Chronologie du syndicalisme en France

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La chronologie du syndicalisme en France est une liste chronologique des événements marquants du syndicalisme en France de 1791 à aujourd'hui.

La période d'interdiction

Malgré la répression, le mouvement ouvrier se réorganise rapidement après la Commune : en 1872, 45 associations ou chambres syndicales se créent à Paris. En 1874, il y en a 60, 100 en 1876 mais seulement 82 pour respectivement 25 000 et 15 000 adhérents. Le mouvement ouvrier renaît souvent à l'initiative du secteur du bâtiment ; il existe une seule chambre syndicale de mineurs, à Saint-Étienne. La répression reste forte, avec la loi de mars 1872 qui condamne toute association internationale qui aurait pour but « de provoquer à la suspension du travail, à l'abolition du droit de propriété, de la famille, de la religion ou du libre exercice des cultes ». Et malgré cette renaissance du mouvement ouvrier, le congrès de 1872 réuni par le cercle de l'union syndicale ouvrière, qui insiste sur la coopération ouvrière, l'apprentissage et l'enseignement professionnel, considère que la grève est un moyen « nécessaire » mais « dangereux ».

Légalisation et Belle Époque

1882

1884 :

1886 :

1887 :

1891 :

1892 :

1895 : Congrès constitutif de la Confédération générale du travail CGT à Limoges du 23 au 28 septembre, elle rassemble la Fédération nationale des syndicats et la fédération des bourses du travail.

1896 : Présence à Reims des premiers syndicats chrétiens (précurseurs CFTC) au « congrès ouvrier chrétien » à l'occasion du XIVe centenaire du baptême de Clovis.

1899 :

1900 : Création du journal la Voix du peuple, organe de la CGT.

1901:

1902 : Marque l'ouverture d'une nouvelle période dans la vie de la CGT. Au congrès de Montpellier elle parachève son unité. La Fédération des bourses s'efface en tant que centrale et ses organisations s'intègrent dans la CGT. Cette unité réalisée constitue un pôle d'attraction pour beaucoup d'organisations restées jusque-là dans l'expectative.

1903 : Le syndicalisme chrétien s'organise. A Paris a lieu le premier rassemblement de syndicats chrétiens régionaux (CFTC).

1906 : Charte d'Amiens : cette charte adoptée au congrès de la CGT, donne au syndicalisme confédéral quelques-uns de ses traits spécifiques : la lutte des classes, la lutte quotidienne pour des améliorations immédiates mais aussi la lutte pour la disparition du salariat et du patronat, ainsi que son indépendance vis-à-vis des organisations politiques.

1907 :

1908 :

1909 :

1910 :

1912 : La CGT est la seule confédération syndicale existante en France, elle compte 700 000 adhérents sur un total de 7 millions de salariés . Le 24 novembre elle tient un congrès extraordinaire sur le thème de l'action préventive contre la guerre.

1913 : Constitution du Secrétariat syndical international auquel participe la CGT. Le 25 février, la CGT publie un manifeste antimilitariste.

Première Guerre mondiale

1914 : La CGT organise des manifestations syndicales contre la guerre le 27 juillet. Le 31 juillet, Jean Jaurès est assassiné. Le 1er août, c'est la mobilisation générale et le début de la guerre 14/18. Le 3 août, c'est la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France. Le 4 août c'est l'Union sacrée. Lors du CCN de la CGT, tenu du 26 novembre au 5 décembre, seule une minorité se prononce contre la guerre.

1917 : Dans l'année, on compte 696 grèves et 293 810 grévistes en France. Les 6 et 7 novembre c'est la rupture de l'Union sacrée. Au même moment a lieu la révolution d'Octobre en Russie.

1918 :

Entre-deux-guerres

1919 :

1920 :

1921 :

1926 : Nouvelle scission : création de la Confédération générale du travail-Syndicaliste Révolutionnaire CGT-SR, dont l'audience restera cependant assez confidentielle.

1928 : La CFTC se bat pour la généralisation des allocations familiales et les assurances sociales. Lois votés en 1930 et 1932 malgré l'opposition du patronat et de la CGTU.

1930 : Vote définitif de la loi sur les assurances sociales.

1934 : En riposte à l'émeute du 6 février, grève générale « contre le fascisme » à l'appel de la CGT et de la CGTU.

