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Une Année sainte est, dans l'Église catholique romaine, une célébration ordinaire destinée à raviver la foi des catholiques et prenant place tous les 25 ans. Exceptionnellement, le pape peut décider d'un « jubilé » à d'autres occasions. Durant cette année, l'indulgence plénière est accordée à certaines conditions : confession, communion sacramentelle, aumônes ou autres bonnes œuvres et le pèlerinage de Rome qui implique la visite des basiliques majeures. Ces conditions sont généralement précisées dans la bulle d'indiction promulguée par le pape qui fixe également les dates d'ouverture et de clôture de l'Année sainte. L'Année sainte est donc un temps de conversion, de pénitence, de pardon et de rémission des peines temporelles encourues pour le péché. C'est aussi, par conséquent, une année de liesse et d'action de grâce.
Lors de l'Année sainte, la Porte Sainte de chacune des quatre basiliques majeures de Rome est solennellement ouverte.
L'Année sainte puise son symbolisme dans le jubilé juif, prescrit tous les cinquante ans par les commandements du Lévitique (25,8–55). Cette année-là les juifs célébraient leur libération de l'exil à Babylone par la remise des dettes et l'affranchissement des esclaves.
Au XXe siècle, Pie XI et Jean-Paul II ont ajouté aux années saintes ordinaires des années saintes extraordinaires, célébrées respectivement en 1933 et en 1983 pour célébrer la mort et la résurrection de Jésus, donc la Rédemption du genre humain.
Le premier jubilé formellement organisé par la papauté fut celui décrété en 1300 par le pape Boniface VIII, invitant les chrétiens à se rendre à Rome pour bénéficier de l'indulgence plénière accordée auparavant aux Croisés car la perte du royaume de Jérusalem rendait difficile le pèlerinage à Jérusalem et développait fortement celui de Rome. À cette époque, des rumeurs couraient selon lesquelles une indulgence générale était accordée tous les cent ans. Le mot de « jubilé » était déjà dans l'air du temps. Le dominicain Humbert de Romans, dans un sermon de 1267, déclarait ainsi : « Voici maintenant le jubilé, non pas celui des juifs mais des chrétiens, tellement meilleur. » De même, dans la Chronique d'Albéric de Trois-Fontaines, le mot fut utilisé pour désigner la croisade d'Innocent III contre les Albigeois.
Le 22 février 1300, fête de la chaire de saint Pierre, Boniface VIII promulgua la bulle d'indiction Antiquorum fida relatio. Il y institua l'Année sainte et précisa les conditions de l'indulgence : être en état de grâce (renoncement au péché, après confession et absolution), avoir visité les basiliques de Rome, Saint-Pierre et Saint-Paul-hors-les-Murs, ainsi devenues les deux premières basiliques majeures. Les chiffres donnés par les chroniqueurs médiévaux sont apparemment extravagants : ils s'échelonnent de 200 000 personnes à deux millions. Dante nota néanmoins que la densité de la foule obligea à aménager un sens unique sur le pont Saint-Ange, près du Vatican.