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Neuengamme | ||
![]() Sculpture de Françoise Salmon au camp de Neuengamme. | ||
Présentation | ||
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Type | Camp de concentration | |
Gestion | ||
Date de création | ||
Géré par | Martin Weiss,Max Pauly | |
Date de fermeture | Mai 1945 | |
Victimes | ||
Morts | 55 000 morts | |
Géographie | ||
Pays | ![]() |
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Région | Hambourg | |
Commune d'Allemagne | Hambourg | |
Coordonnées | 53° 25′ 50″ nord, 10° 14′ 01″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Allemagne (1937)
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Neuengamme est un camp de concentration (en allemand : Konzentrationslager), établi le , au sud-est de Hambourg sur le fleuve Elbe, d'abord comme camp satellite du camp de Sachsenhausen puis transformé en 1940 en camp de travail indépendant (213 000 m2) avec plus de 90 camps extérieurs annexes[1].
Le , les SS abandonnent le camp. Le camp est libéré par les troupes russes, plus exactement l’armée russe de Stalingrad.[réf. nécessaire] Y furent déportées 106 000 personnes dont 55 000 moururent (soit 52 %).
En tant que « porte de l’Allemagne sur le monde », Hambourg doit être parée par le régime nazi de bâtiments monumentaux, construits en briques. À l’automne 1938, l’entreprise SS Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH (terrassement et carrières) fait l’acquisition d’une briqueterie désaffectée et de terrains situés en périphérie de Hambourg, près du bourg de Neuengamme.
En avril 1940, la ville de Hambourg et la SS s'accordent sur la construction d'une briqueterie moderne. La ville accorde un prêt d’un million de reichsmarks pour la construction de la briqueterie. Elle s’engage à installer une liaison ferroviaire, à assurer la navigabilité du bras de l’Elbe Dove-Elbe et à aménager un canal de desserte ainsi qu’un bassin portuaire. La SS s’engage, pour sa part, à « fournir gratuitement la main-d’œuvre concentrationnaire et les équipes de garde nécessaires à la réalisation de ces travaux ».
Le 12 décembre 1938, elle y installe un kommando de 100 déportés venus du camp de concentration de Sachsenhausen. Les gardes, quant à eux, viennent du camp de concentration de Buchenwald. Les conditions de détention sont alors tolérables.
Après le déclenchement de la guerre, décision est prise de faire de Neuengamme un grand camp de concentration. En juin 1940, Neuengamme quitte l'orbite de Sachsenhausen et devient un camp de concentration indépendant, dont les infrastructures sont construites par les déportés. Fin 1940, la population du camp est passée à 2 900 déportés, qui travaillent, dans des unités de travail forcé, à son agrandissement, à l’élargissement du bras de rivière Dove-Elbe, au creusement du canal de desserte et du bassin portuaire, à la construction de la briqueterie et à l’extraction de l'argile dans les glaisières.
Plus tard, la production d'armement deviendra une priorité du camp de Neuengamme (armes légères, détonateurs pour bombes et pour grenades), justifiant la construction de nouvelles unités de productions en partenariat avec des entreprises spécialisées, et la mise en place de nouveaux kommandos (à terme, Neuengamme en comptera près de 90).
Les conditions de détention se détériorent et les mauvais traitements, l’épuisement, la faim et les accidents provoquent très tôt les premiers décès[2].
À l'origine, les déportés du camp de Neuengamme sont essentiellement allemands, au nombre d’environ 9 500, dont environ 400 femmes, toutes affectées à des kommandos extérieurs.
À partir de 1941, la majorité des déportés au camp arrivent des territoires occupés par l’Allemagne, essentiellement de Pologne(1941/42) puis d'Union soviétique (1942/4). Français, Néerlandais, Belges et Danois sont également présents en nombres importants. Les motifs d'internement sont la résistance à l’occupant allemand, des mesures disciplinaires liées au travail forcé, la déportation d’otages et de victimes d’actions de représailles. À partir de 1944, le camp voir arriver des Juifs originaires de divers pays européens.
De décembre 1938 à avril 1945, presque 100 000 déportés provenant de toute l’Europe sont internés à Neuengamme. Au total, plus de 80 000 hommes et de 13 000 femmes sont immatriculés au camp de Neuengamme. Un millier de prisonniers de guerre soviétiques gardent leur matricule antérieur. Environ 1 400 personnes, transférées à Neuengamme pour y être exécutées, ne sont pas immatriculées. 5 900 personnes supplémentaires ne figurent pas aux registres du camp, ou sont enregistrées séparément)[3].
La documentation disponible fait état de 42 900 décès (14 000 au camp central et au moins 12 800 dans les détachements extérieurs[3]) liés aux conditions de vie et de travail, maintenues délibérément à un niveau médiocre. Le bilan est plus lourd si on y ajoute les milliers de déportés qui décèdent après leur transfert dans d’autres camps de concentration ou peu après leur libération. On estime que plus de la moitié des 100 400 détenus de Neuengamme n’ont pas survécu à leur déportation[4],[5].
Mais il est établi avec certitude qu’au moins 42 900 personnes détenues dans le camp de concentration de Neuengamme ont perdu la vie, dont environ. Au moins 16 100 autres déportés du camp de Neuengamme ont succombé au cours des dernières semaines de la guerre lors des marches d’évacuation, dans les camps de rassemblement ou lors du bombardement des bateaux concentrationnaires dans la baie de Lubeck.
Au cours de son histoire, le camp de Neuengamme est dirigé par trois commandants successifs, qui assument la direction du camp central et des détachements extérieurs : Walter Eisfeld (1940), Martin Weiß (1940-1942) et Max Pauly (1942-1945). Sur cinq années, 4 500 membres de la SS participent à l'encadrement du camp, la majorité au contact des déportés.
Trois, parfois quatre compagnies de garde, réunies en une subdivision appelée Sturmbann, assurent la surveillance du camp et des détachements extérieurs. Leurs chefs dépendent du dirigeant des unités SS « têtes de mort » basé à Oranienburg. Le camp est entouré de barbelés qui sont mis la nuit sous tension. En 1944-1945 des membres de la Wehrmacht, de la marine, des douanes, de la police et des chemins de fer sont également mobilisés pour la garde des camps extérieurs.
Les équipes de garde et de surveillants SS (surveillantes dans les kommandos féminins) ont pour consigne de traiter les déportés avec la plus grande rigueur. Les plus cruels sont récompensés. Rares sont les tortionnaires qui, après la guerre, devront répondre de leurs actes devant la justice[6].
Les déportés sont mis à la disposition d'entreprises appartenant à la SS, qui tire profit de leur travail. À l'origine, le camp s'organise autour de la construction de la briqueterie et du camp lui-même. S'y ajoutent rapidement les chantiers d'extraction d'argile (à partir de 1942, une fois la briqueterie opérationnelle) et le projet d'élargissement d'un bras de l'Elbe (Dove-Elbe) et le percement d'un canal et d'un bassin portuaire desservant la briqueterie.
« Nous commencions à travailler tôt le matin. Dès que les kommandos de travail étaient complétés par de nouvelles recrues, ils se mettaient en ordre de marche pour la journée. Les 2 000 prisonniers étaient conduits, en double file, trébuchant les uns sur les autres, jusqu'à atteindre leurs lieux de travail. Les kapos et les SS, profitant de la confusion, prenaient grand plaisir à les battre en leur courant après. »[7]
— Témoignage d'Albert Henry Kruse, citoyen allemand prisonnier au camp de concentration de Neuengamme (mars 1942-mai 1943), témoin de l'accusation au procès d'Oswald Pohl.
Le travail est réalisé par tous les temps, jusqu'à 10 ou 12 heures par jour, sous les coups des gardes et malgré l’insuffisance de nourriture et des vêtements qui ne protègent pas des intempéries.
« si un détenu s'effondrait pendant le travail, ce qui était absolument normal et arrivait quotidiennement du fait de la sous-nutrition, il était jeté dans un enclos entouré de barbelés, où se trouvaient chaque jour entre dix et trente détenus qui gisaient là, sur la terre nue, en été comme en hiver. Les châtiments corporels étaient quotidiens à la briqueterie. »[8]
— Témoignage d'Albert Henry Kruse au procès d'Oswald Pohl.
À partir de 1942, face aux besoins croissants de l'économie de guerre, la SS se positionne comme le principal fournisseur de main-d'œuvre. Trois sociétés implantent des usines à l'intérieur du camp et la contribution à la production d'armement y devient une priorité.
