Sous l'Ancien Régime et particulièrement au Moyen Âge en France, le droit de guet et de garde est le bénéfice pour un seigneur de l'obligation qui est faite à tout ou partie de ses vassaux de participer à la surveillance (guet) et à la défense (garde des portes) d'une cité, d'un château.
Au Moyen-Âge, c'est un service militaire que l'on rend en montant la garde ou en faisant le guet autour des biens de son seigneur. L'obligation est déjà attestée vers l'an 800, à Boulogne. C'est — comme souvent en la matière — sur les seuls roturiers que pèse le droit de guet et de garde.
Son bénéfice est l'objet d'une âpre compétition entre les suzerains de différents niveaux et l'administration royale : à qui tel paysan doit-il l'obligation ?
À noter que ces termes ne s'utilisent pas à la guerre.
Progressivement, l'obligation se transforme en taxe, destinée à entretenir des hommes de garde. Cette taxe s'exerce généralement par foyer.
Au XVIIe siècle il ne consiste guère plus qu'en une redevance pécuniaire : si dans certaines paroisses les habitants ont pu obtenir son abolition, arguant souvent du démantèlement du château concerné, d'autres continuent à payer pour le guet d'un amas de ruines, comme dans la baronnie de Vitré. Son abolition complète est au nombre des demandes exprimées en 1789 dans les cahiers de doléances.