1936 : Réunification de la CGT et de la CGTU lors du congrès de Toulouse. Elles avaient participé à l'élaboration du programme du Rassemblement populaire (par la suite Front populaire) qui devait remporter les élections législatives le 5 mai 1936. Le 26 mai une vague de grèves marquée par des occupations d'usines démarre au Havre et s'étend comme une trainée de poudre partout en France. Le 4 juin, sont signés les accords Matignon, entre la CGT et le Patronat. Les 11 et 12 juin sont votées les lois sociales sur l'extension des conventions collectives, l'institution de délégués du personnel, le relèvement des salaires, les 15 jours de congés payés et la semaine des 40 heures.

La CFTC et ses 400 000 militants sont mis à l'écart des réunions par le gouvernement du Front populaire avec des pressions importantes sur ses représentants légaux de la part de la CGT. La CFTC refuse de s'engager dans une grève générale réclamée par la CGT en 1938 à cause du contexte politico-économique trop dangereux.

Seconde Guerre mondiale

1939 : le 23 août, nouvelle scission entre les réformistes et les révolutionnaires. Début de la Seconde Guerre mondiale le 3 septembre. Le 18 septembre, le Bureau confédéral de la CGT vote une déclaration excluant les militants qui refusent de condamner le pacte germano-soviétique. Cette décision est approuvée par la Commission administrative de la CGT le 25 septembre, ce qui a pour effet d'exclure les communistes de la CGT. Plus de 600 syndicats sont dissous et de nombreux militants et dirigeants exclus sont arrêtés. Ceux qui ne sont pas arrêtés, ni mobilisés, entrent dans la clandestinité.

1940 :

1941 : promulgation de la Charte du travail interdisant les grèves et le lock-out. Dès l'hiver 40/41, parution des premiers journaux clandestins. Développement des « comités populaires » qui organisent les premières luttes revendicatives. Du 26 mai au 9 juin a lieu la grève des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais. Intervention des Allemands : 327 arrestations. Le 22 et 23 octobre : exécution par les Allemands de 88 otages composés majoritairement de militants CGT exclus, dont les 27 de Chateaubriant.

1942 : Le « Comité de résistance des syndicalistes chrétiens » est fondé.

1943 : les accords du Perreux, signés le 17 avril par Robert Bothereau et Louis Saillant pour les « ex-confédérés » ; Henri Raynaud et André Tollet pour les « ex-unitaires », reconstituent la CGT. La CGT réunifiée et la CFTC participent à la constitution du conseil national de la Résistance (France) (CNR) qui a lieu le 27 mai.

1944 :

1945-2000

1945 :

1946 :

1947 :

1948 :

1949 : division : la FSM critique le plan Marshall et l'influence américaine en Europe, ce qui provoque une scission. Les syndicats des États-Unis, d'Angleterre et des Pays-Bas se retirent de la FSM. Ils créent la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) à laquelle adhère la CGT-FO.

1950 : conquêtes : vote de la loi sur les Conventions collectives. Création du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).

1953 : Retraites : du 4 au 25 août, grande grève dans les services publics pour le « reclassement » (c'est-à-dire la refonte de la grille indiciaire déterminant les salaires). Le 4 août, la CGT puis la CFTC appellent à une journée d'action des secteurs public et nationalisé contre le recul de l'âge à la retraite. Les postiers de Bordeaux décident la poursuite du mouvement. Aussitôt les confédérations CGT, FO, CFTC appellent à la grève générale dans ces secteurs. Le 14 août, on compte quatre millions de grévistes.

1954 : début de la guerre d'Algérie (1er novembre). Durant tout le conflit la CGT soutient « les revendications des Algériens et leurs aspirations nationales. »

1956 : conquête de la troisième semaine de congés payés.

1957 : au congrès de la CFTC, 40% des congressistes n'adoptent pas le rapport d'activité ; il s'agit du groupe « Reconstruction » né après guerre et dû à une marxisation de certains militants et une trahison des intuitions originelles de la CFTC. Ce groupe sera à l'origine de la CFDT.

1962 : création du Syndicat national unifié des impôts.

1963 : les mineurs : à l'appel de la CGT, de la CFTC et de FO, vaste mouvement de grèves des mineurs. Ils s'inquiètent des incertitudes pesant sur leur profession et revendiquent une augmentation des salaires. Ce seront les mineurs grévistes CFTC qui seront au cœur du maintien de la CFTC face à la naissance de la CFDT.

