Géostratégie

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Le père jésuite Edmund A. Walsh, professeur en géopolitique et fondateur de la School of Foreign Service (en), sort du quartier général des forces américaines d'occupation du Japon en compagnie du général MacArthur, en 1948. Au moment de l'instruction des procès de Nuremberg, Edmund Walsh donne son avis (négatif) concernant l'inculpation de Karl Haushofer, considéré comme le plus éminent géographe militaire allemand de l'époque. (voir plus bas).

La géostratégie est d'après la définition classique du contre-amiral Pierre Célérier, « l'étude des rapports entre les problèmes stratégiques et les facteurs géographiques ».

Elle implique la géographie de chaque État, et sa situation historique et politique en regard de ses voisins, examinées par le biais d'études stratégiques. Son étude relève de la géopolitique, bien que son point de vue se réduise aux aspects militaires et leurs conséquences sur l'enjeu des ressources naturelles, fréquemment objet de conflits d'intérêts.

Caractéristiques

« La politique d'un État est dans sa géographie. »

— Napoléon Bonaparte

Rappels sur la géographie militaire

Symbolisation normée pour identifier un pont dans la nomenclature de l'OTAN pour les systèmes de forces terrestres : emploi pour les cartes militaires. Article détaillé : géographie militaire.

La géographie militaire est une discipline antique, nécessaire aux stratèges comme à l’infanterie, tant pour préparer le renseignement et la défense que les fortifications ou pour la conduite de la guerre (attaque, repli, infiltration ou exfiltration). Les intérêts guerriers ou de protection étaient dans un premier temps ciblés sur les lieux stratégiques (richesses, hydrographie et relief, villes et fortifications, routes, carrefours, ports, défilés, détroits, gués, sols (meubles ou portants), grottes, mines, forêts, bocage, sources et puits dans les zones ou périodes sèches, etc.), mais les facteurs sociaux économiques et de ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, bois, charbon, terres cultivables, métaux, dont uranium, etc.) prennent une importance croissante, car les crises environnementales sont de plus en plus sources de risques des menaces de guerres ou conflit.

La géographie militaire commence depuis peu à intégrer l’analyse a posteriori des risques et dangers des séquelles de guerre (polémosylvofacies, cartographie des zones rouges, étude des forêts de guerre, des munitions immergées, champs de mines, etc.) par exemple pour protéger les soldats, des populations civiles, et pour sécuriser la reconstruction après les conflits.

La géographie militaire dont on a des traces dès les civilisations gréco-romaines (romaine surtout) par des textes et quelques cartes recopiées, a plusieurs fois été renouvelée ; d’abord avec le développement de la cartographie géoréférencée (grâce à la boussole, au sextant et aux systèmes de projection géographique), puis grâce à l’image aérienne et l’imagerie satellitaire.

Les guerres mondiales, fixées par les tranchées ont encore mis en évidence l’intérêt d’une connaissance fine de la nature des sols et sous-sols. Les guerres « coloniales » ont dû affronter des contextes nouveaux, y compris du point de vue sanitaire et écoépidémiologique. Le GPS ayant encore augmenté la réactivité des cartographes et des utilisateurs de carte et permis des frappes plus « chirurgicales » réputées limiter les « dommage collatéraux » (ce qui est discuté dans le cas de l’usage des munitions à uranium ou de destruction d’usines chimiques ou d’industries pétrolières).. La cartographie militaire s’est aussi étendue au XXe siècle aux espaces sous-marins et aux espaces aériens et circum-planétaire (Cf. « guerre des étoiles »).

La carte de base (ancienne carte d’état-major) correspond toujours à celle qui peut être appréhendée par un fantassin en une journée (l’infanterie est souvent dite l’arme de 300 derniers mètres), mais différentes échelles correspondent aux besoins des systèmes d’armes (tir courts, moyens ou à longue distance) et moyens de transport (hélicoptère, avion, navire, sous-marin…). Les indications des cartes varient selon l’usage (le pilote a besoin d’indications précises sur le relief et les obstacles élevés (câbles, lignes électriques.), la donnée géographique et paysagère pouvant aussi être utilisée en simulateurs (image 3xD, de synthèse ou semi-reconstituée) ou adaptée (infrarouge, etc).

L'environnement physique, agricole, naturel, humain et socioéconomique, religieux, et même l’écologie du paysage intéresse les armées qui cherchent à comprendre comment les gens vivent et se déplacent dans l’espace, normalement ou en situation de crise ou conflit. Des domaines nouveaux sont explorés, dont l’urbain et périurbain, qui modifient les notions de blocus, frontière, guérilla, guerre civile… Le rôle ancien des ports et capitales s’est déplacé vers les aéroports et réseaux de communication.

L’IPB (Intelligence Preparation of Battlefield) appuyé sur le SIG (système d’information géographique) est une méthode d’analyse du terrain susceptible de devenir champ de bataille, s’intéresse de plus en plus aux dimensions non environnementales et physiques, tels que les marqueurs sociaux, culturels, économiques ou de conflits. Les outils prospectifs et d’élaboration de scénarios se développent également.

Remarque : Ces approches de la complexité des territoires et de la diversité des lieux ont influencé d’autres secteurs de la gestion de crise (lutte contre les pollutions, plans de secours, lutte anti-drogue, anti-terrorisme, préparation à une pandémie, gestion des espaces aériens ou de certains espaces maritimes, de plus en plus encombrés.

Paul David Régnier rappelle que l’espace géographique est un « acteur des conflits » plus qu’un décor.

Situations géostratégiques de par le passé

Photo de Karl Haushofer posant en compagnie de l'un de ses élèves : l'officier Rudolf Hess, en 1920. Général de brigade de la Grande guerre à la retraite, devenu professeur de géographie à Munich, Karl Haushofer édite la revue Zeitschrift für Geopolitik qui influencera considérablement la réflexion géopolitique allemande du temps de la Reichswehr.

Géostratégie contemporaine

Géostratégies prospectives

Géostratégie liée à la militarisation de l’Espace.

Accès à l'espace proche de la Terre

Article connexe : Militarisation de l'espace.

Dans un contexte projeté où la ressource serait l'accès sécurisé à l'espace, le Air Force Space Command américain aurait développé un projet de construction de base lunaire permanente pour verrouiller à toute autre nation l'accès à la banlieue spatiale proche de la Terre.

Ceci relève de géostratégie prospective appliquée non plus à la géographie terrestre, mais à l'échelon de la planète elle-même; cette vision se rapporte à celle d'un détroit névralgique sur le plan naval.

Continent central et continent périphérique

Une autre théorie a été développée par Zbigniew Brzeziński, conseiller de Jimmy Carter et membre du Conseil national de sécurité des États-Unis : Dans le grand échiquier, ce stratège américain développe l'idée que la domination mondiale s'acquiert avec le contrôle de l'Eurasie, la région la plus prospère et la plus riche du monde, aussi bien par sa démographie que par ses ressources. L'enjeu géopolitique pour les États-Unis serait d'empêcher toute suprématie d'un de ses concurrents directs et équilibrer les puissances que sont l'Union européenne, la Russie et la Chine. On peut citer en exemple le plus grand Empire en termes d'extension territoriale jamais constitué à ce jour, l'empire mongol de Gengis Khan.

Géostratégie du pétrole, notamment : planification de long terme des oléoducs et gazoducs en Asie mineure (résurgence d'un Grand Jeu régional au XXIe siècle); indépendamment des régimes politiques au moment où cette planification se conçoit, elle peut très bien attendre 20 ans pour qu'un changement de régime permette de la concrétiser.

Pérennisation des accès au pétrole

Lire l'article de prospective (également rétrospectif) sur la géopolitique du pétrole.

Métaux

Les métaux deviennent un élément majeur des réflexions géostratégiques des États. À la suite d'une étude remarquablement approfondie menée par l'association des Centraliens en France, Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon révèlent les aspects géostratégiques de la raréfaction des métaux. Une soixantaine de métaux étaient utilisés dans les années 2010, au lieu de moins de 20 dans les années 1970. Les réserves des minerais dans le monde sont limitées (souvent aux alentours d'une quarantaine d'années de production comme le pétrole, quelquefois plus, quelquefois moins. La production est aujourd'hui assez concentrée dans un nombre assez restreint de pays (Chine, Chili, Russie...), quelquefois pour des raisons environnementales : par exemple, la production des terres rares employées dans les matériels électroniques est concentrée à 95 % en Chine à cause de la pollution générée par l'exploitation des gisements.

Simulations de géostratégie

Notes et références

  1. Contre-amiral Pierre Célérier, Géopolitique et géostratégie, p. 59
  2. Atlas stratégique: géopolitique des rapports de forces dans le monde
  3. Thèse de Jean Paul Amat
  4. « Géographie de la ville en guerre - Géographie militaire de la ville en guerre en ex-Yougoslavie », sur fr.gd (consulté le 16 octobre 2021).
  5. Lieutenant-colonel, agrégé de géographie, maître de conférence à Sciences Po, auteur du Dictionnaire de géographie militaire, CNRS éd. - 7 février 2008
  6. charnière : discours New World Order du président Bush père, 1990.
  7. Connue sous le nom d'Advocacy policy (en), elle est décrite par Éric Denécé et Claude Revel dans L'Autre Guerre des États-Unis
  8. Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, Quel futur pour les métaux, Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société, EDP Sciences, chapitres « aspects géostratégiques », p. 105-114

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes