Front de libération nationale kanak et socialiste

Front de libération nationale kanak et socialiste
Image illustrative de l’article Front de libération nationale kanak et socialiste
Logotype officiel.
Présentation
Animateur du Bureau politique Aloïsio Sako (RDO)
Fondation 1984
Siège Nouméa
Organisations politiques concernées Union calédonienne
Parti de libération kanak
Union progressiste en Mélanésie
Rassemblement démocratique océanien
Positionnement Gauche à extrême gauche
Idéologie Indépendantisme kanak
Nationalisme kanak
Socialisme mélanésien
Affiliation internationale Groupe mélanésien Fer de lance
Couleurs rouge, jaune, vert, bleu, noir
Présidents de groupe
Congrès Groupe UC-FLNKS et Nationaliste : Pierre-Chanel Tutugoro
Groupe UNI : Jean-Pierre Djaïwé
Sénat Cécile Cukierman (CRCE-Kanaky)
Représentation
Congrès 25  /  54
Province Sud 9  /  40
Province Nord 19  /  22
Province Îles 10  /  14
Sénateurs (circonscription de la Nouvelle-Calédonie) 1  /  2

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) est un rassemblement de partis politiques de Nouvelle-Calédonie fondé lors du congrès de dissolution du Front indépendantiste du 22 au 24 septembre 1984.

Le FLNKS rassemble quatre partis, l'Union calédonienne (UC) et le Rassemblement démocratique océanien (RDO), ainsi que deux partis membres de l'Union nationale pour l'indépendance (UNI), le Parti de libération kanak (Palika), l'Union progressiste en Mélanésie (UPM)

Roch Wamytan, membre de l'UC, est président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie depuis le 24 mai 2019.

Historique

Mouvement de la lutte pour l'IKS

Le Front de libération nationale kanak et socialiste nait à la suite du Congrès tenu à l'Océanic à Ducos (Nouméa) du 22 au 24 septembre 1984 entrainant en premier la dissolution du Front indépendantiste. Le parti est alors dirigé par Jean-Marie Tjibaou. Il se dote d'une charte fixant notamment l'objectif de ce nouveau mouvement : l'« indépendance kanak socialiste » (IKS).

Dans un premier temps, le FLNKS réunit l'Union calédonienne (UC) du député Rock Pidjot et de Jean-Marie Tjibaou, le Parti de libération kanak (Palika) d'Élie Poigoune et Paul Néaoutyine, le Front uni de libération kanak (FULK) de Yann Céléné Uregeï, l'Union progressiste en Mélanésie (UPM) d'Edmond Nékiriaï et d'André Gopoea, le Parti socialiste calédonien (PSC) de Jacques Violette et l'Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE) de Louis Kotra Uregei.

Le reste de l'année 1984 est marquée par deux événements pour le jeune parti. Tout d'abord, le 18 novembre marque le début de ce qui seront appelés les « Évènements » (l'opposition violente entre partisans et oppposants de l'indépendance dans les années 1980) par un boycott du parti des élections territoriales. Par la suite, le 1er décembre a lieu le Premier congrès du FNLKS à La Conception (Mont-Dore). Lors de congrès, il est décidé la constitution d'un gouvernement provisoire de Kanaky, avec à sa tête Jean-Marie Tjibaou, et l'adoption du drapeau « Kanaky » comme emblème.

Le début d'année 1985 est marqué par deux autres congrès : l'un le 9 février et l'autre le 25-26 mai. Le 2e congrès se déroule à Nakéty (Canala) et c'est lors de celui-ci que le FLNKS précise son organisation en déclarant les Comités de lutte unitaires comme ses instances de base et rejette la proposition d'indépendance-association d'Edgard Pisani. Le 3e congrès a lieu à Hienghène. Celui-ci modère sa position par rapport à Nakéty. Il se dit « prêt à utiliser l'échéance des élections régionales », et donc à revenir dans les institutions officielles. Entre ces deux congrès il est d'abord décidé une sortie du système scolaire français avec la création des « Écoles populaires kanak » (EPK) avant que le FNLKS ne revienne dessus 3 mois plus tard sur cette décisions, laissant aux parents le libre choix entre EPK et écoles publiques ou privées du système français.

