Naissance |
1596 Lyon |
---|---|
Décès |
1689 Lyon |
Activité | Ingénieur |
Personne liée | Sébastien Truchet |
---|
Nicolas Grollier de Servières, né en 1596 à Lyon en France et mort en octobre 1689 au même lieu, est un ingénieur français et inventeur de « machines fantastiques ».
Le contenu de son cabinet de curiosités fut publié en 1719 par son petit-fils, Gaspard II Grollier de Servières.
Nicolas Grollier de Servières, cousin de Jean Grolier de Servières, trésorier de France, ambassadeur de François 1er à la Cour de Rome et célèbre bibliophile, est né à Lyon, le quatrième fils d'Antoine Grollier de Servières (1545-1606), secrétaire du roi, receveur général des finances du Dauphiné et célèbre pour sa fidélité à Henri IV et de Marie Camus.
Lieutenant-colonel du Régiment d'Aiguebonne, il a suivi une carrière militaire qui l'a emmené en Flandre, en Allemagne, en Italie et à Constantinople. En tant qu'ingénieur, il s'est spécialisé pendant quarante ans de guerres et de sièges dans le déploiement d'engins de sièges ou de ponts mobiles. Après s'être retiré chez lui à Lyon, il a construit une série de modèles fantastiques en tournant du bois et de l'ivoire comme une version améliorée de la Roue à livres d'Agostino Ramelli.
Dans un cabinet de curiosités, qu'il a ouvert au public une fois par semaine et qui est devenu assez célèbre pour attirer des politiciens, des savants, des artisans et d'autres inventeurs, il présentait des modèles de pompes à eau et des vis d'Archimède, des engins de siège, des dessins de ponts flottants et des horloges réglementées par des boules parcourant des plans inclinés ou le long de pistes en spirale, des machines pour tracer le paysage et convertir les images du plan en perspective, des odomètres avec les engrenages réducteurs, des fauteuils roulants. Même Louis XIV a visité le cabinet de curiosités de Nicolas Grollier de Servières.
Après sa mort en 1689, son fils Gaspard (1646-1716) et son petit-fils Gaspard II (1676-1745), neveu du précédent, ont continué à montrer le contenu du cabinet et ont publié un livre cataloguant les curiosités: Recueil d'Ouvrages Curieux de Mathématique et de Mécanique, ou Description du Cabinet de Monsieur Grollier de Servière. Gaspard II a également suivi une carrière militaire et était membre de l'Académie de Lyon.
Lorsque Pierre le Grand vient à Paris en 1717, il tint à rencontrer le père Sébastien Truchet, inventeur français dans le domaine des mathématiques, de l'hydraulique, du graphisme et de la typographie qui fut formé dans le cabinet de Nicolas Grollier de Servières. Un exemplaire du Recueil d'Ouvrages Curieux de Mathématique et de Mécanique figure dans les collections de Pierre le Grand.
Le botaniste et voyageur-naturaliste français Charles Plumier, qui visita le cabinet après la mort de Nicolas Grollier de Servieres, a écrit le premier livre sur le tournage sur bois.
Un modèle de mât de battage que Nicolas Grollier de Servières avait construit a été offert en 1754 à Stephen Demainbray (en), scientifique et astronome anglais dont le père a quitté la France à la suite de la révocation de l'édit de Nantes, et est maintenant conservé dans la collection George III au Science Museum de Londres.
Toutes les pages présentées sont issues du Recueil d'ouvrages curieux de mathématique et de mécanique, ou description du cabinet de Monsieur Grollier de Servière.
Il ne figure cependant pas de gravure du cadran ovale de Grollier de Servières dans le Recueil comme il en est précisé page 16, :
« L'horloge quatorzième, dont il est inutile de donner la planche, a son cadran en ovale au lieu de l’avoir parfaitement rond comme les autres, et son aiguille s’allonge et se raccourcit et suit toujours exactement les différents diamètres de l’ovale en marquant les heures. Il y a au-dessous de ce cadran et dans le milieu de son piédestal une niche de laquelle on voit sortir en saillie des figures qui marquent les différents jours de la semaine. Les figures sortent successivement les unes après les autres de l’intérieur du piédestal et leur changement se fait régulièrement tous les jours à minuit au moyen des ressorts de l’horloge. »