Persécution de Dioclétien

La Persécution de Dioclétien ou Grande persécution désigne la dernière répression du christianisme durant la Tétrarchie, sous le règne de Dioclétien, au début du IVe siècle.


Sources

Les principales sources pour la Grande Persécution sont les livres VIII à X de l'Histoire ecclésiastique de l'écrivain et évêque chrétien Eusèbe de Césarée ainsi que son pamphlet intitulé Sur les martyrs de Palestine, et De Mortibus Persecutorum de l'apologiste chrétien Lactance, les deux auteurs étant contemporains des évènements.

Contexte

Articles détaillés : Tétrarchie, Crise du troisième siècle et Culte impérial dans la Rome antique.

Sous la pression des invasions barbares, l'Empire romain connaît une grave crise tout au long du troisième siècle. Des révoltes et des guerres civiles fragilisent aussi le pouvoir c'est-à-dire la position de l'empereur. Ces troubles favorisent la remise au goût du jour des traditions romaines qui prévalaient dans un contexte de patriotisme romain. Le principe divin du pouvoir est alors considéré comme vital pour l'Empire et toute remise en question de ce principe doit selon les autorités être perçue comme un acte de trahison. Dioclétien commence à se considérer comme un dieu vivant et exige en conséquences différentes actions de vénération à son égard, ses visiteurs étant notamment contraints d'embrasser le bord de sa toge.

En 297, les prémices de la persécution se font sentir quand Dioclétien exige, d'abord des fonctionnaires et des soldats, qu'ils fassent des sacrifices aux dieux. Les Chrétiens et les Juifs refusant de sacrifier , ils sont vus comme menaçant les fondements de l'État. En 299, les soldats baptisés commencent à être exclus de l'armée.

Puis le premier acte de la persécution générale a lieu le 23 février 303 avec la destruction de l'église de Nicomédie,.

Les mesures

D'après les sources, l'initiative de débuter la persécution est à mettre au crédit de Galère, le membre de la Tétrarchie le plus résolument antichrétien, et qui avait une forte influence sur Dioclétien. De février 303 à février 304, quatre édits en donnent le cadre juridique.

  1. Premier édit du 24 février 303:
    • Destruction des édifices de culte chrétiens et des écrits chrétiens.
    • Privation des charges, de dignités et de droits pour les aristocrates chrétiens.
  2. Deuxième édit du printemps 303:
    • Arrestation du clergé : on s'aperçoit de l'immense densité des chrétiens surtout en Orient.
  3. Troisième édit de l'automne 303:
    • Obligation pour les clercs de sacrifier à l'empereur. Ceux qui refusent sont soumis à la torture et d'autres mesures très dures sont prises.
  4. Quatrième édit du début 304:
    • Cet édit, le plus incisif des quatre, impose une obligation générale pour tous les chrétiens de sacrifier, sous peine de mort ou de condamnation aux travaux forcés. On assiste à des scènes de torture et à de nombreuses exécutions.

Il est à noter que les régions dépendant de Constance Chlore n'ont appliqué que le premier des quatre édits.

Conséquences

Les conséquences devaient se montrer particulièrement lourdes pour les chrétiens d’Afrique et on peut y lire les origines du schisme donatiste.

C'est pendant cette persécution que Victor de Marseille (saint Victor), militaire romain, officier dans la légion thébaine, subit le martyre à Marseille, le 21 juillet 303 (ou 304 selon les sources) pour avoir refusé d'abjurer sa foi chrétienne, ou que Georges de Lydda, devenu saint Georges, fut décapité.

La fin de la première tétrarchie (305) ouvre une période d'indécision gouvernementale. De nombreux responsables se succèdent, surtout dans la partie occidentale, ce qui entraîne un relâchement de l'autorité de l'État et une diminution des persécutions. Au contraire, dans la partie orientale, relativement peu touchée par ces luttes de pouvoir, les massacres s'intensifient.

Or, plus on massacre les chrétiens, plus nombreux sont les païens qui les soutiennent. Aussi Galère signe-t-il un édit de tolérance le 30 avril 311. Non seulement l’édit de tolérance admet que les divers édits de persécution n’ont eu aucun effet sur la foi des chrétiens qui ont continué à croire en leur Dieu au lieu des dieux de leurs ancêtres, mais encore il leur enjoint de prier pour les Romains et l'Empire. Le christianisme est dès lors autorisé dans l’Empire romain.

Victimes

Bien que la persécution ait été sanglante, seules quelques centaines de victimes sont connues par leur nom. Parmi ceux-ci :

Historiographie

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Eusèbe de Césarée, dans son Histoire ecclésiastique, et Lactance nous en rapportent les faits, ainsi que de nombreuses vies de saints, telle sainte Eulalie de Mérida ou Théodosie de Tyr.

Notes et références

  1. Gaddis 2019, p. 29.
  2. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-697/diocletien/
  3. https://www.herodote.net/Martyrs_d_hier_et_d_aujourd_hui-synthese-29.php
  4. Catherine Virlouvet (dir.) et Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire : De Caracalla à Théodoric 212 apr. J.-C - fin du Ve siècle, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », 2019, 687 p. (ISBN 978-2-7011-6497-7, présentation en ligne), chap. 4 (« La reconstruction d'un empire cohérent (270-306) »), p. 190-192.
  5. Pierre Maraval, Constantin le Grand, Tallandier, 2013.
  6. Lot, F. (2009). La Fin du monde antique et le début du Moyen-Age. France: Albin Michel, p.36
  7. https://www.herodote.net/almanach-ID-3242.php
  8. Serge Lancel, « Actes de Gallonius. Texte critique, traduction et notes », Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, vol. 52, no 2,‎ juillet 2006, p. 243–259 (ISSN 1768-9260 et 2428-3606, DOI 10.1484/J.REA.5.100938, lire en ligne, consulté le 19 août 2023)

Bibliographie

Ouvrages

Chapitres d'ouvrages et articles

Voir aussi

Articles connexes