Le reste de l'année 1985 est marquée par une déclaration unilatérale d'indépendance par le FNLKS de la Nouvelle-Calédonie mais celle-ci n'est jamais effective tout comme l'adoption d'une constitution par le parti qui n'est pas appliquée. Malgré cette déclaration, le parti participe tout de même aux élections régionales du 29 septembre après l'adoption du statut Fabius-Pisani. Le FNLKS remporte trois des quatre régions créées, mais reste minoritaire à l'échelle du Territoire, la majorité étant détenue par les anti-indépendantistes du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR). Il est à noter que Jean-Marie Tjibaou est élu président de la Région Nord, Léopold Jorédié dans celle du Centre et Yeiwéné Yeiwéné dans les Îles Loyauté : ils sont tous les trois issus de l'UC.

Au cours de l'année suivante se tient le 15 août 1986, un nouveau congrès se tenant à (Lifou). Durant ce congrès, est adopté une motion établissant que le FNLKS ne doit participer à un référendum d'autodétermination que si le scrutin est réservé au seul peupe kanak. Au cours de ce même congrès, l'UC obtient le maintien de l'organisation dans les institutions régionales, alors que les autres composantes souhaitaient revenir au boycott. Une victoire sur le plan international a lieu pour le front le 2 décembre de la même l'année. En effet, grâce au soutien des États membres du Forum des îles du Pacifique et des Pays non-alignés, le FLNKS obtient le vote par l'Assemblée générale des Nations unies (à la majorité des 3/5e de ses membres) de la résolution 41/41 A affirmant « le droit inaliénable du peuple de la Nouvelle-Calédonie à l’autodétermination et à l’indépendance » et inscrivant l'archipel sur la Liste des territoires non autonomes selon l'Organisation des Nations unies.

Les années 1987 et 1988 voient tout d'abord la tenue le 29 mai 1987, du 6e congrès du FNLKS à la tribu de Goa (Ponerihouen). Il y est décidé de boycotter le référendum d'autodétermination du 13 septembre suivant (avec refus par avance de tout statut qui serait adopté à la suite de cela) ainsi que les Jeux du Pacifique Sud devant avoir lieu du 8 au 20 décembre 1987 en Nouvelle-Calédonie, estimant que la nouvelle majorité nationale arrivée au pouvoir en 1986 (RPR-UDF) est trop favorable aux anti-indépendantistes et n'a pas respecté les conditions fixées par les indépendantistes. Dans la poursuite d'une défense sur le plan international, Jean-Marie Tjibaou, au nom du FLNKS, dépose le 18 octobre 1987 à l'ONU un projet de Constitution pour la « République de Kanaky ». Enfin le 2 avril 1988, le FLNKS décide le « boycott actif » des institutions et élections créées par le statut Pons II à la suite du rejet de l'indépendance lors du référendum de 1987 (à 98,3 % des suffrages exprimés, mais avec une participation de 59,1 % des inscrits seulement du fait de l'abstention des indépendantistes).

Des accords de Matignon-Oudinot à celui de Nouméa

Une coalition déchirée

Composantes

Les représentants des quatre composantes au bureau politique du FLNKS en 2017. De g. à dr. : André Gopoea (UPM), Aloïsio Sako (RDO), Jean-Pierre Djaïwé (Palika), Pierre-Chanel Tutugoro (UC), Louis Mapou (Palika) et Seleone Tuulaki (RDO).

Il y a quatre composantes de bases (quatre partis différents aux directions autonomes, normalement cinq, avec le Parti socialiste de Kanaky (PSK), ancien parti socialiste calédonien, mais celui-ci a pratiquement disparu et ne fait plus partie des instances dirigeantes du parti) et deux lignes particulièrement divisées : l'UC, plus radicale quant aux anti-indépendantistes mais défendant l'idée d'une « indépendance association » avec la métropole, et l'UNI, modérée et pour le consensus mais fortement attachée à une totale indépendance et à un modèle économique plutôt marxiste. Ces deux entités semblent pourtant vouloir se rapprocher en vue des législatives de 2007 pour présenter des candidats communs dans les deux législatures et soutiennent tous la candidature de Ségolène Royal à la présidence de la République. De même, ils se sont tous rejoints pour défendre un corps électoral gelé aux seuls natifs calédoniens et à tous citoyens français résidant en Nouvelle-Calédonie depuis au moins 1998 seulement, projet qui a été adopté et inscrit dans la constitution française après avoir été voté tour à tour par l'Assemblée nationale, le Sénat puis le Parlement réuni en Congrès fin février 2007.

Composition du FLNKS
Parti Logo Abv. Idéologie Position Dirigeant Autre alliance politique
Union calédonienne UC Indépendantisme, nationalisme kanak, socialisme mélanésien Gauche Daniel Goa aucun
Parti de libération kanak Palika Indépendantisme, nationalisme kanak, socialisme scientifique Extrême gauche Adolphe Digoué, Jean-Pierre Djaïwé, Charles Washetine UNI
Union progressiste en Mélanésie UPM Indépendantisme, nationalisme kanak, socialisme démocratique Gauche Victor Tutugoro
Rassemblement démocratique océanien RDO Indépendantisme, communautarisme wallisien-futunien Gauche Aloïsio Sako

Union calédonienne

L'Union calédonienne (UC) est le plus ancien parti calédonien toujours existant, fondé en 1953 par le député Maurice Lenormand et deux organisations de défense des intérêts des Kanak inspirées par les missions, l'Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (UICALO) catholique de Rock Pidjot et l'Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français (AICLF) protestante de Doui Matayo Wetta. Il a dominé la vie politique calédonienne de sa création à 1972. Ayant pour devise « Deux couleurs, un seul peuple », son idéologie politique consistait à l'origine à assurer une meilleure répartition des responsabilités politiques entre les différentes communautés du territoire, à défendre l'autonomie au sein de la République française. Il finit par opter pour l'indépendance en 1977, sous la houlette de Maurice Lenormand, Rock Pidjot et de Jean-Marie Tjibaou. L'UC a longtemps constitué la principale composante, et surtout la mouvance la plus modérée (notamment pendant les Évènements, sous la direction de Jean-Marie Tjibaou, où il milite le plus possible pour un retour dans les institutions), du FLNKS. Partisane officiellement d'une « indépendance négociée » depuis 1993 et de la création d'un « État associé » avec la France, elle est plus fortement concurrencée par l'UNI depuis 1999 et est devenue à partir de 2001 la tendance la plus dure de la coalition indépendantiste, appelant à ne faire aucune concession aux anti-indépendantistes et à se tenir exclusivement à l'Accord de Nouméa, même s'il est divisé en plusieurs tendances avec :

L'UC est présidée depuis 2012 par Daniel Goa, initialement soutenu par les ailes Sud, des îles Loyauté et une partie de celle du Nord, mais qui a pris depuis le début de l'année 2015 certaines positions contraires à celles de Roch Wamytan, Gilbert Tyuienon ou Gérard Reignier.

Parti de libération kanak

Le Parti de libération kanak (Palika), parti créé en 1975, n'a pas de président mais un porte-parole (Charles Washetine) ainsi qu'un bureau politique collégial, mais a pour dirigeant traditionnel Paul Néaoutyine. L'un des partis fondateurs du FLNKS en 1984, il incarnait initialement la ligne dure et l'extrême gauche indépendantiste, favorable au boycott des élections et institutions officielles jugées « coloniales », à l'émancipation par la lutte sur le terrain et à la mise en place d'un « socialisme scientifique » laïc et le plus possible dégagé de la coutume dans le cadre d'une économie planifiée. S'étant modéré au cours du temps (surtout à partir de 1997, où il s'est plutôt montré favorable à une reprise des négociations qui aboutiront à l'accord de Nouméa, sans le « préalable minier » fixé alors par la nouvelle direction de l'UC) tout en appelant toujours fermement à l'indépendance et se revendiquant encore marxiste, il est devenu la base de l'UNI avec laquelle il est souvent confondu et de la mouvance la plus modérée et la plus favorable à la concertation avec les anti-indépendantistes au sein du FLNKS depuis 1999.

L'Union nationale pour l'indépendance (UNI) ne fait pas partie du FLNKS, seul le Palika, l'UC, l'UPM et le RDO sont des groupes de pressions du FLNKS. L'Union nationale pour l'indépendance a été formée lors des provinciales de 1995 puis de 1999 à l'origine en tant que liste dissidente du Palika à la liste officielle du FLNKS dominée par l'UC, l'UNI désigne depuis les listes dominées par le parti de Paul Néaoutyine. Elles réunissent généralement l'UPM et, entre 2004 et 2009, le RDO. Les partis de l'UNI prônent la concertation et le consensus avec l'État et les anti-indépendantistes dans le cadre des comités des signataires qui se réunissent régulièrement pour faire le point sur la mise en place de l'Accord de Nouméa. L'UNI est dirigée par Paul Néaoutyine et est une émanation du Palika, membre du FLNKS.

Union progressiste en Mélanésie

L'Union progressiste en Mélanésie (UPM), parti créé en 1974 sous le nom d'Union progressiste multiraciale, il s'agissait à l'origine d'un mouvement de dissidents, essentiellement mélanésiens, de l'UC qui avaient alors quitté ce parti en raison de la mainmise de Maurice Lenormand sur celui-ci et parce qu'il estimait qu'il ne respectait pas assez son slogan de « deux couleurs, un seul peuple » sur le plan de l'émancipation sociale, économique et culturelle des Kanak. C'est un parti assez proche des idées trotskistes, axé avant tout sur les revendications foncières et est l'allié traditionnel du Palika depuis 1999. Son président depuis 2011 et son porte-parole depuis 1998, Victor Tutugoro, est également le porte-parole du bureau du FLNKS (et donc son véritable visage officiel) de 2001 à 2010.

Rassemblement démocratique océanien

Le Rassemblement démocratique océanien (RDO), parti créé en 1994, issu de l'ancienne Union océanienne qui était à l'origine un parti créé pour représenter les intérêts des communautés wallisiennes et futuniennes, le RDO est le seul mouvement indépendantiste issu de ces communautés qui sont généralement traditionnellement hostiles à l'indépendance. Il est présidé par Aloïsio Sako et a offert une base nouvelle au FLNKS dans le Grand Nouméa.

Ligne politique

Dès sa création le FLNKS s'engage dans un processus de « libération nationale » pour aboutir à une « indépendance kanak socialiste » (IKS), dans un premier temps en appelant au « boycott actif » des élections territoriales du 18 novembre 1984, puis en préparant la création d'un gouvernement provisoire. Depuis les accords de Matignon en 1988 et l'accord de Nouméa en 1998, le parti a adopté une ligne plus modérée, appelant officiellement depuis 1994 à une « indépendance négociée », tout en apparaissant de plus en plus divisé. Sur un plan plus général, le FLNKS est généralement proche de la gauche socialiste métropolitaine.

Pour la présidentielle de 2012, tous les partis du FLNKS figurent dans le comité de soutien à François Hollande.

Organisation

La permanence du FLNKS pour la campagne pour le « oui » au référendum de 2018 sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, rue de l'Alma à Nouméa.

Direction

Les présidents du FLNKS ont été :

Congrès

  1. 1er décembre 1984 : La Conception (Mont-Dore).
  2. 9 février 1985 : Nakéty (Canala).
  3. 25-26 mai 1985 : Hienghène.
  4. 18 novembre 1985 : Oundjo (Voh).
  5. 15-17 août 1986 : (Lifou).
  6. 28-29 mai 1987 : Goa (Ponérihouen).
  7. 19-20 février 1988 : Tibarama (Poindimié).
  8. 3-4 décembre 1988 : Ouaré (Hienghène).
  9. 20-21 janvier 1990 : Saint-Louis (Mont-Dore).
  10. 27 avril-28 avril 1991 : Coindé (La Foa).
  11. 1992 : Touho.
  12. 16 janvier 1993 : Yaté.
  13. 5-6 février 1994.
  14. 10 décembre 1994 : Poya.
  15. 9 décembre 1995 : Nouméa.
  16. 27 avril 1997 : Koné.
  17. 14-15 février 1998 : Nakéty (Canala).
  18. 28 avril 1998 : Poindimié.
  19. 19 mars 1999 : Koutio (Dumbéa).
  20. 18 mars 2000 : Maré.
  21. 25 novembre 2000 : Nouméa.
  22. 17 novembre 2001 : L'Embouchure (Ponérihouen).
  23. 22 décembre 2001 : Ouroué (Thio).
  24. 24 mai 2003 : Moindou.
  25. 30 août 2003 : Sarraméa.
  26. 13-14 décembre 2003 : Dumbéa.
  27. 8-9 décembre 2007 : Nakéty (Canala).
  28. 29-30 novembre 2008 : Koné.
  29. 12-13 décembre 2009 : Rivière-Salée (Nouméa).
  30. 4-5 décembre 2010 : Dumbéa.
  31. 24 mars 2012 : Houaïlou.
  32. 23 mars 2013 : Païta.
  33. 7 décembre 2013 : Poya.

Élus

Au Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

Il y a dans le gouvernement Thémereau trois membres indépendantistes du FLNKS, dont 2 UNI-FLNKS et 1 de l'UC. Les 2 élus UNI sont: la vice-présidente du gouvernement Déwé Gorodey (chargée de la Culture, de la Condition féminine et de la Citoyenneté) et Charles Washetine (chargé de l'Enseignement et des Questions relatives à la recherche). L'unique membre UC du gouvernement est Gérald Cortot, chargé du secteur des Transports terrestres et maritimes, des Infrastructures et de l'Énergie, également chargé du Schéma d'Aménagement et de Développement de Nouvelle-Calédonie.

Toutefois, l'union de l'ensemble des groupes du FLNKS permet à celui-ci d'augmenter sa représentation à 4 membres sur 11 au sein du Second gouvernement Martin élu en août 2007 : aux trois membres précédents, qui gardent leurs attributions (Déwé Gorodey obtenant en plus les Affaires coutumières), s'ajoute Pierre Ngaiohni (UC) qui prend en charge les dossiers de la Formation professionnelle et du Transport aérien domestique.

Après les élections provinciales du 10 mai 2009, le FLNKS est une nouvelle fois divisé en deux listes :

De même après les élections provinciales du 11 mai 2014, pour la constitution du 13e gouvernement, deux listes sont avancées le 5 juin 2014, qui de plus n'arrivent pas à s'entendre sur l'attribution de la vice-présidence de l'exécutif qui ainsi, pour la première fois, n'est pas pourvue :

Après la chute, du fait du retour des oppositions politiques au sein du camp non-indépendantiste entre Calédonie ensemble et le Front pour l'unité, le 16 décembre 2014 du précédent exécutif et l'élection le 31 décembre suivant du 14e gouvernement, deux listes sont à nouveau avancées. Les dirigeants des quatre composantes du FLNKS (et malgré de profondes dissensions à ce sujet au sein de l'UC) finissent le 31 mars 2015, après trois mois d'impossibilité d'élire un président à cause des divisions des loyalistes, par annoncer vouloir trancher en faveur de l'un des candidats non-indépendantistes afin « sans aucune contrepartie, de prendre l'initiative de mettre en place un gouvernement opérationnel » pour, selon eux, « finaliser les transferts de compétences », « adopter une stratégie minière et industrielle commune », « engager les réformes économiques, sociales, environnementales et culturelles nécessaires au développement du pays » et « préparer le référendum de sortie prévu par l'accord de Nouméa ». L'élection de Philippe Germain de Calédonie ensemble à la présidence et celle de Jean-Louis d'Anglebermes du FLNKS-UC à la vice-présidence a lieu le 1er avril 2015. Les deux listes issues de formations du FLNKS et leurs élus sont :

Au Congrès

Première mandature (1999-2004)

Depuis 2000, les différentes composantes du FLNKS sont généralement divisés en deux groupes distincts au Congrès, l'un dominé par l'Union calédonienne (7 puis 8 membres de 2000 à 2004) et l'autre par le Palika (11 puis 10 de 2000 à 2004).

Deuxième mandature (2004-2009)

À la suite des élections de 2004, deux groupes FLNKS se sont formés : un groupe UNI-FLNKS de 8 membres présidé par Jean-Pierre Djaïwé et un groupe Union calédonienne de 7 membres présidé par Bernard Lepeu. Ensuite, l'élu de la FCCI Cono Hamu et le dissident de l'UC Jacques Lalié ont rejoint respectivement les groupes UNI-FLNKS et UC qui comptent donc alors 9 et 8 élus. Le FLNKS compte ainsi en fait 16 élus sur 54 de 2004 à 2009, mais les deux groupes adoptent souvent des stratégies distinctes.

Troisième mandature (2009-2014)

À la suite des élections provinciales du 10 mai 2009, les différentes forces du FLNKS, qui n'ont constitué de liste unitaire que dans le Sud, sont de 18 sièges sur 54 dont :

Et le 22 mai suivant, lors de l'élection du bureau du Congrès, si Roch Wamytan est battu par Harold Martin pour la présidence, la liste d'union du FLNKS obtient 3 vice-présidents dont deux UC et une Palika :

Encore une fois, les deux camps forment des groupes distincts :

Roch Wamytan est élu président du Congrès à trois reprises entre 2011 et 2014, d'abord du 1er avril au 1er août 2011 et du 19 août 2011 au 29 août 2012 à la majorité absolue (32 voix sur 54) avec les voix uniquement du groupe « FLNKS » mais aussi des non-indépendantistes du Rassemblement-UMP, de l'Avenir ensemble et du MoDem local, puis du 8 août 2013 à la fin de la mandature le 11 mai 2014, cette fois-ci à la majorité relative avec la totalité des voix indépendantistes (23 voix sur 54), bénéficiant alors de la division en deux candidatures des groupes non-indépendantistes. Cette même division non-indépendantiste permet à une élue du groupe « FLNKS », Ilaïsaane Lauouvéa du RDO, d'être portée à la présidence de la commission permanente.

Quatrième mandature (2014-2019)

Aux élections provinciales du 10 mai 2014, les différentes forces du FLNKS, qui n'ont constitué de liste unitaire (ouverte pour la première fois à l'ensemble des forces nationalistes) que dans le Sud mais qui ont bénéficié de cette stratégie unitaire et du repli électoral du Parti travailliste dans les deux autres provinces, sont de 20 sièges sur 54 dont :

Deux groupes distincts sont à nouveau formés :

La division entre les deux composantes principales du FLNKS se fait alors très forte, avec deux candidatures distinctes à la présidence de l'institution le 23 mai 2014 : le président sortant Roch Wamytan pour le « FLNKS et Nationaliste » (15 voix) et Émile Néchéro pour l'UNI (9 voix), face au candidat unitaire des non-indépendantistes Gaël Yanno qui est élu dès le premier tour (29 voix). De même, deux listes distinctes sont présentées pour l'élection des vice-présidents : le groupe « FLNKS et Nationaliste » en obtient deux sur huit (Caroline Machoro-Reignier de l'UC est 2e vice-présidente et Jacques Lalié de l'UC Renouveau est 6e vice-président), le groupe UNI une (Émile Néchéro est 5e vice-président).

Dans les Assemblées de Province

En Province Sud

Les indépendantistes n'ont obtenu aucun siège dans la Province Sud en 2004, du fait de l'éclatement de leur électorat entre 6 listes dont aucune n'a passé la barre des 5 % nécessaires pour avoir au moins 1 siège: la liste FLNKS dissidente de Roch Wamytan, la liste UNI d'Adolphe Digoué, la liste UC de Charles Pidjot et la liste dissidente de l'ancien président unitaire du FLNKS et de l'UC Roch Wamytan rien que pour le FLNKS, à quoi s'ajoutent les listes indépendantistes non FLNKS des Verts menés par Raphaël Mapou et de la FCCI menée par François Burck.

Pour éviter que ce phénomène ne se reproduise aux élections provinciales, une liste FLNKS a été constituée sous la direction de Roch Wamytan qui a réuni 8,82 % des suffrages exprimés et 4 sièges sur 40 dont :

En Province Nord

Le FLNKS dispose d'une majorité écrasante en Province Nord avec 18 élus sur 22 (11 UNI-FLNKS dont 9 Palika, 1 RDO et 1 UPM ; 7 UC). Depuis le 10 mai 2009, la majorité UNI s'est tassée (9 élus dont 8 Palika et 1 UPM) et l'opposition de l'UC, emmenée par le maire de Canala Gilbert Tyuienon, a augmenté avec 8 sièges sur 22. Le FLNKS conserve toutefois 17 élus sur 22, soit un de moins que lors de la précédente mandature, perdu au profit du Parti travailliste.

Le président de la Province depuis 1999, Paul Néaoutyine, est un ancien président du FLNKS et l'actuel leader de l'UNI et du Palika. De 1989 à 1998, le poste était détenu par un UC, Léopold Jorédié, qui a quitté le Front en mai 1998 pour fonder la FCCI.

En Province des Îles Loyauté

Communes

De 2008 à 2014

À la suite des élections municipales de 2008, 16 communes sur les 33 que compte le territoire ont un maire FLNKS (8 UC, 6 Palika, 1 divers UNI, 1 UPM). Parmi ces 16 communes, 5 ont été conquises par une liste d'union du FLNKS (Hienghène, Koné, Lifou, Poindimié et Sarraméa), dans 8 d'entre elles le FLNKS était divisé entre plusieurs listes qui se sont toutefois unies ensuite pour former la majorité municipale (Canala, Houaïlou, Kouaoua, Ponérihouen, Pouébo, Poum, Poya et Touho) et 3 voit les élus FLNKS divisé entre majorité et opposition (Ouégoa où le Palika a donné le maire et l'essentiel de la majorité tandis que l'opposition est uniquement composée de l'UC jusqu'en 2011, à Ouvéa où la majorité est seule composée de l'UC et l'opposition essentiellement composée du Palika et à Voh où le maire sortant Palika a été réélu maire tandis que l'UC a voté pour un autre candidat). Par rapport à 2001, le FLNKS, et ses différentes composantes, ont conservé 14 communes, en ont perdu 3 (îles Belep pour la FCCI, Pouembout pour un maire apolitique toutefois anti-indépendantiste mais soutenu par une partie des élus UC et Yaté au profit du Comité Rhéébù Nùù), mais en gagne deux (Poya sur le Rassemblement-UMP et Sarraméa sur un maire apolitique dont l'ancienne majorité soutient toutefois aujourd'hui le nouveau maire). Les communes contrôlées par le FLNKS ou par l'une de ses composantes sont alors :

