais Jacques Cœur est-elle authentique ?, sur jacques-coeur-bourges.com
  21. Inventaire général des richesses d'art de la France, E. Plon, , p. 99.
  22. Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 12.
  23. Entre le défenseur tirant à l'arbalète et le sonneur de trompette, une hypothèse hasardeuse voit dans le porte-oriflamme une image de Jeanne d'Arc lors du siège d'Orléans. Cf Jean Favière, L'hôtel de Jacques Cœur à Bourges, Caisse nationale des monuments historiques et Picard, , p. 124
  24. Ces arcades encadrent des fausses fenêtres à meneaux et à accolades. Dans l'embrasure de la fenêtre centrale, un couple de bourgeois ou nobles joue aux échecs. Dans les fenêtres de part et d'autre, apparaissent un couple analogue qui prend des fruits dans une corbeille. La partie supérieure du manteau est ornée d'une frise partagée en six compartiments par l'extrémité fleuronnée des accolades et par des clochetons. Elle représenterait « une parodie de tournoi dont les chevaliers sont des paysans qui annoncent Don Quichotte : montés sur des baudets, ils emploient en guise de boucliers et de lances des fonds de paniers et des bâtons. D'aucuns ont voulu considérer cette scène burlesque comme une satire de la chevalerie, mais il nous paraît difficile d'admettre que Cœur, anobli depuis peu, se soit délibérément donné cette licence, quoi qu'il pensât des nobles seigneurs qui étaient aussi ses clients ». Cette représentation est plus probablement une allusion aux jeux de la quintaine. Cf Romain Roussel, Jacques Cœur le Magnifique, Berger-Levrault, , p. 70
  25. Georges Hardy, Alfred Gandilhon, Bourges et les abbayes et châteaux du Berry, Librairie Renouard, , p. 61
  26. « Il faut insister sur le fait qu'en France cette mode des galeries-promenoirs ne se répandit qu'au XVIe siècle, avec les Guerres d'Italie. Mais Jacques Cœur avait voyagé, observé, retenu, et ces innovations architecturales montrent bien qu'il étudiait lui-même les plans et qu'il sut, en tout cas, convaincre ses architectes de juxtaposer le vieux style au nouveau et les éléments les plus conventionnels à ses propres souvenirs ». Cf Georges Bordonove, Jacques Cœur et son temps, Pygmalion, , p. 122
  27. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 243.
  28. Jean Mesqui, « L'étuve du Palais Jacques Cœur de Bourges (Cher) », Bulletin monumental, vol. 159, no 1,‎ , p. 29-31 (lire en ligne Accès libre)
  29. Georges Bordonove, Jacques Cœur et son temps, Pygmalion, , p. 111
  30. Propriétaire de mines, il aurait fréquenté les alchimistes férus de métallurgie. Il a beaucoup commercé avec les pays arabes et « infidèles », l'alchimie trouvant son origine dans ces contrées. Sa richesse serait due à sa découverte de la pierre philosophale.
  31. Roland Narboux, Les Alchimistes de Bourges, CPE Éditions, , p. 47.
  32. ,Jean-Christophe Rufin, Le Grand Cœur, éd. Folio, 2014, p. 470.
  33. La cheminée permettait d'approvisionner à sa gauche le foyer ouvert mural qui chauffait à blanc la pièce voisine au sol recouvert de dalles de porphyre. La vapeur chaude élevait la température des dalles de cette salle chaude à hypocauste. En hauteur à gauche du foyer, deux bacs permettaient d'alimenter des lavabos, à l'intérieur de la salle chaude, en eau bouillante ou en eau froide. Les eaux de condensation de la salle chaude étaient recueillies dans un caniveau débouchant dans une canalisation sous les bacs chargée de l'évacuation de ces eaux à travers le mur. Cf Jean Mesqui, « L'étuve du Palais Jacques Cœur de Bourges (Cher) », Bulletin Monumental, vol. 159, no 1,‎ , p. 29-31 (lire en ligne)
  34. Dite aussi tour du Trésor en raison de la présence de la « chambre de trésor » au troisième niveau, elle constituait le donjon, comme le rappellent sa base massive tronconique à contreforts et son couronnement par une tour hexagonale, terminée par un terrasson circulaire bordé de créneaux, primitivement surmontée par un comble couvert en ardoises et qui a été rasé lors de la restauration en 1890. Elle est flanquée d'une tourelle en poivrière renfermant un escalier à vis. Cf Paul Gauchery, Albert Grossouvre, Robert Gauchery, Le Palais Jacques-Coeur, Desquand, , p. 16
  35. Martine Pesez, « Au palais Jacques-Coeur, des travaux faits pour durer cent ans », sur leberry.fr,
  36. Dans la chambre des Galées, le haut-relief du tympan au-dessus de la porte représente une galéasse : sa carène construite à clin porte trois mâts. Elle est munie d'un château avant et arrière, d'un gouvernail axial fixé à l'étambot. L'originalité du type, selon Éric Rieth (spécialiste d’archéologie nautique médiévale et moderne), « vient d'un mélange de traditions ponantaises et levantines : parmi les premières, la quasi-symétrie des extrémités de la coque, la structure en apostis débordant le plat-bord, les vergues d'un seul tenant ; parmi les secondes, l'importance de la hune en raison de sa fonction militaire, les voiles dites latines, la disposition des six rameurs placés au premier plan par le sculpteur ». Cf Romain Roussel, Jacques Cœur le Magnifique, Berger-Levrault, , p. 124-125
  37. Le manteau de la cheminée monumentale (détruite vers 1820 pour accueillir la salle d'audience de la Cour d'appel et reconstituée en 1940 par l'architecte en Chef des Monuments Historiques) représente un château fort ou une enceinte urbaine défensive. Sa frise est ornée de buissons de roses fleuries et de touffes d'iris, fleurs favorites de Charles VII. Le bandeau est décoré de feuilles de chou frisé et d'un bestiaire foisonnant représentant des animaux sauvages, domestiqués, de compagnie ou de ménagerie (ronde des singes, cochons, chèvres, tortues, grenouilles, moutons, souris, escargots, chauve-souris, ânes, ibis…). Toujours en hommage au roi, l'argentier fait sculpter au-dessus de la porte un tympan fleurdelisé surmonté de la biche et du cerf ailés (emblématiques de Marie d'Anjou et Charles VII) reposant sur un lit d'herbe fleurie, et un linteau avec la tête d'un faon couchée sur un créneau (emblème du dauphin). Cf Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, , p. 56
  38. Autour de la marmite, pendue à la crémaillère : un homme, armé d'un pilon, broie dans un mortier quelque épice, un marmiton tourne la broche et une femme nettoie un plat circulaire.
  39. Cette peinture en grisaille et jaune d'argent représente une nef faisant son entrée dans le port d'Aigues-Mortes. Son unique mât fortement haubanné porte une grand-voile carrée. Ce grand navire comporte une barque de servitude placée à l'arrière du pont du gaillard. Cf Romain Roussel, Jacques Cœur le Magnifique, Berger-Levrault, , p. 125
  40. Sous l'arc en accolade se trouve une angelote portant la devise de Jacques Cœur.
  41. La chambre du trésor forme un espace octogonal couvert d'une voûte d'ogive qui retombe sur des culots mêlant des sujets sans liens apparents entre eux. Le cul-de-lampe le plus connu de tous tant par son sujet que par les interprétations légendaires ou tendancieuses qui en ont été faites, est celui orné d'un bas-relief de Tristan et Iseult. Le roi Marc, caché dans la frondaison d'un chêne, veut surprendre le rendez-vous clandestin entre sa femme Iseut couchée près d'une fontaine, et Tristan (suivi par un fou avec une marotte dans la main droite). Le visage du roi Marc se reflète à la surface de l'eau de la vasque cubique, ce qui permet aux amants de n'échanger que des propos anodins. Selon les archivistes et historien Alfred Gandilhon et Georges Hardy, dans leur livre Bourges et les abbayes et châteaux du Berry publié en 1926, ce culot a été inséré par Jacques II Cœur, le petit-fils de l'argentier, pour faire une allusion aux prétendus rapports entre Jacques Cœur et Agnès Sorel, favorite de Charles VII. Jacques II Cœur se serait ainsi vengé de la disgrâce de son grand-père en évoquant le roi cocu. Cf Alfred Hiver de Beauvoir, « Le bas-relief de la chambre du trésor de hôtel Jacques-Cœur », Mémoires de la Société des antiquaires du Centre 1868, vol. 2,‎ , p. 1-20 (lire en ligne), dessin, Romain Roussel, Jacques Cœur le Magnifique, Berger-Levrault, , p. 256

