Athanase de Charette de La Contrie

Athanase de Charette de La Contrie
Baron de La Contrie
Athanase de Charette de La Contrie
Athanase de Charette de La Contrie (XIXe siècle).
Naissance 3 septembre 1832
Nantes
Décès 9 octobre 1911 (à 79 ans)
Saint-Père-Marc-en-Poulet
Origine Français
Allégeance Drapeau du Duché de Modène Duché de Modène (1846-1856)
 États pontificaux (1860-1870)
Drapeau français République française (1870-1871)
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 18461871
Commandement Zouaves pontificaux
Légion des volontaires de l'Ouest
Conflits Risorgimento
Guerre franco-allemande de 1870
Faits d'armes Bataille de Castelfidardo
Bataille de Mentana
Bataille de Loigny
Distinctions Légion d'honneur
Croix de Mentana
Autres fonctions Élu député des Bouches-du-Rhône
(1871 : refuse de siéger)
Famille Charette de La Contrie
Emblème

Athanase Charles Marie de Charette, 2e baron de La Contrie (18 septembre 1832 à Nantes - 9 octobre 1911 à Saint-Père-Marc-en-Poulet), est un officier général français du XIXe siècle qui s'est distingué dans la défense des États du Pape puis pendant la guerre franco-allemande de 1870.

Biographie

Légitimiste

Fils du baron Charles Athanase Marie de Charette de La Contrie et de Louise de Bourbon, comtesse de Vierzon (fille naturelle du duc de Berry et d'Amy Brown), Athanase de Charette naquit à Nantes, rue du Château, près du château des ducs de Bretagne, pendant l'insurrection légitimiste de 1832 alors que la duchesse de Berry s'y cachait et que son père, l'un des chefs Vendéens était recherché par la police. Sa naissance réelle (le 3 septembre 1832) fut d'abord dissimulée et à quatorze jours il fut clandestinement déplacé de Nantes à la commune de Sainte-Reine-de-Bretagne, d'où sa naissance « officielle » (18 septembre 1832 à Sainte-Reine).

En 1846, sa famille n'étant pas prête, en raison de ses antécédents légitimistes, à servir la France de Louis-Philippe Ier, le jeune Charette, entra à l'Académie militaire de Turin ; il dut en partir en 1848 pour éviter de servir le Piémont, la « politique révolutionnaire de ce royaume lui étant évidente ».

En 1852 le duc de Modène, beau-frère du « comte de Chambord », nomma Charette sous-lieutenant dans un régiment autrichien stationné dans le duché. Officier d'ordonnance du duc (1856), il démissionna, les Français étant à la veille d'une campagne contre l'Autriche (1859).

Au service du pape

Athanase de Charette.

En mai 1860, alors que deux de ses frères, avides comme lui de combattre les révolutionnaires italiens avaient offert leurs services au roi de Naples, il se rendit à Rome où il se plaça au service du pape Pie IX et s'engagea dans l'armée pontificale réorganisée par Lamoricière.

Charette fut nommé capitaine de la 1re compagnie des Volontaires franco-belges, connus après 1861 sous le nom de Zouaves pontificaux et fut blessé au combat de Castelfidardo (septembre 1860) où l'armée pontificale est mise en déroute par l'armée sarde venue mettre fin à l'indépendance du royaume des Deux-Siciles après l'expédition des Mille.

Lieutenant-colonel en 1867, il prit le commandement en second de l'unité qu'il conduisit à la bataille de Mentana (3 novembre 1867) dont l'objectif était d'empêcher la conquête de Rome par Giuseppe Garibaldi.

Général de la Défense nationale

La bataille de Loigny, Jules-Antoine Duvaux, 1875, mairie de Janville-en-Beauce. Les zouaves pontificaux à La bataille de Loigny, Charles Castellani, 1879, musée de l'Armée, Paris.

Après l'occupation de Rome par les troupes piémontaises (septembre 1870), Charette embarque pour Marseille avec ses troupes. Il négocia avec Gambetta l'emploi des Zouaves français au service de la France contre l'Allemagne et fut autorisé à les organiser sous le nom de Légion des volontaires de l'Ouest, corps remarquablement discipliné qui fut attaché au 17e corps d'armée, et se battit « bravement » avec elle aux batailles de Patay et de Loigny (2 décembre), où il fut grièvement blessé, fait prisonnier, mais s'évada.

Il venait d'être nommé général de brigade au titre auxiliaire par le gouvernement de la Défense nationale, le 14 janvier 1871, quand la capitulation de Paris suspendit les opérations militaires. Il se trouvait alors en Bretagne pour y organiser une division de Mobiles.

Bien qu'il eût refusé toute candidature à l'Assemblée nationale, il fut élu, le 8 février 1871, représentant des Bouches-du-Rhône, le 8e sur 11, mais donna immédiatement sa démission.

Thiers lui proposa d'intégrer l'armée française avec ses Zouaves, mais Charette déclara vouloir rester à la disposition du pape : le 15 août 1871, ses Zouaves furent démobilisés de l'armée française.

