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Tablette de plainte à Ea-nasir | |
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Type | Tablette d'argile |
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Dimensions | 11.6 cm de hauteur, 5 cm de largeur et 2,6 cm d'épaisseur |
Matériau | Argile |
Méthode de fabrication | Gravure sur argile |
Fonction | Plainte commerciale |
Période | |
Culture | |
Date de découverte | 1930-1931 |
Lieu de découverte | Ur (Mésopotamie) (Irak) |
Coordonnées | 30° 57′ 40″ nord, 46° 06′ 20″ est |
Conservation | British Museum, Londres |
Signe particulier | Découverte par Leonard Woolley |
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La tablette de plainte à Ea-nasir est une tablette d'argile inscrite en écriture cunéiformes datant d'environ 1813/1804 av. J-C, trouvée sur le site archéologique d'Ur (Mésopotamie). Cette tablette est une lettre de plainte d'un client nommé Nanni adressée à un marchand nommé Ea-nasir. Elle est considérée comme la plus ancienne plainte connue concernant le service à la clientèle par le Guinness Book des records[1],[2]. Le message est écrit en babylonien ancien, un dialecte de l'akkadien.
La tablette d'argile mesure 11,6 centimètres de haut, 5 centimètres de large et 2,6 centimètres d'épaisseur. Elle est légèrement endommagée. Le texte recouvre les deux faces de la tablette et une partie de ses tranches[3].
La tablette a été trouvée par l'archéologue anglais Leonard Woolley dans les ruines d'Ur lors de la 9e campagne de fouilles de 1930-1931, dans les ruines de la résidence d'Ea-nasir, qui a livré d'autres documents similaires sur les affaires conduites par ce marchand[4],[5].
Acquise par le British Museum en 1953, elle y est conservée sous la cote BM 131236[5],[7]. La tablette est exposée dans la Room 56 Mesopotamia (6000–1500 BC) (G56/dc24[8]). Elle est visible sur Google Maps grâce à l'outil Google Street View qui permet de voir l'intérieur du British Museum[9],[10].
La tablette a été éditée dans le volume Ur Excavation Texts V, au numéro 81 (référence abrégée : UET 5 81)[11]. Elle a fait l'objet de plusieurs traductions, dont celle-ci en français par Dominique Charpin :
« Dis à Ea-naṣir, ainsi (parle) Nanni. Lorsque tu es parti, tu as parlé ainsi : « Je donnerai des lingots de bonne qualité à Igmil-Sin ». Tu es parti, mais tu n'as pas fait ce que tu avais dit. Tu as assigné des lingots de mauvaise qualité à mon messager, en disant : « Si vous les prenez, prenez-les, sinon, allez-vous en ! ». Qui suis-je pour que tu me traites de cette façon ? … et tu m'as méprisé de cette façon ! J'ai écrit aux gentilshommes, tes représentants, de recevoir mon capital (litt. mon sac kisûm), mais tu m'as méprisé et, non pas une fois, mais deux fois tu les as renvoyés les mains vides d'un territoire étranger. Parmi ceux qui vont à Tilmun (âlik Tilmun), qui m'a traité ainsi ? Toi, tu as méprisé mon messager ! À propos de l'argent que tu m'as fait dépenser, tu dis n'importe quoi. De plus, j'ai donné moi-même pour toi 18 talents de cuivre du palais et Šumi-abum a donné (également) 18 talents. Sans tenir compte de ce pour quoi nous avons laissé une tablette scellée dans le temple de Šamaš, concernant ce cuivre, comment m'as-tu traité ? Tu as retenu mon capital dans un territoire étranger ! Tu dois me faire parvenir complètement mon capital ! Tu apprendras ici que ne n'accepterai pas de toi du cuivre de mauvaise qualité. Dans ma cour, je choisirai (les lingots de cuivre) individuellement et j'en prendrai possession. Et, du fait que tu m'as méprisé, je t'infligerai une peine ! »
— UET V, 81 (traduction D. Charpin)[12].
Ea-nasir (Ea-nāṣir, ce qui signifie « le dieu Ea est (son) protecteur » en akkadien) fait partie d'un groupe de marchands établis dans la cité d'Ur, située dans le sud de la Mésopotamie (l'actuel d'Irak), qui entreprennent des expéditions commerciales maritimes dans le golfe Persique pour acheter du cuivre au pays de Tilmun (ou Dilmun, l'actuel Bahreïn), qui sert de plaque tournante dans le commerce de ce minerai, acheminé depuis le pays de Magan (l'actuel Oman). Ils retournent à Ur pour rapporter ce minerai essentiel pour l'artisanat métallurgique de leur région, dépourvue de gisements. Les marchands accomplissant ces transactions sont surnommés dans ces textes « ceux qui vont à Tilmun » (ālik Tilmun)[13]. Ainsi que le résume D. Charpin, lors des fouilles archéologiques des vestiges d'Ur, « la maison d’Ea-naṣir a livré des lettres qui documentent le commerce de façon très vivante : des investisseurs confiaient d’importantes sommes d’argent à des marchands qui faisaient le déplacement jusqu’à Tilmun, d’où ils rapportaient du cuivre en quantité[14]. »
Dans le cas documenté par la tablette, Ea-nasir rapporte des lingots de cuivre pour un investisseur dénommé Nanni. Ce dernier envoie son serviteur avec l'argent afin de récupérer la marchandise. Cependant le cuivre est de faible qualité et la transaction est ainsi annulée. En réponse, Nanni fait rédiger cette plainte pour Ea-nasir en se plaignant également du mépris avec lequel aurait été traité son serviteur après son refus. Nanni déclare que, au moment de la rédaction du document, il n'a pas accepté le cuivre, mais a pourtant payé.
Depuis 2015, la plainte à Ea-nasir est devenue virale sur Internet d'abord sur tumblr[16] puis sur d'autres réseaux sociaux notamment Reddit et le sub Reddit r/ReallyShittyCopper[17]. En 2015, le magazine d'affaires américain Forbes y fait référence[18].
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont décidé d'illustrer le marchand Ea-nasir par une statuette sumérienne exposée au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York (voir la photo ci-contre), pourtant plus vieille d'environ un millénaire[19],[20],[21],[22].
Sur Internet, plusieurs vendeurs proposent des produits dérivés relatifs à la tablette elle-même mais aussi des t-shirts, par exemple à l'effigie d'Ea-nasir ou des autocollants et même des lingots de cuivre.