Depuis 2014

À la suite des élections municipales de 2014, 19 communes sur les 33 que compte le territoire ont un maire FLNKS (11 UC, 7 Palika, 1 UPM). Parmi ces 19 communes, 6 ont été gagnées par une liste d'union du FLNKS dès le premier tour (Belep, Hienghène où elle était la seule liste présentée, Houaïlou au second tour, l'île des Pins au second tour, Kaala-Gomen au second tour avec une ouverture à l'ensemble des listes d'opposition à la majorité sortante, Koné, Lifou, Ouégoa au second tour, Poindimié et Sarraméa), 4 par une liste d'union formée au second tour après un premier tour divisé (Houaïlou, Île des Pins, Kaala-Gomen et Ouégoa), dans 9 d'entre elles le FLNKS était divisé entre plusieurs listes (Canala avec une majorité UC et une principale force d'opposition Palika, Maré avec une majorité unissant un UC au Palika et au Parti travailliste face à un autre groupe UC et Parti travailliste dissident, Ouvéa avec une majorité Palika et une opposition UC, Ponérihouen et Thio avec une majorité UC-Palika tandis que l'UPM est dans l'opposition, Pouébo avec une majorité UC et le Palika dans l'opposition, Poum avec une majorité UC et UPM dissidente face à la liste officielle du FLNKS unie au Parti travailliste, Touho avec une majorité soutenue par le FLNKS et une opposition avec des dissidents du Palika et Voh avec une majorité UNI et une opposition UC alliée au Parti travailliste). Par rapport à 2008, le FLNKS, et ses différentes composantes, ont conservé 13 communes, en ont perdu 3 au profit des anti-indépendantistes (Kouaoua pour le Rassemblement-UMP, Poya pour une union des non-indépendantistes menée par Calédonie ensemble et Sarraméa pour Calédonie ensemble), mais en gagne 6 dont 2 au détriment des non-indépendantistes (l'île des Pins est gagnée sur le Rassemblement-UMP et Thio est récupérée à Calédonie ensemble) et surtout 4 sur d'autres formations indépendantistes (Belep à la FCCI, Kaala-Gomen à un divers gauche apparenté à la FCCI, Maré au LKS et Yaté au Comité Rhéébù Nùù apparenté au Parti travailliste). Le FLNKS devient ainsi, grâce à l'essoufflement des autres formations indépendantistes, la seule organisation nationaliste kanak à disposer de mairie à partir de 2014. Les communes contrôlées par le FLNKS ou par l'une de ses composantes sont alors :

Le FLNKS a également détenu, entre 2014 et 2015, la mairie de l'Île des Pins, avec pour première magistrate Sarah Vendégou (FLNKS-UC), maire depuis 2014, et 15 sièges FLNKS sur 19 élus sur une liste réunissant deux listes du premier tour, soit 8 UC et 7 Palika. Cependant, des divisions voient rapidement le jour entre les élus de ces deux composantes, entraînant la démission en octobre 2015 des conseillers issus du Palika, suivis par ceux de l'opposition non-indépendantiste du Rassemblement (à l'exception du grand-chef, sénateur et ancien maire Hilarion Vendégou). Des élections municipales anticipées sont alors organisées les 6 et 13 décembre 2015, et cette fois-ci les deux listes issues du FLNKS, celle de l'UC menée par Nicodème Kouathé et la maire sortante Sarah Vendégou et celle du Palika de Marie-Hélène Kohnu, ne réussissent pas à s'entendre pour fusionner. La commune est alors reconquise par les anti-indépendantistes de Hilarion Vendégou.

Notes et références

  1. Laurent de Boissieu, « Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS) », France Politique,‎ 6 septembre 2017 (lire en ligne)
  2. S. AMIOTTE, « Le FLNKS proclame son unité », Les Nouvelles Calédoniennes, 09/12/2010
  3. L. STEINMETZ, « Les élections et les partis représentés au Congrès de la Nouvelle-Calédonie et aux assemblées de province après les scrutins de mai et décembre 2009 - B. La mouvance indépendantiste », 17/07/2010, site du vice-rectorat de Nouméa
  4. E. KAYI, « Le torchon brûle à l'Union Calédonienne », Nouvelle-Calédonie 1re, 02/04/2015
  5. Calédonie : indépendantistes pour Hollande, Le Figaro, 5 mars 2012.
  6. Hubert B., « Le FLNKS siffle la fin de la crise », Calédosphère, 01/04/2015
  7. Cl. TRUPIT, « De nouvelles élections municipales à l'île des Pins dans quelques mois », Nouvelle-Calédonie 1re, 07/10/2015
  8. I. PELTIER, « Île des Pins: Hilarion Vendegou gagne les élections municipales », Nouvelle-Calédonie 1re, 14/12/2015

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes