Ulpien

UlpienFonction
Préfet du prétoire
Biographie
Naissance 170
Tyr
Décès 223 ou 228
Rome
Nom de naissance Gnaeus Domitius Annius Ulpianus
Époque Empire romain
Activités Conseiller juridique, écrivain
Gens Domitii
Photographie en contre-plongée d'une statue avec l'intérieur d'un édifice néo-classique en arrière-plan.Statue d'Ulpien datant du XIXe siècle au Palais de justice de Bruxelles en Belgique.

Domitius Ulpianus (~170 - 223) est un homme politique et juriste romain du début du IIIe siècle.

Biographie

Ulpien est originaire de Tyr, né entre 163 et 170 selon les historiens modernes. Sa ville natale lui éleva une colonne avec une inscription honorifique qui résume sa carrière à Rome, Ulpien devait probablement être issu d'une bonne famille de citoyens romains, de rang équestre. D'après la peu fiable Histoire Auguste, il fut d'abord assesseur du préfet du prétoire Papinien, un autre juriste célèbre, de 205 à 211 sous Septime Sévère et Caracalla.

Après l'assassinat de Caracalla en 217, le nouvel empereur Élagabal le chasse de Rome. Mais son successeur Alexandre Sévère le fait préfet de l'annone, puis préfet du prétoire en 222 : il est le principal conseiller de l'empereur. L’Histoire Auguste le présente même comme le tuteur du jeune empereur,. Impopulaire auprès de la garde prétorienne pour avoir diminué ses privilèges accordés par Élagabal, il fut tué à l'instigation de M. Aurelius Epagathos sous les yeux d'Alexandre Sévère au cours d'un soulèvement de celle-ci, probablement au printemps 223— la date de 228, déduite de Dion Cassius et longtemps admise, est réfutée au profit de 223 par un papyrus sur la nomination d'Epagathos comme préfet d'Égypte en 234, après la mort d'Ulpien —,.

Œuvres

Son œuvre de juriste comporte :

Il est l'auteur le plus repris dans le Digeste de Justinien, avec six mille citations.

Certaines de ses formules sont renommées, et furent beaucoup utilisées dans les siècles suivants :

Il fait trois distinctions majeures du droit, reprenant ainsi la distinction d'Aristote :

Législation

Dans la Loi des citations (426), il est mis, avec Papinien, Gaïus, Paul, et Modestin, au rang des cinq juristes dont les avis conservés étaient considérés comme décisifs. Ces cinq juristes sont également cités comme sources principales du Code de Théodose II et du Code de Justinien.

Le droit et la justice vus par Ulpien

« Faire du droit impose d'abord de savoir d'où vient ce nom de droit. Il provient de la justice, car, comme l'a défini avec finesse Celse, le droit est l'art du bon et du juste. — 1. À juste titre certains nous appellent « prêtres », car nous cultivons la justice et nous proclamons la connaissance du bon et du juste, séparant le juste de l'inique, distinguant le licite de l'illicite, souhaitant rendre bons les individus, non seulement par la crainte de peines mais aussi par l'encouragement de récompenses, aspirant — si je ne me trompe — à la vraie philosophie, non à la fausse. — 2. Dans cette science, il y a deux branches : le public et le privé. Le droit public, c'est ce qui concerne l'État romain, le privé ce qui intéresse les particuliers. En effet, il est des choses utiles publiquement, d'autres seulement sur le plan privé. Le droit public concerne les choses sacrées, les prêtres, les magistrats. Le droit privé se divise en trois parties, car il est en effet constitué de préceptes naturels, des gens ou civils. — 3. Le droit naturel est ce que la nature a enseigné à tous les animaux. Car ce droit n'est pas propre au genre humain, mais il est commun à tous les animaux qui naissent sur terre ou dans la mer, même aux oiseaux. De là provient l'union du mâle et de la femelle que nous appelons mariage ; de là aussi la procréation des enfants, leur éducation, car nous voyons en effet que tous les autres animaux, même les fauves, sont censés avoir la connaissance de ce droit. — 4. Le droit des gens est celui qui est utilisé par les nations humaines. Il est facile de comprendre ce qui le distingue du droit naturel car, tandis que l'un est commun à tous les animaux, l'autre ne l'est qu'aux seuls hommes. »

— Ulpien, au Ier livre de ses Institutes (Digeste, 1, 1, 1, 1-4)

Notes et références

  1. Honoré 2005, p. 14.
  2. Honoré 2005, p. 32.
  3. Chastagnol et Vezin 1993, p. 244.
  4. Chastagnol et Vezin 1993, p. 239.
  5. Histoire Auguste, Vie de Pescinius Niger, 7, 4.
  6. Chastagnol et Vezin 1993, p. 241.
  7. Histoire Auguste, Vie de Alexandre Sévère, 51, 4.
  8. Chastagnol et Vezin 1993, p. 242-243.
  9. Chastagnol et Vezin 1993, p. 243.
  10. J. Modrzejewski et T. Zawadzki, « La date de la mort d'Ulpien… », montrent que l'assassinat d'Ulpien doit être daté de l'été 223 et non de 228.
  11. (en) B. Frier, Roman Life Expectancy : Ulpian's Evidence, Harvard Studies in Classical Philology, 1982, 2e éd., p. LXXXVI.
  12. Chastagnol et Vezin 1993, p. 238.
  13. Pandectae Justinianeae, in novum ordinem digestae, cum legibus codicis et novellis quae jus Pandectarum confirmant explicant aut abrogant : Pandectes de Justinien, mise dans un nouvel ordre, avec les lois du code et les novelles qui confirment, expliquent ou abrogent le droit des pandectes, ex typis Dondey-Dupré, 1821 (lire en ligne).
  14. trad.  F. ROUMY

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes