B. R. Bruss

B. R. Bruss Données clés
Nom de naissance Auguste Isidore René Bonnefoy
Alias Roger Blondel
Georges Brass
Marcel Castillan
Roger Fairelle
Naissance 16 décembre 1895
Lempdes (France)
Décès 30 septembre 1980
Paris 13e (France)
Activité principale Romancier, nouvelliste
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres Fantastique, science-fiction

Œuvres principales

B. R. Bruss, de son vrai nom René Bonnefoy, né le 16 décembre 1895 à Lempdes dans la Haute-Loire et mort le 30 septembre 1980 à Paris, est un écrivain français.

Il est essentiellement connu dans les domaines de la science-fiction et du fantastique. Outre B.R. Bruss (son nom de plume le plus connu, adopté en 1946), il utilisa différents pseudonymes : Roger Blondel (1956), Georges Brass (1951), Marcel Castillan, Roger Fairelle (1973). Il est le père du critique littéraire Claude Bonnefoy.

Œuvre littéraire

Avant guerre, il a publié plusieurs livres de littérature générale sous son vrai nom et, à partir des années 1950, il a récidivé sous le pseudonyme de Roger Blondel, mêlant cette fois des motifs insolites à ses romans et nouvelles. Au cours des années 1950, il a publié également une demi-douzaine de romans « érotiques » sous le nom de Georges Brass.

René Bonnefoy a publié l’essentiel de son œuvre, une cinquantaine de romans, dans les collections « Anticipation » et « Angoisse » de Fleuve noir. Il a été traduit en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal, au Brésil, en Turquie et en Grèce.

Certains des romans signés « B. R. Bruss » sont désormais considérés comme des classiques de la SF francophone et ont été plusieurs fois réédités, comme Et la planète sauta et Apparition des surhommes. D’autres, parus cette fois dans la collection « Angoisse », ont marqué de leur côté la littérature fantastique française d’après-guerre (Nous avons tous peur, Le Tambour d’angoisse ou Le Bourg envoûté) et ont connu également plusieurs rééditions.

Sous le nom de « Roger Blondel », il a signé, entre autres Le Mouton enragé (1956) dont il a été tiré un film en 1974 avec Jean-Louis Trintignant, Romy Schneider, Jean-Pierre Cassel et Jane Birkin et réalisé par Michel Deville.

Sous le nom de « Roger Blondel », l’Encyclopædia Universalis en fait ce portrait : « Sorte de Voltaire contemporain mâtiné d'un Swift des Temps modernes qui aurait mal digéré les leçons du surréalisme, Roger Blondel a construit, sous son nom ou sous quelque autre, une œuvre à l'apparence anarchique et débonnaire dont, pourtant, la signification est claire : la littérature s'ennuie et la langue française prend du ventre. Blondel inocula de l'insolence, du piquant et du cynisme dans la première ; et il dégraissa, muscla et dépoussiéra la seconde. »

Témoignage de cette attitude de franc-tireur enjoué, l'aveu qu'il fit en 1978 à un journaliste des Nouvelles littéraires : « J'ai pris le non-sérieux comme centre de gravité. Le sujet central de toutes mes fables est la définition du bafouillage primordial. Celui qui est spontané, banal, surabondant, celui que l'on entend dans la rue, aux comptoirs des cafés, dans le métro, tous ces graffiti sonores qui montrent quotidiennement que notre monde bredouille… »

Interviewé par Bernard Pivot, le 18/08/1978, lors d'une émission littéraire il donna à entendre sa démarche littéraire, où il parlait de son invitation via ses œuvres à sortir de « pétrification ». Au cours de cette interview, selon l'INA : « L'auteur du roman Les Fontaines pétrifiantes, Roger Blondel, précise qu'il s'agit d'une métaphore concernant les corps constitués, les catéchismes, les dogmes… “Ce roman est une dénonciation rabelaisienne, drôle, de la pétrification dont nous sommes victimes. Mes livres ont quelques fans mais pas tellement de lecteurs, dit-il, j'ai 83 ans et je dépétrifie .” »

Rôle dans le gouvernement de Vichy

Personnage à la biographie longtemps peu connue, il a, selon Jacques Sadoul, occupé des fonctions ministérielles dans le gouvernement de Vichy et, de ce fait, aurait été obligé de prendre un pseudonyme pour publier son premier roman d'après-guerre, Et la planète sauta..., en 1946.

Jean-Pierre Andrevon reprend cette version dans l'article qu'il lui consacre dans le no 20 de la revue Galaxies, et précise, photographie à l'appui, que René Bonnefoy a été Secrétaire général à l'information du régime de Vichy. Cette information est confirmée par la presse de l'époque : un nommé René Bonnefoy est mentionné comme Secrétaire général à l'information. En liaison avec Louis Darquier de Pellepoix, il épure l'Université des enseignants juifs et crée à la Sorbonne une chaire d'histoire du judaïsme, confiée à Henri Labroue.

En septembre 1940, Pierre Laval éloigne l'équipe de Je Suis Partout de l'antenne de Radio-Vichy en raison de son extrémisme, et confie la direction de l'information à son fidèle, René Bonnefoy, chargé de développer à la radio les thèmes de la Révolution nationale,.

Marc Martin dans son ouvrage Médias et Journalistes de la République (1997) mentionne qu'à son retour au pouvoir en avril 1942, Pierre Laval écarte Paul Marion, alors responsable du Service d'information du gouvernement de Vichy, du contrôle de la presse, pour le confier à René Bonnefoy, rédacteur en chef du Moniteur du Puy-de-Dôme, journal appartenant à Laval depuis 1927, pour fournir schémas d'articles, notes d'argumentation et les insertions obligatoires. Laval le nomme en août 1943 directeur de l'Office français d'information (OFI), agence de presse nationalisée qu'il dirige tout en demeurant Secrétaire général à l'information,. Il fait l'éloge de Philippe Henriot après son exécution par des résistants et en août 1944 dans une conférence,.

Condamné à mort par contumace en juillet 1946 du fait de ses éditoriaux et des consignes de son ministère, Bonnefoy a réussi à se refaire une identité, celle de Roger Blondel, et a plutôt défendu dans ses écrits des positions antimilitaristes. Il se constitue prisonnier en janvier 1955 pour être à nouveau jugé, par la Haute Cour, à l'instar de trois autres anciennes personnalités du régime de Vichy (Charles Rochat et les amiraux Auphan et Bléhaut). Son procès a lieu en mars 1955. Il se présente comme un haut fonctionnaire appliquant les décisions du pouvoir. Il est condamné à cinq ans d'indignité nationale, soit une peine qui échappe au bénéfice de la loi d'amnistie de 1953, alors que l'avocat général réclamait une peine de prison,.

D’après la revue Fiction, il fut également décorateur, enseignant, peintre, sculpteur et poète.

Œuvres

Une bibliographie quasi-complète de B. R. Bruss (ouvrages publiés sous son propre nom René Bonnefoy et ses divers pseudonymes) a été établi par Jean-Pierre Andrevon.

Ouvrages de science fiction

Romans, sous le nom de B. R. Bruss Nouvelles, sous le nom de B. R. Bruss puis Roger Blondel

Ouvrages fantastiques, sous le nom de B. R. Bruss

Ouvrages romanesques, sous le nom de Roger Blondel

Ouvrages érotiques, sous le nom de Georges Brass

Ouvrages sous le nom de René Bonnefoy

Adaptation cinématographique, sous le nom de Roger Blondel

Télévision

Bibliographie

Notes et références

  1. Universalis Roger Blondel
  2. Histoire de la science-fiction moderne - 2. Domaine français, J'ai Lu, p. 53.
  3. « M. René Bonnefoy, secrétaire général à l'information, a quitté Berlin », La Petite Gironde,‎ 27 juillet 1943, p. 4 (lire en ligne)
  4. François Broche, Dictionnaire de la Collaboration : collaborations, compromissions, contradictions, Paris, Belin, 2014, 950 p. (ISBN 978-2-7011-8947-5), p. 155.
  5. Christian Faure, Le projet culturel de Vichy. Folklore et révolution nationale, 1940-1944, Centre régional de publication de Lyon, 1989, p. 244.
  6. Fabrice d'Almeida, Christian Delporte, Histoire des médias en France : de la grande guerre à nos jours, Flammarion, 2003, p. 107.
  7. Marc Martin, Médias et Journalistes de la République, Paris, Odile Jacob, 1997 (lire en ligne), p. 246.
  8. L’Œuvre, 13 août 1943
  9. Journal officiel, 12 août 1943
  10. Le Matin, 29 juin 1944
  11. Journal des débats politiques et littéraires, 9 août 1944
  12. Paris-soir, 7 août 1944
  13. Le Monde, 19 juillet 1946
  14. Le Monde, 26 janvier 1955
  15. La Bourgogne républicaine, 16 mars 1955
  16. Le Monde, 17 mars 1955
  17. Jean-Pierre Andrevon, Galaxies - Nouvelle série - No 20 : Dossier: Dr Bruss et Mr Blondel, 2012, 189 p. (ISSN 1270-2382), p. 127.
  18. La parution de ce livre était prévue aux éditions Jean Froissart dans la collection « Temps futurs », où elle devait porter le numéro 2 (annonce fait au dos du no 1, L'Apparition des surhommes). Il sera finalement édité par Fleuve noir, sous les titres S.O.S. soucoupes et La Guerre des soucoupes.
  19. L'année d'impression n'est pas indiquée sur le volume.
  20. Dans la “série blanche”, qui débute au n° 290 et finit au n° 561, les volumes sont d'abord notés “Hors-Série” avec une double numérotation au dos (seule exception : Opération Astrée, HS n° 1 imbriqué entre les n° 289 et 290, unique véritable “Hors-Série”). La double numérotation cesse avec le HS 24 = n° 337, mais la dénomination “Hors-Série” subsiste longtemps après la disparition du dernier type “fusée” (version Gaston de Sainte-Croix).

Voir aussi

Liens externes