Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie

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Fédération nationale des anciens combattants d'Afrique du Nord
Logo de la FNACA .
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Siège
Pays
Organisation
Membres
358 000
Fondateur
Président
Guy Darmanin (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

La Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) est une association française d'anciens combattants d'Afrique du Nord.

Elle se présente comme la première association nationale avec 358 505 membres et 3 560 sections locales et départementales[1].

Histoire

Fondation

En 1958, trois associations d'appelés et de rappelés de la guerre d'Algérie, se réunissent pour former la Fédération nationale des anciens d'Algérie (FNAA), ancêtre de la FNACA[2] :

Jean-Jacques Servan-Schreiber en est élu président[7].

Les buts de la FNAA sont : entretenir et renforcer les liens de camaraderie et d'amitié entre les anciens d'Algérie, permettre la défense de leurs droits matériels et moraux[8].

Jean-Jacques Servan-Schreiber conclut sa première intervention devant le congrès d'unification : « Dans le respect des convictions intimes de chacun, nous nous attelons maintenant ensemble, non seulement pour la défense des droits légitimes de tous nos camarades mais pour faire triompher à l'avenir ce que le général de Bollardière a appelé les valeurs morales qui ont fait la grandeur de notre civilisation et de notre armée et pour la paix »[9].

Évolution

Le 30 et au 4e congrès national de Noisy-le-Sec est ajouté le «C» de combattant dans le sigle de la FNACA[10]. La FNACA modifie son appellation et ses statuts pour mieux marquer sa volonté de faire reconnaître le titre de combattant aux deux millions de soldats qui, jusque-là, sont considérés comme ayant participé à des opérations de police ou de maintien de l'ordre en Algérie, Maroc et Tunisie. L'article 2 de ses statuts, déposés le , stipule que la FNACA est indépendante à l'égard des pouvoirs publics et de tout parti politique, groupement philosophique ou religieux.

En 1965, Jean-Jacques Servan-Schreiber abandonne la présidence nationale de la FNACA à Jacques De Jaeger[réf. nécessaire]. En 1975, Jacques De Jaeger passe le relais à Wladyslas Marek, jusque-là secrétaire national chargé des relations avec les élus. Celui-ci assure la présidence nationale jusqu'à sa mort, en [11].

De 1963 à 1974, la FNACA se heurte à la vive résistance des gouvernements qui ne veulent absolument pas entendre parler de guerre d'Algérie et encore moins reconnaître les droits des participants[réf. nécessaire].

De même, dans les années 1970, la FNACA milite pour que la date du 19 mars soit officiellement commémorée, à l'égal du 11 novembre, suscitant l'opposition du gouvernement, des partis de droite et de la plupart des associations d'anciens combattants, notamment de l'Union nationale des combattants (UNC), laquelle déclare « qu'il est injurieux pour la mémoire de nos camarades tombés dans les djebels de vouloir honorer leur sacrifice à la date anniversaire de la signature des accords d'Évian, qui ont consacré le divorce entre l'Algérie et la France »[12]. La FNACA précisant de son côté qu'il ne s'agit nullement de célébrer la signature des accords d'Évian mais avant tout « la fin d'un cauchemar ».

Dans les années 1980, la polémique sur la commémoration du continue de plus belle. Interrogée par le journal Le Monde, une des six cents personnes qui protestent contre la commémoration organisée le par la FNACA à l'Arc de triomphe — M. François Pic-Paris, maire de Saint-Léger-en-Yvelines — affirme : « On ne commémore pas Waterloo ». Un autre opposant à la FNACA déclare : « Cette commémoration est une insulte à nos morts » tandis qu'un autre explique : « On ne fête pas la perte de douze départements français »[13].

Dans les années 1970 et 1980, la FNACA est accusée — par certaines organisations d'anciens combattants comme l'Association des anciens combattants de l'Union française (ACUF) et par certains mouvements politiques d'extrême droite ou nostalgiques de l'Algérie française — d'être inféodée au PCF[14]. De fait, plusieurs dirigeants de la FNACA sont membres actifs du PCF tels Maurice Sicart, secrétaire général de la FNACA Serge Peronnet, trésorier national de la FNACA, Guy Ramis, secrétaire national juridique et social de la FNACA, Robert Pelletier, administrateur du journal de la FNACA l'Ancien d’Algérie », Michel Sabourdy, rédacteur en chef du journal de la FNACA. La FNACA ayant déposé plainte pour diffamation contre l'ACUF en 1982, le Tribunal de Grande Instance de Nancy prononce la relaxe de l'ACUF par son jugement du [15]. La FNACA ayant fait appel de ce jugement ; l'affaire revient le devant la deuxième chambre de la Cour d’Appel de Nancy qui, dans son audience publique du , relaxe une nouvelle fois l'ACUF[16].