1964 : création de la CFDT, issue de la déconfessionnalisation de la CFTC. Une minorité de la CFTC refuse sa mutation et maintient un syndicat d'inspiration sociale chrétienne.

1966 :

1968 : grève générale : en mai et juin sept millions de travailleurs en grève et occupent leurs usines. Constat de Grenelle: augmentation de 35 % du salaire minimum. La section syndicale d'entreprise est officiellement reconnue par la loi du 27 décembre 1968 qui améliore la représentation syndicale et définit les fonctions de chacun de ses représentants.

1970 à 1976 : affaire Lip : grèves, manifestations, occupations d'usine et ventes sauvages vont défrayer la chronique française et européenne.

1970 : Unité : nouvel accord CGT-CFDT sur des revendications prioritaires : revalorisation du SMIC, retraite à 60 ans, emploi, heures de formation syndicale.

1971 : Edmond Maire est élu secrétaire général de la CFDT.

1972 à 1975 : comités de soldats (appelés du contingent) qui luttent en particulier pour la fin du service militaire (objecteurs de conscience).

Fin des années 1970 : Grèves dans la sidérurgie.

1973 : La CFTC dévoile un grand projet intitulé « L'entreprise au service des hommes » qui promeut la présence des salariés avec voix délibérative dans les conseils de surveillance des entreprises.

1981 :

1982 : lois Auroux du 28 octobre 1982, a donné de nouveaux moyens aux syndicats dans l'entreprise.

1982-1983 : grèves dans l'automobile, menée notamment par les travailleurs immigrés.

1984 :

1986-1987: création, avec l'appui de l'UNEF-ID, du premier syndicat lycéen, la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) à la suite de la mobilisation de l'hiver 1986 contre la Loi Devaquet.

En 1988, Annick Coupé (Sud-PTT), est démise de ses responsabilités syndicales à la CFDT.

1988 :

1989 : grèves chez Peugeot à Sochaux et Sausheim.

1992 : Nicole Notat, première femme à occuper un tel poste dans une confédération syndicale de salariés en France, est élue secrétaire générale de la CFDT Elle remplace Jean Kaspar, élu en 1988 au Congrès de Strasbourg. 1993 : Syndicats : création de la Fédération syndicale unitaire (FSU) le 15 avril par 13 syndicats exclus ou en dissidence d'avec la FEN.

1994 : création de l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) par la FEN et d'autres syndicats non-confédérés (FGSOA, FGAP, FASP qui éclatera à cette occasion…).

1995 :

1997-1998 : mouvement d'occupation des Assedic par les chômeurs.

1998 :

1999 :

2000 : Entrée en vigueur de la seconde loi sur les 35 heures, qui deviennent la durée légale du travail le 1er janvier.

XXIe siècle

Manifestation de gendarmes français (oct 2001)

Frise chronologique

jaune : Union syndicale

Références

  1. Bruno Mattei, Rebelle, rebelle! : révoltes et mythes du mineur, 1830-1946, Editions Champ Vallon, 1987 (lire en ligne), p. 14
  2. Jean-Charlez Cozic et Daniel Garnier, La presse à Nantes de 1757 à nos jours, t. I. Les années Mangin (1757-1876), Nantes, L'Atalante, 2008, 350 p. (ISBN 978-2-84172-395-9), p. 175-177.
  3. François Jarrige et Bénédicte Reynaud, « La durée du travail, la norme et ses usages en 1848 », Genèses, no 85,‎ avril 2011, p. 70-92 (lire en ligne)
  4. Le mouvement ouvrier, 1815.1977, CFDT réflexion, (ISBN 2-85465-018-2), 1978, p. 31.
  5. Le mouvement ouvrier, 1815.1977, op. cit., p. 49-50.
  6. Le mouvement ouvrier, 1815.1977, CFDT réflexion, (ISBN 2-85465-018-2), 1978, p. 53.
  7. Collectif, Le Nord, de la Préhistoire à nos jours, Bordessoules, 1988, p. 263 (ISBN 2-903504-28-8)
  8. « Zola à Anzin » Article de Henri Mitterand dans le dossier Le Travail dans les fictions littéraires, revue Travailler n° 7 2002/1
  9. Michel Noblecourt, « Syndicalisme : la CFDT détrône la CGT de la première place », sur lemonde.fr, 31 mars 2017 (consulté le 1er avril 2017)

Voir aussi