Vecteur nul
Dans un espace vectoriel E sur un corps commutatif
K
{\displaystyle K}
, le vecteur nul est l'unique vecteur représentant l'élément neutre pour l'addition vectorielle. Son existence est donnée par la définition de la structure d'espace vectoriel. Il peut être noté
0
E
{\displaystyle 0_{E}\,}
ou
0
{\displaystyle \mathbf {0} }
ou encore
0
→
{\displaystyle {\vec {0}}}
, ou tout simplement 0.
Comme tout élément neutre, le vecteur nul est unique. La preuve est élémentaire : si
a
{\displaystyle a}
et
b
{\displaystyle b}
sont deux vecteurs nuls d'un même espace vectoriel E, alors
a
=
a
+
b
{\displaystyle a=a+b}
par nullité de
b
{\displaystyle b}
et
b
=
a
+
b
{\displaystyle b=a+b}
par nullité de
a
{\displaystyle a}
, donc
a
=
b
{\displaystyle a=b}
.
Propriétés et remarques
- Il est le résultat de la multiplication par le scalaire
0
K
{\displaystyle 0_{K}\,}
de n'importe quel vecteur de E et de la multiplication par n'importe quel scalaire par lui-même. Plus précisément, pour un scalaire
λ
{\displaystyle \lambda }
et un vecteur v,
λ
v
=
0
E
⟺
(
λ
=
0
K
ou
v
=
0
E
)
.
{\displaystyle \lambda v=0_{E}\iff (\lambda =0_{K}\ {\text{ou}}\ v=0_{E}).}
- Pour tous espaces vectoriels E et F, et toute application linéaire
f
:
E
→
F
{\displaystyle f:E\rightarrow F}
, le vecteur nul de E est envoyé par f sur le vecteur nul de F :
f
(
0
E
)
=
0
F
{\displaystyle f(0_{E})=0_{F}}
.
- L'image réciproque du sous-espace vectoriel de E réduit au vecteur nul par une application linéaire
f
{\displaystyle f}
est un sous-espace vectoriel de E : il est appelé noyau de l'application linéaire f.
- L'espace vectoriel réduit au vecteur nul est l'unique espace vectoriel qui ne possède qu'un seul élément, le vecteur nul. Il est appelé l'espace nul.
Exemples
- Lorsque K est un corps commutatif, dans l'espace vectoriel
(
K
,
+
,
⋅
)
{\displaystyle (K,+,\cdot )}
, le vecteur nul est l'élément neutre additif de
K
{\displaystyle K}
, c'est-à-dire
0
K
{\displaystyle 0_{K}}
.
- Dans le K-espace vectoriel Kn, le vecteur nul est le n-uplet
(
0
,
…
,
0
)
{\displaystyle (0,\ldots ,0)}
où
0
{\displaystyle 0}
est l'élément neutre pour l'addition du corps K.
- Si E est un sous-espace vectoriel de F, le vecteur nul de E est le vecteur nul de F.
- Pour tout ensemble X, le vecteur nul de l'espace
F
(
X
,
R
)
{\displaystyle {\mathcal {F}}(X,\mathbb {R} )}
des fonctions réelles sur X est la fonction nulle, qui à tout point de X associe 0.
- En vertu des deux points précédents, dans l'espace vectoriel
C
(
R
,
R
)
{\displaystyle {\mathcal {C}}(\mathbb {R} ,\mathbb {R} )}
des fonctions continues de
R
{\displaystyle \mathbb {R} }
dans
R
{\displaystyle \mathbb {R} }
, le vecteur nul est la fonction nulle.
- Dans l'espace vectoriel
K
{\displaystyle K}
des polynômes à coefficients dans un corps commutatif
K
{\displaystyle K}
, le vecteur nul est le polynôme nul.
- Lorsque les vecteurs sont définis à partir de bipoints équipollents, le vecteur nul est représenté par la classe des couples (A,A) formés d'un seul point A.
- L'unique K-espace vectoriel à ne contenir que le vecteur nul est par définition l'espace nul. Pour tout espace vectoriel E, il existe une unique injection de l'espace nul
{
0
}
{\displaystyle \{0\}}
vers E, qui envoie 0 sur
0
E
{\displaystyle 0_{E}}
. La dimension de l'espace nul est 0.