Orogenèse panafricaine

Apparence déplacer vers la barre latérale masquer Système de rift est-africain et principaux linéaments sur la carte des provinces géologiques. Les linéaments trans-brésilien et trans-africain rappellent que l'orogenèse brésilienne constitue une phase locale de l'orogenèse panafricaine.

L'orogenèse panafricaine est une série d'événements orogéniques majeurs du Néoprotérozoïque relatifs à la formation des supercontinents du Gondwana et de la Pannotia, il y a environ 600 millions d'années (Ma). Cette orogenèse, aussi connue sous le nom de « pan-Gondwanienne » ou d'« orogenèse saldanienne », est à l'origine de la chaîne panafricaine, grand système orogénique que l'on trouve dans toute l'Afrique et au-delà.

L'orogenèse panafricaine et l'orogenèse grenvillienne sont les deux plus grands événements orogéniques connus sur Terre. Selon Rino et alii, ces deux événements font du Néoprotérozoïque la période de l'histoire de la Terre pendant laquelle a été produite le plus de croûte continentale.

L'orogenèse brésilienne en Amérique du Sud et l'orogenèse cadomienne en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest sont une phase locale de cette orogenèse « pan-Gondwanienne », le bloc cadomien n'étant qu'un court segment de l'immense chaîne panafricaine.

Histoire et terminologie

Le terme de « panafricain(e) » a été proposé par W. Q. Kennedy en 1964 pour parler d'un épisode tectonique et thermique s'étant produit il y a environ 500 Ma lorsqu'une série de ceintures mobiles formèrent les plus anciens cratons d'Afrique. À l'époque, d'autres termes furent utilisés pour parler d'événements similaires sur d'autres continents, par exemple l'orogenèse Brésilienne en Amérique du Sud, l'orogenèse d'Adélaïde en Australie et l'orogenèse « Beardmore » en Antarctique.

Plus tard, lorsque la tectonique des plaques fut largement acceptée, le terme « panafricain(e) » a été étendu à tout le Gondwana. Dans la mesure où la formation du Gondwana concerne plusieurs continents et s'étend du Néoprotérozoïque jusqu'au Paléozoïque récent, « panafricain(e) » ne pouvait plus s'appliquer à un unique épisode d'orogenèse mais plutôt à un cycle qui comprenait l'ouverture et la fermeture de plusieurs océans et la collision de plusieurs blocs continentaux. En outre, les épisodes panafricains étaient contemporains de l'orogenèse cadomienne en Europe et de l'orogenèse des monts Baïkal en Asie et la croûte venue de ces endroits fit probablement partie de la Pannotia (i.e. le Gondwana dans ses premiers instants) durant le Précambrien.

Les tentatives pour établir une corrélation entre les ceintures panafricaines et l'orogenèse brésilienne, de l'autre côté de l'Atlantique, n'ont pas été sans rencontrer quelques difficultés.

Ceintures panafricaines

L'ouest du Gondwana avec les cratons majeurs en brun et l'orogenèse panafricaine en gris.

Les principales ceintures orogéniques du système panafricain, constituées d'une mosaïque de microplaques en mouvement, sont :

Références

  1. La zone de cisaillement d'Afrique centrale est une structure majeure qui se poursuivrait jusque dans le golfe d'Aden et prolongerait la faille de Pernambuco (composante du linéament trans-brésilien) dans le NE du Brésil. Cf M. Cornacchia et R. Dars, « Un trait structural majeur du continent africain. Les linéaments centrafricains du Cameroun au Golfe d’Aden », Bull. Soc. Géol France, vol. 7, t. XXV, no 1,‎ 1983, p. 101-109, (en) E. Njonfang, V. Ngako, C. Moreau, P. Affaton et H. Diot, « Restraining bends in high temperature shear zones: "The Central Cameroon Shear Zone", Central Africa », Journal of African Earth Sciences, no 52,‎ 2008, p. 9-20.
  2. Glossaire.
  3. van Hinsbergen 2011, p. 148.
  4. (en) S. Rino, Y. Kon, W. Sato, S. Maruyama, M. Santosh et D. Zhao, « The Grenvillian and Pan-African orogens: World's largest orogenies through geologic time, and their implications on the origin of superplume », Gondwana Research, vol. 14 « Snowball Earth to Cambrian Explosion », nos 1–2,‎ août 2008 (présentation en ligne)
  5. (en) J. Brendan Murphy, R. Damian Nance, « Supercontinent model for the contrasting character of Late Proterozoic orogenic belts », Geology, vol. 19, no 5,‎ 1991, p. 469-472 (DOI 10.1130/0091-7613(1991)019).
  6. Kennedy 1964.
  7. Kröner et Stern 2004, Introduction, p. 1.
  8. (en) Hartwig E. Frimmel, « Configuration of Pan-African Orogenic Belts in Southwestern Africa », dans Claudio Gaucher, Alcides Sial et Galen Haverson (éds.), Neoproterozoic-cambrian tectonics, global change and evolution: a focus on south western Gondwana, Elsevier, 2010, p. 145–151
  9. Kröner et Stern 2004, p. 2–4.
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  11. Grantham, Maboko et Eglington 2003, p. 417-418.
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  13. Kröner et Stern 2004, p. 7–8.
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  19. Kröner et Stern 2004, p. 10–11.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe