Isabelle Stengers

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Isabelle StengersIsabelle StengersBiographie
Naissance 1949
Ville de Bruxelles
Nationalité belge
Formation Université libre de Bruxelles (en)
Activités Philosophe, scénariste, conférencière, chimiste, professeure d’université, écrivaine
Père Jean Stengers
Fratrie Marie-Laure Stengers
Autres informations
A travaillé pour Université libre de Bruxelles
Influencée par Félix Guattari, Donna Haraway, Ilya Prigogine

Isabelle Stengers, née en 1949 à Bruxelles, est une philosophe belge. Spécialiste de la pensée de Whitehead et de philosophie des sciences. Inspirée par la pensée de Félix Guattari et de Donna Haraway, elle développe une conception constructiviste du savoir scientifique et une écologie des pratiques attentives aux phénomènes d'interdépendance dans le monde vivant.

Aperçu biographique

Licenciée en chimie de l'université libre de Bruxelles (ULB), lectrice de Whitehead, de Simondon et de Starhawk, collaboratrice régulière de la revue Multitudes, Isabelle Stengers enseigne la philosophie des sciences à l'ULB. Elle est aussi membre du comité d'orientation de la revue d'écologie politique Cosmopolitiques. En 1990, elle est à l'origine, avec Philippe Pignarre, de la création de la maison d'édition Les Empêcheurs de penser en rond Elle est la fille de l’historien Jean Stengers.

Distinctions

Axes de recherches

Isabelle Stengers se fait connaître dès son premier ouvrage (alors qu'elle est encore doctorante), La Nouvelle Alliance (1979), coécrit avec le prix Nobel de chimie Ilya Prigogine, consacré notamment à la question du temps et de l’irréversibilité, et qui s'efforce de développer une critique de la rationalité physique issue de Newton (accusé d'avoir désenchanté le monde) et incarnée à l'époque à leurs yeux par Jacques Monod. L'ouvrage, qui essaie de fonder une nouvelle physique (avec Prigogine en lieu et place de Newton et faisant de la thermodynamique un nouveau principe d'explication général), fut un succès de librairie à son époque mais suscita aussi une controverse. Stengers revint d'ailleurs sur certaines audaces de cette thèse dans ses Cosmopolitiques.

Elle s'intéresse ensuite, en faisant appel entre autres aux théories de Michel Foucault et de Gilles Deleuze, à la critique de la prétention autoritaire de la science moderne. Stengers souligne ainsi l'omniprésence de l'argument d'autorité dans la science, ainsi lorsqu'on fait appel aux « experts » pour trancher le débat, comme s'il n'y avait pas de réel différend politique à la source du débat lui-même. Il est important de noter qu'elle ne fait aucunement partie de la mouvance déconstructionniste, pour qui la science ne serait qu'un ensemble de conventions verbales et construits sociaux. Elle développe une approche critique du positivisme et affirme l'importance du récit dans la constitution et la présentation du savoir scientifique, car celui-ci autorise son intelligibilité,. L'intérêt qu'elle porte à la science-fiction s'inscrit dans cette volonté d'échapper au scientisme et au moralisme par la stimulation de l’imaginaire et une réflexion sur les possibles.

Puis elle travaille sur la critique de la psychanalyse et, notamment, de la répression, par cette dernière, de l'hypnose, rencontrant par ce biais Léon Chertok. Elle est aussi amenée à contribuer au corpus Le Livre noir de la psychanalyse, où elle rencontre un autre auteur de cet ouvrage, l'ethnopsychologue Tobie Nathan, avec qui elle rédige ensuite un exposé de ses idées sur la psychothérapie.

Elle se consacre depuis une quinzaine d’années à une réflexion autour de l’idée d’une écologie des pratiques, d’inspiration constructiviste. En témoignent les sept volumes des Cosmopolitiques, publiés aux Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, mais aussi ses livres consacrés à la psychanalyse (La Volonté de faire science, 1992), à l’hypnose (L’Hypnose entre science et magie, 2002), à l’économie et à la politique (La Sorcellerie capitaliste, avec Philippe Pignarre, 2005), ou encore à la philosophie (Penser avec Whitehead, 2006). Sa conception de l'écologie met l'accent sur les liens et les interdépendances qui existent dans le monde vivant, sans nier leur part de conflictualité, ainsi que sur la nécessité de penser les interconnexions entre les pratiques, notamment entre science et politique.

