Sergueï Vassilkovski

Sergueï VassilkovskiSergueï Ivanovitch Vassilkovski, vers 1900.
Naissance 7 octobre 1854 ou 19 octobre 1854
Izioum
Décès 7 octobre 1917 ou 8 octobre 1917
Kharkiv
Sépulture Cimetière Ivano-Ousiknovenske (d)
Nom dans la langue maternelle Сергій Іванович Васильківський
Nationalité russe
Activités Anthropologue, peintre
Formation Académie russe des beaux-arts
Maître Dmitry I. Bezperchy (en)
Lieu de travail Ukraine
Distinction Médaille d'or de l'Académie impériale des arts (1885)
signature de Sergueï VassilkovskiSignature

Sergueï Ivanovitch Vassilkovski (en ukrainien : Сергій Іванович Васильківський), (en russe : Сергей Иванович Васильковский) est un peintre ukrainien né le 19 octobre 1854 à Izioum (gouvernement de Kharkov) et mort le 7 octobre 1917 à Kharkiv en Ukraine.

Biographie

Origines et formation

Né en Ukraine slobodienne dans une famille d’origine cosaque. Son père greffier, dessinateur talentueux, lui aurait enseigné la calligraphie et sa mère, imprégnée de la culture traditionnelle de leur région, lui chantait et apprenait les chants populaires. Sergueï Vassilkovski était tout orienté pour perpétuer son héritage culturel.

À sept ans, en 1861, sa famille déménagea et partit s'installer à Kharkiv qui était à l'époque un important centre culturel du gouvernement de Kharkiv. Ils habitèrent le district Moskalyovka où le parler n'était pas majoritairement le russe mais la langue vernaculaire. De chez lui, il parcourait environ trois kilomètres à pied pour aller à l'école (gymnase) où il commença à cultiver ses talents artistiques stimulés par les leçons de Dmitro Bezpertchi, professeur d'arts plastiques, ancien serf, ami de Taras Chevtchenko et ancien élève de Karl Brioullov qui était professeur à l'Académie russe des beaux-arts à Saint-Pétersbourg. Le jeune garçon ne s'intéressait pas seulement au dessin et à la peinture mais jouait aussi de la Bandoura et du pipeau (ou de la cornemuse ?) et chantait, car, de plus, il avait une belle voix. Il bénéficia aussi de la bibliothèque du poète, traducteur, dramaturge et auteur d'opérettes, Vladimir Alexandrov, un cousin à sa mère, où il découvrit, malgré les interdits de toutes sortes et la censure tsariste, Tarass Boulba, le Décaméron, l'Énéide, le Kobzar, les œuvres de Tarass Chevtchenko, d'Ivan Kotlyarevsky.

Au bout de cinq ans, en 1873, il obtint son diplôme de fin d'études secondaires et sur l'insistance de son père qui pensait surtout à lui garantir un avenir stable et sûr, il entra à l'institut vétérinaire. L'argent manquant pour continuer ces études et comme il rêvait de devenir artiste, il n'y resta qu'un an. Mais il n'avait pas non plus assez de fonds pour se rendre à Saint-Pétersbourg alors il partit travailler à Kiev et à Kharkiv où il occupa un emploi de fonctionnaire. C'est aussi à cette époque qu'avec Dmitro Bezpertchi et Petro Levchenko, il peignit l'iconostase de l'église en pierre de Yaruga.

Printemps en Petite-Russie, 1883.

