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L'essai cinématographique (aussi appelé essai filmique, essai filmé, film d'essai ou film-essai) est un genre de film documentaire qui est au cinéma ce que l'essai est à la littérature.
Par son héritage littéraire, il se définit comme étant une démarche introspective, c’est-à-dire une expérience dont le but est de prendre la mesure de sa propre pensée. Didier Coureau écrit dans l'ouvrage collectif intitulé L'essai et le cinéma que l’essai est une forme qui pense. Il définit l’essai au cinéma comme étant une « poétique de la pensée » ou une « noosphère filmique ». Toujours dans ce même ouvrage, l’essence même d’un essai serait, selon José Moure, de « disposer de la masse désordonnée du savoir, de prendre un morceau à côté d’un autre et d’essayer de les faire aller ensemble, d’inventer des allusions au concevable, de trouver une part de vérité dans l’illusion ou dans le rêve ».
En France, Chris Marker, Alain Resnais, Jean-Luc Godard, sont, au cinéma, souvent définis comme des essayistes. Les notions d'engagement (politique, social, humain, existentiel, vital), d'expérience (vécue et formelle) s'y retrouvent comme en littérature.
L'essayiste n’est en aucun cas gouverné par des règles établies. Jean-François Lyotard écrit que « l’essayiste et l’artiste travaillent sans règle afin d’établir les règles de ce qui aura été ». C’est pour cela qu’on a l’habitude de dire que l’essai est une œuvre postmoderne, une œuvre au futur (post) antérieur (modo). Le cinéaste essayiste est donc par essence un cinéaste postmoderne.
En partant de faits, d'images ou de signes, le réalisateur d'essais s'inspire parfois de l'approche structuraliste de Roland Barthes en confrontant ou rapprochant plusieurs phénomènes qui font généralement l'objet d'une distanciation rigoureuse. C'est le cas de Radovan Tadic lorsque ce dernier réalise Petits morceaux choisis. Son approche ressemble plus à celle d’un philosophe structuraliste ou d’un physicien quantique qu’à celle d’un journaliste qui informe preuves à l’appui.
Contrairement à un historien ou à un journaliste, l'essayiste s'autorise à considérer, par exemple, deux états corrélés de notre histoire contemporaine et essaie de démontrer que, même si l’histoire n’est pas régie par un déterminisme classique et qu’il existe une somme quasi infinie de chemins possibles qui relient ces deux événements, il existe bien un (ou des) chemin(s) le(s) plus probable(s). Il identifie ce (ou ces) chemin(s) et explique quels sont les processus qui permettent de l’affirmer : c’est le principe d’incertitude.
Ici, c'est le fragment et la répétition des mouvements qui prédominent. Ce type de montage est appelé : le montage poétique ou montage à contrepoint. Il ne s’agit pas que d’un simple procédé. Selon Pelechian lui-même : « L'expression du sens acquiert alors une portée bien plus forte et plus profonde que par collage direct. L'expressivité devient alors plus intense et la capacité informative du film prend des proportions colossales. »
Afin de mieux aborder ce dispositif, il est conseillé de visionner Konets et Les Saisons (en) d’Artavazd Pelechian. Dans Les mardis de la FEMIS Artazvad Pelechian explique, chiffres à l'appui, comment il crée ce dispositif.
Parmi les essais cinématographiques, on peut citer :
Voir plus dans Catégorie:Essai cinématographique.
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