Nicolas-Jean Hugou de Bassville

Nicolas-Jean Hugou de BassvilleBiographie
Naissance 7 février 1753
Abbeville
Décès 14 janvier 1793 (à 39 ans)
Rome
Nationalité française
Activités Journaliste, diplomate

Nicolas-Jean Hugou de Bassville, né le 7 février 1753 à Abbeville et mort assassiné le 14 janvier 1793 à Rome, est un journaliste et diplomate français.

Biographie

Sa carrière

Hugou de Bassville collabore à divers journaux politiques et publie plusieurs ouvrages, parmi lesquels une biographie de François Lefort et des Mémoires de la Révolution.

Il est secrétaire de la délégation française à Naples, sous la Convention. Le 13 novembre 1792, il est chargé d'une mission particulière à Rome, alors capitale des États pontificaux : outre la protection des artistes français menacés par l'Inquisition par leurs opinions et leur absence de foi, il est également tenu de se substituer au directeur déchu de l'Académie de France au palais Mancini.

Les états pontificaux ont alors des relations diplomatiques extrêmement tendues avec le gouvernement français : la déchéance de la monarchie et de son représentant, la constitution civile du clergé - qui a fait fuir jusqu'en Italie les prêtres qui ne voulaient pas s'y soumettre -, et la présence de la flotte française sur la côte sont autant de points de friction.

Hugou de Bassville reçoit en décembre de nouvelles instructions : il doit substituer, sur les murs du palais Mancini comme sur ceux du consulat de France à Rome, les emblèmes de la République aux armes royales. Les tensions avec la population romaine sont alors exacerbées à la fois par la mise en œuvre de ces projets et par les démonstrations outrancières des pensionnaires du palais.

Son meurtre

Le 13 janvier 1793, l'épouse de Hugou de Bassville et son fils, accompagnés du diplomate Amaury Duval et du major Flotte, sortent de l'immeuble que la famille de Bassville occupe, pour une promenade sur le Corso ; les cocardes tricolores qu'ils arborent irritent ceux qu'ils croisent, qui forment une troupe menaçante autour de leur voiture. Celle-ci revient au palais, mais la foule décide de le prendre d'assaut. Le major Flotte prend la fuite par une fenêtre, la famille de Bassville se réfugie au grenier, et plusieurs pensionnaires de l'Académie (Lafitte, Girodet, Péquignot et Léonor Mérimée) sont pris à partie. Hugou de Bassville fait également face à la foule ; il reçoit un coup d'arme blanche au ventre. Il décède le lendemain. «Les tensions diplomatiques avec les agents français débouchent sur la mort d’Hugou de Bassville du fait de la fureur populaire», selon l'historien Gérard Pelletier.

Après sa mort

Malgré les appels au calme du pape Pie VI, les ressortissants français quittent précipitamment ses États. La Convention ordonne qu'on tire une vengeance éclatante de cet attentat (sans pour autant y parvenir) et adopte son fils, Jean François Marie Édouard (né le 9 janvier 1791 à Paris), au nom de la République. Son épouse, Marie Catherine Colson, bénéficie d'une rente à vie de 1 500 francs, dont les deux tiers réversibles à son fils à sa mort, par décret du 2 février 1793 de la Convention nationale. Cette somme est réduite à 500 francs par une loi du 9 vendémiaire an VI.

En février 1797, Napoléon Bonaparte impose au pape le traité de Tolentino, qui comporte en son dix-huitième article l'obligation pour Pie VI de condamner l'assassinat, et de verser 300 000 livres aux victimes de celui-ci. À la mort de l'épouse de Hugou de Bassville, une ordonnance royale de Louis-Philippe du 10 juillet 1834 reverse la somme de 333 francs en rente viagère à son fils, alors officier au 3e régiment de hussards. Nommé maréchal de camp en 1846, commandant le département des Hautes-Pyrénées, il meurt à Versailles le 18 mars 1857.

Publications

Comme auteur

Comme éditeur

Sources

Notes et références

  1. Mehdi Korchane, « L'assassinat de Bassville à Rome », L'Histoire par l'image,‎ juin 2009 (lire en ligne, consulté le 17 septembre 2020).
  2. «L’historien dispose des différentes relations : celle, officielle, de la secrétairerie d’État, celle des médecins, et bien d’autres. Selon les partis, Bassville était ou non en train de se défendre avec un pistolet ; il fut ou non traîné par les cheveux par la foule jusqu’au corps de garde, où il fut soigné par un chirurgien du pape ; il mourut en ayant abjuré le serment civique et en s’étant réconcilié avec la religion, à moins que ces pieuses dispositions finales ne soient une invention de propagande de la Curie», PELLETIER, Gérard. Chapitre XVIII. «Le tournant de l’hiver 1792-1793 : la grande peur romaine» In : Rome et la Révolution française : La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799) . Rome : Publications de l’École française de Rome, 2004 (généré le 29 mai 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/efr/395>. (ISBN 9782728309955). DOI : https://doi.org/10.4000/books.efr.395.
  3. PELLETIER, Gérard. Chapitre XVIII. «Le tournant de l’hiver 1792-1793 : la grande peur romaine» In : Rome et la Révolution française : La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799) . Rome : Publications de l’École française de Rome, 2004 (généré le 29 mai 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/efr/395>. (ISBN 9782728309955). DOI : https://doi.org/10.4000/books.efr.395.

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