Grammaire de l'hawaïen

Article principal : Hawaïen.

La grammaire de l'hawaïen se rapproche de celle des autres langues polynésiennes comme celle du tahitien, du marquisien ou du maori. Les points communs au-delà des différences mineures sur le plan phonétique et lexical portent sur la syntaxe en VSO, la pratique des marqueurs aspectuels pour indiquer les temps et les modes des verbes, la réduplication des mots pour les renforcer et la variabilité de la nature des mots qui fait qu'un mot peut être aussi bien un verbe, un substantif ou un adjectif.

Articles défini et indéfini

Comme il n’y a pas de genres en hawaïen, l’article est identique quels que soient le mot et sa fonction dans la phrase. La seule chose à vérifier est d’ordre phonétique:

Flexion du nom

On ne peut pas parler de déclinaison à proprement parler en hawaïen, mais les anciennes grammaires anglophones utilisent toutefois la terminologie habituellement associée à la déclinaison latine ou allemande par exemple.

Nom commun

Le nom commun ne se décline pas en soi, mais on lui ajoute un marqueur devant pour indiquer s’il est :

Les formes divergent quelque peu pour les pronoms personnels traités dans un chapitre séparé et pour les noms propres. À moins d’être en début de phrase, le nom commun en position de sujet ne prend pas le marqueur « ‘o » :

Il n’y a pas de « ‘o » devant le sujet « ke kupuna kāne ». Le schéma ici est dans l’ordre : le verbe et son marqueur du prétérit, le sujet et un complément circonstanciel de lieu.

Noms propres

La différence avec les propres réside essentiellement dans le fait qu’il prend systématiquement le « ‘o » au nominatif alors qu’on peut l’éluder avec un nom commun si le sujet est à sa place normale. Les différences portent sur les formes suivantes :

Les deux positions du génitif

Pour exprimer l’appartenance ou la possession, on peut utiliser deux tournures :

Kino’ō ou kino’ā ?

La possession en « o » (en hawaïen kino’ō et en anglais o-class) ou « a » (kino’ā et a-class) est un aspect grammatical intrinsèque aux langues polynésiennes qu’on retrouve en tahitien ou en samoan comme en hawaïen. D’après le descriptif des compétences grammaticales du programme officiel de langues et culture polynésiennes de 2012 pour le niveau A1 du Cadre européen commun de référence pour les langues, la possession en « o » relève « de l’inhérent, du naturel (relation de la partie à un tout, lien filial, propriétés intrinsèques) » quand la possession en « a » « renvoie à ce qui est instauré, produit de l’activité humaine et entretenu » . Les grammairiens et les professeurs d’hawaïen anglophones reprennent souvent l’idée de contrôle , .

Le kino’ō renvoie à ce qui n’est pas contrôlable par le sujet comme :

Le kino’ā est par définition ce que le sujet peut contrôler comme  :

Ce fait de langue influe sur les pronoms personnels et les possessifs traités dans un chapitre séparé dans cette page.

Dérivation et composition

Causatif et substantivation

L’hawaïen fonctionne beaucoup par composition mais le phénomène linguistique le plus flagrant quand on feuillette un dictionnaire de cette langue c’est la grande quantité de pages consacrée aux mots commençant par « ho’o ». Le causatif est rendu par le préfixe « ho’o » que l’on accroche graphiquement au mot qu’il modifie.

Le suffixe « na » substantive un verbe ou un adjectif verbal.

Réduplication

La réduplication totale ou partielle des mots donne un cachet très caractéristique des langues austronésiennes, en particulier le polynésien. En hawaïen, elle est très active dans la formation du lexique. Elle apporte généralement un sens renforcé ou emphatique au mot répété.

Mots composés

Le déterminant suit le déterminé ; il ne faut pas confondre avec le complément du nom antéposé qui exprime la possession. Le mot composé forme un nouveau lexème qui ne porte pas sur la propriété ou l’appartenance. La composition se fait sans préposition (comparable au français « de ») et sans moyen de liaison euphonique ou grammatical (comparable à l’allemand dans « Frauenmantel », manteau pour femmes à partir de « Frau » et « Mantel »).

Adjectifs et pronoms démonstratifs

Les formes en kē-

Comme dans les langues européennes, on différencie entre celui-ci et celui-là, proche du locuteur ou plus éloigné. À cela s’ajoute la notion spatiale intermédiaire, en quelque sorte à mi-chemin entre le locuteur et l’interlocuteur.

Pour exprimer le pluriel, on peut l’utiliser seul, mais il est d’usage de compléter le démonstratif par la particule « mau » qu’on retrouve dans d’autres situations pour marquer le pluriel.

On retrouve le démonstratif dans les expressions de temps:

Mais :

Puis, ils sont utilisés pour exprimer les expressions comme :

Les formes composées à valeur démonstrative

On peut utiliser les formes « ua (nom) nei » et « ua (nom) lā » .

Le terme « nēia » signifie également « ceci » pour parler du moment présent, donc plutôt pour les indications de temps. I nēia lā : aujourd’hui, ce jour (i kēia lā)

Adjectifs et pronoms possessifs

Le possessif joue un rôle central en langue hawaïenne car il peut être employé dans des tournures où, en français, il n’apparaîtrait pas, par exemple, pour traduire le verbe « avoir » traité dans un autre chapitre. Le possessif est de par sa forme en réalité plus un génitif du pronom personnel qu’une forme à part entière, notamment pour les formes plurielles. Comme pour les déictiques personnels, il est fondamental de distinguer le duel du pluriel d’une part, l’inclusif de l’exclusif d’autre part.

Possessifs
mon, de moi ton, de toi son, d’elle, de lui de nous deux inclusif de nous deux exclusif notre, de nous (> 2) votre (duel) votre (duel) leur (duel) leur (>2)
Classe A ka’u kāu kāna kā kāua kā māua kā kākou kā ‘ōlua kā ‘oukou kā lāua kā lākou
Classe O ko’u kou kōna ko kāua ko māua ko kākou ko ‘ōlua ko ‘oukou ko lāua ko lākou
affectif ku’u x x x x x x x x

Déictiques personnels

Formes basiques, duelles et plurielles

Comme c’est le cas dans la plupart des langues polynésiennes, l’hawaïen distingue le duel du pluriel, l’inclusif de l’exclusif. C’est une attitude à adopter quand on parle : le locuteur tient à préciser s’il est partie prenante dans l’action ou pas. Grâce au déictiques (personnels, possessifs…), le locuteur et l’interlocuteur savent clairement qui est impliqué ou non, s’il y a plus de deux personnes ou non. Pour illustrer la similitude entre les langues polynésiennes, le contenu ci-dessous reprend le même schéma que le chapitre consacré à la grammaire tahitienne résolument proche de l’hawaïen. Afin de mieux comparer les deux, il faut être conscient que parfois seule une différence phonétique sépare les deux idiomes. Il faut par principe souvent transformer les /K/ en /T/ (kapu → tapu = tabou, interdit) et les /L/ en /R/ (lākou → rātou = ils, elles) pour passer de l'hawaïen au tahitien. Par commodité et pour mieux rendre les différences dues au simple remplacement du déictique, la même phrase d’exemple est réutilisée à chaque fois : elle emploie les termes « ‘ai » (manger) et « ka i’a » (le poisson).

Singulier

Duel

Pluriel

Flexion des pronoms personnels

Le pronom personnel change de forme suivant qu'il est sujet (nominatif) ou complément d'objet direct ou indirect (cas commun accusatif-datif) ou encore complément du nom (génitif). Le tableau des pronoms personnels au génitif est en fait identique à celui des adjectifs possessifs énumérés plus bas dans cette page. Il s'agit de traduire ici :

Flexion des pronoms personnels suivant leur fonction
Cas sujet en milieu de phrase Cas sujet en tête de phrase Cas COD / COI
1re personne singulier au ’O au / 'O wau iā’u
2e personne singulier ’oe O’oe iā ‘oe
3e personne singulier ia, plus souvent 'o ia ’O ia iā ia
1re personne pluriel kākou ’O kākou iā kākou
1re personne duel inclusif kāua ’O kāua iā kāua
1re personne duel exclusif māua ’O māua iā māua
2e personne pluriel ’oukou ’O ‘oukou iā ‘oukou
2e personne duel ’olua ’O ‘olua iā ‘olua
3e personne pluriel lākou ’O lākou iā lākou
3e personne duel lāua ’O lāua iā lāua

La forme de la troisième personne du singulier est étonnamment identique dans les deux cas. C'est plus un usage de la langue qu'une obligation purement grammaticale.

