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Colossal Biosciences | |
Création | 2021 |
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Fondateurs | George Church Ben Lamm (en) |
Siège social | Dallas |
Activité | Biotechnologie |
Effectif | 85 ()[1] |
Site web | https://colossal.com/ |
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Colossal Biosciences est une société de biotechnologie et de génie génétique qui dit travailler à « ressusciter » génétiquement des espèces disparues, telles que le mammouth laineux, le tigre de Tasmanie et le Dodo[2],[3],[4],[5],[6],[7]. Elle prétend pouvoir obtenir les premiers petits hybrides de mammouth laineux d'ici 2027 et ambitionne de les « réintroduire » dans l'habitat de la toundra arctique pour « restaurer » les prairies steppiques de mammouth et lutter contre le changement climatique. Les éléphants d'Asie en voie de disparition auraient des traits de mammouth, et seraient donc utilisés à cette fin comme base[8]. De même, elle dit prévoir de lancer un projet de recherche sur le thylacine pour réintroduire des bébés tigres de Tasmanie dans leur habitat d'origine après une période d'observation en captivité. Son objectif premier est de ramener à la vie des animaux faisant partie de la mégafaune charismatique (en) et dont la disparition a laissé une trace dans la conscience humaine[9].
La société développe le génie génétique et les technologies de reproduction pour la biologie de la conservation. Elle a été fondée en 2021 par George Church et Ben Lamm (en)[4].
Parce que le Mammouth laineux et l'Éléphant d'Asie partagent 99,6 % de leur génome, Colossal vise à développer une espèce proxy en échangeant suffisamment de gènes clés de mammouth dans le génome de l'éléphant d'Asie[5]. Les principaux traits physiques du mammouth comprennent : une couche de graisse isolante de 10 cm, cinq types différents de poils hirsutes et des oreilles plus petites pour réduire l'exposition au froid[10].
Le laboratoire de Colossal associera CRISPR/Cas9 à d'autres enzymes d'édition d'ADN, telles que les intégrases, les recombinases et les désaminases, pour épisser les gènes du mammouth laineux dans l'éléphant d'Asie[11]. La société prévoit de séquencer des échantillons d'éléphants et de mammouths afin d'identifier les gènes clés des deux espèces et de chercher la diversification des individus. Ce faisant, Colossal espère empêcher toute mutation indésirable au sein du troupeau hybride[11].
La société prévoit d'utiliser des éléphants d'Afrique et surtout d'Asie comme substituts potentiels et prévoit en grande partie de développer des utérus d'éléphant artificiels doublés de tissu utérin comme voie parallèle à la gestation[4],[5],[12]. Des scientifiques de Colossal prévoient de créer ces embryons en prélevant des cellules cutanées d'éléphants d'Asie et en les reprogrammant en cellules souches pluripotentes induites qui portent l'ADN de mammouth[5],[8]. Lamm a déclaré que Colossal utilisera à la fois des cellules souches pluripotentes induites ainsi que le transfert nucléaire de cellules somatiques dans le processus[13].
En , Colossal Biosciences annonce l'obtention de « souris laineuses » par l'édition de gènes responsables de la texture, de la longueur, de la densité et de la couleur des poils, à l'aide d'ADN de mammouth extrait de fragments de peau, d'os et de poils conservés depuis des millénaires[14].
En avril 2025, Colossal Biosciences annonce avoir ressuscité le loup géant préhistorique Canis dirus (Loup sinistre) par clonage et édition génomique, donnant naissance à trois louveteaux génétiquement modifiés : Romulus et Rémus, deux mâles âgés de six mois, et Khaleesi, une femelle âgée de deux mois. Les chercheurs ont analysé le génome du Loup sinistre, extrait de deux échantillons anciens : une dent vieille de 13 000 ans et un osselet vieux de 72 000 ans. Après avoir comparé le génome de loups gris et de loups sinistres afin d'identifier les différences génétiques responsables des traits distinctifs de l'espèce éteinte, Colossal Biosciences a modifié le code génétique du Loup gris afin de reproduire - très superficiellement - ces traits. Des chiennes domestiques ont servi de mères porteuses pour les louveteaux[15],[16],[17]. L'entreprise affirme que ces modifications génétiques mineures ont permis de ressusciter l'espèce du Loup sinistre, bien qu'« aucun ADN de loup sinistre ancien n'ait été intégré au génome du Loup gris »[15].
Ce travail a été globalement moins invasif qu'un clonage classique. Des cellules progénitrices endothéliales (en) ont d'abord été isolées à partir d'échantillons de sang de loup gris, puis quatorze gènes-clés du noyau ont été réécrits pour exprimer vingt traits censés représenter le phénotype du Loup sinistre. Quarante-cinq ovules génétiquement modifiés ont ainsi été produits, puis développés en embryons et insérés dans l'utérus de deux mères porteuses croisées. Un embryon s'est bien implanté chez chaque mère porteuse, et Romulus et Remus sont nés par césarienne en octobre 2024 après soixante-cinq jours de gestation. Le processus a été répété avec une troisième mère porteuse, qui a donné naissance à Khaleesi[15],[16],[17].
Le qualificatif de « résurrection » et l'attribution de ces trois individus à l'espèce prétendument ressuscitée sont cependant contestés : la manipulation génétique n'a porté que sur 14 gènes alors que C. durus et C. lupus, dont le dernier ancêtre commun remonte à six millions d'années (et qui n'appartiennement probablement même pas au même genre), diffèrent par une dizaine de millions de paires de base[18].
L'accueil des déclarations de Colossal a été assez favorable dans le milieu du business. En 2022, Colossal a été répertorié comme l'un des pionniers technologiques du Forum économique mondial et a été nommé Innovation génomique de l'année par les BioTech Breakthrough Awards[19],[20].
Toutefois, la communauté scientifique se montre très dubitative sur l'ambition de la firme, surtout par rapport à ses résultats finalement assez éloignés des déclarations (production d'animaux porteur d'une poignée de gènes artificiels leur conférant des ressemblances très superficielles avec des animaux disparus). Selon le généticien Stephan Riesenberg, « On est encore loin de la fabrication d'un mammouth ou même d'une "souris mammouth". Apporter huit modifications au génome d'un organisme, comme l'a fait l'équipe de Colossal, est aujourd'hui une pratique assez courante dans le domaine du génie génétique ». Et même apporter des modifications massives au génome d'un animal actuel « ne vous rapprocherait pas de la fabrication d'un mammouth »[21].