Hermann Broch

Hermann BrochHermann Broch en 1909.Biographie
Naissance 1er novembre 1886
Vienne
Décès 30 mai 1951 (à 64 ans)
New Haven
Nationalités autrichienne
américaine
Formation Université de Vienne
Activités Écrivain, philosophe, dramaturge, essayiste
Autres informations
Distinction Bourse Guggenheim (1940)
Archives conservées par Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscrits
Œuvres principales
La Mort de Virgile

Hermann Broch est un romancier, dramaturge et essayiste autrichien, né le 1er novembre 1886 à Vienne (Autriche), mort le 30 mai 1951 à New Haven (Connecticut).

Biographie

Hermann Broch nait dans une famille de la riche bourgeoisie juive industrielle de Vienne où son père possède une usine de textile. En 1907, il est diplômé de l'école d'ingénieurs textiles de Mulhouse (alors allemande). Il prend peu après la succession de son père à la tête de l'usine jusqu'en 1927.

Sans qu'il soit possible d'expliquer ses raisons, Broch abandonne la direction de l'usine familiale et suit à partir de 1928 des études de mathématiques, de philosophie et de psychologie. En 1931, Broch se dirige vers le métier d'écrivain (il publie des textes dans des revues depuis les années 1910).

À l'âge de quarante-cinq ans, en 1931, Broch publie son premier roman, la trilogie Les Somnambules (Die Schlafwandler), il y développe une nouvelle forme de narration sur le thème prémonitoire du délabrement des valeurs de la société contemporaine à travers un tableau de l'Empire allemand durant le règne de Guillaume II de 1888 à 1918.

Broch s'intéresse aussi aux questions de philosophie liées à la culture, à l'apprentissage, aux savoirs et à la psychologie des masses, marqué par la montée en puissance des fascismes en Europe. Il est proche à cet égard de l'autre grand romancier viennois de l'époque, Robert Musil. Il analyse cet aspect dans La théorie de la folie des masses, opposant la démocratie au nazisme, et refusant d'hypostasier la masse, indiquant à chaque fois la responsabilité de chacun dans ce processus politique et social. De plus, plutôt que d'opposer simplement la rationalité et l'individualisme rationnel des démocraties à l'irrationalité du fascisme, il appelle la démocratie à utiliser les rituels et les mythes afin d'élever les individus vers une rationalité refusant le processus de massification. Par ses écrits, Broch ne désespérait pas d'influencer indirectement les événements contemporains.

Les nazis annexent l'Autriche en 1938 et Broch est arrêté et emprisonné. Avec l'aide de son ami le romancier irlandais James Joyce (Broch est aussi un ami d'Aldous Huxley), il réussit à se faire libérer rapidement et à émigrer aux États-Unis. Après avoir reçu un prix de la Fondation Rockefeller pour ses études sur la psychologie des masses, il obtient un poste de professeur honoraire à l'Université Yale en 1950 avant de mourir un an plus tard sans avoir achevé son travail sur le Tentateur.

Son œuvre majeure, La Mort de Virgile (Der Tod des Vergil) fut publiée en premier aux États-Unis en 1945, dans une traduction anglaise, avant d'être publiée en allemand après la guerre. Ce roman, dans lequel sont inextricablement mêlées réalité et hallucinations, descriptions et méditations, poésie et prose, retrace les derniers jours de la vie du poète romain Virgile, à Brundisium (Brindisi), où il discute longuement avec ses amis et Auguste, essayant d'obtenir de ce dernier qu'il le laisse détruire son manuscrit de l'Énéide, avant de se raviser et de l'offrir à Auguste, puis de se réconcilier à la fin avec sa destinée. Une adaptation radiophonique en a été réalisée par Gwenaëlle Aubry, dans une traduction d'Albert Kohn, le 30 avril 2004 sur France Culture.

Hermann Broch a créé l'image d'« Apocalypse joyeuse » pour désigner le sentiment de désastre imminent et d'effondrement prochain de l'Empire austro-hongrois qui habitait une grande partie de ses citoyens au début du XXe siècle.

Œuvres

Sur une façade de verre est écrit en italiques dans une couleur orangée : « Le poète ne peut rien, on ne l'écoute que lorsqu'il glorifie le monde, mais non quand il le représente tel qu'il est.»Citation d'Hermann Broch, inscrite temporairement sur la façade de verre du Théâtre de la Colline en 2018, à Paris.

Publications posthumes

Liste non exhaustive : beaucoup de ses œuvres, notamment parmi les essais, n'ont pas encore été traduites en français.

Notes et références

  1. « http://hdl.handle.net/10079/fa/beinecke.broch »
  2. Perrine Simon-Nahum, Hermann Broch entre littérature et philosophie. Psychopathologie de l’histoire, La Vie des idées, 29 janvier 2009.
  3. Lettre à Hans Sahl du 11 novembre 1943, cité par Perrine Simon-Nahum, art. cit..
  4. Selon l'historien américain William M. Johnston dans Vienne Impériale (p. 197), éditions Fernand Nathan, Paris, 1982.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes