Pierre Belain d'Esnambuc

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » (novembre 2012).

Vous pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces informations à des références à l'aide d'appels de notes.

Pierre Belain d'EsnambucPierre Belain d'Esnambuc sur un billet de la Caisse centrale de la France d'outre-merFonction
Gouverneur
Martinique (d)
1626 - décembre 1635
Biographie
Naissance Mars 1585
Allouville-Bellefosse
Décès Décembre 1636 (à 51 ans)
Saint-Christophe
Activités Corsaire, pirate
Parentèle Jacques Dyel du Parquet (neveu)

Pierre Belain d’Esnambuc est un marin, flibustier et colonisateur français, né le 9 mars 1585 à Allouville (Seine-Maritime) et mort en décembre 1636 à Saint-Christophe, dans les Antilles.

Il est connu pour avoir pris possession de l’île de la Martinique, et en avoir fait une colonie française. Premier gouverneur général des Antilles françaises, il est l'un des responsables de la colonisation des peuples autochtones, et de la mise en place du système esclavagiste aux Antilles françaises.

Biographie

Jeunesse

Pierre Belain d'Esnanbuc est le cinquième enfant de Nicolas Belain, sieur de Quenouville et d'Esnambuc, et de Louise Perronne Duval. Il est baptisé en l'église Saint-Quentin d'Allouville-Bellefosse, en Normandie, le 9 mars 1585.

Le domaine de Quenouville subit les guerres de Religion qui ruinent le pays de Caux. En 1580, Nicolas Belain doit emprunter 2 400 livres au duc de Cossé-Brissac, qui se sont grossies des intérêts. Après son décès, en 1599, ses enfants ont dû le rembourser. François l'aîné et héritier du domaine de Quenouville décide de vendre le domaine d'Esnambuc. L'autre terre a été vendue en 1610.

Pierre Belain ne devait plus pouvoir porter ce titre, ce qu'il a pourtant fait quelques années plus tard. En 1603, alors qu'il a 18 ans, il embarque comme « mathelot » sur « le petit Orqui ».

Commerce et flibuste

Capitaine d'un brigantin avec un équipage de 40 hommes, il pratique la piraterie artisanale. Il commerce entre la France (depuis le port du Havre de Grâce) et les îles de la mer Caraïbe, aidé en cela par Jean Cavelet de Hertelay, gros armateur du Havre et directeur de la « Romaine ».

Lors de l'achat du marquisat de Graville, Jean Cavelet de Hertelay devint le procureur spécial du cardinal de Richelieu, ministre du roi Louis XIII.

À la signature du traité de Vervins, en 1598, les Français refusant de reconnaître le droit du pape à accorder la souveraineté sur l'océan à qui que ce soit, une clause non écrite stipule qu'au-delà du méridien de l'île de Fer, appelé la Ligne des amitiés, la force déciderait et que la guerre pourrait régner au-delà de ces limites, sans altérer en rien la paix des deux nations en Europe.

La trêve de douze ans signée en 1609 entre les Provinces-Unies et l'Espagne, grâce à la médiation de l'Angleterre et de la France, va permettre un développement de la navigation vers les Caraïbes. La navigation étant libre, Pierre Belain va s'associer à Urbain du Roissey, sieur de Chardonville, pour refaire sa fortune en naviguant sur l'océan devenu libre, au seul risque de rencontrer un navire espagnol. Pendant 15 ans, il parcourt les mers sans grand succès.

En 1620, il est capitaine de la Marquise, puis en 1623, il est conducteur du vaisseau l'Espérance. En 1623, une course contre un galion espagnol se retourne contre le flibustier qui trouve refuge sur l'Île Saint-Christophe, où 400 colons britanniques et quelques huguenots français sont arrivés l'année précédente. Anglais et Français, affaiblis par leurs voyages respectifs, trouvent un accord et se partagent cette petite île qui était occupée par des Caraïbes.

Colonisation

Pierre Belain d'Esnambuc
débarquant à la Martinique en 1635
par Théodore Gudin (1802-1880).

Revenu en France en 1626, convoqué par le cardinal de Richelieu, grand-maître de la navigation, Belain d'Esnambuc lui montre l’intérêt que la France aurait à y cultiver le tabac (pétun), la canne à sucre, le roucou et l'indigo... Il s'agira pour le cardinal de Richelieu d'étendre l'influence du Royaume de France, mais aussi de convertir les Amérindiens au christianisme.

En 1627, Esnambuc quitte le Havre pour s'établir à Saint-Christophe, qui était déjà colonisée par les Huguenots commandés par François Levasseur. À l'époque, Saint-Christophe est partagée avec les Anglais menés par le flibustier Thomas Warner: les Anglais occupant la partie centrale, et les Français aux deux extrémités.

Les conditions sont très difficiles pour les colons français qui sont mal approvisionnés par la compagnie. Ils doivent leur survie au commerce avec les Hollandais.