En 1985, après plusieurs années de mauvaise gestion, la caisse nationale mutualiste (CNM) de la FNACA, créée en 1970, est en difficultés financières. Selon le procès-verbal du conseil d'administration de la CNM de la FNACA, des lacunes graves dans la comptabilité sont observées ainsi que plusieurs détournements d'argent. Pour les seuls premiers mois de 1985, la perte d'exploitation est alors de 2 283 134 de francs. L'ancien directeur de la CNM, Raymond Froumentin, reconnaît les faits le et est licencié le [17].

Après la mort de Wladyslas Marek en 2011, président de la FNACA depuis 1975, la présidence de la FNACA revient à Guy Darmanin[18].

Lors du congrès national du Havre d', le président national Guy Darmanin annonce que la FNACA pourrait disparaitre en , en raison du vieillissement et de la disparition accélérée de ses membres[19]. À partir du , Guy Darmanin propose que la FNACA cesse d'être une fédération et devienne une simple association gérée par un prestataire de services.

Effectifs

La FNACA atteint jusqu'à 382 000 adhérents dans les années 1990[réf. nécessaire] et elle regroupe des appelés, des rappelés, militaires de carrière et engagés de toutes sensibilités.

Selon l'association elle-même, la FNACA rassemble 370 000 membres en 2006[20], 360 000 membres en 2009[21], 353 000 membres en 2010[22], 328 000 membres en 2014[23], 301 000 membres en 2017[24], 296 000 membres en 2018[25], 280 000 membres en 2020[26], 245 000 membres en 2022[27], 203 000 membres dont 40 000 veuves fin 2024[19], demeurant toujours la plus importante des associations d'anciens combattants.

La diffusion totale de son journal, l'Ancien d'Algérie, contrôlée par l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), s'élevait chaque mois à 338 000 exemplaires en moyenne en 2014, à 300 000 en 2018, à 280 000 en 2020[28], à 215 000 en 2024[29], chiffres traduisant l'érosion progressive des effectifs de la FNACA.

Actions

Plaque funéraire sur la tombe d'un ancien combattant.

La FNACA est à l'origine de la loi du , qui reconnaît le principe de la qualité de combattant pour les anciens d'Afrique du Nord. La carte du combattant est attribuée pour tout séjour de 120 jours minimum en Afrique du Nord entre le et le . Elle agit pour que ces conditions soient élargies à tout militaire ayant effectué 120 jours commencés avant le . Les militaires ayant effectué un séjour de 90 jours en Algérie entre le et le , peuvent prétendre au titre de reconnaissance de la nation qui leur ouvre les portes de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Depuis 1974, les anciens combattants ont donc des droits à la retraite mutualiste du combattant.

La FNACA a également permis la reconnaissance officielle de la guerre d'Algérie le [30].

Par ailleurs, chaque depuis les années 1960, la FNACA commémore le cessez-le-feu en Algérie[Note 1]. Elle demande qu'il devienne le jour officiel de commémoration de cette guerre[31]. Cette demande n'est pas partagée par d'autres associations d'anciens combattants[32] et de rapatriés. Ces derniers estiment en effet que ces accords ne marquent pas la fin de la guerre puisque les violences se sont poursuivies jusqu'à l'indépendance de l'Algérie le [33]. Le , par exemple, lors de la fusillade de la rue d'Isly, à Alger, des soldats français ouvrent le feu sur des dizaines de manifestants opposés à l'indépendance de l'Algérie. Le , au moins 700 pieds-noirs et Algériens ayant choisi la France sont massacrés à Oran. De son côté, l'Organisation de l'armée secrète (OAS), qui refuse le cessez-le-feu, redouble de violence, faisant des dizaines de morts et de blessés dans des attentats et assassinats ciblés. À cela s'ajoutent de nombreux enlèvements et l'exode douloureux de milliers de rapatriés et de supplétifs musulmans ayant combattu auprès de la France ont également lieu après le . De plus 750 militaires français ont été assassinés ou enlevés après le [34]. Entre 55 000 à 75 000 harkis, notamment, ne sont pas autorisés à rejoindre la France et sont victimes de massacres et de représailles en Algérie. « Pour nous, cette date ne marque pas la fin de la guerre mais le début du génocide harki avec des milliers de massacres », déplore Hacène Arfi, président de l'association Coordination Harka[35]. « La guerre d'Algérie a fait un nombre de victimes triple après sa fin officielle qu'avant ! »[36], dénonce quant à lui le général Hervé Longuet, président de l'Union nationale des combattants (UNC).

La FNACA obtient cependant satisfaction, dans un premier temps avec l'adoption d'une proposition de loi le et finalement avec le vote de cette proposition de loi par le Sénat, le . Le , le président de la République, François Hollande, promulgue la loi No 2012-1631 qui fait du de chaque année, une « journée nationale du souvenir et de recueillement » en hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie[37], sans pour autant éteindre les polémiques, la droite parlant de « provocation »[38],[39].

