Jean-Baptiste-René Robinet

Jean-Baptiste-René RobinetBiographie
Naissance 25 juin 1733
Rennes
Décès 24 mars 1820 (à 86 ans)
Rennes
Nationalité française
Activités Philosophe, traducteur, naturaliste, encyclopédiste

Jean-Baptiste-René Robinet, né le 25 juin 1733 à Rennes où il est mort le 24 mars 1820, est un philosophe naturaliste français, connu pour avoir été l’un des précurseurs de la théorie de l'évolution et l’un des continuateurs de l’Encyclopédie de Diderot.

Sa vie

Il est le deuxième fils de Jean-Baptiste Robinet, huissier au parlement de Rennes, et Louise de Chateaugiron.

Il entre au noviciat jésuite de Paris en 1749; en 1751-52, il poursuit ses études au collège Louis le Grand ; en 1753-54, il est professeur de 6e et en 1754-55 responsable de chambre d’internat au collège d’Arras. Il figure une dernière fois dans les catalogues de la compagnie de Jésus en 1755-56 comme répétiteur au Collège de La Flèche. Puis il quitte la compagnie .

Il vit en Hollande de 1760 à 1769. Il se marie à Amsterdam vers le mois de mars 1760 avec Gesina Regtering, « fille d'un riche marchand hollandais ».

Son œuvre

Image dans Vue philosophique de la gradation naturelle des formes de l'etre, ou Les essais de la nature qui apprend a faire l'homme (1768)

Dans son ouvrage De la Nature, paru en 1761, Robinet formule l’idée que les organismes vivants se transforment de manière à former une chaîne ininterrompue, idée qu’il développe dans ses Considérations philosophiques de la gradation des formes de l’être, ou les essais de la nature qui apprend à faire l’homme et dans son Parallèle de la condition et des facultés de l’homme avec la condition et les facultés des autres animaux, parus en 1768 et 1769.

Il écrit ainsi : « Dans la suite prodigieusement variée des animaux inférieurs à l’homme, je vois la Nature en travail avancer en tâtonnant vers cet Être excellent qui couronne son œuvre. Quelque imperceptible que soit le progrès qu’elle fait à chaque pas, c’est-à-dire à chaque production nouvelle, à chaque variation réalisée du dessein primitif, il devient très sensible après un certain nombre de métamorphoses. Lorsqu’on étudie la machine humaine, cette multitude immense de systèmes combinés en un seul, cette énorme quantité de pièces, de ressorts, de puissances, de rapports, de mouvements, dont le nombre accable l’esprit, quoiqu’il n’en connaisse que la moindre partie, on ne s’étonne pas qu’il ait fallu une si longue succession d’arrangements et de déplacements, de compositions et de dissolutions, d’additions et de suppressions, d’altérations, d’oblitérations, de transformations de tous les genres, pour amener une organisation aussi savante et aussi merveilleuse. »

Robinet n’est toutefois que l’un des nombreux précurseurs de la théorie transformiste telle qu’elle se cristallise dans les travaux de Darwin. Il reste cependant imprégné du théologisme finaliste, se servant ainsi de l'échelle des êtres pour affirmer la supériorité de la race blanche sur le reste de l'espèce humaine.

Robinet est également l’un des continuateurs de l’Encyclopédie, dont il fait paraître, en 1776-1777, un Supplément en quatre volumes, en collaboration notamment avec Charles-Joseph Panckoucke. Il participe en outre à l’édition en 30 tomes du Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique, ou Bibliothèque de l’homme-d'état et du citoyen, en 1777-1783.

On doit par ailleurs à Robinet, qui a été censeur royal avant la Révolution, de nombreuses traductions, en particulier de David Hume et de Johann Joachim Winckelmann.

Ouvrages

Traductions

Notes

  1. Archives municipales de Rennes, registre de la paroisse St Germain de Rennes, 25 juin 1733, baptême de René Jean-Baptiste Robinet né à 4 heures du matin. Numérisé. La notice d'A. Nabarra comme l'article de F. Badelon indiquent des dates erronées.
  2. Françoise Badelon, « Jean-Baptiste Robinet, un libraire-philosophe », dans Henri Duranton (dir.), Le pauvre diable : destins de l'homme de lettres au XVIIIe siècle : colloque international, Saint-Étienne, les 15, 16 et 17 septembre 2005, 2006, p. 158-159.
  3. Considérations philosophiques de la gradation des formes de l’être, ou les essais de la nature qui apprend à faire l’homme, 1768, pp. 3-5.
  4. Voir par exemple James Foard, The Nebulous Hypothesis: A Study of the Philosophical and Historical Implications of Darwinian Theory, 1996. Extrait en ligne
  5. Guillaume Lecointre, Guide critique de l'évolution, Belin, 2009, p. 47

Bibliographie

Liens externes