Syndrome de la vulve de la cycliste

Dans cet article, nous explorerons en profondeur Syndrome de la vulve de la cycliste, un sujet qui a retenu l'attention de millions de personnes ces dernières années. Depuis ses origines jusqu'à son impact sur la société actuelle, Syndrome de la vulve de la cycliste a joué un rôle important dans différents domaines, générant des débats, des controverses et des réflexions sur son importance et sa pertinence. Dans cette optique, nous examinerons les nombreuses facettes de Syndrome de la vulve de la cycliste, depuis ses composants les plus basiques jusqu'à ses applications les plus avancées, dans le but de fournir une vision complète et complète de ce sujet passionnant.

Le syndrome de la « vulve de la cycliste » est caractérisé par un gonflement unilatéral d'une des grandes lèvres qui se présente chez des cyclistes ayant une pratique intensive, et exceptionnellement, chez des femmes pratiquant intensément le vélo en salle ou chez des cavalières. Il a été décrit sous ce terme pour la première fois en 2002. Ses causes peuvent répondre à des origines différentes : lymphœdème secondaire associé à des anomalies lymphatiques de la jambe[1], suspicion de traumatismes répétés avec exclusion d'un diagnostic de lymphœdème ou de lymphagite[2], fibrœdème dermique associé à une dilatation lymphatique ou à une augmentation du tissu adipeux[3].

Étiologie

Selon le professeur Luc Baeyens, gynécologue du sport au CHU Brugmann à Bruxelles dans le British Medical Journal en 2002, ce bombement s'atténue au repos sportif mais est généralement définitif. Il s'agit d'un lymphoedème avec à chaque fois des ralentissements ou anomalies lymphatiques dans la jambe homolatérale et/ou le bassin. Ces altérations des trajets lymphatiques sont dues à de petites infections répétées de la région périnéale, à une position trop penchée sur le guidon et surtout à une pression trop importante et trop longue de la selle sur les parties génitales[1].

Une prédisposition génétique doit également être prise en considération comme l'on voit aussi pour le gros bras après traitement d'un cancer du sein[4].

Le tableau évoquant l'induration nodulaire périnéale — aussi connue sous le nom de "troisième testicule" — décrite chez les hommes par Vuong et al. en 1988; il a été suggéré en 2002 par Humphries d'en rechercher l'existence par analyse histologique[2], et par Bayens de le considérer comme un diagnostic différentiel. Toutefois ces cas d'INP sont quasiment inexistants chez les femmes, et l'un des rares cas rapporté en 2020 est limité à la zone périnéale, sans mention de gonflement des lèvres[5].

Un collectif de médecins français et britanniques, composé de dermatologues, gynécologues et d’un spécialiste de médecine du sport, a décrit en octobre 2014 huit cas de gonflement vulvaire unilatéral chez des cyclistes. Les causes trouvées sont différenciées, et concluent pour 6 cas sur 8 à une fibrœdème dermique associé à une dilatation lymphatique ou à une augmentation du tissu adipeux, deux cas n'étant pas précisés. Les auteurs y présentent les résultats de l’imagerie, les données histologiques et fournir des informations sur le pronostic après traitement chirurgical avec un suivi de plus de 5 ans (66 mois). L’âge moyen des patientes est de 45 ans (18-68 ans). Elles parcouraient toutes de longues distances à vélo chaque semaine (entre 125 à 450 km, en moyenne 245 km)[3].

Incidence

Les chiffres concernant l'incidence de ce syndrome sont contradictoires. De nombreux auteurs le décrivent comme rare. Farrah Aljuhani et al. indiquent que jusqu'en 2024 moins de 25 cas auraient été rapportés[6], tandis que Bayens et al. évoquent des chiffres entre 20 %[7] et 46 % des pratiquantes à haut niveau selon un questionnaire auto-administré en ligne, ayant eu 93 % de répondantes signalant des problèmes gynécologiques associés à la pratique du cyclisme[8].

Malgré un nombre important de réactions dans la presse internationale à cette époque, cette pathologie est restée longtemps inconnue car taboue dans le monde sportif et médical. Ce n'est que depuis les années 2010 que les sportives atteintes sortent lentement de l'ombre[9].

Prévention

Une selle adaptée (il existe actuellement des selles personnelles imprimées en 3-D1 ou complètement ouvertes2) et un nez de selle descendu de 4° à 9°, diminuent la pression au niveau des tissus mous. Une position moins penchée sur le vélo peut faire de même, d'où l'intérêt d'un bon positionnement. D'autres mesures préventives indispensables sont la désinfection rigoureuse de toute blessure périnéale et le port d'une culotte sans sous-vêtement avec une chamoix adaptée à la femme et faite d'un tissu légèrement ondulée pour améliorer le massage lymphatique. Il est déconseillée de se raser ou s'épiler le périnée, tailler les poils est permis. Enfin appliquer des compresses froides avec le bassin surélevé après chaque sortie est de bon conseil ainsi que prévoir des séances kiné de drainage lymphatique selon le résultat de la lymphoscintigraphie en 3 phases.

Chirurgie

Traitement

Vu le risque de rechute, la chirurgie ne peut être envisagée qu'en cas de douleur persistante locale ou plus souvent à distance (dos, genou, etc) par la mauvaise position sur la selle. L'intervention doit alors être pratiquée sous contrôle peropératoire des trajets lymphatiques par lymphoscintigraphie fluorescente ou par la technique du ganglion sentinelle inversé, afin d'éviter de perturber encore plus la perfusion lymphatique. Malgré ces précautions, la kiné lymphatique devra être poursuivie pendant toute la période sportive active.

Dans l'étude franco-britannique de 2014 déjà citée, six patientes ont subi l’ablation chirurgicale de la zone gonflée, deux en raison d’un inconfort, quatre pour des motifs esthétiques. Les résultats montrent que l’ablation chirurgicale pourrait réduire à la fois l’inconfort et le préjudice esthétique liés au gonflement vulvaire[3].

Références

  1. a et b (en) L. Baeyens, « Bicyclist's vulva: observational study * Commentary: Attitudes to women's bicycling have changed », BMJ, vol. 325, no 7356,‎ , p. 138–139 (ISSN 0959-8138 et 1468-5833, DOI 10.1136/bmj.325.7356.138, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) D Humphries, « Unilateral vulval hypertrophy in competitive female cyclists », British Journal of Sports Medicine, vol. 36, no 6,‎ , p. 463–464 (ISSN 0306-3674 et 1473-0480, PMID 12453843, PMCID PMC1724576, DOI 10.1136/bjsm.36.6.463, lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c (en) Phryné Coutant-Foulc, Fiona M. Lewis, Sophie Berville et Bruno Janssen, « Unilateral Vulval Swelling in Cyclists: A Report of 8 Cases », Journal of Lower Genital Tract Disease, vol. 18, no 4,‎ , e84–e89 (ISSN 1089-2591, DOI 10.1097/LGT.0000000000000027, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  4. Breast Cancer-Related Lymphedema and Genetic Predisposition: A Systematic Review of the Literature: Lymphat Res Biol. 2019 Jun;17(3):288-93
  5. Mackenzie Norman et Kenneth Vitale, « "Bumpy" ride for the female cyclist: A rare case of perineal nodular induration, the ischial hygroma », International Journal of Surgery Case Reports, vol. 73,‎ , p. 277–280 (ISSN 2210-2612, PMID 32721888, PMCID 7388162, DOI 10.1016/j.ijscr.2020.07.029, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Farrah Aljuhani, Jean-Philippe Arnault et Guillame Chaby, « Unilateral vulval swelling in a cyclist: A case report », JAAD Case Reports, vol. 52,‎ , p. 16–17 (PMID 39282520, PMCID PMC11401042, DOI 10.1016/j.jdcr.2024.06.035, lire en ligne, consulté le )
  7. L. Baeyens, « Bicyclist's vulva, vous connaissez ? », La lettre du gynécologue, no 448,‎ , p. 40-41 (lire en ligne)
  8. Maëlys Rommel et Luc Baeyens, « Internat. Congress of Physiotherapy - Women and sport: a multidisciplinary clinical approach From recreational to top athlete : "Mises en selles": des plaintes périnéales au lymphodème vulvaire », sur .erasme.ulb.ac.be via wikiwix,
  9. (en) Hannah Dines on going public with her labia surgery: ‘It started a big conversation’, theguardian.com; 03/26/2019