Outre l'entreprise d’équipement de la SS (Deutsche Ausrüstungswerke ou DAW), l'entreprise Walther crée une usine de fabrication d'armes légères (Metallwerke Neuengamme (Walther-Werke) ; l'entreprise Carl Jastram Motorenfabrik de Hambourg implante une unité de production de pièces de sous-marins, répare les moteurs de navires et produit des torpilleurs ; enfin, la Deutsche Meß-Apparate GmBH (Messap) monte une unité de production de fusibles pour des grenades anti-aériennes[9],[10].
Au camp de Neuengamme, des déportés sont assommés, noyés, pendus, abattus ou gazés. d'autres meurent de faim, de froid, de maladie, d’épuisement physique et de sévices.
En 1942, la pendaison publique est instituée comme moyen de punition et de dissuasion (après une tentative d’évasion ou un soupçon de sabotage). La police et la justice civile utilisent aussi le camp de concentration comme lieu d'exécution. Les cadavres sont généralement brûlés, au début au cimetière de Hambourg-Ohlsdorf. À partir de 1942 le camp possède son propre crématoire[11].
Dans les six derniers mois de la guerre, le nombre de décès s’élève à environ 2 000 par mois[3].
En avril 1942, un groupe d’environ 300 déportés, sélectionnés par les médecins SS du camp sont transférés à l’établissement régional de soin et de convalescence de Bernbourg où ils sont gazés. 448 prisonniers de guerre soviétiques sont également gazés au gaz Zyklon B dans le cachot du camp[3].
En fonction des chantiers du camp de Neuengamme, des projets de la SS et des besoins des municipalités avoisinantes et de l'industrie de guerre, l'administration du camp crée plus de 90 kommandos et camps annexes opérant dans l'enceinte du camp ou à l'extérieur, dont plus de 20 camps à Hambourg. Selon le type d'activité, l'encadrement et la localisation, les conditions d'hébergement et de travail y vont du tolérable à l'insupportable[12].
Neuengamme était à l'origine un camp réservé aux hommes, mais le besoin de main-d'œuvre se faisant sentir dans de nombreux domaines, pendant l'été 1944, des déportées venant d'Auschwitz et de Ravensbrück furent immatriculées à Neuengamme et affectées dans des kommandos extérieurs : Boizenburg, Braunschweig SS-Reitschule, Brême (Lübberstedt, Obernheide, Vegesack, Uphusen), Hambourg (Dessauer Ufer, Eidelstedt, Langenhorn, Neugraben, Sasel, Tiefstack, Wandsbek), Hanovre (Langenhagen, Limmer), Helmstedt-Beendorf, Horneburg, Salzgitter (Bad, Watenstedt, Salzwedel, Unterlüß. Elles furent employées notamment dans des usines de production de matériel aéronautique, de mines, de munitions, au déblaiement et à la reconstruction, etc. On estime à environ 13 500 le nombre de femmes immatriculées à Neuengamme, dont plus de 700 Françaises. Parmi elles, figurent notamment la docteure Raymonde Guyon-Belot qui a écrit un témoignage sur le travail dans une usine souterraine installée dans une mine de sel à Beendorf[13] ; Simone Alizon, dont le livre L'exercice de vivre est paru en 1996[14] ; Geneviève Helmer qui a participé à l'ouvrage collectif De l'université aux camps de concentration : Témoignages strasbourgeois, paru en 1947 et re-publié par les Presses universitaires de Strasbourg en 1995[15]. Ces déportées étaient sous la surveillance de gardiennes SS.
Des gardiennes SS ou Aufseherinnen furent affectées aux camps annexes de Neuengamme cités plus haut. Aujourd'hui, plusieurs gardiennes sont connues : Kaethe Becker, Erna Dickmann, Johanna Freund, Angelika Grass, la kommandoführerin Loni Gutzeit (qui servit aussi à Hambourg-Wandsbek et que les déportées surnommèrent « Le Dragon de Wandsbek »), Gertrud Heise, Frieda Ignatowitz, Gertrud Moeller qui servit aussi dans le camp extérieur de Boizenburg, Lotte Johanna Radtke, la cheffe Annemie von der Huelst, Inge Marga et Marggot Weber. Quelques-unes ont été jugées pour crimes de guerre comme Susanne Hille (qui était à la tête des gardiennes à Unterlüß) et Anneliese Kohlmann (qui était l'une des six gardiennes à Neugraben).
Il est attesté que deux opérations de mise à mort par le Zyklon B ont eu lieu dans le camp à l'automne 1942. Deux convois de prisonniers de guerre russes, en tout 450 hommes, furent gazés. Pour cela, les SS firent aménager la prison appelée « bunker », en rendant étanches les ouvertures. Ils firent installer sur le toit dix tuyaux par lesquels on déversait les cristaux de Zyklon[16].
À Neuengamme, sévissait le docteur SS Kurt Heißmeyer qui effectua des expériences avec le bacille de la tuberculose sur des déportés et sur vingt enfants juifs, âgés de moins de 12 ans, arrivés d'Auschwitz le . Dans la nuit du 20 au , quelques jours avant la fin de la guerre, dans la cave de l'école de Bullenhuser Damm, un bâtiment qui servait de camp extérieur depuis octobre 1944, les vingt enfants, les deux médecins français qui s'occupaient d'eux, le professeur Florence et le docteur Quenouille, leurs deux infirmiers néerlandais et une trentaine de prisonniers soviétiques, furent pendus. Les nazis espéraient ainsi faire disparaître les traces de ces expérimentations sur des cobayes humains avant l'arrivée des troupes britanniques. Après la guerre, le Dr Heissmeyer a exercé la médecine, avant d’être condamné en à la prison à perpétuité par un tribunal allemand[17].
Comme la plupart des camps nazis, Neuengamme possède un orchestre de détenus jouant principalement le matin, lors de la formation des kommandos avant le départ au travail, et le soir à leur retour, avant l'appel. Les instruments de l'orchestre appartiennent à des détenus ; ils ont soit été saisis à leur arrivée puis affectés aux musiciens après leur sélection pour l'orchestre, soit été envoyés par leurs familles sur autorisation du commandant du camp[18]. Le détenu polonais Wiesław Maciejko se fait ainsi envoyer son cor avec sa housse par sa mère en mars 1943[19]. Le répertoire de l'orchestre consiste avant tout en musiques de marches militaires pour permettre la synchronisation des pas des détenus. Il comporte également de la musique populaire ou de variété jouée en diverses occasions comme lors de pendaisons publiques de détenus, ou pour la distraction des gardiens et officiers[20]. Parmi les objets retrouvés après la guerre figurent une bannière de l'orchestre ainsi que des étiquettes et le képi d'un musicien de l'orchestre, ce qui atteste la présence d'uniformes pour les musiciens et le statut particulier de cet ensemble, dont les membres pouvaient être affectés à des kommandos moins pénibles pour préserver leurs doigts[18]. Les membres de l'orchestre et les musiciens qui réussissaient à se procurer un instrument furent également autorisés à organiser des soirées musicales durant le temps non travaillé, le soir avant l'extinction des feux ou certains dimanches après-midis. En cette occasion, le répertoire consistait en chansons chères aux détenus, provenant de diverses traditions musicales : chansons de films, de variété ou folkloriques[18].
En mars 1945, le camp de concentration de Neuengamme est le point de regroupement pour tous les Norvégiens et Danois déportés en Allemagne. Il s’agit d’une concession accordée par le Reichsführer SS Heinrich Himmler au vice-président de la Croix-Rouge suédoise, le comte Folke Bernadotte. Plus de 4 000 déportés scandinaves sont évacués le 20 avril 1945 vers la Suède à bord des « bus blancs »[21].
Le , devant l'approche des armées alliées, les SS entreprennent l'évacuation du camp. 4 000 déportés atteignent à pied ou à bord de wagons de marchandises les « camps de rassemblement » de Wöbbelin (5 000 déportés), Sandbostel (9 000 déportés) ou Bergen-Belsen (8 000 déportés venant du camp de Neuengamme). Ces camps se transforment rapidement en mouroirs, les déportés étant abandonnés à eux-mêmes dans des conditions sanitaires épouvantables, sans nourriture ni soins médicaux . L'évacuation se poursuit jusqu’au . Le dernier convoi part le avec les gardiens et les archives, qui ne seront jamais retrouvées[22]. Lorsque les troupes de la 82e division aéroportée du général Gavin atteignent le camp, le 4 mai 1945, plus aucun déporté ne s'y trouve et les traces des exactions nazies ont été effacées[23].
À partir du 19 avril 1945, quand aucun autre camp n’est disponible pour recevoir les déportés évacués de Neuengamme, les 10 000 déportés restants sont évacués, en majorité vers le port de Lübeck, sur la mer Baltique. Le Gauleiter du NSDAP de Hambourg, Karl Kaufmann, y réquisitionne trois bateaux sur lesquels doivent être embarqués plus de 9 000 déportés. Entassés dans les cales, beaucoup périssent de faim, de soif et de maladies. Le 3 mai 1945, vers 15 h, après avoir essuyé des tirs de DCA provenant de certains des 200 bateaux ancrés dans la baie, des avions britanniques, cherchant à empêcher le repli de troupes allemandes, bombardent les navires, dont le Cap Arcona, le Thielbek et le Deutschland[24]. Environ 6 600 déportés périssent dans les flammes, se noient ou sont abattus en parvenant sur la grève. Seuls 450 d’entre eux survivent[23].
Pays | Hommes | Femmes | Total |
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Union soviétique | 28 450 | 5 900 | 34 350 |
Pologne | 13 000 | 3 900 | 16 900 |
France | 11 000 | 500 | 11 500 |
Allemagne | 8 800 | 400 | 9 200 |
Pays-Bas | 6 650 | 300 | 6 950 |
Belgique | 4 500 | 300 | 4 800 |
Danemark | 4 800 | - | 4 800 |
Hongrie | 1 400 | 1 200 | 2 600 |
Norvège | 2 200 | - | 2 200 |
Yougoslavie | 1 400 | 100 | 1 500 |
Tchécoslovaquie | 800 | 580 | 1 380 |
Grèce | 1 250 | - | 1 250 |
Italie | 850 | - | 850 |
Espagne | 750 | - | 750 |
Autriche | 300 | 20 | 320 |
Luxembourg | 50 | - | 50 |
Autres pays | 1 300 | 300 | 1 600 |
Totaux | 87 500 | 13 500 | 101 000 |
Non inscrits dans les registres | - | - | 5 000 |
Total final | - | - | 106 000 |
Morts en déportation | - | - | 55 000 (52 %) |
Le camp servit de camp d'internement aux Alliés pour y détenir des membres de la SS et des responsables nationaux-socialistes jusqu'à ce qu'il soit remis à la ville de Hambourg en 1948.
Afin de rappeler son funeste passé, le camp devient un lieu de mémoire dont la mise en œuvre s'effectue en plusieurs étapes :
Un tribunal britannique jugea 14 anciens membres de la SS du camp lors d'un procès qui se déroula du au . Onze furent condamnés à mort et exécutés, les trois autres écopèrent de 10 à 20 ans de prison.
En novembre 1942, les autorités nazies décident de transférer en Allemagne des personnalitéss déjà internées ou en résidence surveillée en France. L'Allemagne inaugure alors une nouvelle forme de répression : l'arrestation et l'internement en Allemagne de « personnalités otages ». 750 personnes sont arrêtées - préfets, sous-préfets, magistrats, médecins, religieux, maires, secrétaires de mairie, instituteurs, officiers de l'armée, syndicalistes, fonctionnaires de police, journalistes, etc. Le but de ces internements était sans doute de neutraliser et limiter des actions contre le régime nazi et, aussi que ces détenus puissent servir de monnaie d'échange. 326 de ces « personnalités otages » seront internées à Neuengamme. Elles ne seront pas astreintes au travail forcé. Leur temps de détention est mis à profit pour organiser des conférences, des cours, etc. Elles subiront comme les autres détenus les restrictions alimentaires.
Quatre préfets ont refusé le statut de « personnalité otage » sous lequel ils avaient été arrêtés et ont rejoint le camp des déportés de Neuengamme : Jacques-Félix Bussière (1895-1945), Édouard Bonnefoy (1899-1945), Paul Demange (1906-1970), Louis Dupiech (1900-1945). Trois d'entre eux sont morts en déportation.
Sur le terrain des sites commémoratifs, se trouvent un grand nombre de monuments.
Le Mémorial international est le monument central des sites du souvenir du camp de Neuengamme.
Dès 1953, le président de l'Amicale Internationale de Neuengamme[26] un survivant du camp de Neuengamme, le français Jean Dolidier, fit réaliser une première colonne commémorative sur le terrain de l'ancien jardin horticole du camp, le Lagergärtnerei ; un lieu sur lequel les SS faisaient répandre comme engrais les cendres de la combustion du four crématoire. Autour de cette colonne commémorative, rien n'a été modifié.
En 1965, furent érigés un autre mémorial se composant d'une stèle, un mur du souvenir avec les nationalités gravées en tablette et la sculpture de Françoise Salmon (ancienne déportée) « Le détenu agonisant ».
Les sites du souvenir furent complétés en 1981 par une maison de la documentation qui depuis 1995 devint la « Maison du souvenir » (en allemand : Haus des Gedenkens) immédiatement à côté du Mémorial international. Des bandes d'étoffe portant les noms des victimes, triés par date de décès, sont suspendues aux murs. Soit environ 20 000 noms. D'autres n'ont pas encore été retrouvés ; il reste de nombreux rouleaux vides sous l'inscription « Nous pensons aux victimes inconnues ». Dans une salle annexe est conservé dans une vitrine le livre original qui recensait les morts du camp et qui est encore lisible. Près de cette vitrine, la vue à travers l'étroite fenêtre débouche sur la pelouse, là où étaient déposées les cendres des morts utilisées comme engrais pour le jardin du camp. Quelques cyprès donnent à ce lieu une atmosphère de cimetière.
En septembre-octobre 1944, à la suite de l'insurrection de Varsovie 10 000 membres de l'Armia Krajowa furent déportés dans les camps de concentration allemands, dont environ 6 000 vers Neuengamme et ses kommandos.
Le chiffre total des détenus polonais du camp Neuengamme et de ses camps extérieurs s'élève à environ 17 000 femmes, hommes et enfants, dont beaucoup de juifs. Le total de ces victimes est estimé à 7 500. Les premiers arrivèrent dès 1940, en 1941/1942 ils représentaient la population la plus nombreuse.
Ce monument fut érigé le en souvenir des victimes innocentes de la razzia de Meensel-Kiezegem. Les 1er et 61 habitants du petit village belge de Meensel-Kiezegem furent déportés à Neuengamme, 8 d'entre eux seulement revinrent chez eux.
Les colonnes de basalte de Murat (commune déléguée) font témoignages pour le deuil et le souvenir pour les maquisards qui en juillet 1944 étaient déportés et au cours du temps assassinés dans le camp de concentration Neuengamme et ses dépendances régionales. Des 103 hommes 75 étaient tués[27].
La pierre Het drama van Putten fut érigée en souvenir de plus de 600 Hollandais, dont les plus jeunes avaient quinze ans, de Putten (Gelderland) dans la région de Veluwe (Pays-Bas), victimes d'une razzia effectuée sur ordre du commandement de la Wehrmacht, le 1er octobre 1944. Le , ils furent amenés dans le camp d'Amersfoort (Pays-Bas) et de là à Neuengamme. Des 600, 49 seulement retournèrent chez eux, les autres périrent dans le camp de Neuengamme ou dans d'autres camps de concentration.
Le Monument pour les victimes russes de Neuengamme est un monument qui fait partie des sites commémoratifs du camp de Neuengamme. Mais il se situe sur le terrain du cimetière de Hambourg-Bergedorf et se trouve dans une partie séparée sous le nom Sowjetische Kriegsgräberstätte Hamburg-Bergedorf. La plus grande partie des victimes soviétiques du camp Neuengamme reposent dans le cimetière de Bergedorf, c'est pourquoi l'initiative a été prise d'y installer le mémorial (plus grand que nature).
Le camp de concentration se trouve à Hambourg-Neuengamme au sud-est du centre de Hambourg-Bergedorf et à mi-chemin de la route vers Zollenspieker. Il est accessible par l'autoroute A25, sortie Hamburg-Curslack ou la route nationale 5, par la rue Curslacker Heerweg. Un plan du camp est disponible[28].