En 1876, il entra à l'Académie russe des beaux-arts à Saint-Pétersbourg où il resta jusqu'en 1885. Comme tous les étudiants d'arts plastiques au XIXe siècle, il passa, avec succès, par la reproduction de têtes en plâtre pendant six mois, puis par l'Académie (dessin) qui lui valut en mai 1879, une médaille académique d'argent, sa première. À partir de la même année il suivit les cours de la classe de paysage sous la responsabilité de Mikhail Constantinovitch Clodt et de Vladimir Donatovitch Orlovski. Malgré des conditions de vie très difficiles il put « tenir ». Par manque d'argent il logea dans une mansarde froide et mal meublée d'un bâtiment universitaire tout comme d'autres étudiants ukrainiens, Porfiri Denisovitch Martinovitch, Opanas Georgievitch Slastion, Yan Tsiohlinski. Pour joindre « les deux bouts », il fit des « petits boulots » : retouches de Daguerréotypes, copies d'œuvres d'Ivan Aïvazovski, d'Andreas Achenbach, reproductions de tableaux champêtres à la mode. Ceci ne manquait pas d'intérêt pour lui : en plus de l'aide matérielle vitale, ce travail lui permettait de développer ses compétences techniques car la reproduction exige, entre autres, l'analyse de l'œuvre copiée et permet de découvrir les procédés utilisés. Cette influence se ressent dans certaines de ses peintures postérieures ; par exemple couchers de soleil, villages sous la neige, d'autres tableaux très colorés. Pendant les vacances universitaires, en 1883, par exemple, il se rendit à Kharkov et à Poltava où il continua à travailler et à préparer les esquisses des tableaux qu'il terminait à l'atelier lorsqu'il revenait à Saint-Pétersbourg. Il y fixa les impressions qu'il avait retenues lors de son séjour au pays natal. Le paysage devint d'ailleurs son genre favori et c'est dans ce domaine qu'il créa le meilleur de son œuvre couronnée par cinq médailles d'argent d'importances diverses, une médaille d'or de second degré et la grande médaille d'or de l'Académie avec le titre d'« Artiste de classe du premier degré » pour « excellente connaissance de la peinture ». On sait grâce au catalogue que l'exposition d'art académique de 1885 présenta trois de ses œuvres : des vues pittoresques de la nature ukrainienne dont Printemps en Petite Russie, Été, L'aube. Ces tableaux ont disparu mais on les connaît un peu par des copies et les commentaires élogieux des critiques d'art de l'époque. Ces succès lui permirent d'obtenir une bourse augmentée par une aide de l'Ukraine pour voyager à travers l'Europe pendant quatre ans et améliorer ses compétences.

Voyage en Europe

Ainsi il se rendit en Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Espagne, en Algérie, en Égypte, en France, à Paris à la fin du mois d'avril 1986. Là, comme dans les autres pays, il visita les plus grands et les plus célèbres musées où il étudia les œuvres. Il peignit aussi ; en France : Chasse aux tétras en Normandie, Manoir breton typique, Vue sur les Pyrénées, Matin à Besançon et encore en France ou en Espagne, Après la pluie, Quartier à Saint-Sébastien (Espagne), Récolte des pommes à cidre, Soirée d'hiver dans les Pyrénées. Il se rendit au salon de Paris de 1886 où il était connu surtout par les membres du jury pour trois de ses œuvres. Près de cinquante de ses tableaux qui ne figuraient pas au catalogue furent présentés hors concours et suscitèrent de nombreux éloges de la communauté artistique qui y reconnut l'influence de l'École de Barbizon que Vassilkovski admirait beaucoup. Il obtint le droit d'exposer au salon tout ce qu'il avait emmené ce qui était très flatteur et très rare pour un jeune artiste ukrainien. Un autre ukrainien, Ivan Pokhitonov y avait bien été autorisé mais il faisait partie des Ambulants dans tous les sens du terme car il déménagea plusieurs fois pour habiter dans plusieurs pays d'Europe et ne semblait pas spécialement attaché à son pays natal.

Retour à Kharkov

Ce n'était pas le caractère de Sergueï Vasilkovski qui rentra en 1888, à Kharkiv. Là, il apprit que Sonia Bezpertchi, la fille de son professeur, qui attendait son retour, était décédée. Il prit son carnet de croquis et partit au hasard dans Kharkiv et dans les environs sans arriver à produire quoi que ce soit. Il mit huit années pour s'éprendre d'une autre femme, Tatiana Timofeïeva, une ancienne novice du monastère de Kuryazski près de Kharkiv. Installé et attaché à sa région, il la parcourut dans tous les sens et témoin de son temps il peignit la steppe, les forêts, les prés, les chemins, les routes, les champs, les rivières, les étangs, les villages, les rues, les églises, les chaumières (khatas), les scènes de genre, les troupeaux, les cosaques comme en témoigne l'importante liste de titres d'œuvres ci-dessous pourtant bien incomplète et parfois sujette à caution. En outre il participa à l'animation des cercles artistiques ukrainiens et dirigea la société d'art et d'architecture entouré d'amis dont le professeur et historien Dmitro Yavornitski, l'artiste Nikolaï Samokish, le virtuose et l'écrivain Hnat Martynovifch Khotkevytch. En 1890, il avait été pressenti pour recevoir le titre d'académicien mais on lui reprocha son esprit plébéien et de trop s'intéresser aux haïdamaks donc il ne fut pas retenu ; il coupa les ponts avec cette administration.

Sa première exposition personnelle de cent vingt œuvres à Kharkov eut lieu en 1900 et la même année fut édité par A. Marx, une maison d'édition à Saint-Pétersbourg, un grand album sur l'histoire de l'Ukraine où il réalisa vingt-sept portraits documentaires de citadins, de paysans, de cosaques et de scènes de genre, ces dernières étant réalisées par Nikolaï Samokish pour illustrer un texte de Dmitro Yavornitski.

Le 23 juillet 1903, un grand jury, malgré la circulaire de Piotr Valouïev, approuva la construction d'un bâtiment administratif pour le zemstvo à Poltava. L'architecture en fut confiée à Vassili Krichevski et la décoration à Vassilkovski. Pour trois compositions exigées, il en fit quatre de dix mètres peintes sur des toiles qui étaient destinées à être insérées dans des niches ornées de frises de style folklorique ukrainien sur les « tympans » de la salle où se tenait l'assemblée. Ces vastes compositions, Choumaks sur la route de Romodan, L'élection par les cosaques de Poltava et des environs de Martin Pouchkar au grade de colonel, Combat entre cosaque Holota et Tatar ont disparurent avec le bâtiment lors de la Grande guerre patriotique.

Tombe de Sergueï Vassilkovski à Kharkov

Avant de mourir, sur les trois mille œuvres, environ, qu'il avait réalisées, il en légua au musée artistique industriel de Kharkiv, nommé musée slobod en Ukraine, mille trois cent quarante avec une grosse somme d'argent. Pendant la seconde guerre mondiale beaucoup disparurent et il n'en reste que cinq cents environ, conservées au musée des beaux arts de Kharkiv qui possède ainsi la plus importante collection de ses travaux.

En 1912, il publia avec Nikolaï Samokish un album de motifs ornementaux folkloriques ukrainiens qu'il illustra de plus de cent modèles.

Sa tombe se trouve dans Le Parc de la jeunesse à Kharkiv.

Œuvres

Quelques titres parmi une production d'environ 3 000 œuvres, souvent de petites dimensions, donnent une idée des thèmes traités. Un nombre important d’œuvres appartiennent à des collectionneurs privés et changent de lieux et de propriétaires au gré des ventes aux enchères. On peut en connaître certaines grâce aux sites des galeries en ligne mais, quelles que soient les sources, les traductions et les renseignements (dates, supports, dimensions, lieux d'exposition) ne sont pas toujours concordants.

Certains titres cités ci-dessous ne sont connus que par les reproductions que l'on trouve dans des livres car les originaux ont été détruits pendant la seconde guerre mondiale.

En plus d'environ 500 œuvres qui se trouvent au musée d'art de Kharkov, d'autres se trouvent dans les musées d'Arkhangelsk, de Berdiansk, de Donetsk, d'Iaroslavl, au Musée national d'art d'Ukraine à Kiev, de Kherson, de Krasnodar, de Lebedine, de Louhansk, de Lviv, à la Galerie Tretiakov à Moscou, d'Odessa, de Penza, de Petrozavodsk, de Poltava, de Rybinsk, au Musée Russe à Saint-Pétersbourg, de Sébastopol, de Smolensk, de Soumi, de Stavropol, de Taganrog, de Tallinn, de Tver, de Vladikavkaz et d'autres.

Ci-dessous quelques œuvres non datées dont on a trouvé le lieu d'exposition

Titres d'œuvres dont les dates n'ont pas été trouvées. Les lieux d'exposition ne sont pas connus car ce sont souvent des galeries ou des collections privées.

Iconographie

Liens externes