Charette se retira et passa le reste de sa vie à défendre la cause de la religion tout en songeant jusqu'en 1883 à la restauration des Bourbons. Il fut du nombre des légitimistes qui allèrent saluer le « comte de Chambord » à Anvers (24 février 1872), mais le baron ne prit aucune part aux essais de restauration monarchique tentés en 1873 et 1874. Vers 1877, en compagnie d'Abel Durant de La Pastellière, il tenta d'ériger une stèle en mémoire des 61 martyrs de Legé (Loire-Atlantique). Legé surnommé la "Capitale de Charette". En 1889, il contribue à l'érection du « monument du comte de Chambord » à Sainte-Anne-d'Auray.

Il fut le président, désigné par le comte de Chambord, du banquet royaliste de Challans en 1882. Des poursuites correctionnelles furent entamées puis abandonnées contre lui et quelques autres paricipants.

Sa personnalité, comme celle du général de Sonis aux côtés duquel il combat en 1870, marqua durablement les milieux légitimistes français.

État de service

Décorations

Ordre de Pie IX Chevalier Grand-Croix de l'Ordre de Pie IX
Croix de Mentana Croix de Mentana
Médaille de Castelfidardo Médaille de Castelfidardo (it)
Ordre royal de François Ier Officier de l'Ordre royal de François Ier.
Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Georges de la Réunion (it)
Ordre de l'Aigle d'Este Officier de l'Ordre de l'Aigle d'Este (it).
Ordre de François-Joseph Officier de l'Ordre de François-Joseph.
Ordre national de la Légion d'honneur Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur, le 8 décembre 1870.
Ordre national de la Légion d'honneur Officier de l'Ordre national de la Légion d'honneur, le 29 juillet 1871.

Ascendance et postérité

Athanase de Charette était le deuxième enfant (son aîné meurt en bas âge) du baron de La Contrie (1796-1848), pair de France et de Louise de Bourbon, comtesse de Vierzon (° 19 décembre 1809 - Londres † 26 décembre 1891 - Château de La Contrie, Couffé), fille naturelle de Charles Ferdinand d'Artois (1778-1820), duc de Berry et d'Amy Brown (1783-1876).

Ascendance
                 
 16. René Charette (1686-1730), seigneur de La Contrie
 
     
 8. Michel Louis Charette (1719-1775), seigneur de la Contrie 
 
        
 17. Marthe Fleuriot (1694-1748), dame de l'Omblepied
 
     
 4. Louis-Marin Charette (1759-1796), seigneur de la Contrie 
 
           
 18. Jacques Joseph de La Garde de Monjeu (né en 1685)
 
     
 9. Marie-Anne de La Garde de Monjeu (1733-1783) 
 
        
 19. Jeanne du Faget ( † 1745)
 
     
 2. Athanase de Charette (1796-1848), baron de la Contrie 
 
              
 10. Louis Loisel (né en 1727), sieur de La Ricardelais 
 
        
 5. Marie-Jeanne Loisel (1765-1846), dame de La Tourmissinière 
 
           
 22. François Ernoul (1674-1740), sieur de La Tourmissinière
 
     
 11. Urbaine Françoise Ernoul (1728-1771), dame de La Tourmissinière 
 
        
 23. Marie Le Horeau (1707-1774)
 
     
 1. Athanase de Charette, baron de La Contrie (1832-1911) 
 
                 
 24. Louis de Bourbon (1729-1765), dauphin de France
 
     
 12. Charles X (1757-1836), roi de France 
 
        
 25. Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767), princesse de Pologne
 
     
 6. Charles Ferdinand d'Artois (1778-1820), duc de Berry 
 
           
 26. Victor-Amédée III (1726-1796), roi de Sardaigne
 
     
 13. Marie Thérèse de Sardaigne (1756-1805), reine de France 
 
        
 27. Marie-Antoinette d'Espagne (1729-1785), infante d'Espagne
 
     
 3. Louise de Bourbon (1809-1891), comtesse de Vierzon 
 
              
 14. John L. Brown (vers 1747-1824) 
 
        
 7. Amy Brown (1783-1876) 
 
           
 15. Mary Ann Deacon (1747-1806) 
 
        
 

Le 19 juillet 1862, il épouse 1° Marie-Antoinette de Fitzjames (8 juin 1837 - La Chapelle-sur-Oudon † 22 janvier 1865 - Rome), fille de Jacques Marie Emmanuel (1803-1846), 7e duc de Fitz-James et de Marguerite de Marmier (1807-1888). Veuf, il convola en secondes noces, 2° le 12 décembre 1877 avec Antoinette Wayne van Leer Polk (27 octobre 1849 - Nashville † 3 février 1919 - La Basse-Motte, Saint-Père-Marc-en-Poulet).

Notes et références

  1. « Athanase de Charette de La Contrie », sur roglo.eu (consulté le 19 octobre 2011).
  2. « Charette de La Contrie (Athanase-Charles-Marie, baron de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 .
  3. Par 47 253 voix sur 75 803 votants et 140 189 inscrits.
  4. « Monument au comte de Chambord - Sainte-Anne-d'Auray », sur www.e-monumen.net (consulté le 4 juin 2012).
  5. « Cote LH/489/28 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  6. Frère de François Athanase Charette de La Contrie.
  7. (en) "Correspondence concerning Susanne Henning's marriage - 1908", sur filsonhistorical.org, p. 6 (consulté le 12 août 2021).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes