Dans le monde d'aujourd'hui, Indicatrice d'Euler est devenu un sujet d'une grande pertinence et d'un grand intérêt pour divers secteurs de la société. L'impact de Indicatrice d'Euler s'est reflété dans de multiples domaines, de la politique à la technologie, en passant par la culture et l'économie. Il est indéniable que Indicatrice d'Euler a suscité un profond débat et suscité un grand intérêt dans le monde entier. Tout au long de cet article, nous explorerons différents aspects liés à Indicatrice d'Euler, analysant son influence dans divers contextes et sa pertinence aujourd'hui.
« Fonction phi d'Euler » redirige ici. Ne pas confondre avec Fonction d'Euler.
L'indicatrice d'Euler est aussi appelée indicateur d'Euler, fonction phi d'Euler ou simplement fonction phi, car la lettre (ou ) est communément utilisée pour la désigner.
Leonhard Euler a le premier étudié cette fonction dans les années 1750, mais tout d'abord sans lui donner de nom[1]. Ce n'est qu'en 1784, dans un article où il reprend l'étude de cette fonction, qu'il utilise pour la dénoter la lettre grecque π, sans parenthèses autour de l'argument : denotet character πD multitudinem istam numerorum ipso D minorum, et qui cum eo nullum habeant divisorem communem[2]. C'est finalement en 1801 que Carl Friedrich Gauss introduit la lettre grecque ϕ, dans les Disquisitiones Arithmeticae (art. 38)[3], toujours sans user de parenthèses autour de l'argument ; il écrit ainsi ϕA pour ce qui est noté maintenant ϕ(A). De nos jours, on emploie la lettre grecque phi minuscule en italiqueϕ ou φ.
En 1879, J. J. Sylvester invente le terme de totient pour désigner cette fonction[4], de sorte qu'elle est généralement désignée sous le terme de « Euler's totient function » dans les écrits anglophones. Le terme totient est employé pour la fonction totient de Jordan, qui est une généralisation de l'indicatrice d'Euler.
φ(8) = 4 car parmi les nombres de 1 à 8, seuls les quatre nombres 1, 3, 5 et 7 sont premiers avec 8 ;
φ(12) = 4 car parmi les nombres de 1 à 12, seuls les quatre nombres 1, 5, 7 et 11 sont premiers avec 12 ;
un entier p > 1 est premiersi et seulement sitous les nombres de 1 à p – 1 sont premiers avec p, c.-à-d. si et seulement si φ(p) = p – 1 ;
φ(1) = 1 car 1 est premier avec lui-même (c'est le seul entier naturel qui vérifie cette propriété, si bien que pour tout entier n > 1, on peut remplacer non seulement m ∈ ℕ* par m ∈ ℕ mais m ≤ n par m < n, dans la définition ci-dessus de φ(n)).
On trouvera ci-dessous les 99 premières valeurs de la fonction φ (suite A000010 de l'OEIS).
où chaque pi désigne un nombre premier et ki un entier strictement positif : on peut le déduire du théorème précédent[5] ou, plus élémentairement, du principe d'inclusion-exclusion.
En 2025, on ne connaît pas d’algorithmeefficace pour calculer l’indicatrice d’Euler d’un entier n donné. L’expression ci‐dessus requiert de calculer les facteurs premiers de n, ce qui est réputé difficile : les meilleurs algorithmes de factorisation connus ont une complexité sous‐exponentielle.
Le problème du calcul de l’indicatrice d’Euler est plus général que le problème RSA car il permet de résoudre facilement ce dernier. Par conséquent, la connaissance d’un algorithme de calcul efficace casserait la sécurité du système cryptographique RSA.
Contrairement au produit d'Euler et la formule de la somme des diviseurs, Celle-ci ne requiert pas de connaître les facteurs de n. Cependant, elle implique le calcul du PGCD de n et de tous les entiers positifs inférieurs à n, ce qui suffit par ailleurs à donner la factorisation.
Autres propriétés
Arithmétique modulaire
L'indicatrice d'Euler est une fonction essentielle de l'arithmétique modulaire ; elle est à la base de résultats fondamentaux, à la fois en mathématiques pures et appliquées.
Pour tout entier n > 2, φ(n) est pair et la somme de tous les entiers positifs inférieurs et premiers à n est égale à n φ(n)/2.
En effet, m ↦ n – m est une bijection entre les entiers premiers à n compris entre 0 (ou 1) et n/2 et ceux compris entre n/2 et n, et n/2 peut être entier mais pas premier à n.
Dans le groupe (ℤ/nℤ, +), les éléments d'ordre d (un diviseur de n) sont les générateurs du sous-groupe engendré par n/d. Si les éléments de ℤ/nℤ sont partitionnés selon leurs ordres, on obtient donc[7] :
Les deux formules φ = μ ✻ Id et φ ✻ 1 = Id, présentées ci-dessus, où ✻ désigne la convolution de Dirichlet, permettent de calculer respectivement les fonctions génératrices de Dirichlet et de Lambert.
(où O est le grand O de Landau), en exploitant entre autres des estimations de sommes d'exponentielles dues à I. M. Vinogradov et à N. M. Korobov. À ce jour, c'est toujours la meilleure estimation de ce type démontrée.
