Toshio Hosokawa

Toshio Hosokawa Description de cette image, également commentée ci-après Toshio Hosokawa en 2011. Données clés
Nom de naissance 細川俊夫 (Hosokawa Toshio)
Naissance 23 octobre 1955
Hiroshima (Japon)
Activité principale Compositeur
Style Musique contemporaineOpéra
Activités annexes Professeur de musique
Lieux d'activité Japon
Formation Université des arts de Berlin
Maîtres Isang Yun, Brian Ferneyhough, Klaus Huber
Enseignement Université de musique Élisabeth
Récompenses Prix de Kyoto
Prix de musique de Duisbourg
Médaille au ruban pourpre
Distinctions honorifiques Membre de l'Académie des arts de Berlin (2001)

Œuvres principales

Concerto pour saxophone
Ferne-Landschaft II pour orchestre
Voyage I

Toshio Hosokawa (細川俊夫, Hosokawa Toshio), né le 23 octobre 1955 à Hiroshima au Japon, est un compositeur japonais.

Le style des partitions de Toshio Hosokawa est principalement basé sur la musique de l'avant-garde allemande de l’après-guerre, dans laquelle il incorpore des éléments traditionnels des arts japonais. Il décrit son esthétique musicale comme une « calligraphie sonore », pensée comme le coup de pinceau de l’artiste pour produire chaque son.

Biographie

Formation

Toshio Hosokawa naît dans une famille d'artistes. Son grand-père est un maître du ikebana, l'art des fleurs, et sa mère enseigne le koto.

Il commence le piano à l'âge de cinq ans, s'intéressant surtout à la musique de Mozart, Beethoven et plus tard, Bach et Schubert. À quinze ans, il est fasciné par l'écoute à la radio d'une œuvre de Tōru Takemitsu, November Steps (1967), composée pour biwa, shakuhachi et orchestre. Il décide de se consacrer entièrement à la musique. L'année suivante, il entre à l'école de musique de Tokyo. Il y poursuit ses études de piano et de composition, avant de se fixer à partir de 1976 à Berlin-Ouest pour étudier, à l'Université des arts, la composition auprès d'Isang Yun, le piano avec Rolf Kuhnert (de) et l'analyse et la théorie avec Witold Szalonek jusqu'en 1982.

Carrière

Winter Bird, pour violon seul, est sa première œuvre créée en 1978 à Lübeck ; l'année suivante, c'est Melodia pour accordéon seul, à Francfort, suivi d'autres à l'occasion des cours d'été de Darmstadt de 1980 à 1982. Manifestation pour violon et piano est donné à Berlin, en 1981. Il remporte son premier prix de composition lors du concours Valentino Bucchi, à Rome en 1980, avec Jo-Ha-Kyu pour flûte, violon, alto et violoncelle. En 1982, il est primé deux fois : à Tokyo avec le prix Irino pour les jeunes compositeurs et à Berlin où Preludio pour orchestre est choisi pour les cérémonies du centenaire de la Philharmonie.

De 1983 à 1986, il part pour Fribourg travailler à l'Université de musique, la composition avec Klaus Huber et l'analyse avec Brian Ferneyhough. C'est Hubert qui attire son attention sur la culture japonaise et c'est de cette époque seulement qu'il développe son goût pour le gagaku, le théâtre , la pensée bouddhiste et les vieux instruments traditionnels.

En 1985, il reçoit une commande du flûtiste Pierre-Yves Artaud. L'œuvre, Sen I est créée à Londres. En 1988, il reçoit le prix de musique de Kyoto et en 1989, il remporte le 37e prix d'Otaka avec Ferne-Landschaft I (1987). Ces deux années il est également compositeur en résidence au festival de Davos. En 1990, il rencontre Helmut Lachenmann, au cours d'été de Darmstadt, avec qui il devient ami. Il compose sa première musique de film pour L'Aiguillon de la mort du réalisateur Kōhei Oguri. En 1994, il reçoit une commande de l'Académie d'été de Salzbourg pour le festival : In die Tiefe der Zeit pour violoncelle, accordéon et cordes créé dans sa première version le 18 août, par les dédicataires, Julius Berger et Stefan Hussong — la seconde version date de 2002. L'année suivante, il écrit Vertical Song I (1995), pour le flûtiste Roberto Fabbriciani. 1998, voit la création de Memory of the Sea (Hiroshima Symphony), où il exprime de sa ville natale, le bruit de la mer, la lumière, l’odeur, les nuages qui passent et la brise d’Hiroshima, tels qu’il s’en souvient, voulant faire un panégyrique à la force invisible de la nature.

En 2000 et 2001 sont créés deux œuvres à Paris. Respectivement Voyage IV (Extasis) pour accordéon et petit ensemble et Song from far away (in nomine) pour flûte, clarinette, percussion, violon, alto et violoncelle ; en 2004 est créé son opéra Hanjo, au festival d'Aix-en-Provence et Love Songs pour voix et saxophone alto, sur des poèmes japonais d'Izumi Shikibu, à Paris. En 2006, la NDR commande pour l'anniversaire Mozart, un concerto pour piano, Lotus under the moonlight, créé par la pianiste Momo Kodama et l'Orchestre de la NDR, dirigiés par Jun Märkl. En 2008, il compose un concerto pour le violoncelliste britannique membre du Quatuor Arditti, Rohan de Saram, commande de la WDR, qui devient Chant, créé à la radio en avril 2009. L'année suivante, est commandé Woven Dreams pour orchestre, par la Roche Commissions, qui est créé et au festival d'été de Lucerne en août 2010, avec l'orchestre de Cleveland sous la direction de Franz Welser-Möst, au Carnegie Hall par les mêmes, en février l'année suivante.

Il est élu membre de l'Académie des arts de Berlin en 2001, et nommé membre du jury du prix de composition Tōru-Takemitsu en 2012. Depuis 2004, Hosokawa est nommé professeur invité permanent de l'Université de musique de Tokyo.

Toshio Hosokawa et l'auteur d'un ouvrage sur son œuvre (en allemand), intitulé Silence et son, ombre et lumière. Conversations avec Walter-Wolfgang Sparrer paru en 2012.

Style

Le modèle principal des compositions de Toshio Hosokawa est basé sur la musique de l’avant-garde allemande de l’après-guerre, dans laquelle il incorpore des éléments traditionnels des arts japonais : Sen II (1986) tire son inspiration de la geste des grands maîtres de calligraphie orientale, alors que Ferne-Landschaft I puise dans le gagaku et les peintures de paysages chinois. Certaines œuvres, aux titres sans référence orientale, portent néanmoins cette empreinte, tels Landscape II (1992) et Vertical Time Study III (1994).

Il découvre la tradition musicale japonaise par le biais de l'avant-garde occidentale au-delà de ses vingt ans, mais invente lui-même l'expression « calligraphie sonore », pour décrire son esthétique musicale, en lien avec les enseignements du bouddhisme zen. Il vise à rendre le coup de pinceau de chaque son, comme la trace d’une dépense d’énergie du geste physique, contre le matériau. « Ma musique est la calligraphie, peinte sur la frontière ouverte du temps et de l'espace. Chaque note individuelle a une forme, comme une ligne ou un point appliqué avec un pinceau. Ces lignes sont peintes sur une toile de silence. Ses frontières sont une partie du silence, tout aussi importantes que ce qui est audible » dit le compositeur à propos de Silent Flowers (1998), une œuvre pour quatuor à cordes.

« Toshio Hosokawa a acquis une position très particulière en construisant des ponts entre Avant-garde occidentale et tradition japonaise. Tout en employant continuellement des techniques de composition occidentales, il revient en même temps à la tradition musicale japonaise et asiatique ». Partant des précurseurs et modèles tels qu'Isang Yun, son professeur et Tōru Takemitsu, son compatriote, il utilise une écriture occidentale avec parfois des instruments traditionnels, tel le shō. Signe de la réception des œuvres d'Hosokawa depuis le milieu des années 1990, d'autres compositeurs occidentaux s'en approprient la sonorité particulière : Helmut Lachenmann, Hans Zender et John Cage (par exemple 110 : Two3 et 108, en 1991).

Œuvre

Opéras

Oratorios

Musique pour chœur

Musique vocale

Musique pour orchestre

Musique concertante

Musique de chambre

Musique soliste

Pour piano Pour orgue Pour violon Pour alto Pour violoncelle Pour flûte Pour clarinette Pour hautbois Pour basson Pour cor Pour accordéon Pour shō Pour shamisen Pour koto à dix-sept cordes Pour guitare Pour harpe Pour marimba Pour percussion

Musiques de film

Compositions écrites spécifiquement pour une production Compositions antérieures employées dans la bande sonore d'un film

Discographie

Piano Musique de chambre Avec orchestre Vocale

Prix et distinctions

Notes et références

  1. Zeller 2010, p. 153.
  2. Meyer-Kalkus 2010, p. 23.
  3. Grove 2001.
  4. Enregistré en 1998 par Teodoro Anzellotti sur disque Hat 131 (OCLC 249804394).
  5. Zeller 2010, p. 155.
  6. (de) Max Nyffeler, « Stille und Klang : Toshio Hosokawa », sur beckmesser.info, 16 mai 2016 (consulté le 26 avril 2019).
  7. Zeller 2010, p. 157.
  8. Zeller 2010, p. 159.
  9. Zeller 2010, p. 163.
  10. Enregistrée par Tadaaki Otaka et l'orchestre de Sapporo en 2000, pour le label Chandos (CHAN 9876), avec des œuvres d'Atsutada Otaka (le frère aîné du chef) et Tōru Takemitsu.
  11. Zeller 2010, p. 169.
  12. Zeller 2010, p. 173.
  13. Zeller 2010, p. 175.
  14. Zeller 2010, p. 177.
  15. (de) Toshio Hosokawa - Seit 2001 Mitglied der Akademie der Künste, Berlin, Sektion Musik sur le site de l’Akademie der Künste
  16. (de) « Toshio Hosokawa, Stille und Klang, Schatten und Licht. Gespräche mit Walter-Wolfgang Sparrer », sur wolke-verlag.de, 2012.
  17. Meyer-Kalkus 2010, p. 25.
  18. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Jean Vermeil d'un « 7 » dans le magazine Répertoire no 97, décembre 1996, p. 42.
  19. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Jean Vermeil d'un « 10 » dans le magazine Répertoire no 117, octobre 1998, p. 45.
  20. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Jean Vermeil d'un « 7 » dans le magazine Répertoire no 155, mars 2002, p. 60.
  21. Laurent Bury, « Jamais plus ? — revue de « The Raven » », sur forumopera.com, 3 août 2017.
  22. « Coup de Cœur musique contemporaine 2020 », sur Académie Charles-Cros (consulté le 6 décembre 2021)

Bibliographie

Liens externes