Marqueurs aspectuels des verbes

Avec un seul verbe

L'aspect verbal est fondamental en hawaïen ; il fonctionne en marquant devant, derrière ou devant et derrière le verbe (ou son équivalent). Ce sont des marqueurs grammaticaux. En français, on parle davantage de mode et temps des verbes. Les marqueurs aspectuels sont assez similaires mais ils sont abordés différemment. Il faut choisir le bon marqueur pour exprimer un acte achevé ou à venir ou en train de se faire par exemple. La liste ci-dessous se calque sur celle des marqueurs tahitiens afin de voir lesquels sont identiques ou très proches. texte bleu

Avec un infinitif complément ou une subordonnée conjonctive

L'hawaïen n'a en soi pas de mot attitré pour dire "que" (cf. anglais « that », allemand « dass » ou italien « che »). Par conséquent, les propositions s'imbriquent autrement, voire se succèdent presque comme des phrases indépendantes. Toutefois le marqueur « e » joue ici un rôle central. Il correspond peu ou prou aux « de » et « à » des langues latines ou au « to » de l'anglais. Pour les tournures introduites par « pono » et « hiki », le marqueur est par usage plus souvent « ke », mais l'autre forme n'est pas fausse.

Il sert de jonction entre un verbe de type modal et un infinitif :


Le marqueur « e » peut également se rendre en français par une infinitive de but.
E holoholo ana lākou e he'enalu ma Kauai : Ils vont partir en voyage pour faire du surf à Kauai. De fait, si l'on considère que certains mots sont éludés car évidents, on pourrait presque traduire par : Ils vont partir en voyage et ils feront du surf à Kauai.

Dans la tournure « E 'oki'oki » qui rend un ordre de type suggestion ou incitation, on peut le rendre en français par une subordonnée en « que ».

Référents temporels

Le référent temporel en polynésien complète le système aspectuel. Parfois, le simple fait de l’énoncer suffit à exprimer le temps et le mode de la phrase rendant inutile le marqueur aspectuel. Si je dis en début de phrase « I nehinei » (hier), l’action est clairement accomplie, le marqueur peut être éludé ou non.

*i kēia manāwa : maintenant, à l’instant, en ce moment ;

Syntaxe

Structure basique de la phrase

L’ordre des mots dans la phrase hawaïenne donne en général la priorité au prédicat qui se place en tête. La place privilégiée porteuse de sens est donc la première et la structure globale de la phrase hawaïenne est descendante : l’action (ou l’état), l’acteur, l’objet de l’action et les informations complémentaires. De ce fait, quand l’affirmation est niée, la négation est placée en tête de phrase. Les marqueurs de tous genres peuvent néanmoins s’intercaler dans cet ordre de détermination assez strict suivant qu’ils déterminent tel ou tel mot dans la phrase. Il n’est donc pas possible d’énumérer les différentes structures possibles. Dans le schéma classique ci-dessous, les éléments entre parenthèses peuvent être présents ou non :

  1. (Marqueur aspectuel) ;
  2. Verbe (ou tout autre mot remplissant ce rôle de verbe) ;
  3. (2e marqueur aspectuel éventuellement) ;
  4. Adverbes qualifiant le verbe comme mau, wale, ole, pu...
  5. Marqueur du passif ;
  6. Marqueurs de direction (verbal directives): aku, mai, iho, ae;
  7. Marqueur de localisation : nei, la, mais aussi ana, ai;
  8. Particule de renforcement « no » ;
  9. sujet ;
  10. complément ou attribut.

Phrases nominales

Expression du verbe être

Comme dans d’autres langues du monde, le verbe « être » ne se traduit pas directement en hawaïen, il est éludé. « Le gâteau est bon » devient « le gâteau bon » ou mieux « bon le gâteau ».

Modèle Aia pour indiquer le lieu ou le temps

Le mot « Aia » correspond en français au verbe « être » ou « avoir lieu » quand on veut indiquer qui est où à quel moment.

Ce type de phrase est fréquemment associé à la maîtrise des expressions indicateurs de lieu :

I hele lākou i loko o ka hale pule : ils entrèrent dans l’église.

Aia nā hoe ma loko o ke ka’a : les pagaies sont à l’intérieur de la voiture (coffre par exemple).

Phrase en he… kēia

Pour rendre la structure simple « c’est quelque chose », répondant à la question « He aha kēia ? », on utilise le mot « he » et le démonstratif (kēia ou kēlā).