Entre 1626 et 1628, un navire corsaire français s’empare de deux caravelles contenant 57 morisques et mulâtres qui seront débarqués à Saint-Christophe. C'est la première introduction d'esclaves connue dans une colonie française. Le commerce avec des navires négriers étrangers, bien qu’illégal, vient d'être toléré par les autorités coloniales. Au début de 1629, la colonie française de Saint-Christophe compterait 500 Français, 52 Noirs (40 hommes, 12 femmes).

Compagnie des îles d'Amérique

Après l'échec de la Compagnie de Saint-Christophe, Pierre d'Esnambuc obtient du duc de Richelieu la création de la Compagnie des îles d'Amérique, le 12 février 1635 .

La compagnie charge Jean du Plessis et Charles Lénard de l'Olive, de coloniser la Guadeloupe. Tandis que d'Esnambuc débarque en Martinique avec 150 colons français venant de l'île Saint-Christophe. Il fonde ensuite le fort Saint-Pierre pour le compte de la Couronne de France et de la Compagnie des îles d'Amérique. Il donne le commandement du fort à Jacques Dupont (ou Du Pont), et regagne l'île Saint-Christophe.

Il prend possession de l'île de la Dominique en novembre 1635 conduit par un capitaine de Dieppe, Pierre Baillardel. Jacques Dupont - après avoir résisté à une attaque des indiens caraïbes - est fait prisonnier par les Espagnols au cours d'un voyage qu'il effectuait vers Saint-Christophe pour rendre compte de sa gestion. Pierre d'Esnambuc fait alors nommer son neveu, Jacques Dyel du Parquet, comme gouverneur de la Martinique, en septembre 1636.

Esnambuc finit par mourir de maladie sur l'île de Saint-Christophe, en décembre 1636 d'après le Père Jean-Baptiste Du Tertre. Apprenant la mort de Pierre Belain d'Esnambuc, Richelieu déclare : « Le roi vient de perdre un de ses plus fidèles serviteurs ».

Famille

Hommages et critiques

Statue de Belain d'Esnambuc à Fort-de-France, avant son déboulonnage en 2020.

Notes et références

  1. Pierre Margry, Origines françaises des pays d'outre-mer. Les seigneurs de la Martinique, p. 32
  2. Pierre Margry, Origines françaises des pays d'outre-mer. Les seigneurs de la Martinique, p. 34
  3. « Pétun — Wiktionnaire », sur wiktionary.org (consulté le 28 octobre 2021).
  4. J-P Moreau, Les petites Antilles, p. 196
  5. Georges de Morant, Annuaire de la noblesse de France, p. 457
  6. Pascal Marguerite, « La Savane de Fort-de-France à la recherche de sa mémoire », sur Les Échos, 4 août 2006 (consulté le 26 février 2020).
  7. « La statue d'Esnambuc vandalisée », sur France-Antilles Martinique (consulté le 25 février 2020).
  8. Peggy Pinel-Fereol, « Plusieurs dégradations sur des monuments à Fort-de-France », sur Martinique La Première, 24 février 2020 (consulté le 27 juillet 2020).
  9. « Des militants anticolonialistes déboulonnent deux statues en Martinique », sur Mediapart, 27 juillet 2020 (consulté le 27 juillet 2020).
  10. « La statue de Pierre Belain d'Esnambuc a aussi été déboulonnée », sur RCI, 26 juillet 2020 (consulté le 26 juillet 2020)
  11. Peggy Pinel-Fereol, « Les statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain D'Esnambuc renversées par des activistes en Martinique », sur Martinique La Première, 26 juillet 2020 (consulté le 27 juillet 2020).
  12. Vincent O'Hara, Enrico Cernuschi: Dark Navy. The Italian Regia Marina and the Armistice of 8 September 1943. Nimble Books LLC, Ann Arbor MI 2009, (ISBN 978-1934-84091-7), p. 45
  13. https://www.pinterest.fr/lydialapu/martinique-davant/ Consulté le 25 février 2020
  14. « 15 septembre 1635 : Pierre Belain d'Esnambuc prend possession de la Martinique au nom de Louis (...) », sur france-pittoresque.com, La France pittoresque, 12 septembre 2016 (consulté le 28 octobre 2021).
  15. https://www.cgb.fr/50-francs-belain-desnambuc-martinique-1946-p-30s-neuf,p10_0194,a.html Consulté le 25 février 2020
  16. https://www.paris-normandie.fr/region/allouville-bellefosse--la-salle-pierre-belain-d-esnambuc-remise-a-neuf-FD11477507 consulté le 25 février 2020
  17. http://36000communes.canalblog.com/archives/2014/03/28/29537482.html Consulté le 25 février 2020
  18. https://www.yvetot-normandie.fr/evenement/journees-du-patrimoine-5/ Consulté le 25 février 2020
  19. https://openagenda.com/jep-2016-normandie/events/causerie-sur-l-histoire-de-pierre-belain-d-esnambuc?lang= Consulté le 26 février 2020

Voir aussi

Sources et bibliographie

Par ordre de parution :

Articles annexes

Liens externes

.