Divisibilité des valeurs de phi par un entier quelconque
La propriété qui suit, qui fait partie du « folklore » (c’est-à-dire apparemment dont aucune preuve spécifique n’a été publiée[9]: voir l'introduction de cet article dans laquelle elle est citée comme étant « connue depuis longtemps ») a des conséquences importantes. Par exemple elle exclut la distribution uniforme des valeurs de dans les progressions arithmétiques modulo pour n’importe quel entier .
Pour chaque entier positif , la relation est vérifiée pour presque tout , c’est-à-dire à l’exception de valeurs de lorsque .
Cette propriété est une conséquence élémentaire du fait que la somme des réciproques des premiers congrus à 1 modulo diverge, qui lui-même est un corollaire de la preuve du Théorème de la progression arithmétique.
Croissance de la fonction
Asymptotiquement, on a
pour n'importe quel et .
L'égalité à la borne supérieure est satisfaite chaque fois que n est un nombre premier. Et si on considère la relation
on peut constater que les valeurs de n correspondant aux valeurs particulièrement petites de sont les nprimoriels, c’est-à-dire ceux qui sont le produit d'un segment initial de la suite de tous les nombres premiers. À partir du troisième théorème de Mertens et des inégalités de Tchebychev on peut montrer que l'estimation ci-dessus peut être remplacée par
Un nombre totient est un nombre entier appartenant à l'image de la fonction indicatrice d'Euler : c'est-à-dire un entier m pour lequel il existe au moins un n pour lequel φ(n) = m. La valence ou multiplicité d'un nombre totient m est le nombre de solutions à cette équation[19].
Un nombre nontotient est un entier naturel qui n'est pas un nombre totient. Tout nombre entier impair supérieur à 1 est trivialement un nontotient. Il existe également une infinité de nontotients pairs[20], et chaque entier positif a un multiple qui est un nontotient pair[21].
Un nombre hautement totient est un entier totient dont la multiplicité est supérieure à celle de n'importe quel entier positif inférieur à lui.
La fonction cototient est définie à partir de l'indicatrice d'Euler, comme Id - φ : elle associe à tout entier natureln non nul le nombre n – φ(n). Ce nombre représente le nombre d'entiers compris entre 1 et n (inclus) et qui ne sont pas premiers avecn (de manière équivalente, qui ont avec n au moins un facteur premier commun). À partir de la fonction cototient, sont définies de manière équivalente les nombres cototients, noncototients et hautement cototients.
Un nombre cototient est un nombre entier appartenant à l'image de la fonction cototient : c'est-à-dire un entier m pour lequel il existe au moins un n pour lequel n – φ(n) = m. La valence ou multiplicité d'un nombre cototientm est le nombre de solutions à cette équation.
Un nombre noncototient est un entier naturel qui n'est pas un nombre cototient, c'est-à-dire un entier m n'admettant pas d'antécédent par la fonction cototient. De manière équivalente, exprimé algébriquement, ce sont les entiers m tels que l'équation n – φ(n) = m ne possède pas de solution.
Un nombre hautement cototient est un entier cototient dont la multiplicité est supérieure à celle de n'importe quel entier positif inférieur à lui. De manière équivalente, exprimé algébriquement, ce sont les entiers m tels que l'équation n – φ(n) = m possède plus de solution que chacune des équations n – φ(n) = k pour tout 1 < k < m.
↑(la) L. Euler, « Theoremata arithmetica nova methodo demonstrata », Novi Commentarii academiae scientiarum Petropolitanae, vol. 8, , p. 74-104 (lire en ligne), ou Opera Omnia, Series 1, vol. 2, p. 531-555. Le traité a été présenté devant l'Académie de Saint-Pétersbourg le 15 octobre 1759. Un traité du même nom a été lu à l'académie de Berlin le 8 juin 1758.
↑(la) L. Euler, « Speculationes circa quasdam insignes proprietates numerorum », Acta Academiae Scientarum Imperialis Petropolitinae, vol. 4, , p. 18-30 (lire en ligne), ou Opera Omnia, Series 1, vol. 4, p. 105-115. Le traité a été présenté devant l'Académie de Saint-Pétersbourg le 9 octobre 1775.
↑(la) Carl Friedrich Gauss, Disquisitiones arithmeticae (lire en ligne).
↑(en) James Joseph Sylvester, American Journal of Mathematics, Johns Hopkins University Press, (lire en ligne), « On certain ternary cubic-form equations », p. 361
↑(en) Wolfgang Schramm, « The Fourier transform of functions of the greatest common divisor », Electronic Journal of Combinatorial Number Theory, vol. A50, no 8(1), (lire en ligne)
↑(en) Richard K. Guy, Unsolved problems in number theory, Springer-Verlag, coll. « Probl. Books Math. », (ISBN978-0-387-20860-2, lire en ligne), p. 144
↑(en) Jozsef Sándor et Borislav Crstici, Handbook of number theory II, Kluwer Academic Publishers, (ISBN978-1-4020-2546-4, lire en ligne), p. 230