Si on démarre la phrase par le démonstratif pour insister sur cet objet, comme en français dans la tournure :« ça, c’est…. » , il faut ajouter le marqueur du sujet « ‘o ».

Cela vaut pour les pronoms personnels quand ils sont placés en tête de phrase dans une structure que les Américains nomment « equationals » :

Exprimer le verbe avoir

L’auxiliaire « avoir » pour exprimer une propriété est également éludé. On préfère dire que telle chose est à moi ou de moi comme en français oral : « ce cahier est à moi » au lieu de « c’est mon cahier » . Structure : he + (objet) + pronom possessif au génitif.

Verbes d’état

Quand par exemple on pose la question « pehea ‘oe ? », on répond souvent avec un mot qui ressemble à un adjectif, mais en réalité est aussi un verbe d’état. Il se comporte donc comme un verbe auquel on ajoute les marqueurs temporels ou aspectuels.

Négation et syntaxe de la phrase négative

Le mot pour dire « non » (‘a’ole) est également l’adverbe qui sert à nier partiellement ou globalement, à la manière de l’espagnol ou de l’italien avec la négation « no ». La syntaxe de la phrase négative diverge de la structure générale dans les affirmatives en déplaçant le sujet devant le verbe habituellement en première position si ce sujet est un pronom.

Phrases avec pronoms et sans marqueur temporel

Si la phrase comporte un pronom personnel comme sujet du verbe ou dans une phrase nominale, l'ordre de la phrase est la suivante :

Syntaxe de la phrase négative avec pronom sujet,
Négation pronom sujet verbe Objet et autres
Exemple 1 ’A’ole au hana i kēia manāwa.
Exemple 2 ’A’ole ’oe ma’i i kēia pō.
Exemple 3 ’A’ole au he wahine.
Phrases avec un verbe-adjectif d'état

En liaison avec le tableau précédent, il importe néanmoins de bien vérifier que le prédicat n'est pas un verbe ou un adjectif à valeur verbale expriment un état. Le polynésien possède en effet des adjectifs qui sont à la fois des adjectifs mais aussi des verbes. « Maika'i » peut vouloir dire « malade » ou « être malade » :

Dans ce cas des verbes d'état, il n'y a pas d'inversion du sujet.

Syntaxe de la phrase négative avec verbe-adjectif d’état
Négation verbe-adjectif d‘état pronom sujet Objet et autres
Exemple 1 ’A’ole maika’i au i kēia manāwa.
Exemple 2 ’A’ole wīwī ke kumu!
Exemple 3 ’A’ole akamai ’o ia.
Phrases avec marqueurs aspectuels du verbe

La conjugaison du verbe provoque une syntaxe différente quand on introduit la négation car tout dépend du sujet : si le sujet est un groupe nominal, il a sa place habituelle après le verbe. Si le sujet est un pronom, sa place est inversée. Le marqueur « ke » pour le présent en « ke... nei » se modifie en « e... nei » quand la phrase est négative comme dans l'exemple 1 des deux tableaux ci-dessous :

Syntaxe de la phrase négative avec pronom personnel et verbe complété par marqueur aspectuel
Négation pronom sujet marqueur 1 verbe marqueur 2 complément
Exemple 1 ’A’ole au e hele nei i ka pā’ina.
Exemple 2 ’A’ole au i hele i ka hale.
Exemple 3 ’A’ole au e hele ana i ke kula.
Syntaxe de la phrase négative avec groupe nominal et verbe complété par marqueur aspectuel
Négation marqueur 1 verbe marqueur 2 sujet complément
Exemple 1 ’A’ole e ho'i nei ke kumu i ka hale.
Exemple 2 ’A’ole i hele ka haumana i ka hale.
Exemple 3 ’A’ole ua a'o e ke kumu nā lā āpau.

Le principe est le même pour les autres marqueurs aspectuels. Soit le pronom personnel se décale devant le premier marqueur, soit le verbe et ses marqueurs respectifs suivent directement la négation en début e phrase.

Structures de phrases interrogatives idiomatiques

Pour cette partie, on reprend à des fins de comparaison le schéma des séries de la grammaire du maori, chapitre « Interrogatifs » tout en adaptant à la forme phonétique hawaïenne. On retrouve les quatre séries du maori en dépit des formes phonétiques divergentes :

Comme en maori et en tahitien, les interrogatifs se combinent avec toute une série de marqueurs pour produire une multitude de nuances sémantiques.