Selon L'Humanité, « ses travaux, très denses et créatifs, sont une bouffée d’oxygène intellectuelle pour penser un autre monde possible et une source stimulante pour vivre les luttes anticapitalistes. »

Activité politique et prise de position

Elle est active dans le parti Verts pour une gauche alternative (VEGA), un mouvement politique belge francophone issu de la scission d'une partie de l'aile gauche d'Ecolo en mai 1986. Lors des premières élections régionales bruxelloises en juin 1989, VEGA tenta de présenter une liste sous le sigle VERTS, mais Ecolo, qui avait entre-temps enregistré le sigle, déposa plainte et la liste dut porter la dénomination VERS-GA. Elle était emmenée par la seule personnalité membre de ce parti, Isabelle Stengers. Elle obtint 2 558 voix, soit 0,58 % des suffrages, et aucun siège.

Elle est rangée par la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) parmi les « tenants de la gauche libertaire, anti-autoritaire » soutenant le Parti du travail de Belgique

En juin 2017, elle cosigne avec une vingtaine d'intellectuels une tribune de soutien à Houria Bouteldja dans le journal Le Monde, qui affirme notamment que « ce qui est visé à travers la violence des attaques qui la ciblent, c’est l’antiracisme politique dans son ensemble ». Ce texte est décrit par Jack Dion, journaliste à Marianne, comme étant « ahurissant d’allégeance à une dame qui a exposé son racisme au vu et au su de tous ».

En 2022, elle fait partie des 20 coprésidents de l'association appui financier des Soulèvements de la Terre.

Publications

Contributions en colloques et congrès

Ouvrages personnels

Ouvrages en collaboration

Direction scientifique d’ouvrages collectifs

Contributions dans des ouvrages collectifs

Préfaces et postfaces

Entretiens

Audiovisuel

Scénariste

Débats télévisés

Références

  1. Liste des articles parus dans la revue Multitudes.
  2. Notice biographique sur le site de l'ULB.
  3. Isabelle Stengers, scientifique et philosophe, notice biographique sur le site de France Inter.
  4. Emanuel Bertrand, « La Nouvelle alliance, ou la chute de Newton ? », sur France Culture, 16 décembre 2023.
  5. Fanny Carmagnat, « L'invention des sciences modernes (Isabelle Stengers) », Réseaux', vol. 12, n°65, 1994, pp. 129-131, Lire en ligne
  6. Stengers & Schaffner, 2019, p. 23.
  7. Stengers & Schaffner, 2019, p. 70.
  8. Stengers & Mathieu , 2000, p. 53.
  9. Stengers & Schaffner, 2019, p. 60.
  10. Pierre Chaillan, Isabelle Stengers : « La gauche a besoin de manière vitale que les gens pensent », humanite.fr, 15 juillet 2013
  11. Stany Grelet, Philippe Mangeot et Mathieu Potte-Bonneville, « Une politique de l’hérésie. Entretien avec Isabelle Stengers », Vacarme, no 19, printemps 2002
  12. Résultats officiels des élections régionales bruxelloises de juin 1989
  13. Sandrine Pauwels, L'Edito politique, rtbf.be, 28 janvier 2014
  14. « Vers l’émancipation, contre la calomnie : En soutien à Houria Bouteldja et à l’antiracisme », sur lemonde.fr, 20 juin 2017 (consulté le 20 juin 2017)
  15. Jack Dion, Touche pas à ma raciste ! (ces intellectuels qui soutiennent Houria Bouteldja), marianne.net, 20 juin 2017
  16. Avec les Soulèvements de la Terre, nous continuerons à alimenter une eau vive qui partout frémit, Libération, tribune de des coprésidents de l'Association de défense des terres, 1e avril 2023

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes