Palémon Glorieux

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Aumônier-fondateur de la JOCF
Biographie
Naissance 8 mars 1892
Bray-sur-Somme
Décès 6 juillet 1979 (à 87 ans)
Saint-André-lez-Lille
Nom de naissance Palémon-Jean-Julien-Modeste-Joseph Glorieux
Nationalité française
Activité Ecclésiastique, historien médiéviste
Autres informations
A travaillé pour Université catholique de Lille
Membre de Medieval Academy of America (1974)
Distinction Corresponding Fellow of the Medieval Academy of America (1974)
Titres honorifiques
Chanoine, protonotaire apostolique
Blason

Palémon Glorieux, né le 8 mars 1892 à Bray (aujourd'hui Bray-sur-Somme) dans la Somme et mort le 6 juillet 1979 à Saint-André (aujourd'hui Saint-André-lez-Lille) dans le département du Nord, est un ecclésiastique et historien médiéviste français.

Professeur au grand-séminaire de Lille (1919-1949) et recteur de l'Institut catholique de Lille (1949-1958), c'est un spécialiste de l'histoire de la Faculté de théologie de Paris du XIIIe siècle au XIVe siècle et de Jean de Gerson.

Biographie

Palémon est le fils de Palémon Glorieux (1851-1922), négociant et industriel dans le textile, et de Marie Husson. Il est le neveu de Mgr Louis Glorieux (1867-1925), chanoine de Sainte-Marie-Majeure à Rome et protonotaire apostolique, qui deviendra le vicaire général d'Amiens puis le coadjuteur de l'évêque, Mgr Lecomte.

Il commence ses études aux États-Unis, où son père était en fonction, et les poursuivit au collège du Sacré-Cœur de Tourcoing. Entré au séminaire français de Rome (1909), il achève sa formation à l’Université grégorienne. Il obtient son doctorat en philosophie (1911) et en théologie (1915) pour une thèse intitulée De la nécessité des missions, qui eut un certain retentissement.

Ordonné prêtre le 3 avril 1915, il ne peut rejoindre son diocèse de Lille en raison de l’occupation allemande. Il fut alors nommé vicaire à Paris, à la paroisse de Notre-Dame du Rosaire (XIVe arrondissement), où il est confronté aux difficultés de la condition ouvrière. En 1919, il devient professeur au grand-séminaire de Lille qui vient d’ouvrir ses portes, où il enseigne la théologie dogmatique pendant 30 ans.

En 1927, il est nommé professeur (titularisé en 1928) puis doyen honoraire de la Faculté de théologie de Lille (1942-1948) et recteur des facultés catholiques (1949-1958).

L'action catholique ouvrière

Glorieux avec Cardijn (archives de l'Université catholique de Lille).

En 1927, en compagnie de son ami l’abbé Louis Liagre, l’abbé Glorieux lance en France le mouvement de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF), en lien avec l'abbé Joseph Cardjin, fondateur de la JOC belge.

Glorieux devient l'aumônier de la section lilloise, puis de la fédération de Lille (1928) et enfin de la fédération de Lille-Ouest. Il se fait connaître comme l’un des principaux maîtres à penser de l’action catholique spécialisée, au moyen de sa Lettre aux aumôniers envoyée à tous les aumôniers de France, et par ses livres destinés à la formation des jocistes.

Rencontre de Jean-Paul II avec la JOC à l'occasion de son voyage en France (Saint-Denis, 1980).

L'historien Louis Preneel reconnaît à Glorieux une influence majeure sur la théologie de Cardijn, en particulier par ses articles sur Le problème de l'Église publiés dans La Vie intellectuelle en 1929, et plus tard sur l'élaboration de la constitution conciliaire Gaudium et Spes (1965).

L'historien médiéviste

Historien passionné, il est l'auteur de nombreux ouvrages qu'il publie en un demi-siècle, de 1925 à 1975. Il est le cofondateur de la revue Mélanges de science religieuse. Il a étudié notamment le sacerdoce des laïques, la vie des paysans et la religion, la biographie de Jeanne d'Arc, la Sorbonne, et est un spécialiste de la philosophie médiévale. C'est ainsi qu'il se consacre à l'édition des œuvres de Jean de Gerson en 11 volumes.

Il quitte l’enseignement en 1953. Promu chanoine (1933) puis protonotaire apostolique (1950), le cardinal Liénart le nomme son secrétaire particulier (1962-1973) en remplacement de Mgr Loth. Il prend ainsi une part active aux travaux préparatoires du concile Vatican II comme conseiller théologique.

En 1957, à l'occasion du 7e centenaire de la Sorbonne, Mgr Glorieux participe aux manifestations organisées a cette occasion à New York par l'Institut médiéval Notre-Dame.

Il meurt le 6 juillet 1979. À ses obsèques, l'abbé Gérard Mathon prononce l'oraison funèbre.

Polémique autour d'une de ses œuvres (2011)

L'agrégation d'histoire a fait l'objet d'une polémique en 2011, qui a renforcé la notoriété de Palémon Glorieux dans le grand public : le texte donné à l'épreuve de commentaire historique était en effet présenté comme un authentique texte médiéval rédigé au XVe siècle, alors qu'il s'agissait en réalité d'une reconstitution romancée de Palémon Glorieux publiée en 1964,. Les deux historiennes à l'origine du sujet ont démissionné du jury après la révélation de leur erreur dans les médias français. Le ministère de l'Éducation nationale a officiellement pris position en annonçant que cette erreur, si elle n'était pas conforme à la rigueur scientifique requise, n'entraînait pas pour autant l'annulation de l'épreuve puisque le principe d'égalité entre les candidats n'avait pas été enfreint.

Il s’agissait de l'ouvrage : Le concile de Constance au jour le jour. C'est le journal fictif de Jean de Cérisy, dit aussi Jacques de Ciresio, secrétaire du chancelier de la Sorbonne Jean de Gerson lors du concile de 1414-1418. Pour cette reconstitution historique, Palémon Glorieux a utilisé les notes du cardinal Guillaume Fillastre, d'un bourgeois de Constance, Ulrich von Reichensthal, et de Jacques Cerretani, membre de la curie, ainsi que les textes des collections conciliaires. Le texte d'introduction de l'ouvrage sous-entend la part d'invention, même si l'ouvrage romancé s'appuie sur diverses sources anciennes. Enfin, l'identité d'auteur est clairement indiquée.

Publications

Historien de la scolastique du Moyen Âge, Mgr Glorieux est l’auteur de 62 ouvrages et de près de 400 articles de revues ou de dictionnaires.

Notes

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Jacques Étienne, Jean-Pierre Deschepper, « Chronique générale », dans Revue Philosophique de Louvain, quatrième série, tome 79, no 41, Louvain, 1981, p. 150 (en ligne).
  3. https://maitron.fr/spip.php?article75533, notice GLORIEUX Palémon, Jean, Justin, Modeste, Joseph par André Caudron, version mise en ligne le 21 décembre 2009, dernière modification le 5 juin 2010.
  4. G. Mathon, art. « Deux théologiens de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne lilloise : Pierre Tiberghien et Palémon Glorieux », in Revue du Nord, Hors-série Collection "Histoire" no 38, 2020.
  5. G. Mathon, « L'œuvre de Monseigneur Glorieux », Mélanges de Science Religieuse, XXXVIIe année, no 3, septembre 1980, p. 153.
  6. Louis Preneel, « Kerkbeeld en kerkbeleving in de publikaties van Cardijn », in  Cardijn, un homme, un mouvement. Cardijn, een mens, een beweging. Handelingen van het colloque. Actes du colloque Leuven/Louvain-la-Neuve, 18-19 novembre 1982, Louvain, 1983, p. 48-55.
  7. « L'agrégation d'histoire, véritable bourbier. La soudaine renommée de Monseigneur Palémon Glorieux », sur ActuaLitté
  8. Sylvestre Huet, « Scandale à l'agrégation d'Histoire », Libération,‎ 23 mai 2011 (lire en ligne)
  9. « Le concours d'agrégation d'histoire risque d'être annulé », Le Monde,‎ 24 mai 2011 (lire en ligne)
  10. Marie-Estelle Pech, « L’agrégation d’histoire se poursuit malgré une bourde », Le Figaro,‎ 24 mai 2011 (lire en ligne)
  11. Barthélemy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé, « Notes bibliographiques. P. Glorieux. Le concile de Constance », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 51, no 148,‎ 1965, p. 249 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Sources sur le web