Série des « wai » : questionnement sur l'identité

Série des « hea » : localisation (spatiale ou temporelle)

Ce type de question renvoie à une réponse introduite en début de phrase par « aia » ; la « phrase aia » sert à indiquer où l’on est ou à quel moment quelque chose se produit. Il faut donc connaître les prépositions très fréquentes pour former les « phrases aia ».

Série des « he aha » : l'essence, la nature ou les caractéristiques du sujet

Comme pour « Aia i hea ? » qui exige une réponse introduite par « Aia », une interrogation demande en « He aha ? » demande une réponse introduite par « He… ». Les deux sont traités dans un autre chapitre que les interrogatifs.

Série des « 'ehia » : le nombre, la quantité, les heures

Types de phrases possibles

Les questions en 'Ehia exigent pour la formulation de l’interrogation comme pour celle de la réponse la totale maîtrise des adjectifs et pronoms possessifs avec aphérèse du /K/ initial traité dans un chapitre distinct. Le possessif avec aphérèse est matérialisé en vert dans les phrases d'exemple pour mieux le repérer dans la phrase et surtout ne pas le confondre avec un déictique ou pronom personnel.

La tournure repose sur le schéma suivant : combien – possessif (indiquant le propriétaire) – objet ? La réponse se fait avec la structure : He – nombre – possessif – objet.

Conséquence phonétique sur le possessif

Dans le cas des phrases en « 'ehia », l'adjectif possessif perd le /K/ à l'initiale dans la question comme dans la réponse en « He » avec un nombre. Les Américains parlent ici de « k-less possessives ».

Après l'interrogatif, le possessif « āu » n'est en fait que la forme « kāu » sans le /k/ (« ton » de la classe A). La même chose se produit après un nombre puisque « a’u » est la forme syncopée de « ka'u » (« mon » de la classe A).

K-less possessives
mon, de moi ton, de toi son, d’elle, de lui de nous deux inclusif de nous deux exclusif notre, de nous (> 2) votre (duel) votre (duel) leur (duel) leur (>2)
Classe A a’u āu āna ā kāua ā māua ā kākou ā ‘ōlua ā ‘oukou ā lāua ā lākou
Classe O o’u ou ōna o kāua o māua o kākou o ‘ōlua o ‘oukou o lāua o lākou

Prépositions

Les prépositions s'ajoutent simplement devant le substantif sans que cela change quoi que ce soit à celui-ci. En revanche, pour les pronoms personnels, il faut ajouter la forme du cas objet. Il y a une exception avec le pronom "au" précédé de la préposition me (avec):

Prépositions
i o ma me mai na no pe ka, ko e
Equivalents français vers, à, dans, de, dans, en, à , avec, originaire de, venant de, réalisé par, concernant, pour, à l’intention de, comme, appartenant à, par (agent voie passive),

Adjectifs épithètes et attributs

Adjectif au degré zéro

L’adjectif attribut du sujet est en tête de phrase car en polynésien la phrase nominale est très fréquente. L’adjectif a valeur de verbe en quelque sorte vu que l’auxiliaire « être » n’existe pas en pratique.

L’adjectif épithète est placé après le substantif qu’il qualifie,.

Degrés de comparaison

Le comparatif de supériorité se forme en ajoutant le marqueur « a'e » derrière l'adjectif concerné,.

Le superlatif se forme en ajoutant « loa » après l'adjectif,.

Le complément de la comparaison au comparatif de supériorité est introduit par la préposition « o ».

Les nombres

Les cardinaux

Nombres cardinaux jusque 90
Unités En hawaïen Dizaines En hawaïen
1 ‘ekahi 10 ‘umi
2 'elua 20 'iwakālua
3 ‘ekolu 30 kanakolu
4 ‘ehā 40 kanā
5 ‘elima 50 kanalima
6 ‘eono 60 kanaono
7 ‘ehiku 70 kanahiku
8 ‘ewalu 80 kanawalu
9 ‘eiwa 90 kana’iwa

On se sert de kumamā ou kūmā pour lier la dizaine et l’unité. Il faut également ôter le « ‘e » devant le nombre.


Pour dire 100, on dit ho’okahi hāneli ou kahi hāneli.

Les ordinaux

Nombres ordinaux
Unités En hawaïen Dizaines En hawaïen
1er ka mua 10e ka ‘umi
2e ka lua 20e ka iwakālua
3e ke kolu 30e ke kanakolu
4e ka hā 40 ke kanahā
5e ka lima 50 ke kanalima
6e ke ono 60e ke kanaono
7e ka hiku 70e ke kanahiku
8e ka walu 80e ke kanawalu
9e ka iwa 90e ke kana’iwa

Le principe est le même pour les autres ordinaux jusque cent. On ajoute l'article ka/ke au cardinal. À partir de cent, il faut ajouter l'article aux deux cardinaux :

Références et notes

  1. Ministère de l’Éducation nationale française, « Programmes de l’école primaire : langues et cultures polynésiennes » , sur Site des professeurs d’EPS de Polynésie française en primaire, 2012 (consulté le 10 novembre 2015).
  2. Judd 1981, p. 18
  3. Andrews et Parker 1922, p. §59.
  4. Les grammaires anciennes comme celles d'Andrews ou de Judd n'ayant pas encore adapté la pratique du 'okino sont donc obligées d'expliquer que les articles ka et « ke » peuvent s'utiliser devant des voyelles, qu'il faut donc apprendre le mot avec son article. L'introduction du 'okino paraît donc plutôt efficace pour les étrangers.
  5. La grammaire d’Andrews de 1922 parle par exemple de « Declension of nouns ».
  6. Andrews et Parker 1922, p. §98.
  7. Andrews et Parker 1922, p. §100.
  8. , Andrews et Parker 1922, p. §105.
  9. Programmes de l’école primaire : langues et cultures polynésiennes 2012, p. 28.
  10. (en) Mary Kawena Pukui et Samuel H. Elbert (trad. du hawaïen), Hawaiian Dictionary (Dictionnaire), University of Hawai’i Press, 1986 (réimpr. 2015), 6e éd. (1re éd. 1957), 604 p. (ISBN 0-8248-0703-0, présentation en ligne).
  11. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçons 13-23.
  12. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon n° 21.
  13. Le dernier point peut surprendre car dans l’esprit européen on a l’impression d’avoir le contrôle de ce que l’on met sur soi ou pas. C’est vrai aujourd’hui, c’est peut-être moins vrai il y a 1500 ans.
  14. Judd 1981, p. 29.
  15. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon 20.
  16. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon 1.
  17. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon 18.
  18. Judd 1981, p. 7-71.
  19. Judd 1981, p. 7.
  20. Andrews et Parker 1922, p. §124-128.
  21. Andrews et Parker 1922, p. §129-130.
  22. Andrews et Parker 1922, p. §141-142.
  23. Judd 1981, p. 8.
  24. Andrews et Parker 1922, p. §189.
  25. Andrews et Parker 1922, p. §191.
  26. Judd 1981, p. 12.
  27. Andrews et Parker 1922, p. §191,203.
  28. Andrews et Parker 1922, p. §190.
  29. Judd 1981, p. 10.
  30. Andrews et Parker 1922, p. §187.
  31. Judd 1981, p. 9.
  32. Andrews et Parker 1922, p. §186.
  33. Judd 1981, p. 11.
  34. Andrews et Parker 1922, p. §188.
  35. Judd 1981, p. 32.
  36. Andrews et Parker 1922, p. §198.
  37. Andrews et Parker 1922, p. §199.
  38. Andrews et Parker 1922, p. §195,202.
  39. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon 23.
  40. Judd 1981, p. 52.
  41. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon n° 22.
  42. Judd 1981, p. 26.
  43. Judd 1981, p. 37.
  44. Judd 1981, p. 40.
  45. L’article Wikipedia de la grammaire maori énumère les interrogatifs 'ai - 'ea - a'a - 'ia qui correspondent à l’hawaïen dans le même ordre wai – aia – he aha – ‘ehia.
  46. On remarque aisément par exemple que le maori pratique moins le /H/ que le hawaïen. Le premier préfère le coup de glotte : comparez aha (hawaïen) avec a'a (maori) ou 'ehia (hawaïen) avec 'ia (maori).
  47. Judd 1981, p. 19 et 54.
  48. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçons n° 1 à 3.
  49. Kaniaupio-Crozier 1994, Leçon n° 18.
  50. Andrews 1854, p. §68
  51. Judd 1981, p. 13.
  52. Judd 1981, p. 42.
  53. Judd 1981, p. 31.
  54. Andrews et Parker 1922, p. §114.
  55. Andrews et Parker 1922, p. §115.

Bibliographie