Valeurs

Bien que non engagée politiquement et revendiquant son indépendance partisane, la FNACA est fréquemment catégorisée comme proche des idées de gauche, du Parti socialiste (PS) et du PCF.

Présidence

La présidence nationale de la FNACA est assurée par Guy Darmanin depuis [Note 2], date à laquelle il a succédé à Wladyslas Marek, mort à cette date. Guy Darmanin a été appelé sous les drapeaux en dans les transmissions et a servi en Algérie du au [40].

Notes et références

Notes

  1. La signature des accords d'Évian a eu lieu le
  2. Il avait assuré l'intérim de septembre à novembre 2011 à la suite du retrait pour des raisons de santé de Wladyslas Marek

Références

  1. Site de la FNACA en 2013
  2. Andrea Brazzoduro, Soldati senza causa: Memorie della guerra d'Algeria, Roma-Bari, Editori Laterza, 2012 [lire en ligne]
  3. Michel Rachline, Courrier d'Algérie: 1955-1956, Luneau Ascot, 1980, p. 14
  4. Jean-Luc Einaudi, Franc Tireur : Georges Mattéi, de la guerre d'Algérie à la guérilla, Digital Index Editore, 2013 [lire en ligne]
  5. |lire enligne=https://maitron.fr/spip.php?article23692
  6. Jean-Luc Einaudi, Franc Tireur
  7. Claude Juin, Des soldats tortionnaires, Robert Laffont, 2012 [lire en ligne]
  8. Journal officiel de la République française, 1958, p. 9948 [lire en ligne]
  9. « Réserve citoyenne », sur reserve-citoyenne-paris.org (consulté le ).
  10. Andrea Brazzoduro, Soldati senza causa: Memorie della guerra d'Algeria, Roma-Bari, Editori Laterza, 2012 [lire en ligne]
  11. « Fnaca. Les obsèques du président national célébrées aujourd’hui », sur bienpublic.com, Le Bien Public, (consulté le )
  12. « Polémique autour d'une date anniversaire », Le Monde, 11 mars 1977
  13. « " On ne commémore pas Waterloo " », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  14. La FNACA aux ordres du PCF
  15. Journal de l'ACUF, Le Combattant de l’Union Française, no 198, 3e trimestre 1983.
  16. « La nature exacte de la FNACA... - [Comité de liaison (CLAN-R)] », sur www.clan-r.org (consulté le )
  17. « Détournement de fonds dans une association d'anciens combattants : déficit », sur babelouedstory.com (consulté le ).
  18. « Nuits-Saint-Georges. Les présidents changent, la Fnaca reste », sur www.bienpublic.com, (consulté le )
  19. a et b « « En soins palliatifs » : la Fnaca va bientôt disparaître au profit d’une autre structure », sur ladepeche.fr (consulté le )
  20. « Communiqué du 13 Septembre 2006 », sur fnaca.org, .
  21. « Communiqué du 22e Conseil National de la FNACA », .
  22. « Communiqué du 10 Octobre 2010 », sur fnaca.org, .
  23. « Lors de son congrès, la FNACA regrette le manque d'expositions sur la guerre d'Algérie », sur LaProvence.com, (consulté le ).
  24. « Communiqué de presse du 9 septembre 2017 », sur fnaca.org, (consulté le ).
  25. « Appel final du 33e congrès national de la FNACA », sur fnaca.org, (consulté le ).
  26. « Communiqué de la FNACA du 8 juillet 2020 », sur fnaca.org, (consulté le ).
  27. « Communiqué de la FNACA », sur fnaca.org, (consulté le ).
  28. l'Ancien d'Algérie, ojd.com
  29. « L'Ancien d'Algérie - ACPM », sur www.acpm.fr (consulté le )
  30. Gérard Benquet, « Des instants de mémoire enfouis : Le rôle de la Fnaca », sur sudouest.fr, Sud Ouest, (consulté le ).
  31. « Rapport », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
  32. « Guerre d'Algérie, bataille mémorielle », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  33. « Guerre d'Algérie : pourquoi la date de commémoration du 19 mars est contestée », sur Franceinfo, (consulté le )
  34. « Trois questions à trois représentants d'associations d'Anciens Combattants », sur le-souvenir-francais.fr, (consulté le ).
  35. « Guerre d'Algérie: Pourquoi la commémoration du 19 mars fait polémique », sur 20 Minutes, (consulté le )
  36. «Pourquoi l'Union nationale des combattants ne commémorera pas le 19 mars 1962», sur Le Figaro, (consulté le )
  37. « Le 19 mars, Journée du souvenir pour les victimes de la guerre d'Algérie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  38. « Hollande commémore le cessez-le-feu en Algérie, initiative controversée », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  39. « Commémoration de la guerre d'Algérie : trois dates et une polémique », sur France 24, (consulté le )
  40. Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, « Remise des insignes de commandeur de l’ONM à Guy Darmanin », sur www.defense.gouv.fr


Voir aussi

Liens externes