En mathématiques, un magma est une des structures algébriques utilisées en algèbre générale. Un magma est par définition un ensemble muni d'une loi de composition interne.
Un magma est un ensemble M {\displaystyle M} muni d'une loi de composition interne ⋆ {\displaystyle \star } , noté alors ( M , ⋆ ) {\displaystyle (M,\star )} ou simplement M {\displaystyle M} .
Aucun axiome n'est imposé. La loi de composition peut être notée additivement, multiplicativement, mais aussi sans aucun signe, par simple juxtaposition.
On dit que le magma ( M , ⋆ ) {\displaystyle (M,\star )} est :
Si ( M , ⋅ ) {\displaystyle (M,\cdot )} et ( N , ⋆ ) {\displaystyle (N,\star )} sont des magmas, un morphisme de magmas, ou homomorphisme de magmas, de ( M , ⋅ ) {\displaystyle (M,\cdot )} dans ( N , ⋆ ) {\displaystyle (N,\star )} est par définition une application f de M dans N telle que, pour tous éléments x, y de M, on ait
f ( x ⋅ y ) = f ( x ) ⋆ f ( y ) . {\displaystyle \qquad f(x\cdot y)=f(x)\star f(y).}Si, de plus, f est une bijection, la réciproque de f est un morphisme de magmas de ( N , ⋆ ) {\displaystyle (N,\star )} dans ( M , ⋅ ) {\displaystyle (M,\cdot )} et on dit que f est un isomorphisme de magmas. La réciproque d'un isomorphisme de magmas est un isomorphisme de magmas.
Si le contexte est assez clair, on dit « morphisme » tout court plutôt que « morphisme de magmas », mais il y a des cas où cela pourrait prêter à confusion. Par exemple, un morphisme de magmas entre monoïdes n'est pas forcément un morphisme de monoïdes.
⋆ {\displaystyle \star } | 0 | 1 | 2 |
---|---|---|---|
0 | 0 | 0 | 0 |
1 | 0 | 0 | 1 |
2 | 0 | 2 | 2 |
Pour tout ensemble X {\displaystyle X} , il est possible de construire un ensemble M X {\displaystyle M_{X}} qui contient X {\displaystyle X} et qui est un magma pour la loi ∙ {\displaystyle \bullet } définie par : a ∙ b = ( a , b ) {\displaystyle a\bullet b=(a,b)} . Cet ensemble doit nécessairement contenir
M X {\displaystyle M_{X}} peut être décrit comme l'ensemble des mots parenthésés construits à partir des éléments de X {\displaystyle X} , l'opération ∙ {\displaystyle \bullet } étant une concaténation non associative.
Bourbaki décrit cet ensemble comme l'union des ensembles de mots de longueur n {\displaystyle n} pour n {\displaystyle n} appartenant à N {\displaystyle \mathbb {N} } . Il définit par récurrence l'ensemble des mots de longueur n {\displaystyle n} , M n ( X ) {\displaystyle M_{n}(X)} comme l'ensemble somme des ensembles M p ( X ) × M n − p ( X ) {\displaystyle M_{p}(X)\times M_{n-p}(X)} pour 1 ⩽ p ⩽ n − 1 {\displaystyle 1\leqslant p\leqslant n-1} : un mot de longueur n est la concaténation d'un mot de longueur p {\displaystyle p} et d'un mot de longueur n − p {\displaystyle n-p} .
Cet ensemble s'appelle le magma libre construit sur X {\displaystyle X} .
Ce magma libre construit sur X {\displaystyle X} possède la propriété universelle suivante: si f {\displaystyle f} est une application de X {\displaystyle X} vers un magma M {\displaystyle M} , il existe une unique extension de f {\displaystyle f} , f ~ {\displaystyle {\tilde {f}}} , qui soit un morphisme de magma de M X {\displaystyle M_{X}} vers M {\displaystyle M} .
Le terme magma a été introduit pour la première fois dans le contexte de l'algèbre générale par Nicolas Bourbaki.
L'ancienne appellation « groupoïde de Ore », introduite par Bernard Hausmann et Øystein Ore en 1937 et parfois utilisée jusque dans les années 1960, est aujourd'hui à éviter ,,, l'usage du terme groupoïde étant aujourd'hui réservé à la théorie des catégories, où il signifie autre chose.