Voir aussi

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Bibliographie

Par ordre chronologique de publication.

  • François-Alexandre Hazé, « Hôtel Jacques-Cœur », dans Notices pittoresques sur les antiquités et les monumens du Berri, Bourges/Paris, Just Bernard libraire/Just Tessier libraire, (lire en ligne sur Gallica), p. 20-48, planches 10 à 37
  • Paul Gauchery, « L'Hôtel Jacques-Cœur de Bourges : Nouveaux documents sur son état primitif, ses restaurations, ses mutilations », Mémoire de la Société des antiquaires du Centre, vol. 38,‎ 1917-1918, p. 155-188 (lire en ligne sur Gallica)
  • Georges Hardy et Alfred Gandilhon, Bourges et les abbayes et châteaux du Berry, Librairie Renouard, (lire en ligne), p. 53-66
  • Alfred Grandilhon et Robert Gauchery, « Hôtel Jacques Cœur », dans Congrès archéologique de France. 94e session. Bourges. 1931, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne sur Gallica), p. 56-104
  • Christian de Mérindol, « La Piétà de Nouans et le triptyque de l'hôtel Jacques-Cœur à Bourges », Revue de l'Art, no 67,‎ , p. 49-58 (lire en ligne)
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), « Hôtel Jacques-Cœur », dans Le guide du patrimoine Centre Val de Loire, Paris, Hachette, , 733 p. (ISBN 978-2-01-018538-0), p. 213-220
  • Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Paris, Éditions du Patrimoine, (ISBN 978-2-85822-609-2)
  • Collectif, « Hôtel Cujas-Musée du Berry », dans Le guide Bourges ville d'art et d'histoire : Musées, Monuments, Promenades, Paris, Éditions du patrimoine, , 152 p. (ISBN 978-2-7577-0131-7), p. 82-85
  • Alain Salamagne, « Le palais Jacques-Cœur de Bourges », dans Congrès archéologique de France. 176e session. Cher. Gothique flamboyant et Renaissance en Berry. 2017, Paris, Société française d'archéologie, , 413 p. (ISBN 978-2-901837-81-7), p. 215-233

Articles connexes

Liens externes